LeConseil Municipal de NORT-SUR-ERDRE, dĂ»ment convoquĂ© le 1er et le 13 octobre 2021, 7 DĂ©nomination des rues du CLOS DU CANAL 2 8 DĂ©cisions du Maire prises par dĂ©lĂ©gation du Conseil Municipal 9 Comptes rendus de commissions 10 Questions diverses Approbation du procĂšs-verbal du Conseil Municipal du 21 septembre 2021 M. Yves DAUVE soumet Ă  EXPOSITION COLLECTIVE "VOUS ÊTES ICI" ExpositionPontmain 53220Du 09/10/2022 au 27/11/2022 Vous ĂȘtes ici » Exposition collective 9 octobre > 27 novembre Vous ĂȘtes ici
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 puis levez les yeux et partez avec ces artistes qui ont fait de la marche, du dĂ©placement, de l’exploration une source d’inspiration, une place Ă  part entiĂšre dans leurs Ɠuvres. Dessins, peintures, sculptures, photographies, vidĂ©os et installations vous invitent Ă  prendre le temps d’observer le singulier dans le discret, l’inattendu dans le commun, car voyager c’est avant tout porter un regard neuf sur le monde qui nous entoure. Cette exposition rĂ©unit des crĂ©ations inĂ©dites de François Feutrie LĂ  oĂč chantent les cristaux » et Cyprien Desrez aux cĂŽtĂ©s d’Ɠuvres du Frac Bretagne et du Frac Pays de la Loire Yuna Amand, Ian Baxter, Neal Beggs, Jean FlĂ©aca, Peter Hutchinson, Emma Kay, Jiri Kovanda, Didier Lefevre, Asier Mendizabal, Etienne Pressager, Eric Tabuchi & Nelly Monnier, Laurent Tixador & Abraham Poincheval. //DÉCOUVRIR L'EXPOSITION // Mercredi > Vendredi 14h30 > 17h Dimanche 14h30 > 17h30 FermĂ© les samedis et le 11 novembre Les rendez-vous de l’expo Vernissage* Vendredi 7 octobre 18h30 En prĂ©sence de François Feutrie et Cyprien Desrez Atelier[...] Saint-Mathieu-de-TrĂ©viers34270, HĂ©rault, Occitanie4670 .habMathieu14920, Calvados, Normandie2106 .habSaint-Mathieu87440, Haute-Vienne, Nouvelle-Aquitaine1099 .habLa Poterie-Mathieu27560, Eure, Normandie174 .habMarchĂ© des Producteurs de Pays Vie locale, MarchĂ©, Patrimoine - CultureUzerche 19140Du 08/07/2022 au 26/08/2022MarchĂ© de 17H00 Ă  20H00. Accompagnement Festif jusqu'Ă  23h00 Renseignements Office de tourisme Terres de CorrĂšze 05 55 73 15 71 - Chambre d'Agriculture 05 55 21 54 98 Animations musicales 8 juillet Joe BĂ©atrice - 15 juillet Serge Conjad / Lou Parça - 22 juillet Mathieu Martinie - 29 juillet Bernar Rual - 5 aoĂ»t Nicole BergĂšs - 12 aoĂ»t Mathieu Martinie - 19 aoĂ»t Bernard Rual - 26 aoĂ»t Serge ConjadLES VIGNYLES - CLOS DES AUGUSTINS Vin - Oenologie, Repas - DĂ©gustationSaint-Mathieu-de-TrĂ©viers 34270Du 09/07/2022 au 27/08/2022LES VIGNYLES au CLOS DES AUGUSTINS Saint-Mathieu-de-TrĂ©viers Le 09 Juillet et le 27 AoĂ»t 2022 de 19h Ă  minuit DĂ©gustation des cuvĂ©es du domaine et de produits locaux fromages, charcuteries, coquillages, burgers, glaces... Dj - bar Ă  vinyles Foodtrucks Une soirĂ©e festive et conviviale Ă  20min de Montpellier et SommiĂšres Les 2 verres de vins 5€ parmi la gamme Les Bambins et RosĂ©sAtelier DĂ©couverte des Huiles Essentielles AtelierMONTREUIL, 62170Le 27/08/2022Atelier dĂ©couverte des huiles essentielles et fleurs de Bach pour prĂ©parer la rentrĂ©e gĂ©rer le stress, l'organisation, la motivation... le 27 aoĂ»t Ă  15h00 Magali Mathieu - Fleurs de Bach et AromathĂ©rapie 8 place du Théùtre - Montreuil Infos et inscriptions +33 07 49 62 80 40 Tarif 10 €/personneExposition collective Ă  la Galerie Gilbert Dufois ExpositionSenlis 60300Du 25/06/2022 au 27/08/2022Du 25 juin au 27 aoĂ»t 2022 Artistes AgnĂšs Baillon CĂ©drick Vannier GĂ©rard Cambon Mathieu Weemaels Pierre Voituriez Pierre-Marie Brisson Nina Sophie Verger Thomas Berthier Yves CrennAtelier DĂ©couverte des Huiles Essentielles Atelier, Théùtre, Plante - FleurMontreuil 62170Le 27/08/2022Atelier dĂ©couverte des huiles essentielles et fleurs de Bach pour prĂ©parer la rentrĂ©e gĂ©rer le stress, l'organisation, la motivation... le 27 aoĂ»t Ă  15h00 Magali Mathieu - Fleurs de Bach et AromathĂ©rapie 8 place du Théùtre - Montreuil Infos et inscriptions +33 07 49 62 80 40 Tarif 10 €/personneConcert Ă  La guinguette de Cadillac Vie associative, Musique, Concert, Cirque - MarionnetteCadillac 33410Le 27/08/2022Samedi 27 aoĂ»t Mathieu Moustache clown et AgnĂšs Doherty chante body lapointe concer Au bord de la riviĂšre de l'Oeuille, dĂ©couvrez une guinguette avec ambiance conviviale et ornĂ©e de petit lampions. Restauration sur place CafĂ© associatif, l'adhĂ©sion est obligatoire, mais pas chĂšre !Juke Boys Band KaraokĂ© live version enfants Chorale - Chant, Pour enfantsAugan 56800Le 26/08/2022Demandez vos tubes et ils chanteront pour vous! Proposez votre chanson et allez au micro avec eux! Le cĂ©lĂšbre concept de notre ami Mathieu Launay est cette fois-ci proposĂ© pour les enfants! L'ambition reste la mĂȘme, transformer la terrasse en une chorale immense et joyeuse. Au Champ Commun Ă  18h - Prix de campagne ConfĂ©rence - DĂ©bat, Lecture - Conte - PoĂ©sieAngoulĂȘme 16000Du 10/05/2022 au 28/08/2022Carnets de Campagne est un projet portĂ© par l’auteur Mathieu Sapin qui a rĂ©uni autour de lui 5 autres pour suivre les principaux candidats Ă  la Ă  La guinguette de Cadillac Musique, Repas - DĂ©gustation, VariĂ©tĂ© française, Concert, Manifestation culturelleCadillac 33410Le 27/08/2022Samedi 27 aoĂ»t Mathieu Moustache clown et AgnĂšs Doherty chante body lapointe concer Au bord de la riviĂšre de l'Oeuille, dĂ©couvrez une guinguette avec ambiance conviviale et ornĂ©e de petit lampions. Restauration sur place CafĂ© associatif, l'adhĂ©sion est obligatoire, mais pas chĂšre !RENCARD SAVOIR-FAIRE - DÉMONSTRATION DE FORGE FĂȘte, Atelier, Plante - FleurGirmont-Val-d'Ajol 88340Le 28/08/2022Vivez le jardin au son des enclumes ! DĂ©couvrez le travail des forgerons-taillandiers avec Lilian et Mathieu de La Guilde du Graal lors des dĂ©monstrations de forge estivales ! DĂ©monstration de forge en nocturne lors de la FĂȘte du Feu le 27 aoĂ»t 2022 ! ModalitĂ©s Billet d'entrĂ©e au jardin donnant accĂšs Ă  la dĂ©monstration de Mater de PoulencVĂ©zelay 89450Le 27/08/2022FidĂšles complices, Aedes et Les SiĂšcles s’associent dans l’interprĂ©tation d’un monument de la musique sacrĂ©e, le Stabat Mater de Francis Poulenc, compositeur fĂ©tiche de l’ensemble depuis ses dĂ©buts. DĂ©passant la vision de la Vierge Ă©plorĂ©e, la lecture de Mathieu Romano trace ici un vĂ©ritable chemin de foi, jalonnĂ© d’espoir, de dĂ©solation, de confirmation et de ferveur jusqu’à l’éclosion de la parole de Marie, portĂ©e en message d’espĂ©rance face Ă  la rĂ©vĂ©lation Concert, ConcertSAINT HILAIRE LES PLACES 87800Le 28/08/2022Hommage Ă  Ella Fitzgerald, Louis Amstrong et d'autres grands noms du Jazz. La chanteuse SĂ©verine Caupin accompagnĂ©e Ă  la trompette par Francis Celerier et au piano par Franck Mathieu nous entraĂźne dans un fabuleux tour de chants du gospel au Jazz de la Nouvelle-OrlĂ©ans. Rendez-vous Ă  l'Ă©glise romane de Saint-Hilaire Ă  18h et/ou Ă  20h30. Contribution libre. Informations Mairie de Saint-Hilaire-Les-Places au 05 55 58 12 locales FĂȘte, Danse - Bal - Cabaret, Repas - DĂ©gustation, PĂ©tanque, Sports et loisirsSault-de-Navailles 64300Le 27/08/2022Jeux pour les enfants et initiation taurine animĂ©e par Mathieu Nogues. 12h Menu des fĂȘtes au restaurant La Tour Galante 12h30 dĂ©monstration de Flamenco & SĂ©villanes avec "Sol de Flamenco" 14h concours de pĂ©tanque en doublette 19h30 Ă  02h00 soirĂ©e Bodega y tapas animĂ©e par les "Brass'Kc" Repas et ambiance musicale au restaurant La ParenthĂšseBalade en calĂšche avec Babylone BaladesPlougonvelin 29217Du 12/07/2022 au 30/08/2022En partenariat avec Roulotte en Pays d’Iroise, les visiteurs du site de la pointe Saint-Mathieu pourront profiter d'une promenade en calĂšche d’1 heure pour dĂ©couvrir les jolis chemins et remonter le cours de l'histoire sur le magnifique site de la Pointe Saint Mathieu. Tous les mobiles Atelier, Patrimoine - Culture, Exposition, SculpturePloĂ«zal 22260Du 23/08/2022 au 27/08/2022Rencontres avec les artistes de l’exposition Anima ex Musica. Mathieu Desailly et Vincent Gadras, deux des concepteurs et rĂ©alisateurs d’Anima ex Musica prĂ©sentent au public la nature de leur projet et les Ă©tapes de fabrication d’une sculpture in situ, dans la chambre de parement transformĂ©e en salle-atelier au 1er Ă©tage du Mater de Poulenc Culte et religion, Musique, Lecture - Conte - PoĂ©sieVĂ©zelay 89450Le 27/08/2022FidĂšles complices, Aedes et Les SiĂšcles s’associent dans l’interprĂ©tation d’un monument de la musique sacrĂ©e, le Stabat Mater de Francis Poulenc, compositeur fĂ©tiche de l’ensemble depuis ses dĂ©buts. DĂ©passant la vision de la Vierge Ă©plorĂ©e, la lecture de Mathieu Romano trace ici un vĂ©ritable chemin de foi, jalonnĂ© d’espoir, de dĂ©solation, de confirmation et de ferveur jusqu’à l’éclosion de la parole de Marie, portĂ©e en message d’espĂ©rance face Ă  la rĂ©vĂ©lation sous les Ă©toiles - Climax - Festival de Rocamadour Musique, Concert, Lecture - Conte - PoĂ©sie, Festival gĂ©nĂ©ralisteRocamadour 46500Le 26/08/2022Lullaby - Billy Joel Smile - Charlie Chaplin Blackbird - Beatles Java Jive - Ben Oakland Hit That Jive Jack - Nat King Cole When the saints - spiritual I wanna be like you - Livre de la Jungle Tonight - West Side Story How deep is your love - Bee Gees arr. Jean-Baptiste Craipeau Armstrong - Nougaro arr. Jean-Baptiste Craipeau Over the rainbow - Le Magicien d’Oz arr. CĂ©cile ThĂ©baud Evermore - La Belle et la BĂȘte arr. CĂ©dric Baillergeau My Lord - spiritual arr CĂ©cile ThĂ©baud Je dis aime - Mathieu Chedid arr. Julien GuillotonLusign'en fĂȘte Ă  Lusignan-Petit FĂȘte, PĂ©tanque, RandonnĂ©e et balade, Manifestation culturelle, Manifestation culturelleLusignan-Petit 47360Le 27/08/2022Venez partager un moment de fĂȘte et d'amusements Ă  Lusignan-Petit lors d'une journĂ©e remplie d'animations! PĂ©tanque, initiation au tir Ă  l'arc, jeux de sociĂ©tĂ© anciens et structure gonflable 0-12 ans dĂšs 14h, puis une marche Ă  la dĂ©couverte du village et de ses environs Ă  16h. La soirĂ©e sera festive et musicale avec des bandas Ă  18h et dĂšs 19h une restauration variĂ©e sans rĂ©servation entrecĂŽte, pizzas, crĂȘpes,... et puis Ă  21h tous sur la piste de danse avec DJ FRÈRES BROTHERS Chorale - Chant, Spectacle, Spectacle comiqueSalles 33770Le 28/08/2022Reconnus comme une rĂ©fĂ©rence de la chanson humoristique a capella, reconnus d'utilitĂ© de santĂ© publique et fiers de porter le spectacle vivant Ă  chacune de leurs apparitions sur scĂšne, les FrĂšres Brothers proposent ici un nouveau spectacle rĂ©solument dans l'air du temps. Avec talent, envie, fraĂźcheur et bonne humeur, le quartet d'humour vocal vous attend afin de partager avec vous un grand moment de chant, de rire et de poĂ©sie. RDV Ă  20h30, salle des fĂȘtes du bourg. Avec Jean-Christophe Charnay, Vincent Charnay, Manu Martin et Mathieu Ben Hassen. Tarifs 6€ / Gratuit pour les moins de 18 ans Infos et billetterie FRÈRES BROTHERS Manifestation culturelle, FĂȘte, Musique, SpectacleSalles 33770Le 28/08/2022Reconnus comme une rĂ©fĂ©rence de la chanson humoristique a capella, reconnus d'utilitĂ© de santĂ© publique et fiers de porter le spectacle vivant Ă  chacune de leurs apparitions sur scĂšne, les FrĂšres Brothers proposent ici un nouveau spectacle rĂ©solument dans l'air du temps. Avec talent, envie, fraĂźcheur et bonne humeur, le quartet d'humour vocal vous attend afin de partager avec vous un grand moment de chant, de rire et de poĂ©sie. RDV Ă  20h30, salle des fĂȘtes du bourg. Avec Jean-Christophe Charnay, Vincent Charnay, Manu Martin et Mathieu Ben Hassen. Tarifs 6€ / Gratuit pour les moins de 18 ans Infos et billetterie animĂ© Spectacle de rue, Musique, MarchĂ©ï„‹Guerlesquin 29650Le 29/08/2022Chaque lundi matin d'Ă©tĂ©, le marchĂ© s'anime ! Musique et spectacles de rue, musiciens traditionnels, initiation aux danses bretonnes, visite de l'Atelier de la Forge et du Charronnage, artisans d'art, produits du terroir... Programme du lundi 29 AoĂ»t Les sonneurs Mathieu Messager et Jil LĂ©hart Les reines du bal bal pop Ă©lectrodeluxe DĂ©monstrations de bouloĂč pok et de lancer de menhirs par les champions du mondeMATHIEU Martine Peinture, GravurePerros-Guirec 22700Du 16/08/2022 au 31/08/2022Exposition personnelle de peinture et gravure Ă  la Galerie La Vieille Cave, Place de l'Eglise Ă  Perros-Guirec. FĂ©vrier 2022, Martine MATHIEU dĂ©bute une sĂ©rie de travaux aux pastels gras sur papier d'Ă©dition d'art. Elle choisit - l'Ă©criture automatique pour rĂ©sister Ă  l'Ă©motion des mots - l'abstraction comme stratĂ©gie pour repousser la tragĂ©die - la nature comme ancrage, l'Ă©closion comme force vive - enfin, la couleur pour rĂȘver encore, pour se laisser emporter, voyager entre souvenir et devenir...John & the Minouz + Sages comme des SauvagesMĂącon 71000Du /00/1e16 au //099Si vous aimez > Mathieu Boogaerts et le maloya JOHN & THE MINOUZ Cluny [pop rĂ©unionnaise] Formation créée en 2020, John & The Minouz se compose de trois jeunes musiciens – un bassiste chanteur, un pianiste et un batteur - issus de formations musiques actuelles et jazz. Les textes de Jonathan Chamand, Ă  l'initiative du projet, mĂȘlent influences françaises et rĂ©unionnaises, sur des compositions festives ou mĂ©lancoliques, laissant la part belle Ă  l'expression personnelle de chaque instrumentiste. En crĂ©ant John & The Minouz, Jonathan Chamand a souhaitĂ© rĂ©unir autour de lui des musiciens virtuoses et amis proches afin de crĂ©er avec eux un environnement propice Ă  rĂ©vĂ©ler au public des chansons intimes, tout en gardant une touche musicale humoristique et lĂ©gĂšre. Line up > Jonathan CHAMAND [chant, basse, composition] ClĂ©ment DRIGON [batterie, chƓurs] Mathieu NUZZO [claviers, chƓurs] SAGES COMME DES SAUVAGES France/Belgique [chanson sauvage] Sages comme des sauvages chantent les petits en grec, les faibles en français et les fantĂŽmes en crĂ©ole. Les compositions d'Ava CarrĂšre et IsmaĂ«l Colombani se roulent dans la panure du basson moelleux d'Émilie Alenda et le piment[...]Visites estivales du phare Saint-Mathieu Exposition, Visite guidĂ©ePlougonvelin 29217Du 01/07/2022 au 31/08/2022Haut de 37 m 58 m au-dessus du niveau de la mer, le phare Saint-Mathieu a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© en 1835 pour cause de dĂ©labrement de la tour de l’abbaye. Construit en granit de l’Aber Ildut, il signale la route Ă  suivre pour entrer dans le goulet de Brest. Son feu Ă  1 Ă©clat blanc toutes les 15 secondes atteint une portĂ©e de 29 milles 55 km environ. La visite est commentĂ©e par un de nos guides qui se fera un plaisir de vous expliquer l’exceptionnel panorama de la mer d’Iroise, de ses Ăźles et sa dizaine de phares. Ensuite, la visite se poursuit par l'exposition temporaire situĂ©e au rez-de-chaussĂ©e du phare. A voir sur le site le musĂ©e de l'abbaye, le mĂ©morial national des marins morts pour la France et le parcours Terrasses du Bel-Air-SoirĂ©e Tango GardelAvallon 89200Du /00/1e16 au 27/08/2022Sur sa 4Ăšme annĂ©e consĂ©cutive, le Tango reprend toute sa place avec cet original quatuor Carlos Gardel créé pour les Terrasses du Bel Air par le bandonĂ©oniste Mathieu Gautron, dĂ©jĂ  connu de notre public lors que la 1Ăšre Ă©dition de tango, en 2019 oĂč il nous introduisait notre assidu pianiste laurĂ©at mondial au piano Pablo Murgier, 3Ăšme Ă©dition en 2021 avec le formidable groupe Osvaldo CarnĂ© , et auprĂšs cette fois de la chanteuse argentine, Clara Maria, Jean-Claude Tartour qui revient avec son mythique violon de 1740 et Pablo Tapia Ă  la guitarre. On est lĂ  encore une fois complĂštement dans l’interculturalitĂ© et complĂštement orientĂ©s vers le mythique et plus applaudi chanteur-compositeur et acteur argentin de tango Carlos Gardel, nĂ© Ă  Toulouse et tragiquement mort Ă  ses 44 ans, d’un accident d’avion prĂšs de MedellĂ­n, Colombie. Partagez cette invitation autour de vous ! Vous pouvez rĂ©server votre table par tĂ©l/SMS au 06 15 04 02 40 ou sur internet Terrasses du Bel-Air-SoirĂ©e Tango GardelAvallon 89200Le 27/08/2022Sur sa 4Ăšme annĂ©e consĂ©cutive, le Tango reprend toute sa place avec cet original quatuor Carlos Gardel créé pour les Terrasses du Bel Air par le bandonĂ©oniste Mathieu Gautron, dĂ©jĂ  connu de notre public lors que la 1Ăšre Ă©dition de tango, en 2019 oĂč il nous introduisait notre assidu pianiste laurĂ©at mondial au piano Pablo Murgier, 3Ăšme Ă©dition en 2021 avec le formidable groupe Osvaldo CarnĂ© , et auprĂšs cette fois de la chanteuse argentine, Clara Maria, Jean-Claude Tartour qui revient avec son mythique violon de 1740 et Pablo Tapia Ă  la guitarre. On est lĂ  encore une fois complĂštement dans l’interculturalitĂ© et complĂštement orientĂ©s vers le mythique et plus applaudi chanteur-compositeur et acteur argentin de tango Carlos Gardel, nĂ© Ă  Toulouse et tragiquement mort Ă  ses 44 ans, d’un accident d’avion prĂšs de MedellĂ­n, Colombie. Partagez cette invitation autour de vous ! Vous pouvez rĂ©server votre table par tĂ©l/SMS au 06 15 04 02 40 ou sur internet Terrasses du Bel-Air-SoirĂ©e Tango Gardel Concert, MusiqueAvallon 89200Le 27/08/2022Sur sa 4Ăšme annĂ©e consĂ©cutive, le Tango reprend toute sa place avec cet original quatuor Carlos Gardel créé pour les Terrasses du Bel Air par le bandonĂ©oniste Mathieu Gautron, dĂ©jĂ  connu de notre public lors que la 1Ăšre Ă©dition de tango, en 2019 oĂč il nous introduisait notre assidu pianiste laurĂ©at mondial au piano Pablo Murgier, 3Ăšme Ă©dition en 2021 avec le formidable groupe Osvaldo CarnĂ© , et auprĂšs cette fois de la chanteuse argentine, Clara Maria, Jean-Claude Tartour qui revient avec son mythique violon de 1740 et Pablo Tapia Ă  la guitarre. On est lĂ  encore une fois complĂštement dans l’interculturalitĂ© et complĂštement orientĂ©s vers le mythique et plus applaudi chanteur-compositeur et acteur argentin de tango Carlos Gardel, nĂ© Ă  Toulouse et tragiquement mort Ă  ses 44 ans, d’un accident d’avion prĂšs de MedellĂ­n, Colombie. Partagez cette invitation autour de vous ! Vous pouvez rĂ©server votre table par tĂ©l/SMS au 06 15 04 02 40 ou sur internet RENDEZ-VOUS DE L'ERDRE Musique, Jazz - BluesNort-sur-Erdre 44390Le 26/08/20228h Jean-Louis Pommier, lui qui a jouĂ© avec Eddy Louiss, l’ONJ, Michel Legrand, Le Gros Cube et tant d’autres, se produit trĂšs rarement en solo et encore moins pour un lever de soleil Ă  8h du matin ! C’est pourtant ce dĂ©fi qu’il nous propose pour un moment unique, avec l’un des plus beaux sons de trombone de l’hexagone ! 9h Zounds Cet emballant trio emmenĂ© par le pĂ©tulant saxophoniste Xavier Thibaud est formĂ© de musiciens ligĂ©riens du fameux collectif 1name4acrew ! Leur musique ? Un mix » rĂ©ussi de groove venant de La Nouvelle-OrlĂ©ans et de standards du jazz ! Une musique sans complexe, faite pour s’amuser, danser et swinguer ! 10h30 La PoupiniĂšre passage de la flotte River Swing Ce trio nantais presque minimaliste cornet, banjo, sousaphone aime jouer,en acoustique, les grands standards du jazz New-Orleans », de Louis Armstrong Ă  Sidney Bechet, en passant par Paul Barbarin. Intime ou pĂ©tillant
 et Ă©patant ! Paul Bosseau cornet, voix / Mathieu Pichon banjo / Michel Loirat sousaphoneConcerts Ă  la CarteAutun 71400Du 02/08/2022 au 26/08/2022Chaque mardi et jeudi, dĂźnez dans un restaurant d'Autun et profitez d'un concert. Programmation 2022 Du 5 juillet au 30 aoĂ»t sauf 14 juillet Un dysfonctionnement informatique occasionne actuellement des erreurs sur les dates et horaires affichĂ©s en bas de page, veuillez prendre en compte le programme suivant MARDI 5 JUILLET La Marande TRIAC Pop-rock JEUDI 7 JUILLET Le Bistrot du Golf MATHIEU GATTUSO Pop-folk français MARDI 12 JUILLET Le Chateaubriant CANAL HYSTÉRIQUE Rock MARDI 19 JUILLET Le Grand CafĂ© LES YEUX D’OLGA Pop JEUDI 21 JUILLET Brasserie Le Commerce Rock MARDI 26 JUILLET Le Cocand AMNÉ’ZIK DUO Jazz, pop-rock JEUDI 28 JUILLET Irish Pub BLUESTORM Blues-rock MARDI 2 AOÛT Le Bonaparte THE FAROWS Pop-rock JEUDI 4 AOÛT La DeviniĂšre LES ENRAGÉS Rock MARDI 9 AOÛT CafĂ© des Tilleuls THE BLOODY HELL GOBLINS Musique celtique JEUDI 11 AOÛT Brasserie de la Promenade ALMOST Pop-rock MARDI 16 AOÛT Le Gallo Romain ECLUSE 67 Pop-rock JEUDI 18 AOÛT Le Cathedral LES BALUCHARDS Rock 60’s/70’s MARDI 23 AOÛT Restaurant l’Europe MIDNIGHT BURST Blues-rock JEUDI 25 AOÛT Le Lutrin SÉBASTIEN LEGOFF RockConcerts Ă  la Carte Concert, MusiqueAutun 71400Du 02/08/2022 au 26/08/2022Chaque mardi et jeudi, dĂźnez dans un restaurant d'Autun et profitez d'un concert. Programmation 2022 Du 5 juillet au 30 aoĂ»t sauf 14 juillet Un dysfonctionnement informatique occasionne actuellement des erreurs sur les dates et horaires affichĂ©s en bas de page, veuillez prendre en compte le programme suivant MARDI 5 JUILLET La Marande TRIAC Pop-rock JEUDI 7 JUILLET Le Bistrot du Golf MATHIEU GATTUSO Pop-folk français MARDI 12 JUILLET Le Chateaubriant CANAL HYSTÉRIQUE Rock MARDI 19 JUILLET Le Grand CafĂ© LES YEUX D’OLGA Pop JEUDI 21 JUILLET Brasserie Le Commerce Rock MARDI 26 JUILLET Le Cocand AMNÉ’ZIK DUO Jazz, pop-rock JEUDI 28 JUILLET Irish Pub BLUESTORM Blues-rock MARDI 2 AOÛT Le Bonaparte THE FAROWS Pop-rock JEUDI 4 AOÛT La DeviniĂšre LES ENRAGÉS Rock MARDI 9 AOÛT CafĂ© des Tilleuls THE BLOODY HELL GOBLINS Musique celtique JEUDI 11 AOÛT Brasserie de la Promenade ALMOST Pop-rock MARDI 16 AOÛT Le Gallo Romain ECLUSE 67 Pop-rock JEUDI 18 AOÛT Le Cathedral LES BALUCHARDS Rock 60’s/70’s MARDI 23 AOÛT Restaurant l’Europe MIDNIGHT BURST Blues-rock JEUDI 25 AOÛT Le Lutrin SÉBASTIEN LEGOFF RockForum des associations de Mathieu Vie associative, Vie localeMathieu 14920Le 09/09/2022Rendez-vous au forum des associations de Mathieu pour dĂ©buter une nouvelle annĂ©e scolaire avec vos activitĂ©s favorites. Informations et renseignements sur 8 CĂ©line LefĂšvre + Maxime Vanhove Danse - Bal - CabaretLa Madelaine-sous-Montreuil 62170Du 22/08/2022 au 28/08/2022Tentatives 8 CĂ©line LefĂšvre + Maxime Vanhove du 22 au 28 aoĂ»t danse, jonglerie CĂ©line LefĂšvre et Maxime Vanhove reviennent travailler autour de Blanc, leur prochaine crĂ©ation ! CĂ©line LefĂšvre est danseuse, chanteuse et chorĂ©graphe basĂ©e Ă  Lille. Elle dĂ©bute sa formation professionnelle au CNR de Lille, en parallĂšle d’études de Lettres Modernes Ă  l’universitĂ© de Lille 3, puis elle se forme Ă  Paris entre autres au Studio Harmonic, au CND, ainsi qu’au CCN de Roubaix. En chant, elle se forme avec, notamment, Sophie Cuvelier et Mathieu Jedrazac. De 2011 Ă  2019, CĂ©line danse pour la Cie Nathalie Cornille en majoritĂ© dans des soli en direction du jeune public. Elle participe, en parallĂšle, Ă  certains projets d’Hubert Helleu, photographe, en tant que modĂšle. Elle collabore Ă©galement avec Cyril Viallon, chorĂ©graphe, et l’assiste sur de nombreux bals depuis 2013. Depuis 2016, elle porte en tant que chorĂ©graphe et interprĂšte, danseuse et chanteuse les crĂ©ations de la Cie Improbable avec Maxime Vanhove. A l’arrivĂ©e de Sylvain Groud Ă  la tĂȘte du Ballet du Nord/CCN de Roubaix en 2018, elle devient interprĂšte de L’oubli et des Bals ChorĂ©graphiques. Elle collabore Ă©galement avec ClĂ©mentine[...]Tentatives 8 CĂ©line LefĂšvre + Maxime Vanhove Spectacle, Cirque - Marionnette, Manifestation culturelle, Danse - Bal - CabaretLA MADELAINE-SOUS-MONTREUIL, 62170Du 22/08/2022 au 28/08/2022Tentatives 8 CĂ©line LefĂšvre + Maxime Vanhove du 22 au 28 aoĂ»t danse, jonglerie CĂ©line LefĂšvre et Maxime Vanhove reviennent travailler autour de Blanc, leur prochaine crĂ©ation ! CĂ©line LefĂšvre est danseuse, chanteuse et chorĂ©graphe basĂ©e Ă  Lille. Elle dĂ©bute sa formation professionnelle au CNR de Lille, en parallĂšle d’études de Lettres Modernes Ă  l’universitĂ© de Lille 3, puis elle se forme Ă  Paris entre autres au Studio Harmonic, au CND, ainsi qu’au CCN de Roubaix. En chant, elle se forme avec, notamment, Sophie Cuvelier et Mathieu Jedrazac. De 2011 Ă  2019, CĂ©line danse pour la Cie Nathalie Cornille en majoritĂ© dans des soli en direction du jeune public. Elle participe, en parallĂšle, Ă  certains projets d’Hubert Helleu, photographe, en tant que modĂšle. Elle collabore Ă©galement avec Cyril Viallon, chorĂ©graphe, et l’assiste sur de nombreux bals depuis 2013. Depuis 2016, elle porte en tant que chorĂ©graphe et interprĂšte, danseuse et chanteuse les crĂ©ations de la Cie Improbable avec Maxime Vanhove. A l’arrivĂ©e de Sylvain Groud Ă  la tĂȘte du Ballet du Nord/CCN de Roubaix en 2018, elle devient interprĂšte de L’oubli et des Bals ChorĂ©graphiques. Elle collabore Ă©galement avec ClĂ©mentine[...]ConfĂ©rence "Le Vieil Hesdin" ConfĂ©rence - DĂ©bat, Vie associativeVieil-Hesdin 62770Du 00/00/-100 au 99/99/-199La commune de Vieil-Hesdin et l'association "des Amis du site historique du vieil Hesdin" sont heureuses de vous inviter Ă  la confĂ©rence rĂ©alisĂ©e dans le cadre de la rĂ©trospective des travaux entrepris l'an dernier par les universitĂ©s de Lille III et d'Arras. Avec la participation de Mathieu Vivas, Adrien Bayard, Julie Barbier et Pauline Triplet. La derniĂšre campagne de fouilles date des annĂ©es 70. GrĂące au travail entrepris en juillet 2021 durant cette nouvelle phase, vous aurez la possibilitĂ© de dĂ©couvrir l'histoire du Vieil-Hesdin. EntrĂ©e Festival international d'orgue Michelle LeclercSens 89100Du /00/1e16 au //099Accueilli chaque annĂ©e dans la magnifique cathĂ©drale Saint-Etienne de Sens, le Festival International d’Orgue Michelle Leclerc ravive des airs classiques pour le plus grand plaisir de son auditoire. Programme - 18 juillet ouverture du festival par Luc Paganon. Compositeurs interprĂ©tĂ©s Jan Pieterszoon SWEELINCK, Pierre DUMAGE, Dietrich BUXTEHUDE, Johann Sebastian BACH, Antoine CALVIÈRE, Astor PIAZZOLLA - 25 juillet Patrick Ernst et Philippe Borecek. - 8 aoĂ»t Nicolas Bucher. Compositeurs interprĂ©tĂ©s Jean-Baptiste LULLY FILS, Johann Sebastian BACH, Jean-Jacques BEAUVARLET-CHARPENTIER, Nicolas de GRIGNY - 22 aoĂ»t Jean TubĂ©ry. Trio La Fenice aVenire Jehanne AMZAL, soprano, Mathieu VALFRÉ, orgue, Jean TUBÉRY, flĂ»tes & cornets. Au programme Cornetto estivale ! Musiques festives pour voix, cornet et orgue de la Lagune Ă  la Tamise..., Ɠuvres de FRESCOBALDI, MONTEVERDI, CARISSIMI, PURCELL, HAENDEL... - 29 aoĂ»t Javier Artigas. Musique espagnole et portugaise. - 5 septembre Thierry Mechler. Compositeurs interprĂ©tĂ©s John DOWLAND, Pancrace ROYER, Johann Sebastian BACH, August HOMILIUS, Alexandre-Pierre-François BOELY, Felix MENDELSSOHN, et improvisation sur[...]Visite du Phare Saint-Mathieu Exposition, Visite guidĂ©ePlougonvelin 29217Du 01/09/2022 au 30/09/2022Haut de 37 m 58 m au-dessus du niveau de la mer, le phare Saint-Mathieu a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© en 1835 pour cause de dĂ©labrement de la tour de l’abbaye. Construit en granit de l’Aber Ildut, il signale la route Ă  suivre pour entrer dans le goulet de Brest. Son feu Ă  1 Ă©clat blanc toutes les 15 secondes atteint une portĂ©e de 29 milles 55 km environ. La visite est commentĂ©e par un de nos guides qui se fera un plaisir de vous expliquer l’exceptionnel panorama de la mer d’Iroise, de ses Ăźles et sa dizaine de phares. Ensuite, la visite se poursuit par l'exposition temporaire situĂ©e au rez-de-chaussĂ©e du phare. A voir sur le site le musĂ©e de l'abbaye, le mĂ©morial national des marins morts pour la France et le parcours historique. DerniĂšre montĂ©e Ă  18h. Visites sous rĂ©serve de bonnes conditions mĂ©tĂ©orologiques. FermĂ© le Woest - Le Dernier Petit Festival de l'EtĂ© - 4e Ă©ditionFlagy 71250Du /00/1e16 au //099Pour ses premiĂšres soirĂ©es de piano jazz, le Dernier Petit Festival de l'EtĂ© a l’honneur d'accueillir le sublime jazzman Frank Woeste en soliste ! Ce musicien hors pair choisit le piano comme instrument de prĂ©dilection Ă  cause de sa potentialitĂ© harmonique, mĂ©lodique et rythmique. Il grandit avec un double bagage, classique et jazz, et Ă©tudie au Conservatoire de BrĂȘme et dans la section jazz du Conservatoire SupĂ©rieur de Musique de Paris. A cĂŽtĂ© de ses qualitĂ©s de pianiste, il se fait remarquer en tant qu’arrangeur et pour son travail innovant avec le Fender Rhodes. Il collabore avec les plus grands musiciens français et internationaux dont Ibrahim Maalouf, Michel Portal, et Ira Coleman, entre autres. Frank partage aussi la scĂšne avec des artistes de la pop ou de la chanson Juliette Greco, Mathieu Chedid
 et de la musique classique. Il grave 5 albums en tant que leader, ainsi que beaucoup d’autres en sideman ou arrangeur, dont plusieurs enregistrements rĂ©compensĂ©s aux Victoires de Jazz. Ses concerts Ă  La TaniĂšre seront consacrĂ©s Ă  des improvisations TROUVEZ ÇA CLASSIQUE ? Musique classiqueBOULOGNE BILLANCOURT 92100Du //000 au //099Pour des raisons de planning, nous sommes contraints de reporter le concert au samedi 11 dĂ©cembre 2021 Ă  18h Vos billets actuels datĂ©s du 13 novembre 2021 vous permettront d'assister au concert reprogrammĂ© en date du 11 dĂ©cembre 2021, sans dĂ©marche de votre part. Le placement en salle reste garanti. Appassionato Mathieu Herzog, direction musicale Jinjoo Cho, violon Extraits Saint-SaĂ«ns Mon Coeur s'ouvre Ă  ta voix , Concerto pour violon n° 3 Œuvres complĂštes interprĂ©tĂ©es Saint-SaĂ«ns, Rondo Capriccioso , Havanaise Insatiable globe-trotter, Saint-SaĂ«ns a sillonnĂ© la planĂšte jusqu'Ă  ses 86 ans. Que ce soit pour sa santĂ©, une tournĂ©e de concerts ou tout simplement le plaisir, chaque annĂ©e lui apporte son lot de kilomĂštres. AlgĂ©rie, Égypte, Ceylan, Russie, Espagne, États-Unis, Portugal, Singapour, SaĂŻgon, BrĂ©sil, Argentine Aucun doute, son imagination se nourrit de ce perpĂ©tuel voyage. Et dans ce programme, c'est l'influence espagnole qui est Ă  l'honneur. La virtuositĂ© des mĂ©lodies, chaloupĂ©es et fiĂ©vreuses, endiablĂ©es et capricieuses, rĂ©veilleront le dĂ©mon de la danse qui sommeille en vous. Ouverture des portes 1h00 avant le dĂ©but du concert. RĂ©servations PMR[...]Wailing Trees + BroussaĂŻ AcoustiqueMĂącon 71000Du /00/1e16 au //099Si vous aimez > Dub Inc, Danakil WAILING TREES - Insert Sun Tour 2020 Vienne/Lyon [reggae, soul, jazz] Wailing Trees c'est 7 musiciens, 7 univers pour 1 Reggae unique distillĂ© avec Ă©lĂ©gance. Le groupe, qui ne cesse de monter en puissance depuis ses dĂ©buts, fascine autant le monde professionnel de la musique que les publics rencontrĂ©s sur plus de 250 scĂšnes en France mais aussi Ă  l'international. Le groupe se lance dĂ©sormais dans l’élaboration d'une synthĂšse de tout ce qu'il a fait jusqu’à prĂ©sent au sein de son nouvel album Insert Sun mars 2020 folie artistique, qualitĂ© des productions sonores et musicales, textes et flow toujours mieux ficelĂ©s, le tout pour nous concocter un nouveau show encore plus vivant ! Line Up Riwan Hadjara [chant lead] Eliott Weingand [guitare, choeurs] Lucas Remon [trompette, choeurs] Pierre ForĂȘt [saxophones, chƓurs] David Guillaume [claviers] Mathieu Picard [basse] Romain Frechin [batterie] BROUSSAÏ acoustique MĂącon [reggae] Certains auront peine Ă  y croire au regard du chemin Ă  prĂ©sent parcouru, mais c'est pourtant une rĂ©alitĂ© BroussaĂŻ a commencĂ© dĂ©but 2001 au chapeau, dans la rue! Le groupe qui rĂȘvait dĂ©jĂ  de grandes aventures s'est[...]Visite du Phare de Kermorvan Patrimoine - CultureLe Conquet 29217Du 01/07/2022 au 31/08/2022La tour carrĂ©e caractĂ©ristique du phare de Kermorvan se dresse Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la presqu’üle du mĂȘme nom. Face au Conquet, cette langue de terre est site classĂ© et appartient au Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres. Construit en 1849, Kermorvan est le phare Ă  terre le plus occidental de France. AlignĂ© sur les phares de Lochrist, TrĂ©zien et Saint-Mathieu, il indique les chenaux de la Helle et du Four. Sa construction et son allumage sont supervisĂ©s en 1849 par Louis Plantier. En 1874 une cloche de brume est installĂ©e. Par dĂ©cision ministĂ©rielle du 16 mai 1898 le fort de Kermorvan situĂ© prĂšs du feu est dĂ©classĂ© et remis au ministĂšre des travaux publics. Il est amĂ©nagĂ© pour le gardien du phare et sa famille. Il fait partie des rares phares Ă©pargnĂ©s en 1944. Son systĂšme d’éclairage a Ă©tĂ© dĂ©montĂ© et conservĂ© pendant la guerre. AutomatisĂ© depuis 1994, il est dĂ©sormais tĂ©lĂ©contrĂŽlĂ©. Il n’est plus gardiennĂ©.[Houlgate Festival... et Baie de scĂšne] Concours d'humoristes Spectacle, Festival gĂ©nĂ©raliste, Vie localeHoulgate 14510Le 04/09/2022Tremplin de jeunes artistes Ă©mergents, un appel Ă  candidatures est organisĂ© au dĂ©but de chaque annĂ©e afin de permettre l’audition d’artistes rĂ©gionaux et pour cette premiĂšre Ă©dition, d’artistes nationaux qui devront prĂ©senter un spectacle devant le jury du festival. Le dernier jour du festival, 5 artistes sĂ©lectionnĂ©s par le jury concourront pour obtenir le prix du jury et le prix du public. Le concours sera prĂ©sentĂ© par Christophe Combarieu et Mathieu Wilhelm. Le Prix du Jury Ville d’Houlgate sera programmĂ© dans le spectacle Absolutely Hilarious au Théùtre des Mathurins Ă  Paris dans l’annĂ©e. Les Prix du Public et Prix du jury Ville d’Houlgate seront programmĂ©s dans le spectacle Absolutely Hilarious le samedi 30 septembre Ă  Houlgate RĂ©servation Ă  l'office de tourisme Ă  partir du 1er juillet. Paiement Ă  la rĂ©servation Toutes les informations sur - Montmirail La Halle de la Gare Feu d'artificeMontmirail 51210Du 03/09/2021 au 02/09/2022Mathieu Barbances a fait ses classes dans la lutherie
 A la sortie, il intĂ©gre la compagnie Jolie mĂŽme » pour 13 ans ! Il apprĂ©cie. Il multiplie les chant’apparts en duo avec "sa grand mĂšre". Elle sera lĂ  pour ouvrir le 26Ăšme Festival Grange ! Barbara et Brel se rĂ©pondent en Ă©cho. Lou casa qui nous avait livrĂ© en 2018 une version exceptionnelle de "Barbara" avait touchĂ© le public de SĂ©zanne. Ici Lou casa fait apparaĂźtre des liens et des Ă©chos insoupçonnĂ©s entre ces 2 Ă©toiles pour notre plus grand plaisir 
 - 26Ăš Festival Grange - En partenariat avec la Ville de Montmirail - VallĂ©e du Petit Morin Les prĂ©cautions sanitaires du moment seront strictement Boogaerts Chanson Franglaise et Neju Manifestation culturelle, Manifestation culturelleSaubrigues 40230Le 16/09/2022Il joue de plein d’instruments diffĂ©rents,Mathieu Boogaerts, il joue des mots aussi, de leur sens et de leur son, il joue du reggae et des comptines, il joue avec Dick Annegarn et aime aussi Alain Souchon, il Ă©crit en Afrique ou alors en Europe, il colorie des ciels et dessine des princesses, il invente une chanson ronde comme un bonbon, claire comme un cristal, petit bijou d’autant plus prĂ©cieux qu’il paraĂźt simple. VoilĂ  Boogaerts est un artiste simple et Boogaerts Chanson Franglaise et Neju Musique du mondeSaubrigues 40230Le 16/09/2022Il joue de plein d’instruments diffĂ©rents,Mathieu Boogaerts, il joue des mots aussi, de leur sens et de leur son, il joue du reggae et des comptines, il joue avec Dick Annegarn et aime aussi Alain Souchon, il Ă©crit en Afrique ou alors en Europe, il colorie des ciels et dessine des princesses, il invente une chanson ronde comme un bonbon, claire comme un cristal, petit bijou d’autant plus prĂ©cieux qu’il paraĂźt simple. VoilĂ  Boogaerts est un artiste simple et "LA GUERRE DE 1870 EN MEUSE LES COMBATS, L'OCCUPATION, LA MÉMOIRE" ConfĂ©rence - DĂ©bat, Vie associative, Histoire - CivilisationRembercourt-Sommaisne 55250Le 07/09/2022ConfĂ©rence, organisĂ©e par l'association "MĂ©moire de nos Villages", prĂ©sentĂ©e par MickaĂ«l Mathieu, docteur en histoire contemporaine de l'universitĂ© de Lorraine CRULH et prĂ©sident du comitĂ© cantonal du Souvenir français de Bar-le-Duc. EntrĂ©e libre.
sitenaturel - La rigole d'alimentation ou Petit Canal d'une longueur de 21.3 km relie le réservoir de Vioreau au Canal de Nantes à Brest. Elle permet l'alimentation en eau de la premiÚre section du Canal pour compenser la baisse de niveau due aux éclusages et à l'évaporation. Sa construction - 1833 à 1836 - est un chef d'oeuvre technique, une pente de seulement 14
Du Petit Canal earl Ă  Nort-sur-ErdreActivitĂ© AnimauxAdresse 2 Marcore 44390 Nort-sur-ErdreAnimaux, Élevages de Volailles, de Lapins, Ă  Nort-sur-ErdreBesoin d’aide ?Si vous n’arrivez pas Ă  trouver les coordonnĂ©es d'une Animaux Ă  Nort-sur-Erdre en naviguant sur ce site,vous pouvez appeler le 118 418 dĂźtes TEL », service de renseignements tĂ©lĂ©phonique payant 24h/24 7j/7 qui trouve le numĂ©ro et les coordonnĂ©es d'une AnimauxAPPELEZ LE 118 418 et dĂźtes TEL »Horaires d'ouvertureLes horaires d'ouverture de Du Petit Canal earl Ă  Nort-sur-Erdre n'ont pas encore Ă©tĂ© les !Contactez directement Du Petit Canal earl pour connaĂźtre leurs horaires d'ouvertures
Description: Construction d'un collectif de 24 logements (Ilot G) et 8 maisons groupĂ©es (Ilot I) - Nort sur Erdre MaĂźtre d’ouvrage : SAS CAP ERDRE Architecte : Cabinet KOK Architectes CoĂ»t des travaux HT : 2 560 K€ DĂ©lais : 17 mois DĂ©but des travaux : Mai 2017 Fin des travaux :
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Prud'homme Saint-BrieucPublisher RenĂ© Prud'hommeRenĂ© Prud'homme Saint-BrieuxPublication date 1853Relationship textType printed serialLanguage frenchFormat Nombre total de vues 6761Description 1853Description 1853 11.Description Collection numĂ©rique Fonds rĂ©gional BretagneDescription Collection numĂ©rique Fonds rĂ©gional Pays de la LoireRights Consultable en ligneRights Public domainIdentifier ark/12148/bpt6k5723295bSource Archives dĂ©partementales d'Ille-et-VilaineProvenance BibliothĂšque nationale de FranceOnline date 30/11/2010The text displayed may contain some errors. The text of this document has been generated automatically by an optical character recognition OCR program. The estimated recognition rate for this document is 100%.ASSOCIATION BRETONNE OnziĂšme Sessions, tenue Ă  Vannes COMPTE RENDU ET PROCÈS-VERBAUX PUBLIÉS PAR LES SOINS DE LA DIRECTION. PARIS. MPRIMÉ PAR E. THUNOT ET Ce RUE RACINE, 26, PRÈS DE L'ODÉON 1855 PROGRAMME DES QUESTIONS A TRAITER. 1. Émigration des campagnes dans les villes. — Rechercher quelles sont les contrĂ©es de la Bretagne oĂč la mendicitĂ© et l'Ă©migration des populations rurales dans les villes ont pris le plus de dĂ©veloppement. — Indiquer les points principaux sur lesquels se porte l'Ă©migration. — Analyser les causes locales de ces plaies sociales, et examiner s'il y a des moyens vĂ©ritablement pratiques de les guĂ©rir. 2. Recherche des engrais de mer et transport des engrais, amendements et matiĂšres premiĂšres. — Quelles pourraient ĂȘtre les mesures Ă©conomiques et administratives Ă  solliciter par l'agriculture bretonne 1° Pour la recherche sur nos cĂŽtes; 2° pour l'exploitation facile des engrais de mer de toute espĂšce ; 5° pour le transport de ces mĂȘmes engrais dans l'intĂ©rieur de la Bretagne ; 4° pour le transport facile et Ă©conomique de tous les autres engrais et amendements nĂ©cessaires Ă  l'agriculture bretonne et des matiĂšres premiĂšres produites par elle. Quelle doit ĂȘtre la participation Ă  demander aux conseils gĂ©nĂ©raux, aux autoritĂ©s locales, au gouvernement? — Quelle doit ĂȘtre, pour parvenir Ă  ce but, l'entente et l'union de toutes les sociĂ©tĂ©s et comices agricoles de la Bretagne, aussi bien que l'action de chaque membre du congrĂšs et de chaque agriculteur dans sa sphĂšre? 3. DĂ©frichement des landes. — Eu Ă©gard Ă  l'Ă©tat de l'agriculture en Bretagne, par quel procĂ©dĂ© vaut-il mieux entreprendre le dĂ©frichement des landes? — Est-ce par la conversion en bois? — Par celle en pĂąturages amĂ©liorĂ©s et jannaies, ou par celle en terres labou1 labou1 2 PROGRAMME DES QUESTIONS A TRAITER. rables formant des corps d'exploitation complets ? — Dans ce dernier cas, par quels moyens peut-on et doit-on pourvoir Ă  l'Ă©tablissement et Ă  l'entretien soutenu du bĂ©tail de travail et de rente ? — Quels sont jusqu'Ă  ce jour les rĂ©sultats obtenus et les points de la Bretagne oĂč ces travaux ont pris le plus d'extension ? 4. ÉtrĂ©page et tombes d'engrais. — Qu'y a-t-il d'utile et qu'y a-t-il de vicieux dans la pratique de la confection des tombes d'engrais dans les champs, et dans la combinaison de cette opĂ©ration avec l'Ă©trĂ©page? — Si cette opĂ©ration est vicieuse en quelque partie, comment la remplacer, et oĂč chercher les engrais nĂ©cessaires, sans avoir recours Ă  l'Ă©trĂ©page? 5. Drainage et irrigations. — Quels sont les obstacles habituels que peut rencontrer dans la Bretagne le drainage profond et couvert? — Quelle est leur influence sur le rĂ©sultat Ă©conomique de l'opĂ©ration?— Comment peuvent-ils ĂȘtre vaincus? — Les eaux provenant du drainage peuvent-elles ĂȘtre employĂ©es Ă  l'irrigation immĂ©diatement, oĂč bien faut-il leur faire Ă©prouver quelque modification? — Quel serait, sous le rapport de l'Ă©conomie des deux opĂ©rations, l'avantage Ă  retirer de leur combinaison partout oĂč elle serait possible? 6. EspĂšce bovine. — Existe-t-il des diffĂ©rences rĂ©elles et tranchĂ©es entre les races bretonnes des cĂŽtes septentrionales et des cĂŽtes mĂ©ridionales de la Bretagne ? — La race des montagnes ou de l'intĂ©rieur est-elle aussi diffĂ©rente des deux autres? — Chacune de ces races a-t-elle une aptitude prĂ©dominante viande, lait, travail? — Y en a-t-il une qui l'emporte sur les autres par la facilitĂ© Ă  s'Ă©lever et Ă  s'entretenir, et par le degrĂ© supĂ©rieur de ses aptitudes? — Quels sont les procĂ©dĂ©s d'amĂ©lioration qui ont le mieux rĂ©ussi jusqu'Ă  ce jour, et quels rĂ©sultats ont-ils produits, c'est-Ă -dire quelle est l'aptitude spĂ©ciale viande, lait, travail qu'ils ont fixĂ©e ou dĂ©veloppĂ©e? 7. EspĂšce porcine. — Quelle est l'influence des approvisionnements de la marine sur la production du porc, soit au point de vue de la quantitĂ©, soit Ă  celui de la qualitĂ© ou de la race? — En quoi les races indigĂšnes font-elles dĂ©faut aux exigences de la marine? — L'espĂšce de lard qui convient le mieux Ă  la marine est-elle aussi celle qui convient le mieux aux usages domestiques? — En un mot, y a-t-il ac- PROGRAMME DES QUESTIONS A TRAITER. 7. cord ou antagonisme entre les exigences des approvisionnements maritimes et celles de la consommation domestique, ou bien encore entre les aptitudes des races? — Comment peut-on satisfaire Ă  ces exigences? — Quels ont Ă©tĂ©, jusqu'Ă  ce jour, les rĂ©sultats obtenus? 8. EspĂšce chevaline. — Quelles sont les mesures qui devraient ĂȘtre recommandĂ©es de prĂ©fĂ©rence Ă  l'administration des Haras, pour la faire parvenir, dans l'intĂ©rĂȘt de la production du cheval de guerre, Ă  tirer le plus grand parti possible des immenses ressources que pourrait offrir, dans ce but, l'industrie chevaline de la Bretagne? 9. Chanvres. — Quelles sont, pour les chanvres propres aux cordages et aux toiles Ă  voiles, les exigences de la marine?— Par quels procĂ©dĂ©s de culture et de prĂ©paration doit-on et peut-on y satisfaire? — Quels sont, jusqu'Ă  ce jour, les rĂ©sultats obtenus? IndĂ©pendamment de la discussion des questions qui prĂ©cĂšdent, dans lesquelles on a eu en vue la Bretagne entiĂšre, une enquĂȘte agricole, exclusivement relative au dĂ©partement du Morbihan, a Ă©tĂ© ouverte et suivie dans des sĂ©ances particuliĂšres. ASSOCIATION BRETONNE ONZIÈME SESSION, TENUE A VANNES, EN 1855. COMPTE RENDU PUBLIÉ PAR LES SOINS DE LA DIRECTION. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE D'OUVERTURE. Dimanche, 25 septembre 1853. La sĂ©ance est ouverte le 25 septembre 1853, Ă  une heure de l'aprĂšs-midi, dans la salle d'audience du palais de justice. M. Olivier de Sesmaisons , Directeur de l'Association Bretonne, prĂ©side l'AssemblĂ©e. Sont rangĂ©s Ă  ses cĂŽtĂ©s, M. Boulage, PrĂ©fet du dĂ©partement; M. Jollivet-Castellot, maire de la ville de Vannes; M. le colonel de Bourgoin, M. le PrĂ©sident Caradec, M. le gĂ©nĂ©ral BoullĂ©, M. de Blois, PrĂ©sident de la classe d'ArchĂ©ologie, M. de Kergorlay, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Association, et M. Paul de Champagny, trĂ©sorier intĂ©rimaire. M. de Kerampuil remplit les fonctions de secrĂ©taire. MM. les Inspecteurs de l'Association et MM. les DĂ©lĂ©guĂ©s des Conseils gĂ©nĂ©raux et des Comices siĂšgent sur les bancs au-dessous de l'estrade. Dans les rangs de la nombreuse assemblĂ©e, on distingue MM. les Vicaires gĂ©nĂ©raux du diocĂšse, M. le doyen et plusieurs membres du Chapitre, ainsi que du clergĂ©, M. le Commandant et plusieurs 6 ASSOCIATION BRETONNE. officiers de la garnison, M. le Recteur de l'AcadĂ©mie, M. le Procureur ImpĂ©rial et ses Substituts, M. l'abbĂ© Le Crom, ancien reprĂ©sentant, diffĂ©rents chefs d'Administration et fonctionnaires publics, le recteur du CollĂšge saint François-Xavier et plusieurs notabilitĂ©s des dĂ©partements de la Bretagne. La prĂ©sence de plusieurs dames de la ville ajoute encore Ă  l'Ă©clat de cette AssemblĂ©e. M. de Sesmaisons ouvre le OnziĂšme CongrĂšs de l'Association Bretonne par le discours suivant Messieurs, » Quiconque a un passĂ© peut regarder le prĂ©sent avec confiance et marcher vers l'avenir avec espoir. Or, il y a dix ans, le 20 septembre 1843, dans cette mĂȘme et antique ville ducale de Vannes, se rĂ©unirent pour la premiĂšre fois en congrĂšs les premiers membres de l'Association Bretonne. Une pensĂ©e de patriotisme bien entendu, une pensĂ©e d'union entre des hommes dignes de se rapprocher et de s'entendre, les avait tous associĂ©s. J'ai lĂ  sous la main et sous les yeux, j'ai surtout dans la mĂ©moire ces premiers et pacifiques dĂ©bats; et quand je repasse ces comptes rendus de discussions oĂč l'on voit Ă  la fois tant d'Ă©lĂ©vation, tant de chaleur, de science et de lumiĂšres, et quand je relis la liste des premiers membres et des fondateurs du CongrĂšs, je me sens partagĂ© entre la confiance qu'inspirent de tels prĂ©cĂ©dents et la crainte de ne pas les imiter assez bien. » Oui, j'ai peur quand je pense Ă  tout ce que rappelle, par exemple, le nom du prĂ©sident qui dirigea cette premiĂšre session oĂč trouver en effet un caractĂšre plus loyal, plus bienveillant et plus affable, plus de fermetĂ© tempĂ©rĂ©e par plus de douceur, plus de politesse exquise unie Ă  plus de simplicitĂ©? oĂč trouver plus d'Ă©lĂ©vation d'esprit et de coeur que dans cet homme que vous avez tous nommĂ© parce que vous l'avez tous aimĂ©, et que sa mĂ©moire est de celles qui ne pĂ©rissent pas, le gĂ©nĂ©ral marquis de la BourdonnayeBlossac? El quand je songe que je parle ici dans la ville oĂč cette noble voix exprimait les sentiments de ce coeur si Morbihannais et si Breton, quelque douceur que j'Ă©prouve Ă  mĂȘler un souvenir de SESSION DE VANNES. 7 famille aux souvenirs plus Ă©levĂ©s de l'Association Bretonne, quand j'y songe, Messieurs, oui, j'ai peur. » Vous avez gardĂ© le souvenir de ces discussions vives et animĂ©es oĂč le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Association, M. Duchatellier, maigre toute son habilitĂ© et son Ă©loquence, ne rĂ©sistait qu'avec peine aux attaques de l'esprit vif et prĂ©cis de M. Lorois, alors prĂ©fet de ce dĂ©partement, Ă  qui cette premiĂšre session a dĂ» une partie de son Ă©clat, et qui joignait Ă  des connaissances Ă©tendues en agriculture un zĂšle peu commun pour elle et une pratique Ă©clairĂ©e. » C'est ainsi que l'Association Bretonne fut comprise, ainsi qu'elle fut fondĂ©e et dirigĂ©e dans sa premiĂšre session en congrĂšs. VoilĂ  les souvenirs qui nous feraient peur si nous n'avions pour vaincre cette crainte l'aspect de cette assemblĂ©e, son encourageante sympathie, l'appui que prĂȘte Ă  nos travaux un prĂ©fet aussi dĂ©vouĂ© aux intĂ©rĂȘts de ce dĂ©partement qu'Ă©clairĂ© sur ses besoins, la bienveillance du premier pasteur de ce diocĂšse, celle de toutes les autoritĂ©s, la gĂ©nĂ©rositĂ© du conseil gĂ©nĂ©ral, celle du conseil municipal et de M. le maire de Vannes, le zĂšle et le bon accueil des comices et des sociĂ©tĂ©s savantes du Morbihan. » N'ai-je pas aperçu d'ailleurs avec bonheur dans cette enceinte les hommes dont le zĂšle a posĂ© les premiĂšres bases de notre association? Anciens directeurs et fondateurs, Monsieur Kerarmel, Monsieur Rieffel, remportez avec vous un souvenir reconnaissant, et si d'autres travaux ou une trop grande modestie vous ont amenĂ©s Ă  vous effacer vous-mĂȘmes, laissez-nous rĂ©pĂ©ter ce que vous doit cette institution et ce qu'elle a trouvĂ© de vie et de succĂšs dans sa fidĂ©litĂ© Ă  suivre la ligne que vous aviez tracĂ©e. » Pourquoi faut-il qu'une pensĂ©e de deuil vienne assombrir ces encourageantes pensĂ©es? Mais comment oublier ceux qui succombent au champ d'honneur? Car si la direction a cessĂ© d'ĂȘtre complĂšte, si notre bien-aimĂ© collĂšgue Madec manque en ces lieux, vide cruel, c'est que son zĂšle et une activitĂ© au-dessus de ses forces l'ont consumĂ© avant le temps, et presque dans l'exercice de ses fonctions. MalgrĂ© une santĂ© dĂ©labrĂ©e, courir Ă  l'inauguration du monument de M. de Lorgeril, pour y prononcer, en l'honneur du fondateur des comices en Bretagne, quelques chaleureuses paroles 8 ASSOCIATION BRETONNE. au nom de l'Association, revenir Ă  Saint-Brieuc pour l'ouverture presque simultanĂ©e du CongrĂšs, s'y livrer sans relĂąche Ă  un incessant travail, voilĂ  ce que nous l'avons vu faire, mais voilĂ  ce qui l'a Ă©puisĂ© sa vie et sa mort appartiennent Ă  l'Association Bretonne, qu'elles soient honorĂ©es et bĂ©nies par elle. » Revenons de ce passĂ©, Messieurs, Ă  l'examen du prĂ©sent et aux perspectives de l'avenir. Parlons de l'agriculture en Bretagne, et en particulier dans ce pays du Morbihan oĂč nous nous trouvons rĂ©unis. » Un contraste nous frappe Ă  l'aspect de nos cĂŽtes de Bretagne et nous suggĂšre la pensĂ©e d'appeler vos rĂ©flexions sur la question suivante Comment se fait-il que les cĂŽtes du nord nous offrent les plus riches cultures, les plus fertiles cantons, les plus grandes races d'animaux domestiques de la Bretagne, et les cĂŽtes du sud au contraire un aspect nu, de tristes landes trop souvent, de petites races? Et pourtant, les cĂŽtes septentrionales, battues par les vents froids du nord et du nord-ouest, sembleraient bien moins favorisĂ©es que les pays qui s'inclinent vers le sud sous les rayons bienfaisants du soleil du midi et sous les chaudes et humides haleines des vents du sud et du sud-ouest. Je ne parle pas des vents d'ouest communs Ă  toutes nos cĂŽtes. Quelle part faut-il faire Ă  la nature, quelle part faut-il faire Ă  l'homme dans ces diffĂ©rents Ă©tats ? et s'il doit ĂȘtre plus imputĂ© Ă  ce dernier qu'Ă  l'autre, quels seraient les moyens en sa puissance pour faire disparaĂźtre ce contraste ? » Habitants du Morbihan, vos mers sont-elles moins riches que celles du nord, vos terres ont-elles moins de force et de fond? — Peut-ĂȘtre mais pourtant les avez-vous bien sondĂ©es, les avez-vous bien explorĂ©es, les connaissez-vous bien? La mer ne rejette-t-elle par sur vos rivages autant et plus de goĂ«mons que sur les rivages du nord ? Connaissez-vous tout ce qu'elle dĂ©pose Ă  vos pieds et tout ce qu'elle recĂšle sous ses premiĂšres eaux de ces amendements calcaires, de ces coquillages agglomĂ©rĂ©s dont les Bretons du nord font un si grand et si fructueux usage sous le nom de Merl et de Trez, et au moyen desquels ils modifient d'une maniĂšre prodigieuse la vigueur productive de leur sol? Est-ce que les cĂŽtes septentrionales n'ont pas des cantons de terres lĂ©gĂšres comme les vĂŽtres? SESSION DE VANNES. 9 Est-ce que vous n'avez pas comme elles des cantons oĂč la terre a de la consistance et du fond? Manquez-vous plus qu'eux de cours d'eau qui descendent des montagnes vers la mer ? Bien au contraire, vous en avez de plus longs et de plus importants; mais peutĂȘtre que vous n'utilisez aussi bien ni vos mers ni vos riviĂšres. Serait-ce lĂ  qu'il faudrait chercher la cause de ce contraste dont nous nous plaignons? » Jetez par la pensĂ©e un rapide coup d'oeil sur le systĂšme gĂ©nĂ©ral des eaux de votre pays. Le Morbihan est embrassĂ© par une ceinture formĂ©e, d'un cĂŽtĂ© par la Vilaine maritime jusqu'Ă  Redon; de l'autre par le canal de Nantes Ă  Brest, d'oĂč descend, Ă  partir de NapolĂ©onville, vers la mer, le Blavet canalisĂ© au moins de nom tout entier, et de fait navigable dans une longue partie de son cours; et pour ne rien dire du Scorff et de la riviĂšre de QuimperlĂ©, du dernier cĂŽtĂ© c'est la mer c'est la grande mer, oui sans doute ; mais nulles cĂŽtes ne sont plus profondĂ©ment dĂ©coupĂ©es que les cĂŽtes du sud; mais nulle part dans les cĂŽtes du nord la mer ne s'enfonce dans l'intĂ©rieur des terres autant que dans ce dĂ©partement qui a reçu du plus profond de ces golfes le nom de Morbihan, aussi heureux que caractĂ©ristique. Supputez les distances moyennes des points de l'intĂ©rieur Ă  cette ceinture, vous ne les trouverez pas plus longues que dans les cĂŽtes du nord ; mesurez le rĂ©seau de vos routes et de vos chemins, vous en avez autant et vous en aurez peut-ĂȘtre davantage et d'aussi bons avant peu d'annĂ©es. » Entrez donc de l'OcĂ©an dans les terres par Billiers, entrez-y par PĂ©nerf ; pĂ©nĂ©trez entre les rivages de Locmariaquer et d'Arzon, lieux chers Ă  nos collĂšgues de l'archĂ©ologie, pĂ©nĂ©trez dans les riviĂšres de Vannes et d'Auray; entrez encore par Etel, entrez enfin par Port-Louis et Lorient; enfoncez-vous, enfoncez-vous tant que le flot montant vous portera, et tĂąchez de reculer le rivage de la mer dans l'intĂ©rieur des terres aussi loin que possible. Remontez hardiment la Vilaine, qui vous est ouverte, remontez le Blavet qui doit l'ĂȘtre ; cernez tout le nord de votre dĂ©partement sur les eaux du canal de Bretagne, que les tarifs rĂ©duits depuis peu rendent aujourd'hui praticable et que nos ingĂ©nieurs achĂšveront sans doute de rendre toujours navigable, et portez dans le centre les noirs de 10 ASSOCIATION BRETONNE. Nantes et les chaux de l'Anjou; voilĂ  comment de cette ceinture d'eau, que la nature et l'art vous ont donnĂ©e, que l'art et vos efforts et des sacrifices sagement prĂ©voyants doivent achever et perfectionner, vous pourrez vous faire une ceinture d'or. Sur ces eaux remonteront vers l'intĂ©rieur les trĂ©sors d'amendements coquilliers, de sables et d'engrais maritimes que rĂ©cĂšle l'OcĂ©an et que vous devez chercher Ă  dĂ©couvrir; sur ces mĂȘmes eaux descendront vers vos ports les produits des vieilles terres devenues plus fertiles, et ceux des landes transformĂ©es en forĂȘts, en prairies ou en terres, suivant leur site ou leur sol. » Ce jour-lĂ  le contraste que je signalais en commençant n'affligera plus les yeux, et l'on se dira peut-ĂȘtre en France Quel riche et beau pays que la Bretagne ! c'est le modĂšle de la plus belle culture et du meilleur systĂšme de navigation appliquĂ©e Ă  l'agriculture et au commerce ! » C'est vers cet avenir qu'il faut avoir sans cesse les yeux fixĂ©s pour l'atteindre. PropriĂ©taires et cultivateurs du Morbihan, membres des comices, des chambres d'agriculture et de commerce, vous surtout, membres des conseils gĂ©nĂ©raux, vous toutes autoritĂ©s supĂ©rieures de ce pays, vous enfin Messieurs les ingĂ©nieurs, qu'un dĂ©cret rĂ©cent vient d'unir au ministĂšre de l'agriculture et du commerce, pour bien montrer quels doivent ĂȘtre toujours la direction et le but des travaux publics, vous dans la science et le bon vouloir de qui nous aimons Ă  placer nos espĂ©rances de bon amĂ©nagement et de bonne navigabilitĂ© de nos eaux au profit de l'agriculture ; nous tous enfin, Messieurs, tous tant que nous sommes, marchons par des efforts communs vers le but que j'essaye de vous faire entrevoir, c'est-Ă -dire vers la prospĂ©ritĂ© future de toutes les cĂŽtes et du centre de la Bretagne. » Ce discours enlĂšve tous les applaudissements. Un accueil Ă©galement sympathique est fait Ă  l'allocution de M. de Kergorlay, qui prend la parole en ces termes SESSION DE VANNES. 1 1 Messieurs, » Il est d'usage que votre secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral vous fasse chaque annĂ©e un rapport succinct sur les travaux de l'Association depuis sa prĂ©cĂ©dente rĂ©union. » Le principal de ces travaux est la prĂ©paration mĂȘme du CongrĂšs, et c'est assurĂ©ment une agrĂ©able tĂąche que celle de parler du concours que l'on a trouvĂ© dans des coopĂ©rateurs, dont quelques-uns sont dĂ©jĂ  pour vous de vieux amis, et dont les autres, dans des relations plus rĂ©centes, mais Ă©galement prĂ©cieuses, vous ont donnĂ© le droit d'aspirer dans l'avenir Ă  un semblable titre. » Vous le savez, Messieurs, l'Association est reprĂ©sentĂ©e dans chacun des vingt-cinq arrondissements de la Bretagne par un inspecteur, dont la mission est de propager la pensĂ©e de l'oeuvre, de lui conquĂ©rir des adhĂ©sions, d'attirer l'attention des cultivateurs sur nos concours pour les porter Ă  y prendre part, enfin de recueillir, dans les diverses parties de notre province, quelques documents agronomiques instructifs, qui puissent, lorsque l'heure de notre rĂ©union est venue, jeter la lumiĂšre sur nos dĂ©bats. » Plusieurs Inspecteurs des dĂ©partements, oĂč ne se tient pas cette annĂ©e le CongrĂšs, ont entretenu avec nous une correspondance intĂ©ressante et contribuĂ© par leur dĂ©vouement Ă  prĂ©parer le succĂšs de notre prĂ©sente session ; si quelques autres ont dĂ©veloppĂ© une activitĂ© moindre, nous osons espĂ©rer qu'une gĂ©nĂ©reuse ardeur se rĂ©veillera en eux et qu'ils nous en donneront des preuves Ă©clatantes, lorsque notre marche progressive Ă  travers la Bretagne nous rapprochera de leurs frontiĂšres. » Mais nous devons des remercĂźments d'une nature toute particuliĂšre Ă  MM. les Inspecteurs du Morbihan et aux membres de la commission locale que nous avions instituĂ©e dans la ville mĂȘme de Vannes pour y procĂ©der Ă  l'installation du CongrĂšs. Sans eux, nous n'eussions rien pu faire, et si la onziĂšme rĂ©union de l'Association Bretonne se prĂ©sente, en ce moment, sous d'heureux auspices, qui nous font bien augurer de son rĂ©sultat final, nous pouvons dire, sans craindre de donner Ă  personne une louange immĂ©ritĂ©e, que c'est Ă  eux que nous en sommes principalement redevables. » La commission locale, oĂč nous avions rĂ©uni des hommes considĂ©rables, choisis dans les positions spĂ©ciales les plus diverses, a fourni ses membres, qu'ils me permettent de le leur dire, une occasion de rapprochement et d'obligeance rĂ©ciproque, qu'ils ont apprĂ©ciĂ©e en proportion du contraste de leurs occupations habituelles ; la plus parfaite entente n'a cessĂ© de rĂ©gner au sein de cette rĂ©union improvisĂ©e; 12 ASSOCIATION BRETONNE. on y avait adoptĂ© le sage systĂšme de rendre l'action individuelle, tout en maintenant la dĂ©libĂ©ration commune, et chacun acceptant ainsi, sous le contrĂŽle de tous, la responsabilitĂ© d'une certaine classe de dĂ©tails, est parvenu Ă  s'en acquitter d'une maniĂšre satisfaisante. » Quant Ă  MM. les Inspecteurs du Morbihan, ils ont eu Ă  triompher d'une bien grande et bien inopinĂ©e difficultĂ© ; deux d'entre eux se sont vus subitement atteints des maladies les plus graves et mĂȘme les plus dangereuses qui ont arrĂȘtĂ©, Ă  une Ă©poque de l'annĂ©e dĂ©jĂ  trĂšs-avancĂ©e, tous les travaux qui supposaient une action collective ; leurs collĂšgues demeurĂ©s valides ne se sont point laissĂ© dĂ©courager par ce vide qui se faisait dans leurs rangs et ont continuĂ© avec constance l'accomplissement de leur tĂąche. M. l'inspecteur de Pontivy, Ă  peine entrĂ© dans une imparfaite convalescence, se hĂątait de nous Ă©crire pour rĂ©clamer sa part d'un fardeau qu'il eĂ»t Ă©tĂ© imprudent de le laisser reprendre en entier ; nous avons dĂ» rĂ©frĂ©ner une ardeur dont nous apercevions la tĂ©mĂ©ritĂ© et interposer notre influence pour obtenir qu'il porportionnĂąt ses efforts Ă  ses forces. » Si nous devons, Messieurs, ajouter ici quelques mots sur les travaux de la Direction elle-mĂȘme, ce sera uniquement pour vous soumettre un petit nombre d'indications destinĂ©es Ă  bien fixer le sens de quelques-unes des questions inscrites Ă  votre programme. » Vous aurez remarquĂ©, au premier coup d'oeil, que plusieurs de ces questions Ă©taient semblables, quant aux titres, Ă  des questions de l'annĂ©e derniĂšre nous devons nous occuper des espĂšces bovine et porcine, du dĂ©frichement des landes, du drainage; nous avions dĂ©jĂ  discutĂ© Ă  Saint-Brieuc sur le drainage, sur les dĂ©frichements, sur les bĂȘtes porcines et sur le bĂ©tail Ă  cornes. Quelle est donc la pensĂ©e qui a inspirĂ© la Direction, lorsqu'elle a introduit de nouveau ces mĂȘmes sujets dans votre programme de cette annĂ©e? Cette pensĂ©e peut ĂȘtre sage; elle peut mĂ©riter votre critique; mais dans l'un et l'autre cas, il importe de la bien prĂ©ciser, pour placer dans leur vrai jour les questions sur lesquelles nous avons appelĂ© l'attention du CongrĂšs de Vannes. » Il nous a paru que l'Association Bretonne ne devait pas se considĂ©rer elle-mĂȘme comme un corps qui meurt chaque annĂ©e aprĂšs la clĂŽture de son CongrĂšs et dont les sessions successives sont autant de solennitĂ©s isolĂ©es, qu'aucun lien ne rattache les unes aux autres. A nos yeux, ces rĂ©unions pĂ©riodiques sont solidaires entre elles, et si nous attachons quelque prix Ă  nos travaux, c'est parce que nous y apercevons une suite de recherches et une dĂ©duction de doctrines qui doivent nous amener pas Ă  pas Ă  la solution des principaux problĂšmes qui intĂ©ressent la Bretagne agricole; envisagĂ©s d'une autre maniĂšre, les CongrĂšs peuvent ĂȘtre une chose frivole ; mais si tel est le sens que SESSION DE VANNES. 15 nous leur attribuons, nous sommes en droit d'y voir une institution sĂ©rieuse. » Nous voulons donc Ă©tudier de nouveau ce qui concerne le dĂ©frichement des landes, parce que nous l'avons Ă©tudiĂ© l'annĂ©e derniĂšre Ă  Saint-Brieuc ; mais remarquez, Messieurs, dans quel esprit diffĂ©rent nous avons rĂ©digĂ© nos deux programmes successifs Ă  Saint-Brieuc, nous demandons, sous la forme la plus gĂ©nĂ©rale, quels sont les obstacles qui s'opposent au dĂ©frichement, et nous recherchons les principales conditions d'ensemble qui permettent de l'aborder sans tĂ©mĂ©ritĂ© ; nous obtenons une des discussions les plus instructives et les plus profondes dont nos CongrĂšs aient conservĂ© la mĂ©moire ; nous faisons faire Ă  cette grave Ă©tude du dĂ©frichement un pas notable que personne n'a niĂ©, et nous en restons lĂ  pour 1852, nous rĂ©servant de reprendre la question en 1853 au point oĂč nous l'avions laissĂ©e l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Nous venons donc cette fois vous prier d'entrer dans le dĂ©tail pratique des moyens d'exĂ©cution ; nous vous invitons Ă  comparer le mĂ©rite des diffĂ©rents procĂ©dĂ©s connus; nous signalons les difficultĂ©s particuliĂšres qui s'y rencontrent et nous provoquons chacun de vous Ă  nous citer des faits qui nous permettent de contrĂŽler chaque doctrine par son application. Nous agissons, en un mot, comme des gens qui auraient donnĂ© l'annĂ©e derniĂšre un premier labour Ă  toute l'Ă©tendue de leur terre sous lande et qui s'efforceraient cette annĂ©e d'en prĂ©parer et amender avec soin les diffĂ©rentes parties, pour leur faire supporter les rĂ©coltes diverses auxquelles ils les auraient destinĂ©es ; non-seulement ce dernier travail n'est pas identique avec celui de la premiĂšre annĂ©e, mais il en suppose indispensablement la prĂ©existence. » De mĂȘme, en ce qui touche le drainage, nous avons obtenu Ă  Saint-Brieuc des considĂ©rations gĂ©nĂ©rales et des renseignements sur les divers modes d'assainissement employĂ©s par le cultivateur breton ; nous nous attachons spĂ©cialement Ă  Vannes au drainage profond et couvert, au drainage tel que le dĂ©finissent les Anglais, et nous cherchons le lien que l'on pourrait Ă©tablir entre cette pratique et celle de l'irrigation. » Sur les bĂȘtes Ă  cornes, la session de Nantes avait fourni des lumiĂšres qui s'appliquaient de prĂ©fĂ©rence Ă  la race intĂ©ressante, mais circonscrite, de cette contrĂ©e, et au commerce de boucherie qu'elle alimente ; la discussion de Saint-Brieuc avait surtout portĂ© sur la question compliquĂ©e des croisements, sur les bons rĂ©sultats obtenus, dans certaines conditions, par l'infusion du sang Durham et sur les funestes effets d'une aveugle promiscuitĂ© ; le CongrĂšs de Vannes nous dira quelles sont les vĂ©ritables nuances Ă  Ă©tablir dans toute cette grande famille qui porte, Ă  juste titre, le nom de race de la Basse-Bretagne; 14 ASSOCIATION BRETONNE. il nous rĂ©vĂ©lera les aptitudes prĂ©dominantes de ces diverses variĂ©tĂ©s, les moyens les plus sĂ»rs de les dĂ©velopper et les relations commerciales dont elles sont le rĂ©sultat ou la cause. » Enfin, sur l'espĂšce porcine, on peut dire que le CongrĂšs de Vannes Ă©tait mis en demeure par celui de Saint-Brieuc de se livrer Ă  des Ă©tudes nouvelles; il s'est trouvĂ©, en effet, qu'une discussion, entamĂ©e pour dĂ©couvrir les circonstances qui paralysaient les dĂ©bouchĂ©s, n'a point abouti Ă  de vrais rĂ©sultats ; on a senti que l'on manquait particuliĂšrement de documents sur les causes qui Ă©loignent la marine de nous demander nos produits ; et comme des gens qui se livrent Ă  une Ă©tude sĂ©rieuse doivent avouer tout bonnement qu'ils ne sont pas en Ă©tat de conclure, lorsque cela se rencontre, le renvoi de la question Ă  l'annĂ©e suivante Ă©tait, en quelque sorte, une chose indiquĂ©e; aussi apercevez-vous, en jetant les yeux sur la septiĂšme question de notre nouveau programme, que nous resserrons le sujet dans des limites plus Ă©troites que l'annĂ©e derniĂšre et que nous avons voulu concentrer votre attention sur le point de vue spĂ©cial des approvisionnements de la marine et sur les considĂ©rations qui s'y rattachent. Nous ne pensons pas, Messieurs, que nous ayons Ă  insister davantage sur l'esprit du programme de 1853, pour vous le faire saisir; votre sagacitĂ©, votre application feront le reste, et nous arriverons Ă  ce rĂ©sultat, si prĂ©cieux dans toute assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante, de voir les matiĂšres qui font l'objet du dĂ©bat, traitĂ©es avec cette vĂ©ritable intelligence du sujet, cette complĂšte appropriation des facultĂ©s de l'orateur aux questions qu'il Ă©tudie, qui produisent non-seulement de beaux discours, mais d'utiles enseignements. » Je ne puis, Messieurs, en vous rendant compte de quelques-unes des occupations de la Direction, chasser de mon esprit la douloureuse pensĂ©e de la perte que nous avons faite au commencement de cette annĂ©e. M. de Sesmaisons, M. de Madec et moi, nous avions pris la douce habitude de vivre dans cette association restreinte de trois personnes, qui engendre souvent bien des mĂ©sintelligences, comme on vivrait, si je puis ainsi m'exprimer, au sein d'une bonne famille, oĂč l'on est facilement d'accord, parce qu'on sait qu'on tend au mĂȘme but et qu'on se veut du bien. Aujourd'hui nous ne sommes plus que deux ; nous avons Ă©tĂ©, il est vrai, assez heureux pour trouver, dans le zĂšle d'un jeune et intelligent collĂšgue, les moyens de supplĂ©er aux fonctions qu'avait remplies M. de Madec, et nous nous permettons d'espĂ©rer que les intĂ©rĂȘts de l'Association sont dĂ©posĂ©s en bonnes mains ; mais la satisfaction que nous en ressentons n'efface point les regrets qui s'attachent Ă  l'homme lui-mĂȘme ; ces regrets, nous le savons , Messieurs, sont partagĂ©s par tous ceux d'entre vous qui ont connu et apprĂ©ciĂ© notre dĂ©funt collĂšgue. Aussi nous feriez-vous de SESSION DE VANNES. 15 justes reproches, si nous nĂ©gligions l'occasion solennelle qui se prĂ©sente aujourd'hui pour rendre hommage Ă  une mĂ©moire qui nous est chĂšre, et pour exprimer, au nom de l'association entiĂšre, des sentiments dont nous sommes tous pĂ©nĂ©trĂ©s. » Petit-fils de ce cĂ©lĂšbre RenĂ© de Madec, qui avait portĂ© les armes dans l'Inde, avec tant d'Ă©clat, dans la derniĂšre moitiĂ© du siĂšcle dernier, Balthazard de Madec avait trouvĂ© sous le toit paternel ces exemples du dĂ©voĂ»ment au pays, ce prĂ©cieux enseignement des souvenirs de famille qui se traduisent sous des formes diffĂ©rentes, selon les temps, mais qui exercent une si puissante et si salutaire influence sur toute Ăąme gĂ©nĂ©reuse. » Sa santĂ© fut trop dĂ©licate dĂšs l'enfance pour qu'on dĂ»t songer Ă  lui faire embrasser la carriĂšre oĂč avait brillĂ© son aĂŻeul et qu'avait honorablement suivie son pĂšre; mais lorsqu'il fut en Ăąge de chercher, Ă  son tour, Ă  se rendre utile, et que sa constitution fut un peu raffermie, il sut bien vite trouver dans des fonctions, en apparence moins pĂ©nibles, l'occasion qu'il cherchait; car quelles sont les occupations oĂč un homme de coeur ne sache pas se prĂ©parer des fatigues, s'il sent profondĂ©ment, comme nous devons le sentir tous, qu'il doit compte Ă  Dieu de toutes les facultĂ©s qui lui ont Ă©tĂ© dĂ©parties? » M. de Madec fut nommĂ© en 1827 aux fonctions de contrĂŽleur des contributions directes dans la ville de Quimper, sa patrie; cette premiĂšre partie de son existence fut active mais courte ; il y rendit de prĂ©cieux services ; il sut y montrer sa valeur et faire prĂ©sager le bel avenir qui semblait lui ĂȘtre rĂ©servĂ© si les circonstances l'eussent mieux servi ; mais des translations rĂ©itĂ©rĂ©es, qui Ă©taient loin d'avoir un caractĂšre d'avancement et qui l'Ă©cartaient de son sol natal, lui donnĂšrent Ă  penser que ses sentiments et ses convictions le rendaient l'objet d'une dĂ©faveur, qui n'eĂ»t jamais atteint sa personne elle-mĂȘme ; il comprit sa position et se retira. » Depuis lors, sa carriĂšre a Ă©tĂ© de faire le bien autour de lui, ou, pour m'exprimer d'une maniĂšre plus complĂšte et plus digne, de servir effectivement sa patrie, sans porter les insignes d'aucun service officiel. Membre actif de la SociĂ©tĂ© d'Agriculture de Quimper, il fut de ceux qui contribuĂšrent le plus puissamment Ă  vivifier cette intĂ©ressante rĂ©union agricole et Ă  s'Ă©lever au niveau de la tĂąche difficile qu'elle avait Ă  accomplir. Son nom se trouve mĂȘlĂ©, pendant une pĂ©riode de quatorze annĂ©es, Ă  tous les travaux de cette SociĂ©tĂ© ; il en devint vice-prĂ©sident en 1850, lorsque la mort eut enlevĂ© le respectable M. le Bastard de Kerguiffinec , puis prĂ©sident en 1852, Ă  l'Ă©poque oĂč, sans changer la nature de ses travaux, elle adopta la dĂ©nomination de comice. » L'habitude et le goĂ»t du travail, des connaissances pratiques et 16 ASSOCIATION BRETONNE. thĂ©oriques en agriculture, le souvenir de ces formes rĂ©guliĂšres et systĂ©matiques, auxquelles vous façonnent les services publics, donnaient Ă  M. de Madec un ensemble d'aptitudes dont la rĂ©union le rendait Ă©minemment utile dans toutes les affaires d'intĂ©rĂȘt local auxquelles il prenait part. La commune de Penhars, oĂč Ă©tait situĂ©e son habitation et dont il fut maire depuis 1841 jusqu'Ă  sa mort, n'oubliera de longtemps tout le fruit qu'elle a recueilli de son administration Ă©clairĂ©e. Les rĂ©unions agricoles, les commissions de diverses natures, au sein desquelles il a eu occasion de siĂ©ger, ont toujours Ă©galement tirĂ© profit des qualitĂ©s et du zĂšle qu'il y apportait; et, lorsqu'en 1850, Ă  Morlaix, l'Association Bretonne eut Ă  pourvoir, par de nouvelles Ă©lections, au remplacement des membres de l'ancienne Direction, que nous avions le regret de voir se retirer, la notoriĂ©tĂ© qui s'Ă©tait attachĂ©e de plus en plus Ă  la personne de M. de Madec, attira naturellement notre attention sur lui et il devint notre trĂ©sorier. Vous savez trop, Messieurs, pour que j'y insiste, quel ordre il a constamment maintenu dans nos finances, dont les budgets se sont soldĂ©s chaque annĂ©e, depuis cette Ă©poque, par un boni applicable au CongrĂšs de l'annĂ©e suivante. » Notre honorable Directeur vient de vous rappeler, en quelques paroles bien senties, comment notre collĂšgue avait Ă©puisĂ© dans ces nouvelles fonctions, dans les fatigues des CongrĂšs, dans le voyage de l'annĂ©e derniĂšre pour l'inauguration du monument de M. de Lorgeril, les restes d'une santĂ© depuis longtemps chancelante ; il vous l'a reprĂ©sentĂ©, avec une expression qui n'a rien de forcĂ©, mourant sur la brĂšche; permettez-moi, en terminant, d'invoquer ici le souvenir de quelques impressions plus douces et de vous dire que quand on a eu l'honneur, comme moi, d'ĂȘtre reçu au foyer de Monsieur et de Madame de Madec, de se faire en quelque sorte, pendant un petit nombre de jours, membre de cette famille, oĂč chaque sentiment Ă©tait Ă  sa place, oĂč trois gĂ©nĂ©rations successives donnaient Ă  la fois l'exemple de trois formes diffĂ©rentes que peut prendre une mĂȘme et profonde affection ; quand on a vu de si prĂšs combien tout ce monde, qui se groupait autour de notre excellent collĂšgue, Ă©tait peu prĂ©parĂ© Ă  pouvoir vivre sans un fils, sans un Ă©poux , sans un pĂšre, on comprend mieux que personne que s'il est certaines existences Ă©clatantes, sur lesquelles les portes de la mort se referment, sans que rien soit vĂ©ritablement changĂ© dans le milieu oĂč elles ont vĂ©cu, il en est d'autres plus modestes et souvent moins aperçues, qui laissent aprĂšs elles un vide qui ne sera jamais rempli. Depuis longtemps, heureux de ses sentiments intimes, cet intĂ©rieur oĂč je prends la libertĂ© de faire pĂ©nĂ©trer vos regards, venait de recevoir un accroissement de bonheur par l'union fortunĂ©e qu'avait tout rĂ©cemment contractĂ©e l'une de Mesde- SESSION DE VANNES. 17 moiselles de Madec ; ce fut ce moment d'expansion des coeurs, de rajeunissement des Ă©motions d'un autre Ăąge, que Dieu, dans une de ces sĂ©vĂ©ritĂ©s que nous n'avons pas le droit d'approfondir, choisit pour briser toute cette fĂ©licitĂ© d'ici-bas ; la foi vive dans une vie meilleure, oĂč ce qui a Ă©tĂ© sĂ©parĂ© sera de nouveau rĂ©uni, a pu seule soutenir ces Ăąmes vraiment chrĂ©tiennes. » Qui m'eĂ»t dit, il y a trois ans Ă  peine, lorsque je faisais Ă  Morlaix la connaissance de celui dont j'allais quelques jours aprĂšs devenir le collĂšgue, qu'appelĂ©, aprĂšs une si courte pĂ©riode, Ă  jeter quelques paroles de souvenir sur sa tombe, je les prononcerais, malgrĂ© moi, avec cet accent de l'amitiĂ© Ă©mue, avec cette sincĂ©ritĂ© de regrets qui me rend difficile Ă  moi-mĂȘme de me bien rappeler que nos relations Ă©taient si peu anciennes? Messieurs, on peut porter sur toutes les institutions du monde les jugements les plus contradictoires ; l'Association Bretonne, comme toute autre, a ses partisans et ses adversaires ; mais le bien inaliĂ©nable que personne ne nous peut enlever et qu'il faudrait ĂȘtre bien aveugle pour mĂ©connaĂźtre, c'est que, fussions-nous des agriculteurs mĂ©diocres ou des archĂ©ologues d'une science douteuse, nous sommes, sinon une assemblĂ©e de savants, du moins une association d'amis. Puisque ces rendez-vous annuels auxquels nous venons des extrĂ©mitĂ©s les plus Ă©loignĂ©es de notre vaste province, Ă©veillent en nous de si faciles et si rĂ©elles sympathies, nous n'avons pas besoin d'aller chercher bien loin pour savoir Ă  quoi sort l'Association Bretonne ; elle nous sert Ă  nous connaĂźtre, Ă  nous apprĂ©cier, Ă  nous unir. » M. Paul de Champagny joint Ă  un exposĂ© de la situation financiĂšre de l'Association les rĂ©flexions suivantes, qui donnent quelque charme Ă  cet aride sujet. Messieurs, » A la mort de celui que votre confiance si bien mĂ©ritĂ©e avait chargĂ© du maniement de vos finances, la Direction de l'Association Bretonne a bien voulu me prier de les gĂ©rer, jusqu'Ă  ce que le CongrĂšs de Vannes rĂ©uni pĂ»t Ă©lire un successeur Ă  M. de Madec. » Quoi qu'il dĂ»t m'en coĂ»ter de travail et de temps, j'ai Ă©tĂ© heureux de consacrer Ă  votre association mes moments et ma peine. Comme vous, fils de la Bretagne, j'aime tous les liens qui nous rĂ©unissent ; ces liens me deviennent, s'il est possible, plus prĂ©cieux encore lorsqu'ils sont basĂ©s sur l'agriculture, l'archĂ©ologie et l'histoire, car alors ils n'Ă©tablissent pas seulement un faisceau entre nous, 18 ASSOCIATION BRETONNE. ils nous rattachent de plus Ă  notre terre natale, tant par la coopĂ©ration effective au bien-ĂȘtre de nos populations, que par le culte, si puissant sur les Ăąmes Ă©levĂ©es, des souvenirs. Suit un aperçu gĂ©nĂ©ral de l'Ă©tat financier de l'Association Bretonne. » AprĂšs avoir terminĂ© ces quelques dĂ©tails de comptabilitĂ© que j'aurais voulu pouvoir Ă©pargner Ă  votre sĂ©ance solennelle, mais qu'ont nĂ©cessitĂ©s les circonstances, il me reste une tĂąche plus douce Ă  remplir, c'est de remercier tous ceux qui ont bien voulu aider de leurs fonds Ă  la consolidation de notre oeuvre, Ă  l'Ă©clat et au succĂšs du congrĂšs qui vient de s'ouvrir. » Le gouvernement et les conseils gĂ©nĂ©raux des cinq dĂ©partements bretons y ont, comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, apportĂ© une large part; la ville de Vannes a aussi amplement contribuĂ©; plusieurs comices et sociĂ©tĂ©s d'agriculture nous ont envoyĂ© de gĂ©nĂ©reuses subventions ; enfin bon nombre de cotisations particuliĂšres nous ont donnĂ© la preuve de prĂ©cieuses sympathies ; je citerai entre toutes une vingtaine de personnes Ă©minentes appartenant pour la plupart Ă  ce dĂ©partement et qui, par des souscriptions de 100 fr. chacune, ont bien voulu nous tĂ©moigner le dĂ©sir qu'elles Ă©prouvaient de voir notre rĂ©union de Vannes au moins Ă©gale Ă  toutes celles qui l'avaient prĂ©cĂ©dĂ©e. » Que tous reçoivent ici, par mon organe et au nom de l'Association Bretonne entiĂšre, l'expression de notre reconnaissance. » Vous avec compris, en effet, qu'une sociĂ©tĂ© comme la nĂŽtre Ă©tait le moyen le plus efficace pour obtenir des amĂ©liorations agricoles durables et rĂ©elles. » L'isolement absolu est toujours funeste. — D'un autre cĂŽtĂ©, s'en rapporter Ă  l'influence exclusive de l'État, c'est mĂ©connaĂźtre la vĂ©ritĂ© de raison comme d'expĂ©rience que l'initiative particuliĂšre, fĂ©condĂ©e par le libre rapprochement des connaissances et des essais individuels , fut et sera toujours la source la plus riche de progrĂšs en agriculture. » Lorsqu'on veut embellir de riants ombrages une cĂŽte nue et aride, battue des flots, balayĂ©e par les vents, ce n'est pas en semant des arbres isolĂ©s, ce n'est pas non plus en Ă©tayant chacun d'eux d'appuis Ă©trangers et factices que l'on peut espĂ©rer arriver Ă  son but. Non ; il faut ensemencer une vaste Ă©tendue de terre d'un Ă©pais rideau, et alors les arbres grandissent, se soutenant mutuellement, et leur union dĂ©fie l'orage. » Qu'il en soit ainsi de vous, Messieurs, qu'une alliance active et dĂ©vouĂ©e nous unisse tous dans l'intĂ©rĂȘt du progrĂšs de notre belle province , et nous verrons bientĂŽt ses campagnes aussi remarquables par SESSION DE VANNES. 19 eur richesse en agriculture, qu'elles le sont dĂ©jĂ  par leurs sites gracieux et pittoresques. » M. de Blois, PrĂ©sident de la classe d'ArchĂ©ologie, lit aussi Ă  l'AssemblĂ©e le discours suivant, qu'accueillent de nombreuses marques d'approbation Messieurs, dit-il, lorsque aprĂšs avoir visitĂ© les villes principales de cette ancienne province , lorsque affermie par le temps et les tĂ©moignages de confiance et de sympathie du pays, l'Association Bretonne vient, pour la premiĂšre fois , tenir ses assises dans la citĂ© oĂč elle prit naissance, nos regards se portent naturellement vers son berceau. » Elle a traversĂ© toutes les Ă©preuves du premier Ăąge. Elle marche d'un pas ferme et sĂ»r dans les voies de ce progrĂšs sage et rĂ©flĂ©chi que ses fondateurs avaient en perspective. C'est aujourd'hui que nous pouvons apprĂ©cier mieux que jamais le patriotique sentiment qui a inspirĂ© la pensĂ©e de cette institution. Honneur donc aux hommes, amis du pays, qui l'ont conçue, Ă  ceux qui l'ont mise en oeuvre, aux membres de la Direction qui ont portĂ© le poids de cette entreprise pendant ses sept premiĂšres annĂ©es , et qui ne l'ont abandonnĂ©e que lorsque d'autres affaires ou d'autres engagements ne leur ont pas permis de lui continuer leurs soins ! Honneur enfin Ă  nos excellents amis et confrĂšres qui la dirigent aujourd'hui avec une si vive sollicitude ! » Comme toutes les entreprises importantes, celle-ci eut ses obstacles Ă  surmonter. Les luttes de partis Ă©taient animĂ©es. La Bretagne contenait plus qu'aucun autre pays des Ă©lĂ©ments d'opposition au gouvernement qui dominait en France depuis 1830. Autoriser, au sein de cette ancienne province, la formation d'une association libre, n'Ă©tait-ce pas ouvrir un champ aux dissidences, et les discussions mĂȘme sur l'agriculture ne pouvaient-elles pas se prĂȘter aux manifestations politiques ? Telles Ă©taient les objections Ă©levĂ©es par de timides amis du pouvoir, et elles retardaient la rĂ©ponse favorable, sollicitĂ©e et attendue pour la fondation de l'oeuvre. Redisons ici ce que nous avons appris de membres de l'ancienne Direction, qui avaient connaissance personnelle de ces faits, alors tenus dans l'ombre. Ce fut le magistrat qui prĂ©sidait alors Ă  l'administration du Morbihan qui se rendit garant des vĂ©ritables sentiments qui animent les hommes Ă©clairĂ©s de ce pays. Il comprenait et il fit comprendre que toutes les divergences d'opinions se tairaient en prĂ©sence d'un Ă©tablissement accueilli comme un Ă©lĂ©ment de progrĂšs agricole en Bretagne. » L'autorisation rĂ©clamĂ©e fut promise, et bientĂŽt M. Lorois conviait 20 ASSOCIATION BRET0NNE. les membres fondateurs Ă  se rĂ©unir prĂšs de lui pour jeter les bases de l'organisation. Cette juste confiance de notre honorable compatriote n'a pas Ă©tĂ© trompĂ©e. Plusieurs rĂ©volutions ont depuis agitĂ© notre patrie, et aucune n'a mĂȘme tentĂ© d'apporter le souffle des passions au milieu de nous. FidĂšle Ă  sa neutralitĂ© politique, l'Association Bretonne n'a jamais perdu de vue l'idĂ©e que ce principe Ă©tait encore plus le gage de l'union entre ses membres que la sauvegarde de ses destinĂ©es. » Aucune place , dans l'origine , n'avait Ă©tĂ© faite Ă  l'ArchĂ©ologie, quoique l'institution voulĂ»t prendre pour modĂšle l'Association Normande , oĂč depuis douze ans l'Ă©tude monumentale marchait de front avec les intĂ©rĂȘts agricoles. Mais cette soeur aĂźnĂ©e avait ses dĂ©lĂ©guĂ©s Ă  la rĂ©union des fondateurs c'Ă©taient M. le vicomte de Cussy, et ce savant dĂ©vouĂ© qui a créé la science archĂ©ologique et tant contribuĂ© Ă  la rĂ©pandre, M. de Caumont. Leur voix, non moins accrĂ©ditĂ©e par un zĂšle connu comme promoteurs des intĂ©rĂȘts de l'agriculture, fut Ă©coutĂ©e, et leurs conseils, appuyĂ©s par les archĂ©ologues du pays et par le gĂ©nĂ©ral de la Bourdonnaye, dont la Bretagne a eu bientĂŽt aprĂšs Ă  dĂ©plorer la perte, dĂ©cidĂšrent de l'adjonction d'une classe d'ArchĂ©ologie. Avant de se sĂ©parer, l'assemblĂ©e, par l'organe de M. Duchatellier, son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, dĂ©clara qu'il serait procĂ©dĂ© Ă  sa formation. C'est ainsi que l'annĂ©e suivante, au CongrĂšs de Rennes, nos Ă©tudes eurent accĂšs dans l'institution Ă  laquelle elles se rattachent aujourd'hui par une alliance indissoluble. » AppelĂ©e Ă  la vie, la classe d'ArchĂ©ologie s'est empressĂ©e de remplir sa mission de propagande. Des SociĂ©tĂ©s dĂ©partementales d'ArchĂ©ologie se sont formĂ©es, et les recherches historiques et monumentales ont Ă©tĂ© entreprises en Bretagne avec une activitĂ© qui sans doute n'appartient pas tout entiĂšre Ă  l'influence de l'Association, mais dans laquelle elle a une part importante Ă  revendiquer. Cette part, nous ne chercherons pas Ă  la mesurer ; de quelque cĂŽtĂ© que soit venue l'impulsion , elle a Ă©tĂ© fĂ©conde, et nous aimons Ă  constater qu'elle tend plutĂŽt Ă  se dĂ©velopper qu'Ă  se restreindre. » Ce serait une bien longue Ă©numĂ©ration que celle des divers travaux sur l'histoire nationale , entrepris par des membres de l'Association depuis qu'elle a Ă©tĂ© créée. Le recueil publiĂ© par la classe d'ArchĂ©ologie n'en a pas reçu la plus grande partie. Plusieurs, tels que l'Histoire des peuples bretons et la collection des Chants populaires de la Bretagne , sont des ouvrages assez connus pour qu'en les citant on soit dispensĂ© d'en faire l'Ă©loge. D'autres travaux se sont dissĂ©minĂ©s dans la rĂ©impression de l'Ancien Dictionnaire de la GĂ©ographie historique , dOgĂ©e , ou dans le Dictionnaire biographique de la Bretagne , que continue avec un zĂšle consciencieux notre honorable SESSION DE VANNES. 21 confrĂšre M. Levot. Ces travaux, et bien d'autres encore, attestent le rĂ©veil des Ă©tudes historiques qui s'est fait en ce pays, et montrent qu'il n'est pas restĂ© en arriĂšre du mouvement qui dirige les esprits vers les souvenirs du moyen Ăąge. » GrĂące Ă  ces travaux, la confusion que la critique signale dans la premiĂšre pĂ©riode de nos annales, telle qu'elle est prĂ©sentĂ©e par la plupart de nos historiens, tend Ă  se dissiper. Et si quelque Ă©crivain consciencieux reprenait la plume pour rappeler les Ă©vĂ©nements de cette Ă©poque, il hĂ©siterait au moins aujourd'hui Ă  Ă©tendre la domination primitive des Bretons sur les contrĂ©es de Rennes et de Nantes, par exemple ; il ne montrerait pas non plus la Bretagne soumise d'abord aux lois de l'unitĂ© monarchique et voudrait bien tenir compte des petites principautĂ©s indĂ©pendantes qui, dans l'Armorique, comme dans la Cambrie, se partageaient alors le territoire occupĂ© par la race des Bretons. » Les analogies et les applications que l'Ă©tude de l'antiquitĂ© galloise a fournies sous ce rapport Ă  notre histoire sont d'une grande valeur, et cette mine fĂ©conde promet encore plus qu'elle n'a donnĂ©. » Quant Ă  l'Ă©tude monumentale, je ne parlerai pas des descriptions d'Ă©difices, de sculptures, d'objets d'art, ni des recherches sur les artistes bretons. Ce qui Ă©tait Ă  faire avant tout, c'Ă©tait de reconnaĂźtre dans quel ordre s'Ă©taient produites en Bretagne les diverses formes caractĂ©ristiques des Ăąges et des dĂ©veloppements de l'architecture ; car chaque pays avait ses traditions artistiques et les rĂšgles de la chronologie monumentale, spĂ©ciales Ă  chaque province, ont besoin d'ĂȘtre dĂ©duites de l'histoire particuliĂšre de ses anciens Ă©difices. Cette investigation a Ă©tĂ© entreprise et conduite avec un esprit d'observation qui donne aux conclusions de l'auteur le mĂ©rite d'une solution complĂšte. Ce mĂ©moire remarquable, ouvrage de l'un des hommes les plus distinguĂ©s de ce dĂ©partement, ne laisse qu'un regret, c'est que M. de la Monneraye n'ait pas encore pu le complĂ©ter en achevant de traiter de la pĂ©riode ogivale. » Il ne m'est pas possible do parler des travaux sur les monuments du pays, sans que nos souvenirs nous reportent vers le savant abbĂ© MahĂ©, et sans rappeler les recherches si patientes et si consciencieuses de M. Cayot-DĂ©landre sur les antiquitĂ©s du dĂ©partement du Morbihan. Peut-ĂȘtre votre laborieux compatriote n'a-t-il pas traitĂ© des monuments d'art avec la mĂȘme sĂ»retĂ©, la mĂȘme prĂ©cision qu'il montre lorsqu'il parle de l'histoire ou qu'il dĂ©crit les monuments druidiques , ou ces vestiges de camps qu'il a retrouvĂ©s par centaines et dont il fait reconnaĂźtre si parfaitement, en peu de mots, le site et le caractĂšre stratĂ©gique, prĂ©cieux tĂ©moignage de la persĂ©vĂ©rance des VenĂštes Ă  dĂ©fendre la libertĂ© gauloise. Ses notices dans les Annuaires 22 ASSOCIATION BRETONNE. du Morbihan n'en sont pas moins d'un grand intĂ©rĂȘt et son principal ouvrage, le Morbihan et ses Monuments, demeure l'essai le plus important de statistique monumentale qui ait Ă©tĂ© publiĂ© dans la Bretagne. L'auteur malheureusement n'a que peu survĂ©cu Ă  ce riche inventaire de vos richesses archĂ©ologiques; une mort prĂ©maturĂ©e l'a enlevĂ© Ă  la science et Ă  ses nombreux amis. Nous nous associons aux regrets qui entourent sa mĂ©moire. » Ces travaux, ceux de M. Gaillard et d'autres archĂ©ologues distinguĂ©s de cette ville, semblaient annoncer qu'une SociĂ©tĂ© d'ArchĂ©ologie s'y formerait plus facilement que dans d'autres villes de nos dĂ©partements bretons. Il n'en a pas Ă©tĂ© ainsi. Longtemps cette aggrĂ©gation n'a Ă©tĂ© qu'une ombre, qu'une sociĂ©tĂ© nominale ; mais voilĂ  qu'elle a pris une existence effective et que sa vitalitĂ© se rĂ©vĂšle par des recherches qui ont vu le jour et dont d'autres viendront animer et enrichir nos sĂ©ances. Nous rĂ©clamons d'autant plus vivement le concours de nos confrĂšres du Morbihan que la voix du plus laborieux de nos amis , d'un jeune et savant confrĂšre, nous fait dĂ©faut. M. de la Borderie, retenu loin de nous par de douloureuses sollicitudes, ne pourra pas prendre part Ă  ce CongrĂšs. Que l'administration dĂ©partementale, que M. le prĂ©fet, en particulier, veuillent bien agrĂ©er les sentiments de gratitude de la classe d'ArchĂ©ologie pour les soins gĂ©nĂ©reux qui entourent l'accueil fait au CongrĂšs. Ces remercĂźments sincĂšres nous les offrons aussi Ă  l'administration municipale et Ă  la commission d'organisation, qui lui font si dignement les honneurs de cette citĂ©. » M. le Directeur fait ensuite connaĂźtre l'ordre des sĂ©ances de l'AssemblĂ©e pour le lendemain. A huit heures, messe du Saint-Esprit Ă  la cathĂ©drale, avec invitation Ă  tous les membres du CongrĂšs d'y assister. A l'issue de la messe, sĂ©ance d'enquĂȘte agricole dans la salle oĂč l'on est rĂ©uni, pendant que, dans la piĂšce au-dessus et Ă  la mĂȘme heure, la classe d'ArchĂ©ologie tiendra aussi sa premiĂšre sĂ©ance. A midi, sĂ©ance publique, oĂč l'on traitera la premiĂšre question du programme de l'Émigration des campagnes dans les villes. M. le Directeur fait connaĂźtre que les travaux du CongrĂšs seront rĂ©partis entre cinq Commissions. La premiĂšre s'occupera des engrais de mer ; La seconde, des dĂ©frichements, de l'Ă©trĂ©page et du drainage ; La troisiĂšme, des espĂšces bovine et porcine ; SESSION DE VANNES. 23 La quatriĂšme, de l'espĂšce chevaline, et enfin la cinquiĂšme, des chanvres. Chaque Commission se choisira un PrĂ©sident et un SecrĂ©taire. On prĂ©vient aussi que, tous les jours de la semaine, on pourra visiter les objets de l'exposition dans les salles du collĂ©ge de la ville. M. de Sesmaisons regrette que leurs nombreuses occupations ne permettent pas Ă  M. le PrĂ©fet et Ă  M. le Maire de prĂ©sider les travaux du CongrĂšs, et invite en consĂ©quence Ă  les choisir pour PrĂ©sident et Vice-PrĂ©sident d'honneur, et Ă  en exprimer le vote par acclamation, ce qui se fait aussitĂŽt avec empressement. M. le Directeur propose ensuite d'Ă©lire un PrĂ©sident, quatre vice-PrĂ©sidents et six SecrĂ©taires. On procĂšde Ă  ces opĂ©rations, dont suivent les rĂ©sultats PrĂ©sident Nombre des votants. .......... 48 M. de la Monneraye est nommĂ© par. ... 46 voix. Les deux autres sont donnĂ©es Ă  M. de Sesmaisons. Vice-PrĂ©sidents . Nombre des votants. . 48 M. TaslĂ©, conseiller Ă  la Cour impĂ©riale. . 48 voix. M. Gaillard, conseiller de prĂ©fecture. ... 48 M. Kerarmel, juge de paix Ă  Lorient. ... 47 M. Rioust de l'Argentaye. 45 Les autres suffrages portent MM. Caradec, TaslĂ©, notaire, de la Monneraye , et le gĂ©nĂ©ral BoullĂ©. ASSOCIATION BRETONNE. SecrĂ©taires Nombre des Votants. 48 M. Charles Avrouin 48 voix. M. de Kerampuil 48 M. de Pompery 48 M. Paul de Saisy 48 M. de Virel 47 M. de Lescouet 45 Les autres suffrages sont donnĂ©s Ă  MM. Keyser, Lallemand, juge de paix, Fouquet et Louis Gall. Les membres Ă©lus sont proclamĂ©s. L'AssemblĂ©e s'Ă©tant dispersĂ©e, M. le PrĂ©fet ajourne Ă  demain les paroles qu'il veut bien adresser au CongrĂšs. — La sĂ©ance est levĂ©e Ă  quatre heures. Le membre du CongrĂšs faisant fonction de SecrĂ©taire. A. DE KERAMPUIL. SESSION DE VANNES. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU LUNDI 26 SEPTEMBRE. PRÉSIDENCE DE M. DE LA MONNERAYE. PremiĂšre partie. La sĂ©ance est ouverte Ă  midi et demi ; le bureau est composĂ© de MM. de la Monneraye, prĂ©sident du CongrĂšs ; Boudage, prĂ©fet du Morbihan, et Jollivet-Castelot, maire de Vannes, prĂ©sident et vice-prĂ©sidents d'honneur ; de Sesmaisons, directeur de l'Association Bretonne ; de Kergorlay, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Association ; de Kerampuil, Ch. Avrouin et de Virel, secrĂ©taires. M. Ch. Avrouin tient la plume. M. le PrĂ©fet a la parole. Ce magistrat remercie l'AssemblĂ©e de la prĂ©sidence d'honneur qu'elle lui a dĂ©fĂ©rĂ©e ; il lui exprime qu'il suivra avec le plus grand intĂ©rĂȘt toutes les questions qui y seront traitĂ©es ; il signale spĂ©cialement celles qui concernent la science archĂ©ologique Ă  laquelle le Morbihan offre beaucoup de richesses ; entre autres monuments remarquables, il cite les Ă©glises de Kernascleden, de Saint-Fiacre et d'Hennebon. GrĂące au concours actif et intelligent des membres de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique qui ont trouvĂ© de dignes apprĂ©ciateurs au conseil gĂ©nĂ©ral, des fonds ont Ă©tĂ© mis Ă  sa disposition pour restaurer et conserver ces monuments. M. le PrĂ©fet reconnaĂźt l'infĂ©rioritĂ© du Morbihan sous le rapport de l'agriculture ; elle a un puissant besoin d'encouragements, ses progrĂšs sont lents, et il croit fermement que l'Association Bretonne contribuera Ă  les rendre plus sensibles. M. le PrĂ©fet ajoute que les agriculteurs du Morbihan ne savent pas profiter des richesses que la Providence a mises Ă  leur disposition ; ils ne tirent pas parti, par exemple, des cours d'eau qui sont trĂšs-nombreux dans leur pays, ils les laissent Ă  l'Ă©tat d'eaux stagnantes, et ainsi au lieu de venir 26 ASSOCIATION BRETONNE. en aide Ă  la fĂ©conditĂ© du sol, ces eaux deviennent, au contraire, des Ă©lĂ©ments d'insalubritĂ©. Il y a beaucoup Ă  faire sous ce rapport; le Conseil gĂ©nĂ©ral, dans sa session de 1852, s'est occupĂ© de cette importante question et a votĂ© des fonds pour que des irrigateurs des Vosges soient appelĂ©s dans le dĂ©partement ; ces irrigateurs ont commencĂ© leurs opĂ©rations, et les rĂ©sultats obtenus sont satisfaisants. M. le PrĂ©fet parle du reboisement comme moyen de rendre les landes productives. Le Conseil gĂ©nĂ©ral a proposĂ© un prix pour le meilleur mĂ©moire sur ce sujet; mais le redressement des cours d'eaux doit passer en premier lieu, le gouvernement l'a compris ; il vient de charger de cette Ă©tude spĂ©ciale un ingĂ©nieur qui sera secondĂ© par des syndicats Ă©tablis dans chaque vallĂ©e. M. le PrĂ©fet termine en promettant de prendre en sĂ©rieuse considĂ©ration les voeux que l'AssemblĂ©e exprimera. M. Jollivet-Castelot, maire de Vannes, prend ensuite la parole en ces termes Messieurs, » En acceptant avec le plus vif sentiment de gratitude l'insigne faveur que vous me dĂ©cerniez hier, d'une vice-prĂ©sidence d'honneur au sein d'une association aussi distinguĂ©e par l'importance de ses travaux que par la rare modestie et les nobles qualitĂ©s du coeur qui en rehaussent l'Ă©clat, je ne saurais me dĂ©fendre d'une impression de regret, presque d'envie, en songeant aux traits si distincts do nos missions respectives. Grand et gĂ©nĂ©reux mandat, en effet, Messieurs, que celui que s'impose l'homme d'intelligence, de mettre en relief dans toute leur utilitĂ© les Ă©lĂ©ments du bien-ĂȘtre dont Dieu sanctionne la loi divine du travail, de cĂ©lĂ©brer dans toute sa splendeur un passĂ© dont nous sommes les hĂ©ritiers et les enfants. » A nous, humbles distributeurs des moyens de force et de fĂ©licitĂ©, produits dans le calme de la mĂ©ditation, Ă  nous de les rĂ©partir avec Ă©quitĂ©, mais aussi de nous incliner avec respect devant une mission supĂ©rieure qui n'est autre que le dĂ©veloppement de l'homme luimĂȘme , de ses facultĂ©s, de ses sentiments, de ses idĂ©es. » Mais Ă  chacun son oeuvre ici-bas. Une voix Ă©loquente, une voix vibrante de cette chaleur de l'Ăąme, qui est Ă  la pensĂ©e ce que le colo- SESSION DE VANNES. 27 ris est Ă  la peinture, nous retraçait hier dans cette enceinte deux nobles carriĂšres, deux illustrations opposĂ©es et confondues dans un mĂȘme deuil. Consacrant d'une gĂ©nĂ©ration Ă  l'autre le fata sua secutus des anciens, l'un, cĂ©dant aux Ă©nergiques inspirations des grandes et tumultueuses voix de l'OcĂ©an, allant cueillir sur la mer des Indes la gloire d'un hĂ©ros et la fortune d'un prince, recevant des mains de son monarque l'insigne de sa bravoure, et distribuant Ă  de pauvres parents les immenses richesses conquises au prix de tant do pĂ©rils ; l'autre, vouĂ© au culte de la science, au silence de la mĂ©ditation, rĂ©alisant les nobles conquĂȘtes de l'esprit et du coeur, et recevant trop tardivement, hĂ©las! le tribut de reconnaissance de nos Ăąmes bretonnes. Mais, grĂące Ă  Dieu qui les protĂ©ge, tout ce qui est grand et gĂ©nĂ©reux se perpĂ©tue au sein de ces oeuvres de progrĂšs. Hier encore nous avons vu les destinĂ©es de notre sol mĂ©connu, se dĂ©rouler Ă  nos yeux sous les plus vifs et les plus attrayants aspects. L'agriculture, notre grande mamelle, Ă  nous surtout, le dĂ©frichement de nos landes, que l'intĂ©rĂȘt sacrĂ© de l'alimentation rĂ©clame avec une irrĂ©sistible force d'actualitĂ©, les ressources de nos campagnes, nos moyens de fertilisation, ont trouvĂ© le plus ingĂ©nieux et le plus Ă©loquent interprĂšte dans le savant Ă©minent qui dirige cette Association. Qu'elle soit la bienvenue parmi nous, au sein de notre Vannes la Ducale, cette plĂ©iade d'intelligences et de coeurs d'Ă©lite qui porte avec elle le bien-ĂȘtre et la moralisation, les progrĂšs de l'antique CĂ©rĂšs et le gĂ©nie moderne du christianisme. Qu'elle sache que le plus beau fleuron de notre couronne ducale est la profonde reconnaissance et la sympathie sans borne que nous inspirent de si Ă©minents services et de si nobles efforts. C'est lĂ  la premiĂšre aristocratie de notre vieille citĂ© et l'essence mĂȘme de l'hospitalitĂ© qu'elle est si heureuse et si fiĂšre de pouvoir offrir, avec l'expression de la plus vive gratitude, aux membres de l'Association Bretonne. » M. de la Monneraye, prĂ©sident du CongrĂšs, exprime Ă  l'assemblĂ©e toute sa gratitude de l'honneur qu'elle lui a fait en l'appelant Ă  la prĂ©sidence ; il l'assure de son entier dĂ©vouement, et il a pleine confiance dans le concours bienveillant de l'Association. L'assemblĂ©e accueille ces trois discours avec l'expression de la plus vive sympathie. M. de Kergorlay, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, donne lecture d'une lettre de M. Querret, qui apprend qu'il a envoyĂ© Ă  l'exposition des Ă©chantillons de lin. L'assemblĂ©e lui vote des remercĂźments. Un mĂ©moire intitulĂ© Projet de code rural, de M. Neveu des Ro- 28 ASSOCIATION BRETONNE. trie, inspecteur de l'agriculture Ă  Nantes, est renvoyĂ©, sur la demande de M. de Sesmaisons, Ă  M. TaslĂ©, qui devra l'examiner et en faire un rapport. M. TaslĂ© exprime le dĂ©sir de ne pas ĂȘtre chargĂ© seul de ce travail, par le motif que le rĂ©sultat de son examen ne serait que celui de ses apprĂ©ciations personnelles. M. de Sesmaisons rĂ©pond que les commissions se formant volontairement, M. TaslĂ© pourra prier quelques-uns de ses collĂšgues de s'adjoindre Ă  lui. M. TaslĂ© accepte. M. le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral communique Ă  l'assemblĂ©e une lettre de M. Durand de Saint-Brieuc, qui appelle l'attention des membres de l'Association sur la question des chanvres. L'examen de cette question est renvoyĂ© Ă  la commission des chanvres. Une autre lettre, dans laquelle M. Thibault de la GuichardiĂšre, prĂ©sident du Comice de Saint-Brieuc, exprime, au nom de ce comice, sa sympathie pour l'Association Bretonne et sa reconnaissance pour les services importants qu'elle a rendus dans sa circonscription, est lue Ă  l'assemblĂ©e par M. le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Ces lectures terminĂ©es, M. le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral prie MM. les secrĂ©taires et rapporteurs des Commissions de lui remettre, au plus tard samedi prochain, leurs procĂšs-verbaux et rapports ; il fait la mĂȘme priĂšre Ă  MM. les inspecteurs chargĂ©s d'examiner les produits de l'exposition et d'en rendre compte. Il invite ensuite l'assemblĂ©e Ă  mĂ©nager les finances de l'Association, en publiant seulement les travaux importants. M. le secrĂ©taire insiste auprĂšs de MM. les rapporteurs pour qu'ils prennent des conclusions positives sans lesquelles le compte rendu du CongrĂšs laisserait beaucoup Ă  dĂ©sirer. M. le directeur de l'Association annonce Ă  l'assemblĂ©e l'envoi qui lui a Ă©tĂ© fait par M. Neveu des Rotrie d'un ouvrage intitulĂ©. MĂ©thode simplifiĂ©e d'Ă©valuation des bois. Cet ouvrage traitant principalement de questions forestiĂšres, il propose Ă  l'assemblĂ©e d'en renvoyer l'examen Ă  M. de Kerampuil qui, ayant fait partie de l'administration forestiĂšre, est trĂšs-compĂ©tent. L'assemblĂ©e adopte cette proposition. L'ordre du jour appelle l'examen de la premiĂšre question du programme, intitulĂ©e Émigration des campagnes dans les villes. SESSION DE VANNES. 29 M. le directeur fait observer que M. de Kerampuil ayant Ă©tĂ© chargĂ© par la commission Ă©tablie Ă  Vannes de faire un rapport sur les travaux et mĂ©moires prĂ©sentĂ©s au CongrĂšs, comme il peut se faire qu'il y en ait sur la question qu'on va discuter, il croit qu'il serait convenable d'entendre d'abord M. de Kerampuil. L'assemblĂ©e se rĂ©unissant Ă  l'opinion de M. le Directeur, la parole est donnĂ©e Ă  M. de Kerampuil. L'honorable rapporteur, dans un travail plein d'intĂ©rĂȘt, rend compte en ces termes des mĂ©moires et ouvrages prĂ©sentĂ©s Ă  l'Association Messieurs, » La Commission Ă©tablie Ă  Vannes pour l'examen des travaux et mĂ©moires prĂ©sentĂ©s au CongrĂšs, doit vous rendre compte des diffĂ©rentes communications qui lui ont Ă©tĂ© faites. Nous vous demandons de les parcourir successivement, l'une aprĂšs l'autre, dans l'ordre de leur inscription. »1. M. Dahirel, contrĂŽleur des contributions directes, dans un mĂ©moire du 25 septembre 1850, fait connaĂźtre l'importance du commerce des marrons dans le pays de Redon ; il ne l'Ă©value pas au-dessous de 400,000 fr. pour 1849, et ajoute, en note, que ce chiffre a Ă©tĂ© doublĂ© les deux annĂ©es suivantes. Viennent ensuite divers documents sur la nature du sol propre au chĂątaignier, sur la multiplication do cette essence, au moyen des diffĂ©rentes sortes de greffes connues. Ce mĂ©moire doit ĂȘtre renvoyĂ© Ă  la deuxiĂšme Commission. » 2. Un rapport, signĂ© de M. Paugan, et dĂ©jĂ  communiquĂ© au Comice agricole de Brest, signale les caractĂšres et les propriĂ©tĂ©s vĂ©nĂ©neuses d'une plante connue sous le nom d'OEnanthe Ă  suc jaune OEnanthe crocata de LinnĂ©, improprement appelĂ©e ciguĂ« en français, et connue en breton sous les noms de pem bis, pem pes. Elle croĂźt dans les prairies, sur le bord des ruisseaux, des fleuves et des Ă©tangs. Cette plante appartient au deuxiĂšme ordre de la cinquiĂšme classe de LinnĂ©, Ă  la Pentandrie Digynie. » Delamarck et Candolle , dans leur Flore française, disent que les racines de l'OEnanthe sont trĂšs-fortement vĂ©nĂ©neuses, qu'elle est connue Ă  Nantes sous le nom de Pensacre et employĂ©e Ă  la destruction des taupes. La premiĂšre Commission qui doit examiner ce travail regrettera sans doute, avec nous, que l'auteur n'ait pas indiquĂ© l'antidote auquel recourir en cas d'accident. 30 ASSOCIATION BRETONNE. » 3. Dans un rapport datĂ© de QuĂ©ronic, du 27 aoĂ»t dernier, M. de Saint-Georges expose ses vues pour le dĂ©frichement des landes et leur reboisement en essences rĂ©sineuses. Selon l'honorable exposant, au moyen de la culture par potets espacĂ©s de mĂštre en mĂštre, le prix de l'hectare de landes rĂ©ensemencĂ© en pin maritime ne reviendrait qu'Ă  130 fr. et se rĂ©duirait mĂȘme Ă  70 fr., si on opĂ©rait sur une grande Ă©tendue de terrain. La plantation d'un hectare, mais Ă  trois mĂštres de distance en tous sens, coĂ»terait 84 fr. Ces prix nous paraĂźtraient bien faibles, si M. de Saint-Georges n'avait l'expĂ©rience pour lui. Il cite un reboisement qu'il a ainsi opĂ©rĂ© de quatre-vingts hectares. » AprĂšs avoir passĂ© en revue les propriĂ©tĂ©s des principales essences rĂ©sineuses, dont le pin maritime lui semble prĂ©fĂ©rable pour le repeuplement des landes, M. de Saint-Georges ajoute avec raison que pour les transformer et les soustraire Ă  une Ă©ternelle stĂ©rilitĂ©, il est nĂ©cessaire d'en effectuer le reboisement. » Il appartient Ă  la deuxiĂšme Commission d'examiner les divers documents de ce rapport. » 4. M. Leleurch , membre du Comice agricole d'Auray, donne un aperçu des causes qui, selon lui, retardent les progrĂšs de notre agriculture d'abord , la dĂ©sertion des campagnes ; l'affluence de la population laborieuse dans les villes, dans l'espoir d'un plus grand bienĂȘtre et surtout d'un salaire plus Ă©levĂ©; le dĂ©faut des engrais de mer, sable, vases, etc.; le dĂ©frichement des landes toujours promis et toujours ajournĂ©; la nĂ©gligence des cultivateurs pour la confection de leurs engrais. A ces causes se joignent encore le dĂ©faut des opĂ©rations de dessĂšchement et d'irrigation, l'abandon de la culture du chĂątaignier, du chĂȘne, du hĂȘtre et du peuplier. D'aprĂšs l'auteur, le labour des terres est aussi trop superficiel, ce qui favorise l'accroissement des mauvaises herbes; les blĂ©s sont coupĂ©s avant leur entiĂšre maturitĂ© , au dĂ©triment du consommateur, mais au profit des charançons qui n'en vivent que mieux. Enfin les fossĂ©s occupant une trop grande place dans l'exploitation agricole, M. Leleurch voudrait les supprimer, ainsi que les domaines congĂ©ables, qui ne lui plaisent pas du tout. En parlant de la race chevaline, on propose une loi dont l'urgence nous semble un peu douteuse. » La deuxiĂšme Commission en dĂ©cidera. C'est Ă  elle que revient l'examen de ce rapport, qui touche Ă  bien des questions. » 5. Un ancien membre du Conseil gĂ©nĂ©ral du dĂ©partement, M. de Castel, rĂ©pond Ă  la huitiĂšme question du programme Quelles sont les mesures qui devraient ĂȘtre recommandĂ©es de prĂ©fĂ©rence Ă  l'Administration des Haras pour la faire parvenir, dans l'intĂ©rĂȘt de la production du cheval de guerre, Ă  tirer le plus grand SESSION DE VANNES. 31 parti possible des immenses ressources que pourrait offrir dans ce but l'industrie chevaline de la Bretagne ? »M. de Castel termine l'exposĂ© de ses judicieuses observations par l'ensemble des mesures Ă  prendre tant auprĂšs de l'Administration des Haras qu'auprĂšs de celle des remontes. La premiĂšre doit » 1° Amener dans le dĂ©partement des Ă©talons arabes de taille moyenne ; » 2° Porter Ă  douze, au moins, le nombre des stations du dĂ©partement ; » 3° Remplacer successivement les Ă©talons rĂ©formĂ©s de maniĂšre Ă  en augmenter peu Ă  peu le nombre ; » 4° Supprimer la surtaxe des montes de stations ; » 5° Encourager la production des Ă©talons particuliers. » De son cĂŽtĂ©, il faudrait que l'Administration des Haras consentĂźt » 1° A payer sans trop marchander ; » 2° A abaisser de quelques centimĂštres la taille exigĂ©e pour quelques rĂ©giments de cavalerie lĂ©gĂšre, en faveur des produits des Ă©talons arabes ; » 3° Enfin Ă  choisir, dans chaque arrondissement, un ou deux jours de grande foire, pour acheter les chevaux de remonte. » Ce rapport et le suivant doivent ĂȘtre renvoyĂ©s Ă  la quatriĂšme commission. " 5 bis. Un second mĂ©moire sur la mĂȘme question vous est adressĂ© par un homme spĂ©cial, M. Pollard , capitaine Ă©cuyer Ă  l'École de Saumur. C'est encore un Breton qui apporte son tribut de lumiĂšres et d'expĂ©rience pour procurer Ă  son pays une plus grande part de bienĂȘtre. L'officier de Saumur admet pour la Bretagne deux races de chevaux , celle du littoral, plus lourde et plus Ă©toffĂ©e, et celle de l'intĂ©rieur, plus lĂ©gĂšre, plus sobre et d'un sang plus riche. On propose d'amĂ©liorer la premiĂšre par le croisement avec le cheval anglais demisang, le hunter fortement Ă©toffĂ©, et la seconde race, au moyen du cheval arabe. M. Pollard propose ensuite la fondation d'un Ă©tablissement rural pour y Ă©lever 250 poulains. L'Ă©tendue de cette ferme , qui n'aurait pas moins de 150 Ă  200 hectares, nĂ©cessiterait l'entretien d'un personnel considĂ©rable , et des dĂ©penses telles qu'il ne nous semble pas possible d'espĂ©rer que l'État fasse en notre faveur les frais d'un Ă©tablissement aussi coĂ»teux, mĂȘme avec l'assurance d'un remboursement au bout de vingt ans, comme le propose M. Pollard. II voudrait encore user de tous les moyens de la publicitĂ© pour rĂ©pandre dans les campagnes de bonnes mĂ©thodes Ă  suivre pour l'Ă©ducation des chevaux qui est tout Ă  fait inconnue aux cultivateurs. L'Ă©tablissement d'une banque de prĂȘt au profit des Ă©leveurs ne nous semble pas facile Ă  rĂ©aliser non plus. Nous avons enfin remarquĂ© dans cet intĂ©ressant rapport les 32 ASSOCIATION BRETONNE. chiffres qui Ă©tablissent les prix moyens des chevaux de remonte, pour les diffĂ©rents besoins do la cavalerie, d'oĂč il ressort un prix moyen de 667 fr. Le cheval pour officiers se paye 900 fr. A ces conditions nos cultivateurs doivent trouver avantage et profit. » 6. M. de Pompery, inspecteur de l'Association Bretonne pour l'arrondissement de ChĂąteaulin, prĂ©sente un rapport faisant suite Ă  celui de l'annĂ©e derniĂšre sur la premiĂšre question de votre programme , de l'Ă©migration des populations rurales dans les villes. Selon l'auteur , il faut dĂ©velopper l'instruction des propriĂ©taires sur les diverses parties de l'Ă©conomie agricole, pour leur inspirer le goĂ»t et l'amour de la campagne; Ă©tablir des mĂ©decins cantonaux et des soeurs de charitĂ©, tout au moins ces derniĂšres, au nombre de deux dans chaque commune, pour soigner et secourir les malades. L'absence de la classe aisĂ©e, la mobilisation du sol, devenu comme une sorte de marchandise, et par suite l'exagĂ©ration du prix des fermages et l'Ă©tat prĂ©caire des fermiers, tendent constamment Ă  grossir la population mendiante et affamĂ©e qui se porte dans les villes. Les bureaux de charitĂ©, les dĂ©pĂŽts de mendicitĂ©, les ateliers de travail n'y suffisent pas. Aussi est-ce dans son principe qu'il faut attaquer le mal, qui n'est pas ailleurs que dans l'Ă©tat d'inertie oĂč sont plongĂ©es les campagnes et une sorte de plĂ©thore industrielle des villes , consĂ©quence de leur puissance absorbante. A ces causes de souffrances et de malaise, il faut ajouter l'ivrognerie. Les cabarets rĂ©duits, et plus ou moins surveillĂ©s n'ont pas perdu leur trop nombreuse clientĂšle. Il faudrait des mesures plus Ă©nergiques; et les intĂ©rĂȘts des possesseurs de vignobles , ceux-mĂȘmes du fisc pourraient en souffrir. L'Angleterre, malgrĂ© toute sa philanthropie, cesset-elle son commerce d'opium avec la Chine qui s'enivre de ce breuvage jusqu'Ă  se tuer ? Suit la triste peinture de l'ivrogne citadin, la honte et la terreur de sa famille, son bourreau mĂȘme au physique et au moral. Le paysan plus Ă©loignĂ© du fatal cabaret, lui paye un plus rare tribut, mais il se multiplie jusque dans les villages et tend de plus en plus Ă  favoriser les goĂ»ts et les penchants de l'ivrognerie. A ses ravages , il faut opposer le travail. L'auteur craint que l'action du prĂȘtre n'y suffise pas, et dĂ©plore Ă  ce sujet le vide de l'absence des propriĂ©taires. Il leur rappelle qu'ils doivent toutes leurs jouissances aux produits de la terre dont le laboureur ne consomme qu'une faible parcelle , et que, tout compte fait, l'agriculture, la mĂšre des autres industries, est toujours celle Ă  qui on prend tout sans jamais lui rien rendre. Louis XVI, pour porter remĂšde Ă  la dĂ©sertion des campagnes, voulut Ă©tablir dans le domaine de Chambord un institut agronomique, dont la pensĂ©e semblait revivre de nos jours Ă  Versailles. M. de Pompery regrette qu'il ait Ă©tĂ© dĂ©truit aussitĂŽt que fondĂ© , sans qu'on ait attendu mĂȘme Ă  en voir les rĂ©sultats. C'Ă©tait pourtant le moyen de remettre SESSION DE VANNES 33 en honneur les travaux des champs et de les faire aimer de ceux Ă  qui ils offraient une si libre et utile carriĂšre. Les Fermes-Écoles , en butte aux mĂȘmes attaques, rĂ©pandent les vrais principes de l'agriculture , relĂšvent Ă  ses yeux la profession du laboureur et retiennent loin des villes le paysan enrichi que pourraient tenter les loisirs d'une vie inutile et oisive. » En rĂ©sumĂ©, dit M. de Pompery, les forces vitales de la sociĂ©tĂ©, c'estĂ -dire l'intelligence et les capitaux, se concentrent dans les citĂ©s, et cependant le paupĂ©risme les envahit ; l'agriculture languit, la misĂšre s'accroĂźt dans les campagnes dĂ©laissĂ©es appelons-y les forces qui peuvent les vivifier, en y ranimant le travail et l'industrie. Vous nous pardonnerez la longueur de ces dĂ©tails, Ă  cause de l'importance de la question et de la maniĂšre intĂ©ressante dont elle Ă©tait traitĂ©e par quelqu'un dont vous avez dĂ©jĂ  apprĂ©ciĂ© les travaux. » 6 bis. Un des membres de votre commission prĂ©paratoire ose aussi vous prĂ©senter ses vues et ses observations sur le mĂȘme sujet. » AprĂšs un hommage rendu Ă  la pensĂ©e toute chrĂ©tienne des directeurs de l'Association Bretonne qui ont placĂ© en tĂšte do leur ordre du jour une question qui intĂ©resse la classe la plus dĂ©nuĂ©e de secours, l'auteur constate les progrĂšs du mal et la privation des moyens que l'on avait autrefois pour les combattre , Ă  savoir, la prĂ©sence dans les campagnes » 1° Des propriĂ©taires riches et puissants qui usaient de leur fortune au profit des populations au milieu desquelles ils passaient toute leur vie ; » 2° Des communautĂ©s religieuses qui Ă©taient, comme elles sont encore aujourd'hui, lĂ  oĂč il en existe, la providence des pauvres, et leur refuge contre le nombreux cortĂ©ge des misĂšres humaines. » L'absence de ces deux classes de la sociĂ©tĂ© augmente toujours, parce que les fortunes amoindries ne permettent plus de faire, comme autrefois, des fondations pour l'Ă©tablissement des ordres religieux, en mĂȘme temps que ces fortunes divisĂ©es et subdivisĂ©es Ă©tablissent leurs possesseurs dans une Ă©gale impuissance pour le soulagement des pauvres vivant autour d'eux. Avec un tel Ă©tat de choses, ou ne voit de remĂšdes efficaces que ceux puisĂ©s aux sources fĂ©condes de la religion, et c'est l'institution, au sein des campagnes, des confĂ©rences de saint Vincent de Paul qui ont opĂ©rĂ© des prodiges dans les citĂ©s les plus populeuses, que l'on propose comme une des plus puissantes barriĂšres Ă  opposer aux continuels envahissements du paupĂ©risme. Les objections et les difficultĂ©s abondent, mais elles ne sauraient rĂ©sister au zĂšle de la charitĂ©. » 7. M. CarrĂ©, prĂ©sident du commice agricole du FaouĂ«t, en faisant connaĂźtre l'Ă©tat et les besoins de l'agriculture du canton, signale les 34 ASSOCIATION BRETONNE. progrĂšs de la mendicitĂ© ; il Ă©value le nombre des pauvres Ă  trois mille, c'est-Ă -dire au cinquiĂšme du chiffre de la population entiĂšre. Il n'y voit d'autre remĂšde que si l'abondance des travaux dans la localitĂ© permettait d'appliquer avec rigueur les rĂšglements contre la mendicitĂ©. Ce rapport est du ressort de la deuxiĂšme commission. » 8. M. Guillaume, prĂ©sident du comice de Questembert, fait connaĂźtre un procĂ©dĂ© qu'il emploie pour la destruction du puceron laniger si funeste aux pommiers. Il expose dans le mĂȘme rapport la composition d'un terreau qui ne revient qu'Ă  3 francs le mĂštre cube. Selon l'auteur trois mĂštres suffisent pour l'hectare de prairie ; il en faut le double pour l'hectare Ă  mettre sous sarrazin. C'est un mode de chaulage qui nous semble en effet bien Ă©conomique. » 9. Dans un tableau statistique divisĂ© en seize colonnes et accompagnĂ© des explications dĂ©sirables, M. Gaillard, conseiller de prĂ©fecture, Ă©tablit, pour chaque arrondissement, l'Ă©tendue des terres arables ; des courtils , vergers et jardins; des prairies et herbages; des pĂąturages et marais ; des bois, et enfin des landes. Nous remarquons que l'arrondissement de NapolĂ©onville comprend, en chiffre rond, 68,000 hectares de terres arables et 64,000 hectares de landes ; celui de PloĂ«rmel 59,000 hectares de terres arables et 61,000 hectares de landes; celui de Lorient 52,000 hectares de terres arables et 55,000 de landes; enfin, pour l'arrondissement de Vannes, 60,000 hectares de terres cultivĂ©es et 81,000 hectares de landes ; c'est-Ă dire que l'arrondissement de NapolĂ©onville est le seul oĂč l'Ă©tendue des terres en culture excĂšde l'Ă©tendue des landes, et pour le dĂ©partement entier la surface en landes excĂšde de mille hectares celle des terres arables. Pour les trois premiers arrendissements ci-dessus dĂ©signĂ©s , les prairies et herbages occupent Ă  peu prĂšs le quart de l'Ă©tendue des terres cultivĂ©es. Cette proportion est de plus du tiers pour l'arrondissement de Vannes. » Ces documents sont Ă  remettre Ă  la deuxiĂšme commission. » Enfin, votre commission prĂ©paratoire a reçu des cantons de la Gacilly, de Questembert, du FaouĂ«t et du GuĂ©menĂ© les rĂ©ponses aux diverses questions du programme de l'enquĂȘte agricole. Nous ne pouvons analyser ces documents statistiques, parmi lesquels nous avons remarquĂ© ceux qui ont Ă©tĂ© fournis par M. de Gouyon, pour le canton de la Gacilly. Le mĂ©moire de M. Dahirel sur le commerce de marrons dans le pays de Bedon, et sur les moyens de multiplier les plantations de chĂątaigniers, est renvoyĂ© Ă  la deuxiĂšme commission. M. le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral pense que le renvoi Ă  une commission SESSION DE VANNES. 35 du mĂ©moire de M. Paugan sur l'oenante Ă  sur jaune, est sans utilitĂ©, et que l'assemblĂ©e doit se borner Ă  remercier l'auteur; mais sur l'observation d'un membre, que cette plante croissant principalement au bord des ruisseaux, l'examen des questions traitĂ©es par l'auteur tient Ă  celle des irrigations et revient naturellement Ă  la deuxiĂšme commission, le renvoi Ă  cette commission est prononcĂ©. Le mĂ©moire de M. de Saint-Georges sur le dĂ©frichement des landes et leur reboisement en essence rĂ©sineuse, est dĂ©jĂ  entre les mains de la deuxiĂšme commission , ainsi que le mĂ©moire de M. le Leurch, membre du Comice agricole d'Auray, sur les causes qui retardent les progrĂšs de notre agriculture. Le mĂ©moire de M. de Castel, ancien membre du Conseil gĂ©nĂ©ral, sur la huitiĂšme question du programme, et celui de M. Pollard, capitaine Ă©cuyer Ă  Saumur, sur la mĂȘme question, c'estĂ -dire sur l'amĂ©lioration de l'espĂšce chevaline, sont, sur la demande de l'honorable rapporteur, envoyĂ©s Ă  la quatriĂšme commission. Le mĂ©moire de M. CarrĂ©, prĂ©sident du Comice agricole du FaouĂ«t, sur l'Ă©tat et les besoins de l'agriculture du canton et sur les progrĂšs de la mendicitĂ©, est renvoyĂ© Ă  la deuxiĂšme commission, ainsi que celui de M. Guillaume de Questembert, sur un procĂ©dĂ© pour la destruction du puceron laniger. L'assemblĂ©e renvoie Ă©galement Ă  la deuxiĂšme commission le tableau de statistique de M. Gaillard, conseiller de prĂ©fecture Ă  Vannes, faisant connaĂźtre par chaque arrondissement, l'Ă©tendue des terres arables, des courtils, vergers, landes, etc. M. de Sesmaisons lit le rapport suivant sur un ouvrage intitulĂ© Leçons Ă©lĂ©mentaires d'agriculture raisonnĂ©e et d'Ă©conomie rurale, et prĂ©sentĂ© au CongrĂšs de Saint-Brieuc par M. Bahier, membre de l'Association et dĂ©lĂ©guĂ© cette annĂ©e au CongrĂšs par le Comice de Saint-Brieuc Parmi les ouvrages dont il a Ă©tĂ© fait hommage au CongrĂšs Ă  SaintBrieuc, il y en a un qui, par son caractĂšre spĂ©cial, mĂ©rite une attention particuliĂšre je veux parler d'un petit traitĂ© d'agriculture par demandes et par rĂ©ponses, composĂ© par M. Bahier, auteur dĂ©jĂ  d'un excellent traitĂ© de comptabilitĂ© rurale Ă©ditĂ©, comme ce dernier, Ă  Saint-Brieuc par M. Prudhomme. 36 ASSOCIATION BRETONNE. » N'y a-t-il donc pas assez d'ouvrages d'agriculture ? dira-t-on. Oui et non. Les excellents ouvrages d'Olivier de Serres, de Mathieu Dombasle, de Boussingault, de Payen et surtout de M. de Gasparin rendent Ă  peu prĂšs inutiles de nouveaux traitĂ©s gĂ©nĂ©raux et ne laissent plus guĂšre place qu'Ă  des traitĂ©s particuliers aussi n'est-ce point de cela qu'il s'agit, mais de livres propres Ă  l'instruction de nos populations rurales. Or, Ă  mon avis, il s'en faut qu'il y en ait assez, et si le CongrĂšs veut me permettre d'exprimer ma pensĂ©e Ă  cet Ă©gard, j'en voudrais presque un par canton. » Mais la composition de ces livres ou manuels est soumise Ă  des conditions particuliĂšres, parce qu'ils s'adressent Ă  des moeurs, Ă  des pratiques agricoles et Ă  des sols trĂšs-diffĂ©rents les uns des autres. Il faut qu'ils en soient l'image et qu'ainsi la doctrine n'arrive que localisĂ©e pour ainsi dire et ne saisisse les esprits que par les aspects auxquels ils sont faits. » Ces ouvrages, ou plutĂŽt ces petits manuels, doivent ĂȘtre de leur nature incomplets, quant Ă  la thĂ©orie; ils doivent ĂȘtre faits par les comices c'est un membre intelligent, observateur, connaissant bien l'intĂ©rieur du paysan, qui doit le composer, et il faut qu'il renonce Ă  la prĂ©tention de le faire adopter ailleurs que dans son rayon. » Ce livre doit saisir les faits existants, les progrĂšs mĂȘme du canton; il doit surtout ĂȘtre une application du calcul Ă  l'agriculture, afin de pouvoir servir dans l'Ă©cole primaire d'exercice pour les enfants. » Oserai-je en donner un exemple? Prenons un cas compliquĂ© la location d'une terre ou l'entrĂ©e en ferme. Il y a nĂ©cessairement ici des calculs que le paysan fait bien ou mal, et qu'il faut l'aider Ă  bien faire. Ce problĂšme, d'ailleurs, peut se dĂ©composer en plusieurs, pour laisser l'esprit se reposer aprĂšs la solution de chacun d'entre eux. 1er ProblĂšme. — A l'usage du pays combien y aura-t-il de terres Ă  fumer chaque annĂ©e, et quelle est par consĂ©quent la quantitĂ© de fumier nĂ©cessaire ? 2e — Quel est le rendement en fumier d'une tĂȘte de bĂ©tail de diffĂ©rentes espĂšces, ou de 100 kilogrammes poids en vie de bĂ©tail? 3e — Combien faudra-t-il donc de bĂ©tail pour produire le fumier nĂ©cessaire ? 4e —- Combien faudra-t-il de fourrages en foin pour nourrir ce bĂ©tail nĂ©cessaire? 5e — Le domaine en question que produit-il en qualitĂ© de fourrages dans son Ă©tat actuel? Est-ce suffisant ou insuffisant? 6e — Si c'est insuffisant, oĂč faudra-t-il chercher le supplĂ©ment? L'acheter, combien cela coĂ»terait-il ? SESSION DE VANNES. 37 Le produire, comment ? Sera-ce par la conversion d'une portion des pĂątures en prĂ©s temporaires, ou en prairies artificielles, ou en culture de choux d'hiver? Sera-ce par l'ensemencement de rĂ©coltes dĂ©robĂ©es de trĂšfle incarnat , de vesces ou de navets ? Sera-ce par la rĂ©duction de la sole d'Ă©tĂ© au profit des racines sarclĂ©es ? » Je m'arrĂȘte ici, car voilĂ  la nĂ©cessitĂ© du progrĂšs dĂ©montrĂ©e, et il s'agit de varier suivant les lieux l'Ă©noncĂ© des problĂšmes avec une prudence infinie. » On finira par faire le calcul de l'emplacement nĂ©cessaire au bĂ©tail, de la quantitĂ© proportionnelle d'animaux do travail et de rente, du rendement de la terre en produits bruts et nets, autrement dit en argent, et de la possibilitĂ© de donner tel ou tel prix pour le loyer de la terre. " Tout cela est saisissant, c'est la vie mĂȘme du paysan c'est par lĂ  qu'il faut tĂącher de se faire entendre de lui et lui suggĂ©rer de nouvelles idĂ©es. » C'est ce qu'a fait particuliĂšrement M. Bahier dans le chapitre intitulĂ© Devis d'opĂ©ration, comme dans celui qui porte le titre de ComptabilitĂ©. » Il y a aussi dans son livre toute la partie sur l'Ă©conomie rurale, qui contient sur la propriĂ©tĂ©, sur le travail, l'industrie, d'excellentes, trĂšs-simples et trĂšs-utiles notions, et que personne encore n'avait songĂ© Ă  insĂ©rer dans un semblable manuel. » Je suis moins convaincu de l'utilitĂ© des notions de physique et d'histoire naturelle, non pas qu'elles ne soient claires et prĂ©cises, mais je les crois encore trop au-dessus de la portĂ©e de nos populations; en un mot, si j'avais un reproche Ă  faire Ă  cet ouvrage, ce serait prĂ©cisĂ©ment de ne pas assez rĂ©sister Ă  la tendance vers la gĂ©nĂ©ralisation. » RĂ©jouissons-nous, au reste, de voir tous ces efforts pour la vulgarisation de la science de l'agriculture ; tous atteignent un but. Dans le sein mĂȘme de l'Association quatre ouvrages se sont produits tour Ă  tour. M. Querret, le premier, a fait le CatĂ©chisme Breton, Ă  l'usage de la jeunesse; puis, pour nos mĂ©nagĂšres futures, il a Ă©crit la FermiĂšre Bretonne, dont j'avais l'honneur de rendre compte au CongrĂšs de Quimper en 1847, deux livres dont de nombreux exemplaires ont Ă©tĂ© distribuĂ©s et seront encore distribuĂ©s cette annĂ©e, grĂące aux dons de l'auteur toujours si plein de zĂšle et de gĂ©nĂ©rositĂ©. Puis M. de Pompery, aprĂšs le CongrĂšs de Morlaix, oĂč une commission l'avait examinĂ©, faisait paraĂźtre un ouvrage dans les deux langues française et bretonne, et, si j'en crois les Ă©chos, Ă©crit dans cette derniĂšre avec une puretĂ© de style digne de servir d'exemple. Voici M. Bahier au- 38 ASSOCIATION BRETONNE. jourd'hui avec son livre substantiel ; d'autres viendront demain, je l'espĂšre. Comme je le disais, il y a place pour tous, et il faut croire qu'un jour chaque Comice aura le sien manuscrit ou imprimĂ© bien appropriĂ© Ă  sa circonscription. » Au moment mĂȘme oĂč je finissais ce rapport, on me remettait, de la part de son auteur, M. Charles Lemaout, Ă  Saint-Brieuc, un livre intitulĂ© Adages et proverbes agricoles. Il est en vers raison de plus pour le bien accueillir, non pas que ce soit de la haute littĂ©rature, mais bien parce que c'est un excellent moyen d'inculquer et de faire retenir les principes qu'ils contiennent. » L'assemblĂ©e, sur la proposition de M. de Sesmaisons, vote aux auteurs des remercĂźments. M. de Kerampuil obtient ensuite la parole pour rendre compte du mĂ©moire suivant de M. de Pompery, inspecteur de l'Association Bretonne pour l'arrondissement de Chateaulin, sur l'Emigration des populations rurales dans les villes. Les contes, les romans, les piĂšces de théùtre, tout tourne en dĂ©rision la simplicitĂ© des moeurs rustiques; tout prĂȘche les maniĂšres et les plaisirs du grand monde c'est une honte et un malheur de ne pas les goĂ»ter. Ainsi les prĂ©jugĂ©s et l'opinion , renforçant l'effet des systĂšmes politiques, amoncellent les habitants de chaque pays sur quelques points du territoire, laissant tout le reste en friche et dĂ©sert ainsi, pour faire briller les capitales, se dĂ©peuplent les campagnes » ROUSSEAU. L'association Bretonne, ayant maintenu au programme du congrĂšs de Vannes, l'importante question relative Ă  l'Ă©migration des populations rurales dans les villes, que l'on ne saurait trop sonder et approfondir, je crois devoir continuer l'oeuvre que j'ai commencĂ©e, et complĂ©ter le mĂ©moire que j'ai produit sur la matiĂšre Ă  Saint-Brieuc. Le congrĂšs, ayant votĂ© l'insertion de ce mĂ©moire au compte-rendu de sa derniĂšre session, m'a, en quelque sorte, imposĂ© l'obligation de donner aux conclusions posĂ©es dans mon premier travail tous les dĂ©veloppements nĂ©cessaires pour le faire comprendre, et pour convaincre les esprits de la gravitĂ© du fait social dont nous nous occupons. » D'ailleurs, on m'a adressĂ© le reproche de n'avoir fait qu'indiquer SESSION DE VANNES. 39 seulement les moyens de rĂ©parer les maux que l'absentĂ©isme cause aux campagnes, et mĂȘme d'avoir poussĂ© Ă  cet Ă©gard la briĂšvetĂ© jusqu'Ă  l'insuffisance. A mon sens , je devais spĂ©cialement constater ce fait, que l'Ă©migration des populations rurales n'est pas, en Bretagne, aussi considĂ©rable qu'on la cru, et que les souffrances des campagnes proviennent essentiellement de l'Ă©migration des propriĂ©taires; d'un autre cĂŽtĂ© , il ne m'Ă©tait pas permis de dĂ©passer les bornes oĂč un Ă©crit de ce genre doit toujours se renfermer en dĂ©veloppant d'une maniĂšre didactique les diverses amĂ©liorations fonciĂšres que je propose aux propriĂ©taires d'accomplir, il me semble que je me serais laissĂ© entraĂźner Ă  faire hors de propos un cours complet d'Ă©conomie rurale ; or, il existe assez d'ouvrages de cette nature que l'on peut consulter. D'ailleurs, les prĂ©ceptes que l'on trouve dans les livres, fort utiles souvent aux hommes de pratique, ne peuvent ĂȘtre d'aucun secours Ă  ceux qui manquent de l'expĂ©rience nĂ©cessaire pour en tirer profit ; car ils sont dĂ©pourvus des connaissances usuelles qui peuvent seules donner le tact qu'il faut possĂ©der pour entrer avec certitude dans la pratique de ces thĂ©ories. Je dirai mĂȘme plus quand on est tout Ă  fait neuf dans les matiĂšres agricoles , la lecture des ouvrages qui en traitent, loin d'ĂȘtre une boussole sĂ»re, peut frĂ©quemment Ă©garer ceux qui les prennent pour guides , et leur prĂ©parer des dĂ©ceptions onĂ©reuses et dĂ©courageantes. C'est en familiarisant les propriĂ©taires, par les moyens qui seront indiquĂ©s plus loin , avec les diverses branches de l'Ă©conomie rurale , dont il n'ont pas reçu d'ordinaire la plus lĂ©gĂšre notion, que l'on fera surgir parmi eux le goĂ»t des amĂ©liorations fonciĂšres et l'amour de la campagne. » J'ai aussi proposĂ© d'Ă©tablir des mĂ©decins cantonaux et des soeurs de charitĂ© au sein des populations rurales , pour les soulager dans leurs misĂšres et leurs maladies. Je conviens qu'ici l'on peut m'opposer de sĂ©rieuses objections, en ce qui concerne les mĂ©decins gratuits le mĂ©decin cantonal , en effet, serait insuffisant pour satisfaire aux besoins d'un service de cette nature bientĂŽt les clients l'assiĂ©geraient et absorberaient ses moments et ses facultĂ©s. Il faudrait donc , pour qu'il pĂ»t accepter cette pĂ©nible mission , lui assigner un traitement assez Ă©levĂ© pour Ă©quivaloir au gain que lui aurait produit, dans les circonstances ordinaires, l'exercice de sa profession et, comme les forces et le temps d'un homme ne sauraient suffire pour porter des soins partout oĂč ils seraient nĂ©cessaires dans un pays oĂč les populations sont Ă©parses et certains cantons fort Ă©tendus , il faudrait bientĂŽt multiplier les mĂ©decins gratuits dans une proportion qui constituerait sans doute, pour les ressources publiques, une charge qu'elles ne seraient pas en Ă©tat de supporter actuellement. » Contentons-nous donc des soeurs de charitĂ© ; elles sont moins in- 40 ASSOCIATION BRETONNE. struites, mais plus dĂ©vouĂ©es; et les soins assidus et dĂ©sintĂ©ressĂ©s que donne le dĂ©vouement, sont souvent plus efficaces que les secours de la science, indiffĂ©rente et mercenaire. Il n'y a ici aucune intention blessante contre le corps mĂ©dical ; mais cette distinction me paraĂźt nĂ©cessaire le mĂ©decin exerce un Ă©tat, une profession , dans le but d'obtenir un gain assurĂ©ment fort lĂ©gitime ; la soeur remplit une mission toute d'abnĂ©gation, de dĂ©vouement et essentiellement charitable. Mais, pour suffire aux exigences de ce rude service, il faudrait placer deux soeurs au moins dans chaque commune ; et, quoique ces courageuses filles, qui bravent toutes les fatigues pour porter des soins aux malheureux qu'elles soulagent, vivent de peu et se contentent du strict nĂ©cessaire , on conçoit que leur entretien , aprĂšs avoir ainsi accru leur nombre, occasionnerait une dĂ©pense considĂ©rable. A qui la demander ? au budget de l'État, Ă  celui des dĂ©partements et des communes, chacun dans la proportion de leurs ressources ; enfin, Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© des riches ou des personnes charitables qui voudront bien venir en aide Ă  une oeuvre aussi utile et aussi mĂ©ritoire. Mais, quand bien mĂȘme cette charge serait lourde pour le trĂ©sor, les services que les soeurs rendront, dans les campagnes, au point de vue du soulagement et de la moralisation des populations, sont incontestables. D'ailleurs, les ressources de notre Ă©norme budget sontelles si bien employĂ©es qu'on ne puisse , avec avantage pour le pays , changer en partie leur destination? Par exemple, demandez au peuple des campagnes si la soeur de charitĂ©, sous la bure qui la couvre , ne lui serait pas plus utile que ce grand nombre de sinĂ©curistes parasites , qui Ă©talent vaniteusement dans les villes l'Ă©clat d'un luxe de plus en plus fastueux, et qui excitent dans les rangs infĂ©rieurs de jalouses convoitises? Cependant la misĂšre grandit, et si les Ă©migrants des campagnes ne sont encore qu'une fraction minime de leur population , le contingent qu'elles fournissent actuellement au minotaure industriel, les travailleurs qu'elles versent sans cesse dans les citĂ©s, y deviennent souvent des mendiants, dont le flot immonde grossit toujours, et envahit de plus en plus leurs pavĂ©s. Oui, cette multitude de pauvres qui infestent les villes, c'est, sans se dĂ©peupler, la campagne qui les envoie, qui Ă©coule dans leur sein le trop plein de sa population famĂ©lique et inoccupĂ©e. Ces bras se portent nĂ©cessairement dans les oeuvres d'industrie; car notre agriculture, dĂ©laissĂ©e aux misĂ©rables et aux ignorants, ne peut ĂȘtre et n'est en effet qu'une pauvre agriculture , incapable de salarier et d'employer les travailleurs que la terre rĂ©clame pour la fĂ©conder. Ses ressources vont toujours s'amoindrissant, par l'exagĂ©ration croissante du prix des fermages et par l'Ă©tat prĂ©caire du fermier, depuis que les propriĂ©taires s'Ă©loignent SESSION DE VANNES. 41 du sol, et que la terre, d'immeuble qu'elle Ă©tait jadis, est devenue une marchandise, un meuble que l'on Ă©change, et qui passe de mains en mains presque aussi rapidement que le numĂ©raire luimĂȘme. » Les mesures que l'on emploie pour arrĂȘter les dĂ©veloppements du paupĂ©risme, telles que les bureaux de charitĂ©, les dĂ©pĂŽts de mendicitĂ©, la rĂ©gularisation des aumĂŽnes, essayĂ©e dans d'autres dĂ©partements , et qui consiste dans la rĂ©partition proportionnelle des pauvres d'une localitĂ© entre les diverses familles aisĂ©es, chargĂ©es de subvenir Ă  leurs besoins; les ateliers de travail, qu'il faut bientĂŽt fermer, parce qu'ils ne peuvent plus contenir la foule des mendiants qui s'y portent, comme on en a fait la triste expĂ©rience Ă  Morlaix ; tous ces moyens ne sont qu'une sorte d'empirisme, impuissant Ă  guĂ©rir cette hideuse plaie sociale, l'opprobre des sociĂ©tĂ©s modernes. Tant que l'on n'aura recours qu'Ă  des palliatifs, que l'on n'agira que sur l'effet au lieu de s'attaquer directement aux causes qui le produisent, on n'obtiendra pas de rĂ©sultats rĂ©els, le mal ira toujours croissant; car les travailleurs, que le mouvement industriel entraĂźne dans les centres, contractent de nouvelles habitudes, de nouveaux besoins matĂ©riels et moraux ils ne veulent plus quitter la ville, dont le mouvement et les Ă©motions diverses leur sont devenus nĂ©cessaires une fois qu'ils y ont mis le pied, ils y restent. Quand le travail les attire, ils affluent; lorsque les chĂŽmages surviennent, ils se font mendiants et ne refluent jamais. Pourquoi retourneraient-ils dans les campagnes, puisque c'est la misĂšre qui les en a chassĂ©s? » Pour combattre efficacement le paupĂ©risme, il faut l'attaquer dans sa source, dans son principe, dans ses causes, qui sont, comme je crois l'avoir suffisamment exposĂ©, l'Ă©tat d'inertie dans lequel les campagnes restent plongĂ©es, et la plĂ©thore industrielle des villes, consĂ©quence de leur puissance absorbante. »Mais une autre cause qui contribue avec les prĂ©cĂ©dentes Ă  gĂ©nĂ©rer le paupĂ©risme, c'est l'ivrognerie. Depuis longtemps, l'opinion publique demandait un remĂšde contre les effrayants progrĂšs que fait, dans les rangs du peuple, la passion des boissons alcooliques, qui dĂ©tĂ©riore physiquement l'espĂšce humaine et la dĂ©grade au moral. Ce cri semble enfin avoir Ă©tĂ© entendu ; mais les mesures que l'on a prises pour combattre le mal, ne l'empĂȘcheront pas de subsister et de continuer Ă  se propager dans les masses il consiste dans la rĂ©duction insignifiante du nombre des cabarets, et l'exercice d'une surveillance plus ou moins sĂ©vĂšre sur les dĂ©bits autorisĂ©s. On ne s'enivre donc pas moins qu'auparavant ; car rĂ©duire le nombre des cabarets, c'est augmenter la clientĂšle de ceux que l'on tolĂšre, mais ce n'est pas 12 ASSOCIATION BRETONNE. diminuer le nombre des ivrognes ; et, comme il est impossible de surveiller la multitude des buveurs, on prĂ©vient ou l'on rĂ©prime jusqu'Ă  un certain point les rixes et le dĂ©sordre, mais non les funestes effets de l'ivrognerie. C'est qu'il existe sans doute bien des intĂ©rĂȘts puissants qui font obstacle Ă  l'adoption de mesures sĂ©rieuses et vraiment efficaces contre l'abus des liqueurs fortes les possesseurs de vignobles crieraient bien fort, et le fisc aussi, tout moral qu'il puisse ĂȘtre, si l'on entravait la consommation du liquide pernicieux dont la vente les enrichit. Faut-il rappeler ici l'exemple de la Chine, contrainte par un odieux abus de la force, par le canon de l'Angleterre, Ă  laisser entrer sur son territoire cet opium homicide, qui abrutit et dĂ©cime sa malheureuse population, trop abandonnĂ©e Ă  ses instincts pour avoir la force de repousser, en s'en abstenant, l'enivrant poison qui infiltre goutte Ă  goutte la mort dans ses veines? » Chez nous, les classes laborieuses mĂšnent une existence rude et pĂ©nible, et endurent habituellement des privations qui les portent Ă  se jeter sans mesure dans les excĂšs, quand les circonstances favorisent leurs dispositions Ă  s'y livrer. Elles en viennent mĂȘme Ă  se faire un besoin journalier de l'ivresse il y a dans les villes des ouvriers qui s'enivrent trois jours et davantage chaque semaine, dont la femme verse des larmes et les enfants crient la faim, tandis que le pĂšre trinque et chante au cabaret. Souvent, au retour, il bat la triste compagne qu'il devrait aimer et protĂ©ger, brise ses meubles, gronde ou brutalise ses enfants affamĂ©s. Quelle Ă©cole pour ces malheureuses petites crĂ©atures , Ă  un Ăąge oĂč les impressions sont si vives et si durables! oĂč l'homme se façonne, se pĂ©trit, pour ainsi dire, dans le moule de la famille, pour prendre, suivant les exemples qu'il reçoit, l'habitude du vice ou le goĂ»t d'une vie honnĂȘte et laborieuse. » Le paysan, en gĂ©nĂ©ral, s'enivre moins frĂ©quemment que l'ouvrier urbain, parce qu'il n'a pas toujours, comme celui-ci, le cabaret Ă  sa portĂ©e. Ce n'est que quand l'occasion l'en rapproche, les jours de foires et de marchĂ©s, dans les festins nuptiaux, qu'il donne pleine carriĂšre Ă  ses penchants bachiques. Malheureusement des cabarets s'Ă©lĂšvent en tous lieux; dans les bourgs, dans les villages, au sein des campagnes les plus Ă©cartĂ©es ; il s'en Ă©tablit mĂȘme sur les routes , en si grand nombre, que bientĂŽt on en comptera autant que de bornes kilomĂ©triques ! Aussi combien ne voit-on pas de cultivateurs, que leur proximitĂ© du bourg ou d'un cabaret placĂ© dans leur voisinage, entraĂźne Ă  contracter l'habitude de passer toutes leurs journĂ©es dans ces funestes lieux, finir par mener une existence toute bestiale, et ne conserver bientĂŽt plus de l'homme que le nom. Pourquoi auto- SESSION DE VANNES. 45 rise-t-on ces repaires du mercantilisme, oĂč le paysan, nĂ©gligeant la culture de sa ferme, prend l'habitude de l'oisivetĂ© , altĂšre ses forces et sa santĂ© et consomme souvent sa ruine et celle de sa famille? Cependant ceux qui spĂ©culent sur cette dĂ©plorable industrie parviennent Ă  la fortune, et sont considĂ©rĂ©s et admirĂ©s ; car la foule est toujours prĂȘte Ă  s'incliner devant la richesse et le succĂšs, sans s'inquiĂ©ter des moyens que l'on a mis en oeuvre pour l'obtenir aujourd'hui l'idĂ©e de conscience et d'honnĂȘtetĂ© n'est plus qu'une mĂ©taphore poĂ©tique, qui se traduit dans le langage positif, par le mot duperie. » Le travail est le grand moralisateur qu'il convient d'opposer aux progrĂšs de l'ivrognerie. Il importe , pour entrer dans cette vue, que les parents donnent de bons exemples et des habitudes laborieuses Ă  leurs enfants. Mais comment animer les populations rurales de ce bon esprit ? oĂč iront-elles le puiser ? d'oĂč leur viendra l'impulsion ? le prĂȘtre ne peut pas tout faire Ă  lui seul ; et les propriĂ©taires, que la possession oblige et semble investir de cette grande mission, dĂ©clinent cette tĂąche , et prĂ©fĂšrent habiter les villes, pour y vivre dans le luxe et l'oisivetĂ©. » Il s'agit de leur prĂ©senter un attrait assez puissant pour les rappeler dans leurs terres, et de les convaincre que l'agriculture est l'une des plus utiles et des plus nobles occupations de l'homme. Jusqu'ici cette industrie, considĂ©rĂ©e comme infime, comme une besogne de manants par les classes aisĂ©es, ne semblait pas digne d'attention. La plupart des habitants des citĂ©s ignorent mĂȘme prĂ©sentement que tout le luxe dont ils jouissent, le superflu qu'ils prodiguent, reprĂ©sentent des produits créés et Ă©pargnĂ©s par les laborieux cultivateurs, qui ne consomment, pour opĂ©rer cette Ă©pargne, dont les oisifs profitent , que le plus strict nĂ©cessaire ; et qui bravent les rigueurs de l'hiver ou les chaleurs brĂ»lantes de l'Ă©tĂ©, pour contraindre la terre, souvent ingrate ou rebelle, Ă  faire sortir de son sein les trĂ©sors de sa moisson. Hommes d'État, hommes du monde , pĂ©nĂ©trez-vous bien de cette vĂ©ritĂ© tout vient du sol la richesse publique ou le capital que possĂšde la sociĂ©tĂ© dans la fortune de chacun de ses membres, ce sont les produits de la terre Ă©conomisĂ©s et accumulĂ©s peu Ă  peu par les travailleurs, qui l'ont créée et qui l'accroissent chaque jour; enfin, le riche budget dont l'État dispose, l'impĂŽt, sous quelque forme, sous quelque dĂ©nomination qu'on le prĂ©lĂšve, c'est toujours le sol qui le produit et l'agriculture qui le paye 1. Mais puis-je espĂ©rer me faire com1 Pour rendre cette proposition plus saisissable, quelques dĂ©veloppements me semblent ici nĂ©cessaires. Si les diverses industries tirent un gros lucre de leurs produits, c'est parce que l'agriculture leur livre les siens Ă  un prix minime, et qui est loin d'ĂȘtre rĂ©munĂ©rateur. En second lieu, lorsqu'un nouvel impĂŽt 44 ASSOCIATION BRETONNE. prendre des hommes qu'emporte le tourbillon vertigineux des affaires politiques ou des plaisirs du monde ! Les premiers n'ont pas le temps de rĂ©flĂ©chir, comment pourraient-ils abaisser jusqu'Ă  l'humble agriculture leurs regards olympiens ? Les autres ne sauraient envisager du cĂŽtĂ© sĂ©rieux les choses de la vie. » Cependant tout le monde conviendra que l'appauvrissement des campagnes, consĂ©quence de l'Ă©migration des propriĂ©taires, est un fait social inquiĂ©tant, et digne de l'attention d'un gouvernement sage et prĂ©voyant. Cette question, avant notre Ă©poque , semble avoir dĂ©jĂ  prĂ©occupĂ© les hommes d'État. DĂšs 1788, le gouvernement du roi Louis XVI, alarmĂ© des tendances Ă  la dĂ©sertion des campagnes qui commençaient Ă  se manifester parmi les propriĂ©taires, et comprenant qu'il faut chercher dans le dĂ©veloppement de l'agriculture les sources de la richesse d'un grand pays , pensa Ă  crĂ©er une institution qui pĂ»t ĂȘtre de nature Ă  donner essor Ă  cette grande industrie, par le concours des possesseurs du sol. Dans cette vue , il dĂ©signa donc le domaine de Chambord pour devenir le siĂ©ge d'une sorte d'institut agronomique, destinĂ© Ă  l'enseignement de cent cinquante gentilshommes et d'autant de sĂ©minaristes , lesquels , en contractant le goĂ»t de l'agriculture, se seraient fixĂ©s dans les campagnes et auraient servi de moniteurs ou de guides aux populations rurales. Cette inspiration Ă©tait digne du monarque qui donna pour instruction Ă  La PĂ©rouse, dans le voyage de dĂ©couverte autour du monde dont l'issue a Ă©tĂ© si funeste, de distribuer aux sauvages, sur toutes les cĂŽtes qu'il devait parcourir, des graines de lĂ©gumes et de fruits d'Europe, avec les notions sur leur culture qu'il Ă©tait possible de donner Ă  ces peuples , en visitant passagĂšrement leur pays. La rĂ©volution, dont cet infortunĂ© prince devait ĂȘtre la victime, Ă©clata sur ces entrefaites et arrĂȘta la rĂ©alisation de cette fĂ©conde pensĂ©e. Les gouvernements qui suivirent, ne purent guĂšre , on le conçoit, songer Ă  l'agriculture , au milieu des luttes terribles qu'ils eurent Ă  soutenir. Mais l'idĂ©e de Louis XVI devait ĂȘtre reprise un jour ; et nous l'avons vu rĂ©aliser par vient frapper un produit industriel quelconque, le fabricant Ă©lĂšve proportionnellement ses prix ; et c'est, en dĂ©finitive, le consommateur qui paye, ou, pour mieux dire, le cultivateur, soit qu'il consomme lui-mĂȘme, ou parce qu'une augmentation dans les fermages suit toujours la hausse des objets de consommation. Il est Ă  remarquer que l'agriculture subit le joug et l'exploitation des autres industries dont elle est la source , et que, mĂšre et crĂ©atrice du capital, lequel, comme on vient de l'expliquer, est le produit de ses oeuvres et de ses Ă©pargnes, elle ne peut obtenir le numĂ©raire qu'Ă  titre onĂ©reux; encore ne l'obticnt-ello pas toujours. C'est donc sur l'agriculture que pĂšsent en rĂ©alitĂ© toutes les charges; car, de ricochets en ricochets, c'est toujours Ă  elle que l'on prend, sans jamais lui rendre. SESSION DE VANNES. 45 la crĂ©ation de l'institut agronomique de Versailles. Malheureusement les attaques de la foule des esprits Ă©troits ou tracassiers qui traitent d'insensĂ©es toutes les oeuvres utiles dont ils ne comprennent ni le but, ni la portĂ©e, ont amenĂ© presque aussitĂŽt la chute de cette institution, qui pouvait ĂȘtre si pleine d'avenir. La critique, qui Ă©pargne en France de monstrueux abus , devenus en quelque sorte respectables par leur anciennetĂ© et parce qu'on est accoutumĂ© Ă  les voir, a la triste manie de s'Ă©lever contre toute crĂ©ation nouvelle qui vient Ă  peine d'ĂȘtre fondĂ©e, et de la briser sans avoir la patience d'attendre les rĂ©sultats pour la juger, et avant de l'avoir vue Ă  l'oeuvre. » L'Institut de Versailles, par son enseignement Ă©levĂ©, le mĂ©rite et la renommĂ©e des professeurs chargĂ©s des cours, Ă©tait entourĂ© de toute la considĂ©ration nĂ©cessaire pour satisfaire l'amour-propre des Ă©lĂšves et attirer les jeunes gens de famille aux Ă©tudes agronomiques. Or, on ne saurait poursuivre ce but, qu'il est si dĂ©sirable d'atteindre, avec trop de persĂ©vĂ©rance, afin de rĂ©parer le mal que l'absentĂ©isme cause Ă  nos campagnes. DĂ©jĂ  les Ă©lĂšves de cette catĂ©gorie accouraient nombreux aux cours de Versailles, et l'on doit prĂ©sumer que beaucoup parmi eux n'auraient pas tardĂ© Ă  ĂȘtre animĂ©s du dĂ©sir d'appliquer sur leurs domaines les connaissances acquises dans ce grand Ă©tablissement national. DĂ©sormais, ils continueront, comme par le passĂ©, Ă  se faire industriels ou Ă  mener une existence parasite et dĂ©soeuvrĂ©e. L'Institut agronomique semblait créé par une heureuse inspiration, par une comprĂ©hension clairvoyante des besoins de notre siĂšcle; car, en dĂ©veloppant les goĂ»ts agricoles dans les hautes classes, il pouvait donner une impulsion nouvelle Ă  la sociĂ©tĂ© française, dont les tendances sont aujourd'hui trop exclusivement industrielles. Sans doute, si le gouvernement, mieux avisĂ©, avait aperçu ce cĂŽtĂ© de la question, il se serait gardĂ© de la trancher aussi lĂ©gĂšrement. En effet, il est de l'intĂ©rĂȘt d'une administration sage d'user de tous les moyens d'influence dont elle dispose, pour faire rentrer les propriĂ©taires dans les campagnes; car, tandis qu'ils encombrent les fonctions publiques, la plus grande partie de notre sol est en friche ou cultivĂ©e sans intelligence. Eh bien, on semble vouloir surexciter encore cette fiĂšvre des emplois publics qui s'est emparĂ©e de toutes les classes, car le gouvernement prodigue les honneurs et les rĂ©compenses aux fonctionnaires, et il ne les accorde que rarement, avec parcimonie, aux hommes utiles et laborieux qui honorent et enrichissent le pays, en faisant progresser l'agriculture et l'industrie. » J'ai constatĂ© prĂ©cĂ©demment les tendances du paysan enrichi Ă  quitter la campagne pour se mĂ©tamorphoser en bourgeois. Les fermesĂ©coles, qui sont actuellement en butte aux attaques des adversaires de l'Institut de Versailles, Ă©taient destinĂ©es Ă  remplir, dans les rangs 46 ASSOCIATION BRETONNE. de la population rurale, le mĂȘme office que celui-ci avait mission d'accomplir dans les classes Ă©levĂ©es l'Institut devait ramener dans leurs terres les possesseurs du sol; la ferme-Ă©cole, fixer au village les cultivateurs aisĂ©s qui portent aujourd'hui leurs pas vers la ville. Et ce n'est pas d'un rĂ©sultat conjectural qu'il s'agit ici, mais d'un fait acquis et constatĂ©, dans le FinistĂšre, depuis la crĂ©ation de la fermeĂ©cole, dont les Ă©lĂšves, enfants de cultivateurs, retournent tous Ă  la campagne, pour se vouer entiĂšrement Ă  la carriĂšre agricole, qu'ils aspiraient pour la plupart Ă  quitter, au sortir de l'Ă©cole primaire. Si l'on a des reproches Ă  faire Ă  ces institutions, qui sont encore, on peut le dire, Ă  leur naissance, s'il en est de mal venues, de dĂ©plorablement dirigĂ©es, dans certains dĂ©partements, c'est une raison sans doute pour se hĂąter de les mettre en d'autres mains, mais non pour condamner le principe mĂȘme qui les a fait Ă©tablir. La crĂ©ation des fermes-Ă©coles relĂšve et anoblit aux yeux du paysan l'Ă©tat de cultivateur. C'est par elles, par les Ă©lĂšves qu'elles rĂ©pandront au sein des campagnes, que l'agriculture deviendra vraiment un art. Sans ellesf en effet, les paysans seraient fatalement condamnĂ©s Ă  suivre longtemps encore les errements de la routine sauvage qu'ils tiennent de leurs pĂšres ; car, sans boussole pour s'orienter, sans guides pour quitter les sentiers battus, ils ne sauraient prendre d'eux-mĂȘmes, par une sorte de rĂ©vĂ©lation, l'initiative du progrĂšs. » RĂ©sumons-nous. Les forces vitales de la sociĂ©tĂ©, c'est-Ă -dire l'intelligence et les capitaux, se concentrent dans les citĂ©s ; cependant le paupĂ©risme les envahit, l'agriculture languit, la misĂšre s'accroĂźt dans les campagnes dĂ©laissĂ©es appelons-y les forces qui peuvent les vivifier, en y ranimant le travail et l'industrie. Commençons par crĂ©er la viabilitĂ© rurale, car, tant qu'elle n'existera pas, les campagnes resteront inertes, l'agriculture languiradans la stagnation, le dĂ©frichement de nos terres incultes ne s'opĂ©rera pas ; qu'y a-t-il Ă  faire, en effet, dans un pays inabordable et d'oĂč l'on ne peut pas sortir? Comment y apporter les engrais, et en transporter les produits sur les points commerciaux oĂč l'on en trouve le dĂ©bouchĂ©? Quand les voies de circulation sillonneront les campagnes, il sera facile de donner l'impulsion Ă  l'agriculture ; le progrĂšs naĂźtra de lui-mĂȘme, comme nous en avons des exemples partout oĂč les routes pĂ©nĂštrent, oĂč la petite vicinalitĂ© s'amĂ©liore et devient praticable. On peut Ă©tablir, quand on le voudra, dans les campagnes, un vaste et utile atelier de travail, la confection de la viabilitĂ© rurale, qui doit prĂ©cĂ©der et prĂ©parer les dĂ©frichements. BientĂŽt quand l'agriculture, devenue florissante, pourra disposer de ressources et de moyens suffisants en fourrages et en engrais, il sera possible d'entamer les landes dans de bonnes conditions ; et ce sera encore un moyen d'utiliser fructueusement de SESSION DE VANNES. 47 nombreux bras. Commençons d'abord par les employer Ă  transformer notre voirie bourbeuse en chemins solides et carrossables. On pourrait employer Ă  cette oeuvre les mendiants valides et les ouvriers sans ouvrage; on pourrait mĂȘme exonĂ©rer les prestataires d'une partie de la tĂąche qui leur est imposĂ©e, et qu'ils ne peuvent remplir qu'au dĂ©triment de leurs occupations agricoles. » L'objection que l'on ne manquera pas de m'opposer, l'Ă©normitĂ© de la dĂ©pense qu'exigeraient de semblables travaux, tandis que les ressources de l'État sont absorbĂ©es par d'autres besoins, est une fin de non-recevoir plus banale que sĂ©rieuse. On se rĂ©crie toujours contre la dĂ©pense alors qu'il s'agit, sinon de guĂ©rir, d'attĂ©nuer au moins une plaie qui fait l'opprobre et le danger de la sociĂ©tĂ©; mais quand il est question de prodiguer des sommes considĂ©rables pour des dĂ©penses qui ne sont ni nĂ©cessaires ni mĂȘme utiles, alors on trouve des raisons spĂ©cieuses pour les justifier ; alors on n'hĂ©site pas, on ne s'arrĂȘte pas un instant devant la considĂ©ration de la dĂ©pense. Que faut-il, cependant , pour que les campagnes changent de face, pour y ramener la vie et le travail ? Il suffirait d'y verser quelques-uns de ces millions que l'on emploie annuellement, avec si peu de rĂ©serve, Ă  l'embellissement des villes et Ă  une foule de besoins factices ou superflus auxquels on donne satisfaction avant d'avoir pourvu au nĂ©cessaire. » Il est temps de jeter un regard sur les campagnes qui produisent tout, et de faire tomber aussi sur elles une part de cette manne du budget qui tombe si abondamment dans les centres. Car, ce monceau d'or si injustement rĂ©parti, ce sont elles qui le tirent chaque annĂ©e, Ă  force de sueurs, du sein de la terre. RĂ©tablissons l'Ă©quilibre de mĂȘme que l'horticulteur habile fait refluer la sĂšve dans la branche souffrante, faisons refluer loin des centres une partie des forces sociales qu'ils absorbent et condensent, et dont une plus Ă©gale rĂ©partition est nĂ©cessaire Ă  la prospĂ©ritĂ© du pays. Alors toutes les forces productives recevront une nouvelle impulsion ; le commerce et l'industrie redoubleront d'activitĂ© ; car les conquĂȘtes de l'agriculture multiplieront les divers produits , qui sont la base de la richesse publique, et la consommation, qui excite Ă  produire , grandira avec l'accroissement du bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral. » TH. DE POMPERY. » M. le Rapporteur donne ensuite lecture de ses considĂ©rations personnelles sur la question. Elles sont ainsi rĂ©digĂ©es En tĂȘte des questions Ă  discuter se trouve celle-ci Rechercher quelles sont les contrĂ©es de la Bretagne oĂč la mendi- 48 ASSOCIATION BRETONNE. » citĂ© et l'Ă©migration des populations rurales dans les villes ont pris le » plus de dĂ©veloppement. » Indiquer les points principaux sur lesquels se porte l'Ă©migration. » — Analyser les causes locales de ces plaies sociales et examiner s'il » y a des moyens vĂ©ritablement pratiques de les guĂ©rir. » » Cette question, la premiĂšre du programme, par la place mĂȘme qu'elle occupe, prouve quel intĂ©rĂȘt on porte Ă  la classe indigente, et combien on est loin de l'oublier dans les amĂ©liorations de toute espĂšce dont on voudrait faire jouir notre chĂšre Bretagne. C'est un hommage Ă  rendre Ă  une pensĂ©e toute chrĂ©tienne des hommes dĂ©vouĂ©s qui dirigent notre Association Agricole, et je suis sĂ»r d'ĂȘtre ici, envers eux , l'interprĂšte des sentiments de tous. » Il nous semble qu'il n'y a aucune contrĂ©e, en Bretagne, oĂč la mendicitĂ© et l'Ă©migration des campagnes dans les villes se soient plus particuliĂšrement dĂ©veloppĂ©es ; c'est partout que l'on se plaint de cette dĂ©sertion 1. Les hommes valides vont demander de l'ouvrage Ă  la ville, avec espoir d'un salaire plus Ă©levĂ©. Les jeunes filles ambitionnent aussi de servir en ville. Elles y trouvent une condition plus douce; elles apprennent le français et souvent elles ne rĂ©sistent pas au dĂ©sir d'aller tenter fortune dans les plus grandes villes, et Ă  Paris mĂȘme. Ce n'est pas seulement dans la vigueur de l'Ăąge que l'on dĂ©serte la campagne ; c'est surtout dans la vieillesse que les pauvres se rapprochent de la ville voisine et tĂąchent d'y Ă©tablir leur triste demeure. Tant que les infirmitĂ©s ne les empĂȘchaient pas de courir les champs, 1 Les Annales de la CharitĂ©, dans leur livraison du mois dernier, citent en entier un rapport sur les moyens Ă  employer pour l'extinction de la mendicitĂ© dans la ville de FougĂšres, qui, sur une population de neuf mille et quelques cents habitants, compte sept cents familles indigentes, ou trois mille individus, c'est-Ă -dire presque le tiers de la population totale. Pour opposer une digue aux progrĂšs du paupĂ©risme, dans cette localitĂ©, les moyens proposĂ©s et adoptĂ©s ont Ă©tĂ© l'organisation des secours , et la rĂ©glementation de la mendicitĂ©. Une Association gĂ©nĂ©rale d'assistance, par l'organe d'un Conseil, relie et concentre toutes les ressources de la bienfaisance publique et de la charitĂ© privĂ©e pour les rĂ©partir entre les pauvres, selon l'importance de leurs besoins. Toutefois cette Association gĂ©nĂ©rale a bien soin de laisser, aux diverses institutions charitables, leur esprit individuel, afin de ne point paralyser leur action, ni tarir la source du bien qu'elles opĂšrent. Dans le rĂšglement pour la mendicitĂ©, deux choses nous semblent dignes de remarque c'est 1° l'obligation pour tout mendiant de porter la mĂ©daille qui lui est dĂ©livrĂ©e par l'administration ; 2° la dĂ©fense aux cafetiers et autres de vendre Ă  tout porteur de mĂ©daille, ni cafĂ©, ni cidre, ni spiritueux, pour ĂȘtre consommĂ©s sur place, sous peine d'une condamnation de simple police, et, en cas de rĂ©cidive, sous peine de retrait de l'autorisation de vendre. Le mendiant pourra aussi ĂȘtre privĂ© de secours pendant un temps dĂ©terminĂ© par le bureau. SESSION DE VANMES. 49 ils prĂ©fĂ©raient vivre sous le toit qui avait abritĂ© leur enfance ; mais les forces venant Ă  dĂ©faillir, il faut renoncer Ă  la vie errante, et alors ils tournent leurs regards vers les centres de population oĂč de charitables institutions fourniront de plus abondants secours Ă  leur abondante misĂšre. Voyez si, dans toutes nos villes de Bretagne, comme ailleurs du reste, la campagne ne fournit pas Ă  la classe pauvre un nombre considĂ©rable de vieillards et d'infirmes. Ils vous tendent la main dans les rues, sur les places publiques , aux portes des Ă©glises. Leur langage et leurs haillons disent assez qu'ils n'ont pas toujours Ă©tĂ© citadins, qu'ils n'en ont pas encore acquis les droits qui, pour eux, se rĂ©soudront en un simple droit d'admissibilitĂ© Ă  l'hĂŽpital. Plus donc la misĂšre fera sentir ses rigueurs, plus les pauvres, comme par instinct, afflueront vers la ville. Le luxe y Ă©tale ses richesses, et l'indigence espĂšre en obtenir de quoi apaiser sa faim et couvrir sa nuditĂ©, qui contraste douloureusement avec la nuditĂ© des toilettes opulentes 1. » Un pareil Ă©tat de choses Ă©tait inconnu autrefois. La campagne , plus que la ville, Ă©tait alors habitĂ©e par des familles riches et puissantes , qui rĂ©pandaient autour d'elles le travail et l'aumĂŽne. Les habitudes et les croyances religieuses , exerçant alors leur souverain empire, unissaient les deux classes de la sociĂ©tĂ©, le riche et le pauvre, par le double lien des bienfaits et de la reconnaissance. Partout aussi, la Religion avait peuplĂ© la solitude de nos campagnes d'hommes vouĂ©s au travail et Ă  la priĂšre, dont les exemples et la charitĂ© Ă©taient un enseignement pour tous, et pour l'indigent une source fĂ©conde de secours dans toutes ses misĂšres. Celles de ces maisons qui ont pu se relever de leurs ruines ne sont-elles pas aujourd'hui encore, malgrĂ© 1 Le principal remĂšde, disait derniĂšrement un journal, l'Univers, le principal remĂšde a Ă©tĂ© quelquefois indiquĂ© ; on ne s'est pas bornĂ© Ă  dĂ©plorer cette immigration du peuple des campagnes dans les villes et dans tous les centres industriels et manufacturiers, oĂč il perd Ă  la fois ses idĂ©es religieuses, ses qualitĂ©s morales, et jusqu'Ă  ses forces physiques; on a si bien senti un mal plus grand encore, et qui est, selon nous, la cause premiĂšre et rĂ©elle de l'autre, qu'on l'a spĂ©cifiĂ©e par un mot particulier l'absentĂ©isme, l'habitude qui entraĂźne les propriĂ©taires les plus aisĂ©s Ă  vivre loin de leurs domaines, ou Ă  n'y faire que de courtes apparitions. Ce n'est plus ici l'exemple des grands qui a entraĂźnĂ© les petits c'est le dĂ©placement de la richesse qui a fait affluer les populations aux lieux oĂč elle s'Ă©tablit de prĂ©fĂ©rence. » L'auteur termine cet article fort remarquable par cette conclusion En tous cas, il est un point que l'on ne peut mĂ©connaĂźtre c'est que sous l'empire de la lĂ©gislation rĂ©volutionnaire nous devons continuer Ăč avoir des rĂ©volutions dans l'avenir, comme nous venons d'en avoir dans un passĂ© dĂ©jĂ  bien assez long; la lĂ©gislation rĂ©volutionnaire ayant tout fait pour mobiliser la propriĂ©tĂ©, un des obstacles Ă  opposer aux rĂ©volutions est une lĂ©gislation conservatrice de la propriĂ©tĂ©, comme de la famille et de la religion. » 4 50 ASSOCIATION BRETONNE. la mĂ©diocritĂ© de leurs ressources, le refuge et l'asile des pauvres? Vous savez tous avec quelle charitĂ© ils sont accueillis par les religieux de la Meilleray et par ceux de Rymadeuc, nos plus proches voisins. Dans le DauphinĂ© et en Lorraine, nous avons Ă©tĂ© tĂ©moin des prodiges de la charitĂ© des enfants de Saint-Bruno. Un village entier, aux portes de la Grande-Chartreuse, devient un jour la proie des flammes pas une maison ne fut sauvĂ©e, l'Ă©glise mĂȘme ne put ĂȘtre prĂ©servĂ©e. Ce village , le plus pauvre du diocĂšse de Grenoble, fut en entier reconstruit par les religieux, qui s'empressĂšrent de mettre Ă  l'abri cette population, dont ils Ă©taient l'unique ressource. Ce trait, qui a Ă©tĂ© publiĂ© dans le temps, vous est peut-ĂȘtre connu; mais Ă  cause de notre voisinage de la Chartreuse et de ses impĂ©rissables souvenirs, on me pardonnera sans doute de rappeler un si bel exemple du dĂ©voĂ»ment des Chartreux de nos jours. » HĂ©las ! les ordres religieux ne renaissent pas vite ; il a Ă©tĂ© facile de les supprimer et de les dĂ©truire ; il n'est pas aussi facile de combler le vide de leur absence au sein de la sociĂ©tĂ©. Les institutions venant aussi en aide Ă  la rĂ©volution achevĂšrent de pulvĂ©riser la richesse des anciennes familles, en sorte que tous, qui que nous soyons, nobles ou roturiers, nous devenons rĂ©ellement Ă©gaux, mais dans une parfaite mĂ©diocritĂ©, et comme l'a si bien dit l'illustre restaurateur de l'ordre de Saint-Dominique en France, nous ne sommes plus » tous que de petits bourgeois et nous nous rapetissons encore tous » les jours. » Donc, sous l'empire des circonstances actuelles, il devient difficile, trĂšs-difficile de faire disparaĂźtre la mendicitĂ© qui dĂ©sole nos campagnes. » NĂ©anmoins, lĂ  oĂč la politique et la sagesse humaine font dĂ©faut et sont rĂ©duites Ă  l'impuissance, la religion a encore ses merveilleuses industries. Elle a suscitĂ© dans nos villes la sociĂ©tĂ© de Saint-Vincent de Paul pour subvenir aux besoins moraux et matĂ©riels des pauvres. Pourquoi aux mĂȘmes maux dans les campagnes ne pas opposer le mĂȘme remĂšde? La population est trop dissĂ©minĂ©e, dira-t-on, les hommes de bonne volontĂ© y sont plus rares qu'ailleurs. D'abord, le pauvre dresse sa cabane ou sur le bord d'une route, ou aux portes d'un village oĂč il puisse toujours demander son pain. Dans un village, ne trouverons-nous donc pas un chrĂ©tien Ă  qui nous puissions dire Mon brave, par amour pour Dieu, avec un ou deux de vos amis, chargez-vous de visiter une fois par semaine deux ou trois familles pauvres qui sont lĂ  prĂšs do votre demeure. Portez-leur vous-mĂȘme les secours que vous aurez recueillis entre vous trois, faites-leur entendre des paroles de consolation et d'encouragement, dĂ©tournez-les d'une vie oisive, parlez-leur de Dieu, dites-leur qu'il prend soin des pauvres et que c'est lui qui vous inspire de venir en ce moment Ă  leur aide. Ce SESSION DE VANNES. 51 langage sera compris, et au contact de ces trois hommes soutenus par les encouragements de leur pasteur et le concours de ceux qui les verront Ă  l'oeuvre, ces familles renonceront Ă  leurs anciennes et mauvaises habitudes. Comme il y en a dĂ©jĂ  tant d'exemples, les parents, dĂ©pouillĂ©s de leur paresse, se livreront au travail, les enfants ne seront pas Ă©levĂ©s Ă  mendier, ce qui les en prĂ©servera Ă  l'avenir, car la pudeur et le souvenir de leurs parents les protĂ©geront contre cette mauvaise inspiration qui, pour un grand nombre aujourd'hui, est une sorte de pis-aller, dont ils ne cherchent pas Ă  se garantir. Dieu et saint Vincent de Paul aidant, ces familles entiĂšres prendront de bonnes habitudes qui seront pour elles autant de sources de richesse et de bonheur. On aura ainsi plus fait pour leur rĂ©gĂ©nĂ©ration que si l'on eĂ»t versĂ© dans leur sein tous les trĂ©sors du monde. Vous doutez encore. Eh bien ! Ă©coutez ce que racontait derniĂšrement Ă  Florence le cĂ©lĂšbre professeur M. Ozanam, l'un des fondateurs de la sociĂ©tĂ© de Saint-Vincent de Paul et qui malheureusement vient de mourir Ă  son retour d'Italie en France. » Je me rappelle, disait-il, que dans le principe, un de mes bons amis, abusĂ© un moment par les thĂ©ories saint-simoniennes, me disait avec un sentiment de compassion Mais qu'espĂ©rez-vous donc faire? Vous ĂȘtes huit pauvres jeunes gens, et vous avez la prĂ©tention de secourir les misĂšres qui pullulent dans une ville comme Paris ! Et quand vous seriez encore tant et tant, vous ne feriez toujours pas grand'chose! Mous, au contraire, nous Ă©laborons des idĂ©es et un systĂšme qui rĂ©formeront le monde et en arracheront la misĂšre pour toujours! Nous ferons en un instant, pour l'humanitĂ©, ce que vous ne sauriez accomplir en plusieurs siĂšcles. » » Vous savez, reprend M. Ozanam, Ă  quoi ont abouti les thĂ©ories qui causaient cette illusion Ă  mon pauvre ami ! Et nous, qu'il prenait en pitiĂ©, au lieu de huit Ă  Paris seulement, nous sommes deux mille et nous visitons cinq mille familles, c'est-Ă -dire environ vingt mille individus, c'est-Ă  dire le quart des pauvres que renferment les murs de cette immense citĂ©. Les confĂ©rences de Saint-Vincent-de-Paul Ă©tablies en France, en Angleterre, en Espagne, en Italie, en Belgique, en AmĂ©rique et Ă  JĂ©rusalem, s'Ă©lĂšvent aujourd'hui au nombre de onze cents. » Concluons, avec assurance, qu'Ă  la campagne comme Ă  la ville, c'est Ă  la religion et Ă  ses pieuses institutions qu'il nous faut demander le secret d'amĂ©liorer le sort du pauvre. Sans dĂ©daigner aucun de ces secours, en les accueillant, au contraire, tous avec une sorte d'aviditĂ©, il nous semble qu'il n'y en a pas de, plus efficace et de plus utile, au riche et au pauvre , que la crĂ©ation des confĂ©rences rurales. Employons donc Ă  les rĂ©pandre toute l'influence que nous exerçons 52 ASSOCIATION BRETONNE. autour de nous. Que les difficultĂ©s ne nous effrayent pas, mais que l'exemple d'un de nos compatriotes nous anime! A lui seul, et Ă  ses persĂ©vĂ©rants efforts, le diocĂšse de Nantes doit l'Ă©tablissement de quinze confĂ©rences rurales. » Étendre et propager la sociĂ©tĂ© de Saint-Vincent de Paul, ce sera d'ailleurs multiplier son action bienfaisante, et plus elle sera rĂ©pandue , plus les rĂ©sultats en seront merveilleux. Qu'on en juge plutĂŽt par l'oeuvre si populaire de la Propagation de la Foi qui, sans demander autre chose qu'un sou par semaine, mais en le demandant Ă  tous, Ă©lĂšve Ă  plusieurs millions le chiffre de ses trĂ©sors annuels. N'est-ce point l'oeuvre capitale du XIXe siĂšcle? N'est-ce pas Ă  sa diffusion dans tous les rangs de la sociĂ©tĂ© qu'elle doit ces prodigieux succĂšs dont la plus belle part revient encore Ă  la France, son heureux berceau ? » A. DE SAISY DE KERAMPUIL. » Le SecrĂ©taire, » CH. AVROUIN. » Seconde partie. M. de Virel remplace M. Avrouin comme SecrĂ©taire. M. le PrĂ©sident appelle la dĂ©libĂ©ration sur la premiĂšre question posĂ©e par le programme de l'Association. Elle est ainsi formulĂ©e Émigration des campagnes dans les villes. Rechercher quelles sont les contrĂ©es de la Bretagne oĂč la mendicitĂ© et l'Ă©migration des populations rurales dans les villes ont pris le plus de dĂ©veloppement. Indiquer les points principaux sur lesquels se porte l'Ă©migration. Analyser les causes locales de ces plaies sociales, et examiner s'il y a des moyens vĂ©ritablement pratiques de les guĂ©rir. » M. l'abbĂ© Lemeur prend la parole. Il envisage la question de la migration des populations rurales dans les villes au point de vue religieux. Le problĂšme de l'extinction du paupĂ©risme est posĂ© depuis longtemps, mais non encore rĂ©solu ; son importance croĂźt de jour en jour. Les classes infĂ©rieures s'accumulent, au fond des SESSION DE VANNES. 53 sociĂ©tĂ©s et dĂ©jĂ  le van dĂ©borde. Au point oĂč en sont les choses, l'amĂ©lioration de leur condition est une question de vie ou de mort. Le dĂ©veloppement de la richesse semble lui-mĂȘme ajouter au pĂ©ril d'une telle situation en Ă©voquant le contraste de l'extrĂȘme opulence et l'extrĂȘme misĂšre. Il n'est plus d'ailleurs permis de penser que cette misĂšre tienne Ă  des causes accidentelles ni locales ; le mal est dans des proportions telles qu'il faut se rĂ©soudre Ă  l'attribuer Ă  des causes gĂ©nĂ©rales et permanentes, et que devant ce flot montant sans cesse la charitĂ© elle-mĂȘme est tentĂ©e de confesser son insuffisance. Quelles sont ces causes ? M. l'abbĂ© Lemeur les place dans l'ordre moral. Qu'est-ce en effet que la misĂšre? Sur ce point tous les Ă©conomistes sont d'accord et rĂ©pondent La disproportion entre les productions et les besoins. Que faut-il donc pour y porter remĂšde ? Augmenter la somme de productions. Or toute production exige un agent nĂ©cessaire, le capital. Le capital ne manque pas absolument; il est fort supĂ©rieur Ă  ce qu'il Ă©tait jadis. Le mal est qu'il Ă©migrĂ© des campagnes et se porte dans les villes; pourquoi? Parce que le besoin de jouissances immodĂ©rĂ©es, le principe sensualiste, dĂ©tournent le capital des profits certains mais modestes de l'agriculture pour le livrer aux chances brillantes et alĂ©atoires du commerce et de l'industrie. Pour lui faire prendre une route inverse, M. l'abbĂ© Lemeur pense qu'il convient avant tout de ramener dans les esprits l'Ă©quilibre entre les dĂ©sirs et les ressources. Il faut raviver la doctrine du sacrifice. A ce point de vue remettre en honneur l'agriculture, c'est contribuer Ă  la solution du problĂšme. C'est aussi y contribuer que de maintenir la population au niveau des subsistances, niveau forcĂ©, qui s'impose de soi-mĂȘme, mais que le principe chrĂ©tien Ă©tablit plus doucement par son action salutaire sur l'Ă©ducation et sur la bonne discipline de la vie, qui Ă©loigne les passions et retarde les mariages prĂ©coces. Ici la contrainte n'est pas forcĂ©e, elle est toute volontaire, et cette contrainte est l'essence mĂȘme du christianisme. M. l'abbĂ© Lemeur termine en remarquant que quelque influence 54 ASSOCIATION BRETONNE. que puisse avoir le principe chrĂ©tien, jamais il n'Ă©teindra radicalement la misĂšre. Si pour y parvenir il Ă©tait contraint de porter atteinte Ă  la libertĂ© humaine, il s'arrĂȘterait, parce que pour lui la libertĂ© humaine est chose inviolable. La misĂšre est donc une plaie incurable qu'il s'agit simplement d'attĂ©nuer. Dans son rapport Ă  la suppression de la misĂšre, la puissance humaine ressemble Ă  ces lignes gĂ©omĂ©triques qui se rapprochent sans cesse et ne se confondent jamais. M. de Pompery pense que M. l'abbĂ© Lemeur a donnĂ© trop d'importance aux causes qu'il a signalĂ©es; il ne nie ni les effets du sensualisme ni ceux de l'excĂšs de la population. Mais se borner Ă  signaler les causes, c'est rester dans le vague ; il en faut venir Ă  signaler des remĂšdes prĂ©cis. Restreindre la libertĂ© des mariages, c'est peupler les hospices. Comme M. l'abbĂ© Lemeur, M. de Pompery reconnaĂźt que le paupĂ©risme des campagnes vient de l'insuffisance du capital agricole. Agriculture sans capitaux, agriculture pauvre , il peint en quelques traits l'impuissance de nos laboureurs. Le meilleur remĂšde serait d'appliquer les pauvres et les mendiants Ă  supplĂ©er les prestataires pour travailler Ă  la viabilitĂ© rurale qui amĂšne les dĂ©frichements; de la sorte double gain, restitution aux prestataires de leur travail productif, emploi utile de ceux qui ne servent Ă  rien. L'appel aux propriĂ©taires n'est qu'un vain palliatif. CrĂ©er ces grands travaux dans les campagnes, tout est lĂ . M. de Kerampuil insiste sur la charitĂ© chrĂ©tienne , sur son efficacitĂ©. Il propose d'Ă©tablir aux sources mĂȘmes de la mendicitĂ© une bonne organisation de la charitĂ© chrĂ©tienne et son corollaire naturel, un systĂšme de patronage, et de faire pour les campagnes ce que l'on a si heureusement tentĂ© pour les villes. Cette organisation, ce patronage existe, fonctionne. C'est la sociĂ©tĂ© de SaintVincent de Paul, qui dans la Lorraine allemande, oĂč la misĂšre est extrĂȘme, a suffi pour changer les conditions du pays. La charitĂ© fera-t-elle moins chez nous?Ce remĂšde, d'ailleurs, n'exclut pas les autres. M. de Pompery craint que le prĂ©opinant ne s'exagĂšre l'influence de la charitĂ©, qui dans les campagnes serait Ă  peine un palliatif. A SESSION DE VANNES. 55 un mal immense il faut un remĂšde hĂ©roĂŻque, et ce remĂšde, encore une fois, c'est de crĂ©er du travail. Avec quoi, dira-t-on ? Avec les millions que l'on prodigue aux choses inutiles. Il termine en demandant que la question soit maintenue Ă  l'ordre du jour, pour examiner la question de l'emploi des mendiants aux travaux de viabilitĂ©. M. de Kergaradec. recteur de l'AcadĂ©mie du Morbihan, prend la parole pour une motion d'ordre. La question lui semble jusqu'ici traitĂ©e Ă  un point de vue trop gĂ©nĂ©ral et en dĂ©saccord avec les termes du programme qui veut que l'on se borne Ă  examiner les causes de la misĂšre bretonne et les remĂšdes bretons. M. l'abbĂ© Fournier, curĂ© de Saint-Nicolas de Nantes, commence par faire voir comment la question de l'Ă©migration n'est qu'un fait de la question du paupĂ©risme. Il approuve la doctrine prĂ©cĂ©demment Ă©mise , que celui-ci Ă©mane du sensualisme, et en donne la preuve, en considĂ©rant l'ivrognerie, ce triste vice de nos campagnes qui n'est aprĂšs tout qu'un mode de sensualisme. Ne pas considĂ©rer les causes morales du mal, c'est voir le mal sans remonter Ă  sa source. RĂ©formez le moral d'un homme, vous le sauvez. La misĂšre est le mal physique; pour y atteindre il faut viser au mal moral. Comment empĂȘcher les migrations?Convient-il d'avoir recours Ă  des prescriptions administratives? M. l'abbĂ© Fournier pense que dans une certaine mesure ce moyen peut n'ĂȘtre pas Ă  dĂ©daigner, et qu'il est bon d'appeler lĂ -dessus la sollicitude du pouvoir. Par elles-mĂȘmes ces migrations sont un mal rĂ©el. Tel homme, sur le sol natal, sous les yeux de ses proches, est un bon paysan, qui jetĂ© seul sur le pavĂ© des villes est un citadin dĂ©testable. Il combat l'opinion du prĂ©opinant touchant l'impuissance de la charitĂ©. Impuissante! Non comment le serait-elle? La charitĂ©, c'est l'emploi de toutes les forces humaines vers le bien. Il observe que le mal physique n'est pas sans compensations morales, et sans doute c'est pourquoi Dieu l'a permis. Il examine enfin l'opinion de M. de Kerampuil sur les sociĂ©tĂ©s de Saint-Vincent de Paul, et constate leur existence dans une trentaine de communes rurales de la Loire-InfĂ©rieure, oĂč elles ont dĂ©jĂ  fait un trĂšs-grand 56 ASSOCIATION BRETONNE. bien, et c'est se mĂ©prendre, dit-il, que de croire que dans ces confĂ©rences pour faire le bien il faille beaucoup d'argent. Il y faut bien plus, il y faut du coeur. A cĂŽtĂ© de la misĂšre, les confĂ©rences de Saint-Vincent de Paul distribuent ces remĂšdes prĂ©ventifs qui la tarissent dans sa source. Ce discours, frĂ©quemment interrompu par de trĂšs-vifs tĂ©moignages de sympathie, est saluĂ© par plusieurs salves d'applaudissements. M. de Pompery proteste qu'il n'a pas voulu glorifier le sensualisme ; qu'il a seulement engagĂ© Ă  tenir compte de ce qui existe. M. le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Association demande que l'on serre la question de plus prĂšs. Il rappelle les termes du programme qui pose ainsi la question — OĂč existe la misĂšre ? OĂč se portet-elle ? Quels en sont les remĂšdes ? Il demande sur ces deux premiĂšres questions que l'on procĂšde Ă  une sorte d'enquĂȘte. RĂ©pondant Ă  l'appel de M. le secrĂ©taire, M. Bahier donne des renseignements prĂ©cis sur l'Ă©migration dans les CĂŽtes-du-Nord. Il distingue trois sortes d'Ă©migrations la dĂ©finitive, la temporaire, et une troisiĂšme qu'il appelle de vanitĂ©. S'attachant de prĂ©fĂ©rence aux deux derniĂšres, il indique que l'Ă©migration temporaire frappe surtout les contrĂ©es tirant naguĂšre leur existence de la fabrication Ă  la main des toiles, fabrication ruinĂ©e par l'introduction des appareils mĂ©caniques. D'Uzel, de Quentin et des localitĂ©s environnantes, le courant se dirige vers Nantes et vers les ateliers de chemins de fer, et lĂ , le tisserand dĂ©paysĂ© perd le peu qu'il avait de qualitĂ©s natives; car de sa nature la race est peu prĂ©voyante et adonnĂ©e au vice fatal de nos campagnes, Ă  l'ivrognerie. C'est pourquoi dans des temps meilleurs, vivant au jour le jour et nĂ©gligeant de se pourvoir de capitaux, elle n'a pas su retenir son industrie lorsque les rĂ©volutions mĂ©caniques ont exigĂ©, pour cette industrie de grands et coĂ»teux appareils, et ce vice de caractĂšre a causĂ© sa ruine industrielle. Pour ce qui concerne la troisiĂšme sorte d'Ă©migration, celle que M. Bahier appelle de vanitĂ©, il rattache Ă  cette catĂ©gorie peu nombreuse Ă  la vĂ©ritĂ©, mais importante par la somme d'idĂ©es et d'intĂ©rĂȘts qu'elle reprĂ©sente, tous ces paysans lettrĂ©s devenus SESSION DE VANNES. chercheurs de places et que le malaise d'une position trop Ă©troite pousse vers les idĂ©es et les tentatives rĂ©volutionnaires. A ce trĂšsgrand mal, le seul remĂšde est de diriger l'Ă©ducation rurale vers l'agriculture, de moins viser aux belles-lettres, de mieux s'attacher Ă  tout ce qui fera aimer Ă  nos jeunes paysans l'honorable mĂ©tier de leurs pĂšres. En terminant, M. Bahier leur adresse ce conseil aux applaudissements unanimes de l'assemblĂ©e Soyez plutĂŽt les premiers des paysans que les derniers des messieurs. » M. Augustin continue l'enquĂȘte de l'Ă©migration rurale. Il confirme les paroles du prĂ©opinant en ce qui concerne l'Ă©migration des contrĂ©es, siĂ©ge de l'industrie toiliĂšre dans les CĂŽtes-du-Nord. Mais il remarque que dans le FinistĂšre, oĂč cette industrie Ă  la vĂ©ritĂ© avait moins de dĂ©veloppement, la rĂ©volution industrielle n'a guĂšre eu pour effet que de reporter vers l'agriculture les bras que la fabrique en avait distraits; aussi l'Ă©migration a-t-elle Ă©tĂ© trĂšsfaible dans le FinistĂšre. Il l'Ă©value Ă  un chiffre trĂšs-faible qui est contestĂ© par quelques membres, tous s'accordant Ă  reconnaĂźtre que l'Ă©migration du FinistĂšre est loin d'atteindre les proportions de celles des CĂŽtes-du-Nord et du Morbihan. M. Briot de la Maillerie rend compte d'une enquĂȘte ouverte Ă  ce sujet par les magistrats et les comices des six cantons sud du FinistĂšre. Cette enquĂȘte a constatĂ© et dĂ©plorĂ© l'existence de l'Ă©migration. Elle n'a aperçu de remĂšde que dans une organisation de secours aux pauvres aux frais des communes aidĂ©es par l'État, et dans des rĂšglements qui mettent obstacle Ă  l'absentĂ©isme des propriĂ©taires. M. de Kerampuil Ă  la charitĂ© officielle oppose de nouveau la charitĂ© chrĂ©tienne. Il fait connaĂźtre son organisation et les heureux effets qu'elle a obtenus en procĂ©dant, non par voie d'absorption, mais par voie d'association, et en rĂ©glementant la mendicitĂ© dans la ville de FougĂšres, oĂč le flĂ©au du paupĂ©risme atteint le tiers de la population. M. de Sesmaisons, prĂ©sident de l'Association, s'efforce de rĂ©sumer la discussion. On a constatĂ© plusieurs moyens curatifs ceuxci sont administratifs, qu'on les remette Ă  la sollicitude de l'administration; ceux-lĂ  sont du domaine de la charitĂ©, qu'on les re- 58 ASSOCIATION BRETONNE. mette Ă  la direction du clergĂ©. Le CongrĂšs ne doit s'occuper que des moyens qui dĂ©pendent de nous-mĂȘmes. Ces moyens sont que chacun de nous, par le bienfait de sa prĂ©sence sur ses domaines, par ses travaux, par les idĂ©es et l'argent rĂ©pandus autour de lui, par son influence sur l'instruction des enfants, emploie toutes ses forces dans le but de retenir aux champs la population qui l'entoure, en lui faisant aimer sa condition, estimer son Ă©tat. Au lieu d'attaquer la mendicitĂ© Ă  son point d'arrivĂ©e dans les villes, c'est Ă  son point de dĂ©part qu'il faut l'Ă©teindre. Il conseille d'agir surtout sur les enfants, parce que les jeunes tĂȘtes sont plus faciles Ă  recevoir une empreinte, et que les enfants sont les pĂšres des hommes. Il fait la proposition suivante Le CongrĂšs recommande Ă  tous ses membres d'aviser par tous les moyens que le dĂ©voĂ»ment pourra leur suggĂ©rer Ă  prĂ©venir l'Ă©migration chez eux en particulier, tant par le bon exemple de leur rĂ©sidence habituelle que par le dĂ©veloppement de leurs travaux ruraux et par l'instruction Ă©lĂ©mentaire. » Avant que ces conclusions soient mises aux voix, M. Bernard - Breton prend la parole et dit en quelques mots qu'un des motifs d'Ă©migration est la difficultĂ© pour un homme de mĂ©rite de se faire un nom par l'agriculture. Lorsque les paysans fuient vers les villes, c'est que les messieurs ont fui devant. M. TaslĂ©, conseiller Ă  la Cour d'appel et vice-prĂ©sident du CongrĂšs, sollicite un vote du CongrĂšs, qui appelle l'attention du pouvoir sur la principale cause du paupĂ©risme et sur les remĂšdes qui lui sont applicables;cette, cause, il la place dans l'ivrognerie. Le mal a son siĂ©ge dans les cabarets. Avec l'autoritĂ© que lui donnent ses fonctions et son talent, il signale la part de l'ivrognerie dans les crimes soumis aux Cours d'assises, principalement en Bretagne, oĂč ce triste phĂ©nomĂšne se produit, que le temps des assises ne suffit plus Ă  la multiplicitĂ© des crimes, et que l'on est obligĂ© de les doubler. Un tiers des crimes, dit-il, sort en ligne directe du cabaret. Nos populations s'y ruinent et s'y pervertissent tout ensemble. Le cabaret est sur le grand chemin du bagne. » Le mal fait par les cabarets Ă©tant mis en relief, M. TaslĂ© cri- SESSION DE VANNES. 59 tique le rĂ©gime de police auquel nos lois les assujettissent ; cette police est seulement rĂ©pressive or elle devrait ĂȘtre prĂ©ventive, elle devrait rĂ©glementer le nombre des cabarets de la mĂȘme maniĂšre que l'on a rĂ©glementĂ© le nombre des dĂ©bits de tabac. Faute d'en venir lĂ , les cabarets, nous le voyons, se multiplient outre mesure; cette multiplicitĂ© engendre tous les crimes en proportion gĂ©omĂ©trique, et crĂ©e pour les cabaretiers eux-mĂȘmes cette position vicieuse que leur intĂ©rĂȘt est que leur cabaret soit mal tenu. Aussi n'y faillissent-ils pas ; tout leur zĂšle s'exerce Ă  en faire de mauvais lieux. En consĂ©quence, M. TaslĂ© demande que, dans un vote spĂ©cial, le CongrĂšs mentionne que les cabarets sont la premiĂšre cause du mal, et qu'il sollicite du gouvernement une rĂ©glementation prĂ©ventive telle que le cabaretier soit le premier intĂ©ressĂ© Ă  maintenir l'ordre. M. le PrĂ©fet du Morbihan prend la parole et rĂ©pond au prĂ©opinant que ce qu'il sollicite du gouvernement est dĂ©jĂ  fait. Un dĂ©cret, qui date d'environ deux ans, accorde aux agents du pouvoir la police prĂ©ventive en mĂȘme temps que rĂ©pressive, toutes deux ensemble. Il entre dans d'intĂ©ressants dĂ©tails sur la maniĂšre dont il a exercĂ©, dont il exerce encore cette police. Au moment oĂč le dĂ©cret a paru, 4,000 cabarets existaient dans le Morbihan, c'estĂ -dire prĂšs de 1 par 100 habitants. Pour rentrer d'un tel Ă©tat dans l'Ă©tat normal, Ă  moins que l'on ne renonce Ă  toute mesure, Ă  tout tempĂ©rament, il faut du temps. M. le PrĂ©fet expose les rĂ©sultats dĂ©jĂ  obtenus et la mĂ©thode d'aprĂšs laquelle il opĂšre. Il ferme les mauvais lieux et agit sur les cabarets ordinaires par voie d'extinction. Il ne lui semble pas qu'il y ait lieu de demander davantage du pouvoir, Ă  moins que, comme dans un pays voisin, on ne demande que l'ivresse soit, par la loi, qualifiĂ©e comme dĂ©lit. M. TaslĂ© pense que l'on peut demander davantage, et pour donner quelques exemples de son idĂ©e afin de la bien faire comprendre, il propose que le dĂ©lit, en cas d'ivresse, soit applicable au cabaretier, de sorte que la peine en retombe sur lui aussi bien que sur l'homme ivre, que le jeu soit interdit dans les cabarets. 60 ASSOCIATION BRETONNE. que nulle action ne puisse ĂȘtre intentĂ©e aux parties pour dettes au cabaret. M. Kerarmel, vice-prĂ©sident du CongrĂšs et juge de paix Ă  Lorient, Ă©nonce l'opinion que la lĂ©gislation existante, bien appliquĂ©e, suffit. Il cite pour exemple la ville de Lorient, oĂč 300 cabaretiers ont Ă©tĂ© matĂ©s par une bonne police. M. de Kergorlay, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Association, fait observer que sur le terrain oĂč la discussion s'engage, si l'on se tient Ă  un sens gĂ©nĂ©ral, on rĂ©pond par le dĂ©cret prĂ©citĂ© ; que si l'on aborde des faits et demande de certaines formules lĂ©gislatives particuliĂšres, on dĂ©passe sa compĂ©tence, vu que nous ne sommes pas des lĂ©gistes. Dans les termes oĂč l'on se pose, pas de vote possible. M. Bahier, parlant dans le mĂȘme sens que M. Kerarmel, reconnaĂźt que dans les CĂŽtes-du-Nord, les rĂ©centes dispositions sur les cabarets ont Ă©tĂ© efficaces. A la vĂ©ritĂ©, des cabarets clandestins ont Ă©tĂ© ouverts, mais partout oĂč des commissaires de police cantonaux ont Ă©tĂ© instituĂ©s, ces cabarets clandestins ont Ă©tĂ© bientĂŽt fermĂ©s. M. le PrĂ©sident du CongrĂšs rappelle Ă  l'assemblĂ©e qu'aux termes du dĂ©cret d'organisation, dans un dĂ©lai de trois ans, chaque canton est appelĂ© Ă  recevoir un commissaire de police cantonal. M. le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Association insiste de nouveau sur cette idĂ©e que nos attributions sont de faire une enquĂȘte et non de l'administration. M. Bernard-Breton Ă©nonce l'idĂ©e que l'on institue des constables de police volontaires pour la surveillance des cabarets. M. de Genouillac demande que l'on mette aux voix la proposition faite par M. de Sesmaisons, ainsi conçue Le Conseil recommande Ă  tous ses membres d'aviser par tous les moyens que le dĂ©vouement pourra leur suggĂ©rer Ă  prĂ©venir l'Ă©migration chez eux en particulier, tant par le bon exemple de leur rĂ©sidence habituelle que par le dĂ©veloppement de leurs travaux ruraux et par l'instruction Ă©lĂ©mentaire. » Cette proposition, appuyĂ©e par un grand nombre de membres, est mise aux voix et adoptĂ©e. SESSION DE VANNES. 61 M. le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral donne lecture Ă  l'assemblĂ©e d'une lettre du prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Polymathique de Vannes, qui, au nom de cette sociĂ©tĂ©, met la bibliothĂšque Ă  la disposition des membres de l'Association. M. de Champagny, trĂ©sorier de l'Association, demande qu'il soit nommĂ© une Commission pour l'examen de ses comptes. L'assemblĂ©e consultĂ©e par M. le PrĂ©sident sur le choix des membres qui devront la composer, s'en rapporte entiĂšrement Ă  son honorable PrĂ©sident qui en consĂ©quence dĂ©signe MM. Kerarmel, Kerviller et de Pompery pour l'examen des comptes de M. le TrĂ©sorier. M. le PrĂ©sident fait ensuite connaĂźtre Ă  l'assemblĂ©e l'ordre du jour de demain. Il se composera ainsi qu'il suit 1° De la question N° 2, recherche des engrais de mer et leur transport, amendements et matiĂšres premiĂšres ; 2° De la question N° 4, Ă©trĂ©page et tombes d'engrais ; 3° De la question N° 8, espĂšce chevaline. La sĂ©ance est levĂ©e Ă  trois heures et demie. Le SecrĂ©taire, DE VIREL. ASSOCIATION BRETONNE. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 27 SEPTEMBRE. PRÉSIDENCE DE M. DE LA MONNERAYE. PremiĂšre partie. M. de la Monneraye, PrĂ©sident du CongrĂšs, MM. de Sesmaisons, de Kergorlay et de Champagny sont prĂ©sents au bureau. A midi et demi la sĂ©ance est ouverte. MM. les SecrĂ©taires donnent lecture du procĂšs-verbal de la sĂ©ance d'hier; il est adoptĂ© sans observations. M. BernĂšde dĂ©pose des exemplaires de son opuscule sur les vaches laitiĂšres de Jersey. M. de Genouillac dĂ©pose un voeu tendant Ă  activer la confection de la viabilitĂ© rurale, dans laquelle il comprend aussi les chemins communaux. M. de Saisy demande qu'une commission nommĂ©e par la direction , et composĂ©e d'un membre de chaque dĂ©partement, soit chargĂ©e de l'examen de ce voeu et de tous ceux qui viendraient Ă  ĂȘtre prĂ©sentĂ©s par d'autres membres du CongrĂšs. M. de Genouillac. Le rĂšglement a prescrit le mode de formation des commissions; il ne faut pas s'en Ă©carter. » M. de Kergorlay. Il n'y a rien au rĂšglement de relatif Ă  la formation de la commission des voeux. Chacun est libre de faire des propositions Ă  cet Ă©gard; le CongrĂšs jugera si elles doivent ĂȘtre admises. » L'assemblĂ©e dĂ©cide que la Commission sera nommĂ©e par la Direction, et qu'elle en dĂ©signera les membres comme elle le jugera convenable. Le renvoi du voeu de M. de Genouillac Ă  cette commission est ensuite prononcĂ©. M. de Sesmaisons communique un extrait du procĂšs-verbal des SESSION DE VANNES. 63 sĂ©ances du conseil gĂ©nĂ©ral du FinistĂšre, qui dĂ©signe MM. Bernard Breton, de Pompery et du Couedic pour le reprĂ©senter au CongrĂšs de Vannes. M. de LaferriĂšre donne lecture d'un mĂ©moire oĂč il expose le rĂ©sultat des expĂ©riences auxquelles il se livre depuis plusieurs annĂ©es, pour prĂ©server les pommes de terre de la maladie qui les affecte. Le CongrĂšs Ă©coute avec intĂ©rĂȘt la lecture de cet important travail, qui est conçu dans les termes suivants Messieurs, » ApprĂ©ciant toute l'importance des produits de la pomme de terre au point de vue de la nourriture de l'homme et do l'engraissement du bĂ©tail, je me suis livrĂ© depuis sept ans Ă  des recherches incessantes dans le but de trouver le moyen de la guĂ©rir de sa si dĂ©plorable maladie. » AprĂšs avoir employĂ© infructueusement tous les spĂ©cifiques indiquĂ©s par les agriculteurs et les chimistes rĂ©unis, et aussi une infinitĂ© de moyens qui m'ont Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©s par mon dĂ©sir ardent de rĂ©ussite, je me bornerai ici Ă  vous signaler, entre toutes mes tentatives si multipliĂ©es, ma persĂ©vĂ©rance pendant cinq grandes annĂ©es Ă  continuer de trĂšs-nombreux semis, qui ont tous Ă©tĂ© attaquĂ©s de la maladie dĂšs la premiĂšre annĂ©e, ainsi que leurs produits les annĂ©es suivantes. Je devais commencer Ă  dĂ©sespĂ©rer quand, en passant en revue les diverses observations que j'avais dĂ» faire, je me suis dit Les pommes de terre qui restent dans les champs aprĂšs l'arrachage donnent gĂ©nĂ©ralement des produits qui sont moins malades et qui arrivent plus hĂątivement Ă  leur maturitĂ© que celles que je sĂšme en novembre, dĂ©cembre , janvier et fĂ©vrier. J'ai donc Ă©tĂ© tout naturellement conduit Ă  faire mes semis depuis la mi-septembre au 1er octobre. J'avais dĂ» encore remarquer que les pommes de terre mises dans des terrains fumĂ©s nouvellement Ă©taient plus fortement atteintes que celles semĂ©es dans les terres lĂ©gĂšres de nos landes, qui n'avaient point reçu d'engrais dans l'annĂ©e de cette culture. Enfin, ayant lu dans un journal que le charbon pilĂ© Ă©tait un prĂ©servatif, je m'empressai de l'employer, et il me sembla en effet que, sans dĂ©truire trĂšssensiblement l'intensitĂ© de la maladie , les portions oĂč j'en avais fait usage, Ă©taient moins attaquĂ©es que les autres dans un champ de deux hectares. » Partant de ces donnĂ©es, j'ai voulu l'annĂ©e derniĂšre faire un der- 64 ASSOCIATION BRETONNE. nier essai et j'ai semĂ© douze variĂ©tĂ©s de pommes de terre dans un champ de deux hectares, qui avait produit dans l'annĂ©e mĂȘme une rĂ©colte abondante d'orge d'hiver, fortement fumĂ©e l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. » L'ensemencement a Ă©tĂ© fait Ă  la charrue du 15 au 25 septembre 1852, Ă  la profondeur de 20 Ă  22 centimĂštres, aprĂšs trois labours profonds prĂ©alables, trois hersages Ă©nergiques et trois roulages. » J'ai ajoutĂ© Ă  chaque pomme de terre pour toute fumure , avant do la faire recouvrir par la charrue, une demi-poignĂ©e des rĂ©sidus qui restent aprĂšs la cuisson du charbon. Ces rĂ©sidus se composent des trois cinquiĂšmes au moins de gazons brĂ»lĂ©s, d'un cinquiĂšme de cendre et d'un cinquiĂšme de trĂšs petits-morceaux de charbon. » Je vais entrer dans des dĂ©tails que je regarde comme trĂšs-importants. » La maladie qui a commencĂ© Ă  apparaĂźtre faiblement, il est vrai, dĂšs le 7 juillet, s'est arrĂȘtĂ©e le 10 pour reparaĂźtre le 25 juillet dans le haut des feuilles seulement, mais avec une intensitĂ© assez sensible , puis s'est encore arrĂȘtĂ©e de nouveau le 27 juillet et est restĂ©e stationnaire jusqu'au 15 aoĂ»t sans attaquer le moindrement les tubercules, tandis que tous mes voisins, mes fermiers, mon jardinier, qui n'avaient point fait usage de mes rĂ©sidus , voyaient la maladie sĂ©vir d'une maniĂšre dĂ©plorable sur les diverses variĂ©tĂ©s de leurs pommes de terre, et tout particuliĂšrement sur celles dites primes. » Lors de mon arrachage du 10 aoĂ»t dernier » 1° La pomme de terre jaune ronde, dite de Saint-Jean, s'est trouvĂ©e ĂȘtre trĂšs-abondante, de qualitĂ© supĂ©rieure, et sans la moindre trace de la maladie, et s'est conservĂ©e dans le mĂȘme Ă©tat dans la terre jusqu'au 23 courant, c'est-Ă -dire qu'elle restera complĂ©tement bonne. » 2° De mĂȘme pour la pomme de terre jaune longue de Hollande. » 3° De mĂȘme pour la jaune ronde hĂątive. " 4° De mĂȘme pour celle dite petite rouge ronde hĂątive de Paris. » 5° De mĂȘme pour celle rouge hĂątive dite rognon. » 6° Le 18 aoĂ»t, j'ai fait arracher celle dite anglaise, longue jaune un peu rose Ă  l'une des extrĂ©mitĂ©s, et demi-tardive. Elle s'est trouvĂ©e ĂȘtre en extrĂȘme abondance et de qualitĂ© parfaite, et nous n'avons rencontrĂ© sur 15 hectolitres que 25 Ă  30 pommes de terre qui commençaient seulement Ă  ĂȘtre un peu malades. Et ce n'est encore qu'au moment du triage que j'ai fait faire sous mes yeux avec le plus grand soin, le 11 courant, avant l'ensemencement, que j'ai pu constater la prĂ©sence si peu sensible de la maladie. » Nous avons eu les 25 et 26 aoĂ»t dernier des pluies torrentielles, presque continues, qui ont eu pour rĂ©sultat de faire faire des SESSION DE VANNES. 65 progrĂšs Ă  cette funeste maladie, sur plusieurs variĂ©tĂ©s de l'espĂšce tardive encore restĂ©e en terre, dans ce sens qu'elle est descendue sur un cinquiĂšme des sujets, des feuilles Ă  la moitiĂ© de la tige, sans descendre visiblement Ă  l'oeil, du moins jusqu'aux tubercules. » Le 29 aoĂ»t, j'ai fait arracher les espĂšces tardives suivantes » 7° La grosse ronde jaune d'une abondance trĂšs-grande et d'une grosseur remarquable. » 8° De mĂȘme la grosse blanche ronde de Hollande. » 9° De mĂȘme de la pomme de terre de Crozon ronde , d'un rouge rose et la meilleure de toutes celles que je connais. " 10° De mĂȘme d'une espĂšce rouge ronde, d'une bonne qualitĂ© et donnant bien, la seule qui a mĂ©ritĂ© d'ĂȘtre conservĂ©e sur toutes celles obtenues par mes si nombreux semis. » 11° La grosse bleue foncĂ©e trĂšs-productive, particuliĂšrement bonne pour la nourriture des bestiaux. » 12° De mĂȘme, enfin, une pomme de terre longue jaune, cultivĂ©e depuis plus de quarante ans en Bretagne et donnant beaucoup. » Vous pouvez, du reste, Messieurs, examiner les Ă©chantillons de tous mes produits, qui se trouvent dĂ©posĂ©s Ă  Vannes Ă  l'exposition de l'agriculture, pour vous convaincre de tout ce que j'avance. Au moment de l'arrachage, il ne s'est pas trouvĂ© 200 pommes de terre attaquĂ©es de la maladie d'une maniĂšre apprĂ©ciable Ă  l'oeil, et j'ai dĂ» croire un moment avoir complĂ©tement rĂ©ussi. » Malheureusement quinze jours aprĂšs l'arrachage , la maladie s'est dĂ©clarĂ©e dans les tas avec une certaine intensitĂ©, et il m'a fallu sĂ©parer les pommes de terre malades , qui se sont trouvĂ©es assez nombreuses dans presque toutes les variĂ©tĂ©s. » Seulement, il est bien digne de remarque que la pomme de terre jaune longue tardive qui porte le n° 12 s'est conservĂ©e dans le tas, sans aucune trace de maladie apprĂ©ciable jusqu'au 23 courant. » Pour me rĂ©sumer, je crois avoir commis une trĂšs-grande faute en faisant arracher mes pommes de terre tardives avant leur maturitĂ© tout Ă  fait complĂšte, et je veux encore rester persuadĂ© que la fermentation dans les tas est pour beaucoup dans le dĂ©veloppement de cette terrible maladie. » Je viens de faire de nouveaux ensemencements dans les premiers jours de septembre, sur une Ă©tendue d'un hectare, et je conserve l'espoir de pouvoir annoncer Ă  la prochaine rĂ©union de notre Association Bretonne une complĂšte rĂ©ussite. » D'ici lĂ  , je laisse aux chimistes Ă  nous dire si la prĂ©sence de l'acide carbonique dans les rĂ©sidus que j'ai employĂ©s doit nous donner un moyen curatif certain. 66 ASSOCIATION BRETONNE. » Du reste, si je ne dois pas rĂ©ussir comme je l'espĂšre encore, j'aurai du moins la consolation de me dire que j'ai fait tout ce qui Ă©tait en mon pouvoir pour arriver Ă  un but si dĂ©sirable. » Vannes, 27 septembre 1853. » Comte DE LAFERRIÈRE. » M. Kerarmel a lu quelque part que le charbon Ă©tait un prĂ©servatif contre la maladie des pommes de terre ; cependant il a essayĂ© ce moyen, comme M. de LaferriĂšre, et n'a pas obtenu le moindre rĂ©sultat. Mais il a fait des semis de graines, provenant de l'espĂšce trĂšs-prime dite marjolaine, il a Ă©chelonnĂ© les semis sur diverses Ă©poques de la saison, et il a remarquĂ© que ceux qui ont mĂ»ri de bonne heure ont Ă©tĂ© parfaitement exempts de l'altĂ©ration; les autres Ă©taient plus ou moins affectĂ©s, suivant que l'Ă©poque de la maturitĂ© des tubercules Ă©taient plus tardive. M. de LaferriĂšre a obtenu sept variĂ©tĂ©s parfaitement saines et exemptes de maladie ; il persiste dans la conviction que ce rĂ©sultat est dĂ» aux effets du charbon. En effet, ajoute-t-il, on sait que l'acide carbonique prĂ©serve les corps de la dĂ©sorganisation. M. Briot appuie l'opinion de M. de LaferriĂšre; il a cultivĂ© un demi-hectare de pommes de terre hĂątives avec une forte dose de cendre d'Ă©cobue, et il en a rĂ©coltĂ© 3,400 kilogrammes Ă  peu prĂšs exemples de maladie. Il attribue ce rĂ©sultat Ă  l'effet des cendres de mottes, qui auraient des qualitĂ©s spĂ©ciales comme prĂ©servatif. MM. de Langlais et Kerarmel citent des cantons du littoral du Morbihan oĂč la pomme de terre Ă©chappe Ă  la maladie, ce qu'ils attribuent Ă  l'air salin et Ă  la nature calcaire du sol. M. de Genouillac Les expĂ©riences de M. de LaferriĂšre sont fort intĂ©ressantes, mais elles ne sont pas concluantes. Les tubercules rĂ©collĂ©s sains pourrissent en hiver dans les celliers, la difficultĂ© est de les conserver pendant toute la saison ; il faut combiner les expĂ©riences. M. de Saisy, Ă  propos du fait signalĂ© par M. de Langlais, dit que la maladie est capricieuse on a vu la pomme de terre saine Ă  Sarzeau, malade sur d'autres points du littoral. Il ajoute que les expĂ©riences de M. de LaferriĂšre sont trĂšs-utiles et doivent lui mĂ©riter des Ă©loges. SESSION DE VANNES. 67 M. Briot a fait, depuis quatre ans, des expĂ©riences analogues, et en a toujours obtenu de bons rĂ©sultats. M. de LaferriĂšre. Dans mes essais, que je vais continuer, je n'ai pas eu, parmi mes pommes de terre prĂ©coces, une seule variĂ©tĂ© malade; mes pommes de terre tardives ont Ă©tĂ© seules affectĂ©es, sans doute parce que, arrachĂ©es avant maturitĂ©, la fermentation s'est dĂ©veloppĂ©e dans les tas. L'acide carbonique combinĂ© avec les cendres de terre n'en est pas moins, on peut le prĂ©sumer, un excellent prĂ©servatif. M. de Sesmaisons. M. de LaferriĂšre opĂšre ses ensemencements au mois de septembre. D'autres expĂ©riences de semis d'automne, faites sur divers lieux, paraissent avoir attĂ©nuĂ© le mal. N'est-ce pas lĂ  ce qui aurait prĂ©servĂ© aussi les tubercules de M. de LaferriĂšre ? » M. Briot, interpellĂ©, dit que sa terre est lĂ©gĂšre, et qu'il ne peut semer qu'au printemps Ă  cause des gelĂ©es et de l'humiditĂ©. Il applique avec de la cendre d'Ă©cobue, du sable calcaire dans la proportion d'un dixiĂšme. M. de Pompery a remarquĂ© que les pommes de terre qui Ă©chappent Ă  l'extraction sont peu atteintes de l'altĂ©ration. A l'appui de cette observation, il cite une expĂ©rience faite par un propriĂ©taire, lequel, en retirant des tubercules, laissa plusieurs touffes espacĂ©es entre elles, passer l'hiver en terre, et sema dans les vides, Ă  l'Ă©poque ordinaire, de nouvelles pommes de terre, qui furent affectĂ©es, tandis que les autres restĂšrent saines. M. Briot ne pense pas que ce fait, d'aprĂšs ce qu'il a vu de son cĂŽtĂ©, puisse ĂȘtre considĂ©rĂ© comme dĂ©cisif. M. de Sesmaisons cite aussi des exemples qui prouvent que les bous rĂ©sultats attribuĂ©s aux semis d'automne ne peuvent ĂȘtre admis comme certains ; car les ensemencements opĂ©rĂ©s en cette saison n'ont pas Ă©tĂ© sur tous les points exempts de la maladie. M. BernĂšde. Il est remarquable que certaines variĂ©tĂ©s, notamment la rouge , ne sont jamais atteintes. Au reste, tous les vĂ©gĂ©taux ont un ennemi particulier; l'altise ravage les crucifĂšres, les fĂšves et d'autres plantes. Il peut aussi exister des insectes infinitĂ©simaux, invisibles, qui causent la maladie; car la tige est attaquĂ©e d'abord par le sommet, l'altĂ©ration descend graduellement et en- 68 ASSOCIATION BRETONNE. vahit ensuite la plante tout entiĂšre, et ce sont les tubercules attachĂ©s Ă  la tige qui sont les premiers altĂ©rĂ©s. Une foule d'insectes surgissent; connaissait-on autrefois le puceron laniger? On voit souvent les navets et autres crucifĂšres disparaĂźtre aprĂšs des brouillards. Peut-on admettre, cependant, que ce soit le brouillard qui dĂ©truit le navet, tandis qu'il ne disparaĂźt jamais quand on prend la prĂ©caution de frictionner la graine avec de l'ail, expĂ©rience que j'ai faite et qui m'a rĂ©ussi? A la suite d'un brouillard , on a vu avorter la floraison des pommiers. Le brouillard a pu dĂ©poser des germes d'insectes qui ont dĂ©truit la fleur; les Ă©closions ont sans doute lieu par l'influence des grandes chaleurs d'aoĂ»t et de septembre. » M. Kerarmel. L'invasion gĂ©nĂ©rale de la maladie des pommes de terre a eu lieu en 1845. Est-ce un insecte qui l'a causĂ©e? est-ce une modification de l'Ă©tat atmosphĂ©rique? Dans les phases que suit l'altĂ©ration, l'atmosphĂšre paraĂźt avoir la principale influence.» M. de la Moneraye, PrĂ©sident, fait observer combien il est difficile de constater les causes du mal ; comment donc dĂ©couvrir, dans cette discussion, les moyens de les dĂ©truire ? M. de Kergorlay. Cette question n'est pas posĂ©e; la communication de M. de LaferriĂšre ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e que comme un renseignement. » M. le PrĂ©sident. On ne donne pas de moyens curatifs certains; il faut donc se borner Ă  prendre acte des renseignements fournis par M. de LaferriĂšre. M. de Saisy demande l'insertion textuelle de la communication au compte rendu. Cette proposition est adoptĂ©e. M. Bahier fait connaĂźtre que la maladie des pommes de terre se faisait sentir en Alsace plusieurs annĂ©es avant l'invasion de 1845; il cite un agriculteur de Saint-Brieuc qui, aprĂšs avoir semĂ© des pommes de terre, les a couvertes avec de la paille, et les a soustraites par ce moyen Ă  l'altĂ©ration. On passe Ă  la deuxiĂšme question du programme , ainsi conçue Recherche des engrais de mer et transport des engrais, amendements et matiĂšres premiĂšres. M. de Sesmaisons donne communication du rapport et des con- SESSION DE VANNES. 69 clusions de la Commission chargĂ©e de l'Ă©tude de cette question. Relativement aux engrais et amendements marins, il fait connaĂźtre que M. Hoslin , ingĂ©nieur des ponts et chaussĂ©es, a reçu une mission spĂ©ciale du gouvernement pour la recherche de ces substances sur notre littoral et celle des gisements calcaires Ă  dĂ©couvrir dans l'intĂ©rieur du pays; on a dĂ©jĂ  trouvĂ©, dans le FinistĂšre, des indices calcaires ou mĂȘme des veines importantes, dont l'exploitation est commencĂ©e ; des fours Ă  chaux viennent d'ĂȘtre Ă©tablis, et le prix de cet amendement, appelĂ© Ă  transformer l'agriculture de l'intĂ©rieur, a dĂ©jĂ  beaucoup baissĂ© , grĂące Ă  ses rĂ©centes dĂ©couvertes ; cette partie de la question est en bonne voie et a reçu une solution. La discussion s'engage sur la premiĂšre des conclusions du rapport, relative au goĂ«mon. M. Jacob. L'arrondissement de Lannion a un grand intĂ©rĂȘt dans la question. Le goĂ«mon, lĂ  oĂč il y a excĂ©dant, devrait, en bonne justice, appartenir au premier occupant, comme cela avait lieu avant 1680, Ă©poque oĂč fut publiĂ© un Ă©dit sur la matiĂšre, sous les auspices du grand Colbert. Ce rĂšglement, qui sans doute Ă©tait un bienfait pour cette Ă©poque, ne convient plus aux besoins nouveaux qui ont surgi de notre temps; aujourd'hui il est nuisible aux intĂ©rĂȘts agricoles. Les Comices des CĂŽtes-du-Nord se sont rĂ©unis en assemblĂ©e pour s'occuper de cette question ; et il y a eu unanimitĂ© , dans cette rĂ©union, pour demander que les communes de l'intĂ©rieur puissent participer, aussi bien que les communes riveraines , Ă  la coupe du goĂ«mon. A propos de l'incinĂ©ration des varechs, ces Comices ont aussi demandĂ© avec instance que l'intĂ©rĂȘt industriel fĂ»t subordonnĂ© Ă  l'intĂ©rĂȘt agricole. L'orateur se plaint de la restriction nouvelle apportĂ©e au dĂ©lai accordĂ© jusqu'ici pour la coupe du goĂ«mon ; en fixant ce dĂ©lai au 1er mars, les auteurs du rĂšglement ont eu en vue la conservation du poisson ; c'est Ă  tort qu'ils prĂ©tendent que le goĂ«mon conserve le frai, car on ne le trouve pas dans ces herbes marines. M. de Saisy demande le renvoi Ă  la commission des objets divers des rĂ©clamations formulĂ©es par M. Jacob. M. de Sesmaisons. Ces objections ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es Ă  la commission et discutĂ©es mĂ»rement par elle. On demande que les rive- 70 ASSOCIATION BRETONNE. rains ne profitent pas seuls du goĂ«mon, mais que les communes Ă©loignĂ©es participent aussi Ă  cette jouissance ; il y aurait Ă  leur concĂ©der cette faveur de nombreux inconvĂ©nients, notamment la dĂ©tĂ©rioration des routes des communes riveraines. Il a fallu repousser cette idĂ©e en raison de motifs trĂšs-sĂ©rieux.» M. Jacob. On ne m'a pas compris j'ai demandĂ© pour les communes Ă©loignĂ©es le droit de participer Ă  la coupe du goĂ«mon sur les points oĂč il y aurait excĂ©dant, pas ailleurs.» M. de Sesmaisons persiste Ă  penser qu'il n'y a pas lieu d'investir ces communes d'un droit qu'elles n'ont jamais eu. M. de Saisy. Cette question a Ă©tĂ© dĂ©battue dans le sein du Conseil gĂ©nĂ©ral des CĂŽtes-du-Nord, qui a reconnu qu'il Ă©tait prĂ©fĂ©rable de laisser aux prĂ©fets la rĂ©glementation de ces intĂ©rĂȘts. » M. de Kergorlay. Le membre qui a prĂ©sentĂ© une proposition modificatrice des conclusions de la commission doit les prĂ©ciser, afin qu'elle soit l'objet d'un vote, ou l'abandonner. On pourra ensuite passer Ă  la discussion du second paragraphe des conclusions, sur lequel on donnera la parole au membre qui la demandera. » M. de Blois. Relativement Ă  l'incinĂ©ration, il me semble qu'il serait prĂ©fĂ©rable d'en remettre la rĂ©glementation au prĂ©fet plutĂŽt qu'aux conseils municipaux. Le droit des communes n'est pas exclusif; Ă©quitablement, les riverains n'ont droit qu'au goĂ«mon de coupe, le goĂ«mon de jet ne leur appartient pas ; il arrive souvent d'une autre plage. » M. Briot remarque qu'aucun arrĂȘtĂ© du maire n'est valable qu'autant qu'il est approuvĂ© par le prĂ©fet ; voilĂ  donc la garantie que demande M. de Blois, et il n'y a pas d'inconvĂ©nient Ă  laisser l'initiative de la rĂ©glementation aux conseils municipaux. M. de Keridec. A cet Ă©gard, restez dans l'ancienne lĂ©gislation qui sauvegardait tous les intĂ©rĂȘts. L'industrie ne se sert que des goĂ©mons qui sont en excĂ©dant et que l'agriculture laisserait perdre. » M. de Pompery. Les incinĂ©rateurs tendent Ă  s'emparer du goĂ«mon au dĂ©triment de l'agriculture ; c'est un fait que M. le PrĂ©fet du FinistĂšre a signalĂ©, en le dĂ©plorant, au Conseil gĂ©nĂ©ral de ce SESSION DE VANNES. 71 dĂ©partement, lequel a demandĂ© que l'incinĂ©ration ne soit permise que lorsqu'il sera constatĂ©, aprĂšs enquĂȘte, qu'il y a rĂ©ellement excĂ©dant et que l'agriculture ne peut en souffrir. » M. Jacob. Le rĂšglement sur la rĂ©colte du goĂ«mon n'a envisagĂ© que l'intĂ©rĂȘt agricole, il ne s'est pas occupĂ© de l'incinĂ©ration industrielle. Les communes riveraines la favorisent, contrairement Ă  l'intĂ©rĂȘt de l'agriculture dans les autres communes; il ne faut donc pas laisser Ă  leur dĂ©cision une question de cette importance. » M. de Saisy dit que sur le littoral nord, l'incinĂ©ration se fait en grande partie pour l'usage de l'agriculture, qui se sert des cendres de goĂ©mons comme engrais. M. Jacob rĂ©pond qu'il ne blĂąme pas l'incinĂ©ration pour les besoins agricoles, et qu'il n'a parlĂ© que de l'incinĂ©ration faite dans un but spĂ©cialement industriel. M. de Pompery. Pourquoi ne pas faire une enquĂȘte, comme on l'a dĂ©cidĂ© dans le FinistĂšre, oĂč tous les intĂ©ressĂ©s seraient entendus? C'est le moyen le plus sĂ»r de prendre une bonne dĂ©cision dans le cas dont il s'agit. » M. Bahier corrobore ce qu'a dit M. de Saisy, que l'incinĂ©ration avait souvent lieu dans les CĂŽtes-du-Nord pour les besoins agricoles; il approuve l'idĂ©e de l'enquĂȘte que propose M. de Pompery. M. le PrĂ©sident. On a demandĂ© des modifications aux conclusions de la commission. Je vais mettre aux voix l'amendement de M. de Blois, tendant Ă  remettre au prĂ©fet le droit d'autoriser ou d'interdire l'incinĂ©ration. » Le CongrĂšs adopte l'amendement ; il adopte aussi un sous-amendement de M. Bahier, disposant que l'incinĂ©ration pour les usages agricoles restera libre. On passe Ă  la seconde conclusion du rapport. M. de Pompery. Il importe qu'il y ait, autant que possible, convergence et ensemble dans les diverses demandes qui sont faites pour obtenir la modification de certains articles du rĂšglement relatif au goĂ«mon. Le Conseil gĂ©nĂ©ral du FinistĂšre a demandĂ© que le dĂ©lai pour la coupe fĂ»t prorogĂ© jusqu'au 31 mai, afin de rendre possible la dessiccation des varechs destinĂ©s Ă  ĂȘtre transportĂ©s Ă  une certaine distance des cĂŽtes. Si cette rĂ©gion est privĂ©e d'une ressource importante, Ă  coup sĂ»r elle sera contrainte de 72 ASSOCIATION BRETONNE. restreindre la culture du froment et de l'orge, et de laisser une partie du sol, qui n'a Ă©tĂ© conquise Ă  la culture qu'Ă  l'aide du goĂ«mon, retourner Ă  l'Ă©tat de friche. » M. BernĂšde. On a eu sans doute des raisons pour restreindre au 1er mars le dĂ©lai accordĂ© pour la coupe ; le goĂ«mon coupĂ© tardivement ne repousse plus aussi abondant. » M. Jacob pense qu'en fixant au 1er mars le dĂ©lai pour la coupe du goĂ«mon, on a eu en vue la conservation du frai du poisson, qui, comme on l'a dĂ©jĂ  dit, n'est nullement compromise quelle que soit l'Ă©poque oĂč se fait cette coupe. M. Bahier a habitĂ© un pays oĂč il y avait du goĂ«mon et principalement du goĂ«mon de coupe. AntĂ©rieurement on n'en faisait la coupe qu'en mars dans la crainte de nuire Ă  la repousse ; peu Ă  peu on a laissĂ© ce dĂ©lai s'Ă©tendre sans inconvĂ©nient jusqu'en mai. M. de Pompery avait proposĂ© de demander la prorogation du dĂ©lai jusqu'au 31 mai; cette proposition est rejetĂ©e, et l'on adopte les conclusions de la Commission, qui demande que la durĂ©e de la coupe soit fixĂ©e au 1er mai. On passe Ă  la discussion des autres conclusions du rapport de M. de Sesmaisons. M. de Pompery y propose des modifications. L'obligation d'employer des bateaux montĂ©s par des hommes soumis Ă  l'inscription maritime et pourvus de rĂŽles d'Ă©quipages est trop onĂ©reuse ; l'agriculture en souffrira Ă©videmment; la mĂȘme condition est imposĂ©e pour le transport des goĂ«mons flottants disposĂ©s en drĂŽmes. Cependant ces drĂŽmes ont souvent peu de distance Ă  parcourir ; ce mode de transport est Ă©conomique et avantageux ; il Ă©vite un pĂ©nible charroi par des chemins dĂ©testables. M. de Sesmaisons dit qu'il ne faut pas, tout en faisant valoir l'intĂ©rĂȘt agricole, oublier tout Ă  fait l'intĂ©rĂȘt maritime. Il signale les abus qui s'Ă©taient glissĂ©s, la concurrence que l'on faisait aux marins cĂŽtiers, qui nuisait Ă  leurs moyens d'existence et tendait Ă  dĂ©goĂ»ter de la marine, Ă  restreindre le nombre des matelots qui sont pourtant une des forces essentielles de la France. Les goĂ«mons, ajoute l'orateur, reviendront-ils Ă  un prix plus Ă©levĂ© par le fait des dispositions du rĂšglement qui soulĂšvent ces objections? Cela SESSION DE VANNES. 7 3 n'est pas prouvĂ©; il est mĂȘme possible qu'on l'obtienne Ă  meilleur compte par le nouveau mode ; car, si le cultivateur les rĂ©colte luimĂȘme, il faudra qu'il achĂšte ou entretienne des bateaux. M. le PrĂ©sident met aux voix la proposition de M. de Pompery comme la plus large ; elle est adoptĂ©e. On y ajoute subsidiairement les conclusions de la Commission, demandant l'extention des tolĂ©rances accordĂ©es par le rĂšglement, dans le cas oĂč le gouvernement ne ferait pas droit aux voeux formulĂ©s par M. do Pompery. M. de Sesmaisons rend compte des travaux de M. Gastier sur les recherches des gisements calcaires. M. Bernard-Breton dit qu'Ă  l'Ăźle de Batz on est forcĂ© d'incinĂ©rer les varechs parce qu'il est interdit de vendre l'excĂ©dant ; il propose d'Ă©mettre un voeu pour autoriser la vente de cet excĂ©dant. M. de Sesmaisons. C'est un intĂ©rĂȘt purement local; nous n'avons pas Ă  nous eu occuper; le CongrĂšs ne peut pas s'immiscer dans tous ces dĂ©tails.» M. KĂ©rarmel. On pourrait gĂ©nĂ©raliser la proposition Ă  toutes les Ăźles, qui sont dans la mĂȘme situation que l'Ăźle de Batz.» Il est dĂ©cidĂ© que la proposition de M. KĂ©rarmel sera envoyĂ©e Ă  une commission. Le SecrĂ©taire, TH. DE POMPERY. Seconde partie. M. Paul de Saisy prend la plume. M. BernĂšde demande Ă  faire une proposition avant que le CongrĂšs passe Ă  la discussion de la seconde partie de la question. L'annĂ©e derniĂšre, Ă  Saint-Brieuc, il avait proposĂ© que l'Association Ă©mit le voeu 1° de l'abaissement des tarifs et de la diminution des frais de transport sur le canal; 2° de la continuation et de l'achĂšvement prompt des travaux commencĂ©s Ă  Redon. Le voeu adoptĂ© par l'Association a Ă©tĂ© rempli par un dĂ©cret Ă©manĂ© derniĂšrement du gouver 74 ASSOCIATION BRETONNE. nement les droits sur certaines matiĂšres seront diminuĂ©s Ă  partir du 1er octobre, et l'ingĂ©nieur dirigeant les travaux du canal Ă  Redon a dit Ă  M. BernĂšde qu'une somme de 100,0110 francs avait Ă©tĂ© accordĂ©e pour leur continuation; si le gouvernement accordait l'annĂ©e prochaine une somme Ă©gale, tous les obstacles Ă  la navigation disparaĂźtraient dans cet endroit. M. BernĂšde demande donc que le voeu de l'annĂ©e derniĂšre soit renouvelĂ© pour montrer au gouvernement l'importance que l'Association Bretonne attache Ă  l'achĂšvement de ces travaux. M. le PrĂ©sident du CongrĂšs accĂšde de grand coeur Ă  cette demande , et voudrait mĂȘme l'Ă©tendre de maniĂšre que tous les obstacles, que les droits et les tarifs Ă©lĂšvent Ă  la navigation utile du canal, disparussent. M. de Sesmaisons rappelle que les obstacles matĂ©riels Ă  la navigation n'existent pas seulement Ă  l'embouchure de la Vilaine, mais sur tout le parcours du canal ; dans l'intĂ©rieur surtout il est des points oĂč les transports sont de toute impossibilitĂ©. Il pense donc que le voeu du CongrĂšs doit s'Ă©tendre Ă  tout le parcours. M. BernĂšde fait observer que l'ingĂ©nieur de Redon n'est chargĂ© que du travail spĂ©cial qui se fait Ă  Redon, qu'il faudrait donc engager les autres ingĂ©nieurs qui ont la direction de l'entretien du canal, Ă  porter leur attention sur les parties dĂ©fectueuses qui se trouvent dans leur ressort. M. de Saisy se borne Ă  demander que le CongrĂšs renouvelle le voeu Ă©mis Ă  Saint-Brieuc et conçu en ces termes Le CongrĂšs de Saint-Brieuc Ă©met le voeu que le gouvernement se hĂąte d'achever les travaux qui mettront le rĂ©seau du canal de Bretagne dans un parfait Ă©tat de navigabilitĂ© pour une batellerie de 80 Ă  100 tonneaux, telle qu'elle existe sur une grande Ă©tendue de son parcours. » M. le PrĂ©sident, demanderait davantage il voudrait la franchise absolue pour le transport des matiĂšres fertilisantes; dĂ©jĂ  un dĂ©cret est intervenu qui a rĂ©duit des trois quarts les droits sur la chaux ; ce n'est pas assez. M. Hostin fait observer que la rĂ©duction est beaucoup plus forte, qu'elle est des sept huitiĂšmes. Cette diminution, toute grande qu'elle SESSION DE VANNES. 75 soit, continue M. de la Monneraie, n'est pas suffisante ; je demande la franchise complĂšte. Ce sacrifice serait bien petit pour le gouvernement; nous savons tous ce que rapporte la circulation sur le canal 70,000 fr. environ ; les droits sur les matiĂšres, dont nous demandons la franchise, y entrent pour une faible portion, 10,000 fr. Ă  peine; ce serait donc une bien petite part pour le budget de l'État. Si j'osais j'irais mĂȘme plus loin; les bateliers qui portent des matiĂšres fertilisantes dans l'intĂ©rieur, prennent du chargement pour leur retour; les bois forment presque seuls la matiĂšre de ce retour; je demanderais donc la franchise des bois, mais je voudrais que celte mesure ne fĂ»t que provisoire, et comme la prime accordĂ©e dans l'origine Ă  la batellerie sur le canal. M. de Saisy demande que l'on dĂ©termine le temps pendant lequel la prime sera accordĂ©e ; le terme de cinq ans lui paraĂźt suffisant. M. de Sesmaisons fait observer que ce qui entrave le transport sur le canal de Bretagne, c'est bien moins l'Ă©lĂ©vation des tarifs que les difficultĂ©s de la navigation la premiĂšre chose Ă  dĂ©sirer et Ă  obtenir, c'est que la route soit bonne ; dans l'intĂ©rieur, le canal est Ă  peine navigable dans certains endroits, c'est lĂ  ce qui doit surtout attirer l'attention du CongrĂšs. Que nos premiers efforts tendent Ă  ce que la voie de navigation soit la meilleure possible, ensuite on pourra s'occuper d'enlever les autres entraves. C'est lĂ  ce qui doit ĂȘtre la base de notre voeu, et ce serait l'affaiblir que d'appuyer sur des diminutions de tarifs. M. Hoslin, ingĂ©nieur des ponts et chaussĂ©es, appuie l'opinion de M. le directeur de l'Association Bretonne. Il sait mieux que personne combien les tarifs et les frais de transport sont Ă©levĂ©s sur ce canal ; ainsi, la tonne pesant 1,000 kilogr. paye 4 cent, de droits de navigation et 8 fr. de frais de transport de ChĂąteaulin Ă  Pontivy ces taux de 8fr. devraient ĂȘtre rĂ©duits Ă  2 fr. si l'on voulait atteindre le niveau avec les frais des autres canaux de France; aussi appuiera-t-il toute demande tendant Ă  ce but. Mais il rappelle, pour lui comme pour l'honorable directeur de l'Association, que le point principal de la question, c'est l'amĂ©lioration de la voie de commu- 76 ASSOCIATION BRETONNE. nication. La plus mauvaise partie du canal, et dont les travaux ne sont pas moins urgents que ceux de Redon, s'Ă©tend du pont Triphen Ă  ChĂ teaulin sur un espace de quatorze lieues. Dans ce parcours, Ă  peine si l'on peut conduire des bateaux de 25 Ă  30 tonneaux. Un autre point sur lequel le CongrĂšs doit aussi porter son attention, c'est l'achĂšvement de l'Ă©cluse du port Launay aujourd'hui les choses sont telles que les deux tiers du temps la riviĂšre est Ă  sec, et les bateaux ne peuvent approcher pour prendre leur chargement. M. BernĂšde craint que l'agriculture ayant dĂ©jĂ  reçu du dernier dĂ©cret une grande concession , la demande d'une nouvelle diminution dans les tarifs ne soit pas Ă©coutĂ©e. Aujourd'hui, ces prĂ©lĂšvements sont insignifiants pour l'agriculture , et cependant peuvent ĂȘtre utiles pour l'achĂšvement des travaux. M. de la Monneraye pense comme M. Hoslin que le fret est ce qui pĂšse le plus sur la circulation. Sur le canal de Bretagne, la tonne paye 2 cent, de droits par kilomĂštre et 7 cent, pour le fret, total 9 c. Sur les autres canaux de France, le droit est de 2 cent, pour le mĂȘme parcours, et le fret 2 cent., total 4 cent. La diffĂ©rence de 4 Ă  9 nous donne la mesure et la raison de notre infĂ©rioritĂ©. M. de la Monneraye se joint aux honorables prĂ©opinants pour l'achĂšvement du canal, mais il veut en mĂȘme temps l'abolition des droits. Il a dĂ©jĂ  montrĂ© que cette somme qu'il demande n'est que de 10,000 fr. environ il ne peut croire que le voeu d'une si faible somme puisse faire refuser les allocations nĂ©cessaires aux travaux, et qui s'Ă©lĂšveront peut-ĂȘtre Ă  trois millions. M. de Genouillac demande que ce voeu comprenne tous les canaux de Bretagne. M. le PrĂ©sident dit que la chose est entendue en ce sens par l'AssemblĂ©e. M. de Saisy se joint Ă  M. de la Monneraye pour demander que les bois pris en retour jouissent d'une franchise absolue. La navigation n'existe pas sur l'intĂ©rieur; il y a trois chalands destinĂ©s Ă  cet objet Ă  Port-Launay et deux Ă  Pontivy on ne peut appeler cela un service organisĂ©. Les spĂ©culateurs ne viendront qu'attirĂ©s par l'appĂąt d'une remise ; l'orateur demande donc la franchise pour SESSION DE VANNES. la matiĂšre fertilisante et les retours en bois il voudrait seulement que la durĂ©e de cette prime accordĂ©e au bois fĂ»t fixĂ©e Ă  cinq ans. M. de Keridec pense aussi que l'abaissement des tarifs amĂšnera une augmentation dans le nombre des bateaux; on verra sur le canal ce qui a eu lieu dans le transport des lettres par la diminution du prix des timbres. M. Hoslin fait remarquer qu'un abaissement de tarifs n'est pas chose si difficile, puisqu'il suffit d'un arrĂȘtĂ© administratif pour les remanier. M. de Saisy donne une seconde fois lecture du voeu de l'an dernier, qui est adoptĂ©. Le CongrĂšs de Saint-Brieuc a Ă©mis le voeu suivant Que le gouvernement se hĂąte d'achever les travaux qui mettront le rĂ©seau des canaux de Bretagne dans un parfait Ă©tat de navigabilitĂ© pour une batellerie de 80 Ă  100 tonneaux, telle qu'elle existe sur une grande Ă©tendue de son parcours. » M. le PrĂ©sident du CongrĂšs propose d'y ajouter ces mots Les tarifs seront diminuĂ©s, et tous les retours en bois seront francs de tout droit. » L'AssemblĂ©e vote cette proposition additionnelle, et passe Ă  la discussion de la question 4 du programme, ainsi conçue Qu'y a-t-il d'utile et qu'y a-t-il de vicieux dans la pratique de la confection des tombes d'engrais dans les champs et dans la combinaison de cette opĂ©ration avec l'Ă©trĂ©page? Si cette opĂ©ration est vicieuse en quelque partie, comment la remplacer et oĂč chercher les engrais nĂ©cessaires sans avoir recours Ă  l'Ă©trĂ©page ? » M. le PrĂ©sident rappelle qu'Ă  une sĂ©ance prĂ©cĂ©dente il avait Ă©tĂ© convenu que cette question ne serait pas renvoyĂ©e Ă  une Commission, mais traitĂ©e directement par l'AssemblĂ©e il n'y a donc pas de rapport. M. Bahier demande la parole. Il explique le mode de prĂ©paration des tombes d'engrais les mottes enlevĂ©es avec l'Ă©trĂšpe sont mĂȘlĂ©es par couches alternĂ©es avec le fumier. Ce procĂ©dĂ©, nommĂ©guignage par les paysans, est trĂšs-dispendieux. Cette terre, ainsi employĂ©e, contient peu de matiĂšres fertilisantes en employant des garets, des landes vertes, 78 ASSOCIATION BRETONNE. en utilisant les jus de fumiers pour l'arrosement, on aurait un rĂ©sultat meilleur et moins coĂ»teux. M. de Sesmaisons. La pensĂ©e qui a fait insĂ©rer cette question au programme est une pensĂ©e d'intĂ©rĂȘt tout particulier pour le Morbihan, oĂč l'on emploie surtout l'Ă©trĂ©page pour Ă©lever ces vastes tombes d'engrais que l'on voit dans presque tous les champs. En ce pays, l'assolement se divise en deux parties distinctes et cependant liĂ©es l'une Ă  l'autre les landes et les terres cultivĂ©es. Les premiĂšres Ă©galent et surpassent quelquefois les secondes. Voici Ă  quoi servent ces landes la culture consiste Ă  faire deux rĂ©coltes successives de cĂ©rĂ©ales, auxquelles succĂšde une culture de mil. Ces deux rĂ©coltes Ă©puisent le sol le bĂ©tail est insuffisant, donc il faut d'autres terres qui rapportent avec elles des sucs nouveaux ces terres sont prises dans les landes. VoilĂ  l'explication de l'Ă©trĂ©page. Ce procĂ©dĂ© donne de trĂšs-belles rĂ©coltes aux cultivateurs, mais il ruine le sol en en dĂ©vorant la moitiĂ© pour nourrir l'autre la lande Ă  laquelle on enlĂšve par couches sa terre vĂ©gĂ©tale est presque perdue pour le pĂąturage ; le remĂšde serait dans un changement d'assolement, dans l'introduction des plantes fourragĂšres, qui permettrait d'augmenter le bĂ©tail. » M. KĂ©rarmel fait remarquer que plus on dĂ©friche et moins l'on Ă©trĂšpe le remĂšde , selon lui, serait donc dans le dĂ©frichement des landes. M. de Sesmaisons rĂ©pond que l'Ă©trĂ©page est prĂ©cisĂ©ment l'un des plus grands obstacles aux dĂ©frichements, puisqu'il le rend presque impossible dans les landes Ă©trĂ©pĂ©es. M. BernĂšde observe que le vice de l'Ă©trĂ©page est d'enlever nonseulement la bruyĂšre, mais la terre vĂ©gĂ©tale. Il dĂ©sirerait qu'un rĂšglement fĂ»t fait dans chaque commune pour prĂ©venir cet abus. M. le PrĂ©sident fait observer que les conseils municipaux approuvant ou employant eux-mĂȘmes l'Ă©trĂ©page, le rĂšglement courrait risque d'ĂȘtre insuffisant ou inexĂ©cutĂ©. M. de Keridec avoue que l'Ă©trĂ©page est un mal, mais il croit ce mal devenu nĂ©cessaire, non par l'assolement, comme l'a dit l'honorable directeur de l'Association, mais par la qualitĂ© de la terre qui est lĂ©gĂšre, dĂ©pourvue d'azote et de calcaire. Dans les envi- SESSION DE VANNES. 79 rons de Lorient on emploie dans les tombes d'engrais la bruyĂšre, le genet vert, presque sans fumier; Ă  premiĂšre vue une telle combinaison ne devra rien produire, c'est du bois, la fermentation ne peut s'y Ă©tablir Ă  un haut degrĂ©, et pourtant les amendements ainsi prĂ©parĂ©s donnent d'excellents produits; cela tient, croit l'orateur, Ă  l'azote contenu dans les vĂ©gĂ©taux l'Ă©trĂ©page n'a pas pour seul rĂ©sultat de rendre stĂ©riles les landes dont on enlĂšve des mottes, elle rend mauvaise aussi la terre oĂč on les porte. Il est des terres autrefois excellentes sur lesquelles on a tant portĂ© de mottes Ă©trĂ©pĂ©es, qu'elles ont disparu sous la terre de bruyĂšre et que l'on ne retrouve leur sol primitif qu'en creusant une couche artificielle de beaucoup infĂ©rieure en qualitĂ©. L'engrais de mer lui-mĂȘme ne serait pas toujours un remĂšde, car beaucoup de localitĂ©s ont un sol si appauvri que le sable de mer y brĂ»le tout. M. de Pompery remarque que l'Ă©trĂ©page, qu'il aimerait mieux appeler Ă©mottage, n'est pas employĂ© seulement dans le Morbihan. Mais ce qui le frappe c'est que dans le FinistĂšre ce sont les pays les plus riches en terre, Quimper, par exemple, qui suivent ce procĂ©dĂ© ; dans l'intĂ©rieur les terres ne sont pas Ă©trĂ©pĂ©es, mais entretenues avec du fumier ordinaire. Dans ces contrĂ©es les bruyĂšres, les landes , les genets entrent pour grandes parties dans les amendements et produisent des engrais; pourquoi dans le Morbihan ne sĂšmerait-on pas du genet, n'emploierait-on pas les feuilles d'arbres, la tourbe dessĂ©chĂ©e? Un procĂ©dĂ© moins vicieux serait aussi de n'employer les mottes Ă©trĂ©pĂ©es que dans le champ oĂč on les lĂšve. M. Bahier propose le colza, le blĂ© enterrĂ© en vert, un meilleur emmĂ©nagement des fumiers; on arriverait ainsi Ă  remplacer petit Ă  petit l'Ă©trĂ©page par des procĂ©dĂ©s moins dispendieux. Les engrais de mer sont aussi un remĂšde Ă©nergique, parce qu'ils donnent du trĂšfle, et avec le trĂšfle le bĂ©tail et le fumier. M. KĂ©rarmel se plaint surtout de l'Ă©trĂ©page autour des champs. M. de Langlais remarque que dans le canton de Sarzeau c'est aussi le tour des champs que l'on Ă©trĂšpe, et les landes Ă©trĂ©pĂ©es favorisent l'Ă©coulement des eaux. M. de Kergorlay pense que la cause de l'Ă©trĂ©page pourrait bien 80 ASSOCIATION BRETONNE. ĂȘtre dans l'exagĂ©ration de la culture des cĂ©rĂ©ales, qui serait ellemĂȘme causĂ©e par un besoin pressant d'argent le bĂ©tail rend moins vite que le blĂ© ce qu'il coĂ»te; on trouverait peut-ĂȘtre dans celte idĂ©e la base de la discussion. Ne faudrait-il pas parler dans les conclusions des efforts que doivent tenter les propriĂ©taires, de l'aide matĂ©rielle que peut-ĂȘtre ils pourraient ĂȘtre appelĂ©s Ă  donner Ă  la culture ? M. de Keridec remarque que le trĂšfle ne vient pas dans les terres si lĂ©gĂšres d'une partie du Morbihan; les racines, au contraire, rĂ©ussissent assez bien; on a fait aussi des cĂ©rĂ©ales en vert, c'est la voie oĂč l'on doit tendre. La chaux serait d'un emploi bien dispendieux dans le Morbihan, oĂč elle coĂ»te 10 et 12 fr. la barrique. M. de Genouillac observe qu'en Anjou et en VendĂ©e la chaux a produit les plus heureux rĂ©sultats; on va la chercher jusqu'Ă  15 lieues de distance avec des attelages de boeufs, et la barrique, ainsi transportĂ©e, ne revient pas Ă  moins de 7 Ă  8 fr. ; cependant la consommation ne diminue pas. M. de Genouillac a lui-mĂȘme employĂ© en Bretagne la chaux au prix de 10 fr. la barrique; il l'a fait sur les conseils d'un homme dont la mĂ©moire est honorĂ©e des cultivateurs bretons, M. de Lorgeril, et il a obtenu de grands rendements. Il ne faut donc pas proscrire la chaux par le seul motif qu'elle est chĂšre. M. de Saisy rappelle que le sable calcaire se trouve Ă  toute la cĂŽte sud du Morbihan et qu'on peut la faire remonter bien loin dans l'intĂ©rieur; il cite, comme exemple, les efforts heureux tentĂ©s par lui dans l'intĂ©rieur de la Bretagne. Quant Ă  la question spĂ©ciale de l'Ă©trĂ©page, M. de Saisy ne croit pas qu'elle soit indestructible ou nĂ©cessaire dans le Morbihan. Il a fait exploiter des fermes dans les cantons du FaouĂ«t et de Gourin, et il a substituĂ© Ă  l'Ă©trĂ©page les fumiers d'Ă©tables avec une grande facilitĂ© et un profit Ă©vident. M. KĂ©rarmel apprend Ă  l'AssemblĂ©e que dix cultivateurs se sont dĂ©jĂ  prĂ©sentĂ©s Ă  la SociĂ©tĂ© d'agriculture de Lorient pour la prime accordĂ©e Ă  l'emploi du sablon calcaire. Il ajoute que l'usine Ă  gaz de la mĂȘme ville propose aux agriculteurs de leur livrer la chaux Ă  1 fr. 50 ou 2 fr. l'hectolitre. SESSION DE VANNES. 81 M. Briot pense qu'originairement les terres du Morbihan ne sont pas plus mauvaises que celles du FinistĂšre. Pour lui il pense que la division des landes serait un moyen certain de dĂ©truire l'Ă©trĂ©page et de ranimer l'agriculture. M. Bahier pense que puisque dans les CĂŽtes-du-Nord, le sable du LeguĂ© pĂ©nĂštre Ă  huit lieues dans les terres, Ă  Corlay, on pourrait le faire aussi pĂ©nĂ©trer des cĂŽtes dans les terrains du Morbihan. Il pense aussi que le chou branchu serait un excellent moyen d'amĂ©liorer le sol et le bĂ©tail. M. de LaferriĂšre regarde cet usage comme dĂ©testable. Il fait tous ses efforts pour se dĂ©barrasser de cette triste nĂ©cessitĂ© ; dĂšs la deuxiĂšme annĂ©e de ses dĂ©frichements, M. de LaferriĂšre a semĂ© du genet et de l'ajonc dans du froment, sur un espace de vingtcinq Ă  trente journaux ; cela lui a donnĂ© un rĂ©sultat Ă©norme au bout de deux ans, les genets ont 4 pieds mĂȘlĂ©s avec des fumiers ils forment un engrais excellent ; on Ă©vite ainsi les transports de terre. Quant Ă  la chaux, il a obtenu grĂące Ă  elle des trĂšfles superbes, en mettant six barriques, Ă  6 francs l'une, par journal l'effet se faisait sentir encore six ans aprĂšs. C'est lĂ  le plus puissant de tous les engrais. M. le PrĂ©sident pense qu'il rĂ©sulte de la discussion que les fourrages verts , les racines , le trĂšfle, la chaux et voilĂ  pourquoi il demande avec tant d'instance la franchise de la chaux Ă©taient les meilleurs procĂ©dĂ©s Ă  substituer au mode vicieux de l'Ă©trĂ©page. M. de Pompery se demande d'oĂč peut venir cette croyance que l'Ă©trĂ©page est nĂ©cessaire au Morbihan ailleurs cette nĂ©cessitĂ© n'existe pas. Il connaĂźt des pays oĂč les prairies sont dans la proportion infime d'un huitiĂšme avec le reste du sol, et oĂč l'Ă©trĂ©page n'est pas pratiquĂ©. M. de Langlais est d'avis qu'il faut augmenter le bĂ©tail, et surtout la nourriture Ă  l'Ă©table c'est le seul moyen de se procurer du fumier qui se perd presqu'en entier dans le pĂąturage des landes. M. de Kergorlay trouve la racine du mal dans la pauvretĂ©; par consĂ©quent il serait, selon lui, bon peut-ĂȘtre de joindre aux exemples et aux bons conseils quelques soulagements matĂ©riels de 6 82 ASSOCIATION BRETONNE. la part des propriĂ©taires, des avances Ă  la culture dans une certaine limite. M. de Keridec rĂ©pond que les plus riches font aussi mal que les autres, et par consĂ©quent que la source du mal n'est pas dans le manque absolu d'argent. M. de Kergorlay rĂ©sume sa pensĂ©e dans les conclusions suivantes Le CongrĂšs, convaincu que la funeste pratique de l'Ă©trĂ©page rĂ©sulte essentiellement d'une culture exagĂ©rĂ©e des cĂ©rĂ©ales et que cette culture elle-mĂȘme est motivĂ©e par la pauvretĂ© du cultivateur et par le besoin oĂč il se trouve de faire immĂ©diatement de l'argent, Ă©met le voeu que les propriĂ©taires les plus riches donnent un salutaire exemple en augmentant les cultures fourragĂšres et l'Ă©ducation du bĂ©tail, ce qui permettrait Ă  la fois de fatiguer moins la terre par les cĂ©rĂ©ales et de rĂ©tablir sa fertilitĂ© au moyen du fumier. M. de LaferriĂšre approuve vivement les conclusions de M. le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, en ce qu'elles blĂąment l'emploi trop exclusif des cĂ©rĂ©ales; selon des faits et des comparaisons qu'il a Ă©tĂ© Ă  mĂȘme de rĂ©unir, la terre produit moins aujourd'hui qu'il y a soixantedix ans. Il faut la faire reposer par la culture des racines et des fourrages verts. M. de Sesmaisons pense que les conclusions dont il va donner lecture combineront et rĂ©soudront toutes les idĂ©es de la discussion. Voici la rĂ©daction qu'il propose Le CongrĂšs , convaincu de ce qu'a de funeste la pratique de l'Ă©trĂ©page, recommande comme moyen de faire disparaĂźtre cette pratique la substitution de la faux Ă  l'Ă©trĂšpe, l'augmentation du bĂ©tail et des engrais, l'application des amendements calcaires, les avances et l'exemple des propriĂ©taires. » Ces conclusions sont adoptĂ©es. M. le PrĂ©sident dĂ©clare la discussion close. Il donne lecture des noms des membres appelĂ©s Ă  faire partie de la Commission des voeux; ce sont MM. TaslĂ©, Avrouin, Lecrom, Rioust, de Langlais. Ordre du jour du lendemain. — Le matin, Ă  huit heures, en- SESSION DE VANNES. 83 quĂšte agricole ; a midi, sĂ©ance gĂ©nĂ©rale. Rapport sur le travail de M. Derotrie. Discussion des questions suivantes EspĂšce chevaline. EspĂšces bovine et porcine. Chanvres. DĂ©frichement des landes. Drainage et irrigation. La sĂ©ance est levĂ©e Ă  cinq heures et demie. Le SecrĂ©taire, PAUL DE SAISY. ASSOCIATION BRETONNE. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU MERCREDI 28 SEPTEMBRE. PRÉSIDENCE DE M. TASLÉ. PremiĂšre partie. MM. de Sesmaisons, de Kergorlay et de Champagny sont au bureau. M. TaslĂ©, vice-prĂ©sident, prend place au fauteuil. A midi, il dĂ©clare la sĂ©ance ouverte. Le procĂšs-verbal de la sĂ©ance du 27 est lu et adoptĂ©, avec une rectification demandĂ©e par M. BernĂšde. M. de Kergorlay engage la Commission des voeux Ă  se rĂ©unir, et les autres Commissions Ă  hĂąter leurs travaux. Il donne ensuite lecture d'une lettre de M. de Caumont, l'Ă©minent fondateur des CongrĂšs de la Normandie, qui exprime toutes ses sympathies pour le CongrĂšs de Vannes et ses regrets de ne pouvoir y assister. Il invite les membres de l'Association Bretonne Ă  se rendre au CongrĂšs de cette rĂ©gion, qui aura lieu au mois de juillet prochain. Il fait, en outre, envoi d'un Annuaire de cette province. M. le PrĂ©sident propose de remercier M. de Caumont, et d'envoyer au CongrĂšs qu'il annonce des dĂ©lĂ©guĂ©s de l'Association Bretonne. Sur une observation de M. de Saisy, il est convenu qu'il sera loisible Ă  tous les membres de s'adjoindre Ă  la dĂ©lĂ©gation , mais sans mandat spĂ©cial. Il est dĂ©cidĂ© que l'on enverra des dĂ©lĂ©guĂ©s, et que la direction les dĂ©signera. M. Trochu, retenu par une maladie grave, manifeste ses regrets de ne pouvoir se rendre au CongrĂšs de Vannes. Il invite les membres de l'Association Bretonne Ă  visiter ses cultures et sa propriĂ©tĂ© de Belle-Ile-en-Mer. SESSION DE VANNES. 85 M. Lorois Ă©crit Ă©galement qu'il ne peut se rendre en ce moment Ă  Vannes, mais qu'il espĂšre, cependant, assister aux derniers jours du CongrĂšs. M. le PrĂ©sident fait un rapport sur un MĂ©moire communiquĂ© par M. Neveu-Derotrie. Ce travail a pour but d'aider Ă  la confection du Code rural, rĂ©clamĂ© et promis depuis si longtemps. Il contient d'excellentes idĂ©es et de sages avis sur la rĂ©glementation des cours d'eau et les modifications Ă  introduire dans la lĂ©gislation qui rĂ©git les irrigations. Si M. Derotrie, continue M. le PrĂ©sident, rĂ©unissait les idĂ©es qu'il a Ă©mises sur ce sujet en un volume, il rendrait aux intĂ©rĂȘts agricoles un Ă©minent service ; car il aiderait Ă  jeter la lumiĂšre sur la lĂ©gislation Ă  faire et sur les amĂ©liorations Ă  introduire dans la lĂ©gislation existante. Il indiquerait quelle loi doit ĂȘtre modifiĂ©e, pour quelle cause, dans quel sens; mais il a nĂ©gligĂ© ces indications il se borne Ă  signaler les lacunes, et Ă  dire Ici il y a quelque chose Ă  faire. L'ouvrage est utile , mais insuffisant. M. le prĂ©sident termine en proposant de voter des remercĂźments Ă  M. Derotrie , et de l'engager Ă  complĂ©ter son ouvrage d'aprĂšs les donnĂ©es qu'il vient d'exposer. M. de Sesmaisons. M. Derotrie n'a eu d'autre but que d'engager Ă  provoquer un vote du CongrĂšs pour hĂąter le Code rural. Il continue et revoit son travail pour aider Ă  l'Ă©tude de la question, dont les pouvoirs lĂ©gislatifs paraissent devoir s'occuper prochainement. » M. le PrĂ©sident renouvelle et met aux voix sa proposition de remercier M. Derotrie, dont les investigations serviront comme renseignements Ă  la formation du Code rural, s'il veut Ă©tendre le travail sommaire qu'il a communiquĂ©. On passe au vote; le CongrĂšs adopte. L'ordre du jour appelle la discussion de la question du programme relative Ă  l'espĂšce chevaline, laquelle est ainsi conçue Quelles sont les mesures qui devraient ĂȘtre recommandĂ©es de prĂ©fĂ©rence Ă  l'Administration des Haras pour la faire parvenir, dans l'intĂ©rĂȘt de la production du cheval de guerre, Ă  tirer le plus grand parti possible des immenses ressources que pourrait offrir, dans ce but, l'industrie chevaline de la Bretagne ? » 86 ASSOCIATION BRETONNE. M. de Pompery a la parole pour lire le rapport de la Commission. Messieurs, dit-il, votre Commission a cru devoir examiner la question chevaline au point de vue des deux rĂ©gions nord et sud de la Bretagne; car, si nous siĂ©geons aujourd'hui dans le dĂ©partement du Morbihan, nous no devons pas oublier que nous sommes une Association rĂ©gionale, et que nous devons consĂ©quemment traiter d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale cette question importante qui intĂ©resse les cinq dĂ©partements. » Il y a, Messieurs, deux races bien distinctes en Bretagne celle de la rĂ©gion nord, ou race de trait; celle de la rĂ©gion sud, ou race bidette. Nous ne nous occuperons pas des diverses variĂ©tĂ©s que prĂ©sentent, suivant les localitĂ©s, ces deux catĂ©gories; il suffit de sĂ©parer ces deux types principaux, dont l'utilitĂ© et les aptitudes sont diffĂ©rentes. Nous n'Ă©tablirons pas non plus gĂ©ographiquement la limite des deux zones qu'habite chacune de ces races ; car elles les dĂ©terminent elles-mĂȘmes, par le contraste do leur conformation et de leurs allures, d'une maniĂšre plus exacte que nous ne pourrions le faire ici. » Relativement Ă  la race de trait du littoral nord, l'expĂ©rience et les faits, Messieurs, que nous avons dĂ» prendre pour boussole, indiquent assez quelle est la vĂ©ritable voie Ă  suivre pour amĂ©liorer cette race rĂ©ellement, c'est-Ă -dire d'une façon profitable pour l'Ă©leveur, trop souvent victime des croisements irrationnels opĂ©rĂ©s avec le cheval de sang, qu'une sorte de mode et d'engouement irrĂ©flĂ©chi a imposĂ©s Ă  toutes les races et Ă  tous les pays. » La nourriture, les soins et le climat ont une grande influence sur les caractĂšres et le tempĂ©rament des races; cela est, aujourd'hui acquis et reconnu de tout le monde; la similitude de charpente, l'analogie de conformation, en un mot les bonnes conditions physiologiques, sont d'ailleurs nĂ©cessaires pour assurer de bons rĂ©sultats quand il s'agit d'amĂ©liorer une espĂšce par un type Ă©tranger. Le grand nombre de produits dĂ©fectueux issus des Ă©talons de sang placĂ©s par les haras dans les stations prouve victorieusement la force des principes que nous venons de poser, et nous allons avoir l'honneur de vous proposer tout Ă  l'heure des conclusions qui, si vous les adoptez, en seront la sanction. » Disons auparavant notre pensĂ©e sur l'espĂšce bidette qui habite la seconde zone. Dans ce pays, quoique l'industrie chevaline ait moins d'importance et ne soit mĂȘme qu'un accessoire, cependant elle ne laisse pas que d'offrir un grand intĂ©rĂȘt et d'appeler aussi notre sollicitude. La race bidette ne peut pas ĂȘtre amĂ©liorĂ©e par elle-mĂȘme Ă  cause de SESSION DE VANNES. 87 ses dĂ©fauts et du vice de ses allures qui tiennent Ă  sa conformation. D'accord avec plusieurs hippiatres Ă©minents, votre Commission pense, Messieurs, que le cheval arabe, par l'anciennetĂ© et la puretĂ© de ses caractĂšres, est de tous les types celui qui influe avec le plus de puissance et d'avantages sur cette espĂšce. » En consĂ©quence , nous vous proposons d'exprimer le voeu que les trois cinquiĂšmes des chevaux des haras de Langonnet et de Lamballe se composent d'individus de la belle race percheronne qui a rĂ©pandu dans le FinistĂšre des produits recherchĂ©s et de grande valeur, ou, Ă  dĂ©faut, des chevaux de trait d'une autre origine, lestes et distinguĂ©s, et analogues de charpente Ă  la race bretonne; les deux autres cinquiĂšmes des Ă©talons des dĂ©pĂŽts ci-dessus dĂ©signĂ©s se composeraient principalement de chevaux arabes et de quelques chevaux de pur sang et de demi-sang anglais pour les besoins des amateurs qui prĂ©fĂšrent ces types. » En ce qui concerne la remonte, la Commission vous propose d'adopter et d'appuyer un voeu qui vous est prĂ©sentĂ© au nom de la SociĂ©tĂ© d'Agriculture de Quimper par M. Briot, son dĂ©lĂ©guĂ© au CongrĂšs, Ă  savoir que les achats des chevaux de la remonte de la cavalerie soient effectuĂ©s dĂšs le mois de mars, pour favoriser les transactions des Ă©leveurs, qui pourraient acquĂ©rir ensuite dans nos foires des poulains plus jeunes pour remplacer les premiers. La remonte, si ses fonds n'Ă©taient pas disponibles en mars, pourrait, sur mandat, prendre livraison des chevaux acquis. Nul ne mettra en doute combien la certitude de vendre Ă  une Ă©poque dĂ©terminĂ©e serait un encouragement pour l'Ă©leveur et un stimulant Ă  la production du cheval de guerre. » Ensuite M. le PrĂ©sident relit les conclusions de ce rapport, et demande si quelqu'un veut prendre la parole. M. de Kergorlay. Je ne comprends pas pourquoi la Commission prĂ©conise le cheval percheron, qui n'est pas analogue au cheval breton, et qui, s'il est plus distinguĂ©, n'a pas ses qualitĂ©s et ne le vaut pas. » M. de Genouillac. Je ne saurais partager l'opinion de M. de Kergorlay le cheval percheron a produit chez nous d'excellents effets ; il a beaucoup amĂ©liorĂ© l'espĂšce dans les cantons oĂč on l'a introduit ; c'est un type qu'on ne saurait trop rechercher. » M. de Kergorlag. Le cheval breton est un type plus ancien que le percheron ; il n'y a pas, entre ces deux races, une vĂ©ritable analogie de formes. Le cheval breton est commun; mais il a ses 88 ASSOCIATION BRETONNE. avantages, un caractĂšre et des qualitĂ©s propres, peut-ĂȘtre supĂ©rieures Ă  celles du percheron. Il y a de bons chevaux anglais Ă©toffĂ©s, propres au trait, ayant de l'Ă©nergie, et qu'il conviendrait de prĂ©fĂ©rer au percheron. » M. de Miollis considĂšre le cheval percheron comme analogue Ă  l'espĂšce bretonne, mais plus distinguĂ©, et ne pouvant, comme quelques essais l'ont dĂ©montrĂ©, qu'amĂ©liorer essentiellement la race bretonne. M. de Kergorlay. A Saint-Pol-de-LĂ©on, les croisements opĂ©rĂ©s avec le sang anglais ont souvent obtenu de bons rĂ©sultats. On rencontre maintenant, dans ce pays, un grand nombre de produits remarquables et une amĂ©lioration sensible de l'espĂšce, chez les sujets qui ont reçu l'infusion du sang anglais. Je ne veux pas, nĂ©anmoins, considĂ©rer ce fait comme concluant; mais il doit appeler l'attention, et servir d'Ă©lĂ©ment dans cette question, qui est encore, en quelque sorte, Ă  l'Ă©tat d'Ă©tude. M. de Pompery conteste les bons effets du croisement opĂ©rĂ© avec le cheval de sang. Ce croisement n'est pas logique, aussi a-t-il Ă©tĂ© funeste. Les nombreux produits croisĂ©s qui ont paru cette annĂ©e Ă  la foire de La Martyre, l'une des plus considĂ©rables du FinistĂšre, Ă©taient, Ă  quelques exceptions prĂšs, mal suivis, informes, affectĂ©s de tares et presque sans valeur. Comment a-t-on créé le cheval de pur sang? Au moyen d'une nourriture, de conditions et de soins tout spĂ©ciaux. Nos cultivateurs, non-seulement ne pourraient pas, dans l'Ă©tat actuel de l'agriculture, bien faire le cheval de pur sang, mais ils font mĂȘme fort mal celui de demisang. L'alimentation que l'on donne en Bretagne dĂ©veloppe la lymphe ; le cheval anglais, dont la charpente, la conformation contraste avec l'espĂšce bretonne, ne pourrait pas produire avec elle de sujets capables de conserver ses caractĂšres dans de semblables conditions. M. de Kergorlay ne combat pas le prĂ©opinant; mais revenant Ă  ce qu'il a dit relativement au percheron, il persiste Ă  croire qu'il est loin d'ĂȘtre parfait, et il pense qu'on ne devrait pas le prĂ©fĂ©rer au breton , parmi les reproducteurs des races de trait. M. Briot appuie les conclusions de la Commission. Le perche- SESSION DE VANNES. 89 ron a donnĂ© des produits de mĂ©rite et de valeur; le pur sang a peu donnĂ© de bons sujets; la plupart sont mal rĂ©ussis, invendables , et l'on ne sait qu'en faire. M. de Kergorlay. La conformation du cheval percheron s'Ă©loigne sous bien des rapports de celle de la race bretonne ; or il faut certaines analogies entre les reproducteurs, mĂąles et femelles, si l'on veut Ă©viter des dĂ©ceptions dans les croisements. » M. de Pompery est aussi du mĂȘme avis; mais on peut trouver analogie et plus de distinction en dehors de l'espĂšce indigĂšne. Les haras ont achetĂ© quelques Ă©talons bretons de choix ; ils sont mĂ©diocres, et les chevaux de trait que les haras se procurent ailleurs sont plus satisfaisants. Peu importe l'origine de l'Ă©talon, pourvu qu'il y ait paritĂ© dans ses formes et celles de la jument. La Commission de circonscription du dĂ©pĂŽt de Langonnet l'avait compris, et dans sa courte existence de trois annĂ©es, elle Ă©tait parvenue, par des demandes annuelles, Ă  composer le personnel Ă©talons de ce dĂ©pĂŽt d'excellents chevaux de trait. M. le PrĂ©sident. La conclusion de la Commission qui demande que les trois cinquiĂšmes des Ă©talons de l'État se composent de chevaux de trait, est-elle combattue? » M. Kerarmel. Je propose de demander en premiĂšre ligne des Ă©talons percherons, s'il est possible de s'en procurer ; car on dit qu'ils disparaissent, qu'ils n'existent mĂȘme plus. A leur dĂ©faut, je prĂ©fĂ©rerais le cheval breton Ă  toute autre race de trait. » M. Bahier. Il est difficile de trouver des percherons, et ceux que l'on nous envoie sous ce nom sont souvent des chevaux bretons, sortis poulains de notre pays et amĂ©liorĂ©s par une meilleure alimentation et des soins plus intelligents. » M. de Genouillac. On pourrait donc amĂ©liorer par l'Ă©talon breton ; mais prĂ©fĂ©rons-lui les chevaux de trait de toute provenance, puisque les autres pays Ă©lĂšvent mieux et font de meilleurs chevaux que nous. » M. de Kergorlay. La tĂȘte et les membres caractĂ©risent et diffĂ©rencient principalement les types. Il y a disparitĂ© entre le cheval percheron et le breton; on peut s'en convaincre quand on les analyse dans leurs dĂ©tails. La race bretonne est un vieux type, le 90 ASSOCIATION BRETONNE. percheron est un type moins ancien; voilĂ  une diffĂ©rence suffisante pour repousser ce croisement. » M. Bernard Breton fait l'Ă©loge du percheron. Il y a plusieurs annĂ©es un propriĂ©taire avait fait venir quatre reproducteurs de cette espĂšce dans les environs de Landivisiau; ils ont produit des poulains de haut prix et de qualitĂ© supĂ©rieure. D'autres Ă©talons de cette race, introduits ensuite, ont propagĂ© dans le pays des mĂšres d'Ă©lite ; mais on ne conserve pas les produits, cela est bien regrettable ; il serait intĂ©ressant de propager ces types. M. le PrĂ©sident. Trois propositions sont faites celle de la Commission, puis une seconde qui tend Ă  la suppression du terme cheval percheron que portent les conclusions du rapport; enfin une derniĂšre, demandant des Ă©talons bretons choisis, et en seconde ligne des percherons. » Par un vote dĂ©finitif, l'assemblĂ©e modifie en ces termes les conclusions prĂ©sentĂ©es par la Commission Que les trois cinquiĂšmes des Ă©talons des dĂ©pĂŽts de Langonnet et de Lamballe soient composĂ©s de chevaux bretons pris dans les CĂŽtes-du-Nord ou le FinistĂšre, ou, Ă  leur dĂ©faut, de chevaux percherons ou autres analogues. On passe Ă  la deuxiĂšme conclusion, qui a trait Ă  l'espĂšce bidette. M. le PrĂ©sident en donne lecture. Elle demande que les deux autres cinquiĂšmes des Ă©talons des dĂ©pĂŽts prĂ©citĂ©s, destinĂ©s Ă  la zone sud, soient formĂ©s de chevaux arabes et quelques Ă©talons de pur sang pour les amateurs qui pourraient prĂ©fĂ©rer ce type. M. de Kergorlay demande la suppression du mot amateur ; car c'est dans un but d'avenir commercial que certains Ă©leveurs pourraient prĂ©fĂ©rer le pur sang. Sur la cĂŽte, on croise avec le pur sang, en vue des besoins de l'avenir ; dans tous les cas, accorder Ă  la rĂ©gion du sud les deux cinquiĂšmes des Ă©talons des haras, c'est lui faire la part trop large, eu Ă©gard Ă  l'importance hippique de la zone nord. M. de Pompery. La rĂ©gion oĂč prĂ©domine l'espĂšce bidette est celle qui a le plus de besoins; d'ailleurs, les haras ne peuplent pas, ils ne veulent que crĂ©er des types pour servir Ă  l'amĂ©lioration de nos races. Je suis partisan de l'amĂ©lioration des SESSION DE VANNES. 91 espĂšces par elles-mĂȘmes; mais il faut quelquefois s'Ă©carter de ce principe; il le faut quant Ă  la race bidette, qui doit ses dĂ©fauts et les vices de ses allures Ă  sa conformation. Mais c'est un vieux type, qui ne saurait ĂȘtre modifiĂ© par le pur sang anglais; car celui-ci est le produit d'un mĂ©tissage, c'est une race rĂ©cente qui ne saurait influer puissamment sur une race aussi ancienne ; le type arabe, qui est trĂšs-ancien, aura seul cette puissance. » M. de Miollis. SpĂ©cifions les Ă©talons qui conviennent Ă  chaque localitĂ© ; mais laissons Ă  l'Administration des Haras le soin de les rĂ©partir comme elle le jugera convenable. » M. le PrĂ©sident explique les conclusions de la Commission, qui pourraient n'ĂȘtre pas suffisamment comprises. M. de Keridec. C'est une erreur de penser que le bidet ne convient plus Ă  notre temps et qu'il doit disparaĂźtre. On a besoin de vitesse, on exige aujourd'hui une cĂ©lĂ©ritĂ© prodigieuse ; c'est la race bidette qui satisfera ce besoin , et non notre lourde race de trait. » M. de Kergorlay. La race de trait amĂ©liorĂ©e pourra fournir de la vitesse ; il y a de bons trotteurs qui parcourent lestement de grands espaces. D'ailleurs je doute que les omnibus et autres services analogues tiennent Ă  tant de vitesse ; car ce n'est pas lĂ  qu'est le besoin d'une extrĂȘme rapiditĂ©, » M. de Keridec persiste, et dit que ce n'est pas avec le percheron ni avec la grosse race bretonne que l'on obtiendra la cĂ©lĂ©ritĂ©. M. le PrĂ©sident relit la partie des conclusions qui fait l'objet de la discussion, et dit Vous devez porter votre attention sur la proportion Ă©tablie par la Commission ; demandera-t-on des arabes, des pur sang et des demi-sang dans la proportion de deux cinquiĂšmes, sans indiquer une prĂ©fĂ©rence pour l'un ou l'autre de ces types?» M. Briot. Prenons garde de contrarier la remonte, de lui crĂ©er des difficultĂ©s en spĂ©cialisant. Cette proportion des deux cinquiĂšmes, que nous lui laissons dans les Ă©talons du haras, est faible. Laissons au moins la dĂ©signation des types Ă  l'apprĂ©ciation de la remonte. » M. de LaferriĂšre regrette le vote relatif aux percherons ; il 92 ASSOCIATION BRETONNE. fait l'Ă©loge de cette race et des qualitĂ©s qui la distinguent, et qu'elle transmet Ă  un Ă©minent degrĂ© aux produits qu'elle donne avec la race bretonne. M. le PrĂ©sident fait observer qu'Ă  cet Ă©gard le CongrĂšs s'est prononcĂ© ; il y a un vote, il ne faut pas rentrer dans cette discussion. M. de LaferriĂšre, abordant la seconde partie des conclusions sur lesquelles le CongrĂšs va statuer, prĂ©conise le cheval arabe et lui donne la prĂ©fĂ©rence sur le type anglais. Cette modification aux propositions de la Commission est demandĂ©e un cinquiĂšme Ă©talons arabes, un cinquiĂšme Ă©talons anglais de pur sang et de demi-sang. On passe au vote. L'AssemblĂ©e adopte dĂ©finitivement cette formule. M. le PrĂ©sident annonce ensuite qu'un scrutin sera ouvert au commencement de la sĂ©ance de demain 29 pour l'Ă©lection d'un trĂ©sorier ; les membres du CongrĂšs pourront dĂ©poser leurs votes pendant tout le cours de la sĂ©ance. Il ajoute qu'Ă  une heure on dĂ©libĂ©rera sur le choix de la ville oĂč devra se tenir le CongrĂšs de 1854. On reprend la discussion sur les conclusions qui concernent la remonte. Elles ont pour but d'obtenir que les achats des chevaux de cavalerie soient effectuĂ©s en mars , sur mandats payables ultĂ©rieurement, si les fonds n'Ă©taient pas encore disponibles Ă  cette Ă©poque. M. de LaferriĂšre appuie fortement ce voeu. Les vendeurs, dĂ©barrassĂ©s des chevaux en Ăąge d'ĂȘtre livrĂ©s, pourraient les remplacer par les meilleurs poulains qui paraissent dans les foires du printemps, et qui sont souvent enlevĂ©s hors du pays par le fait de l'encombrement de l'Ă©leveur. M. Ropert objecte que la remonte ne recevant bien souvent les fonds dont elle dispose qu'en septembre, elle ne peut opĂ©rer ses achats aussitĂŽt qu'on le dĂ©sire. M. Briot L'officier vient en mars faire son choix, et aprĂšs l'avoir arrĂȘtĂ©, ĂȘtre convenu du prix avec l'Ă©leveur, il dit Ă  celuici Je ne sais quand je prendrai livraison; vendez, si vous voulez, Ă  d'autres acheteurs. D'aprĂšs ce langage, on ne sait sur quoi SESSION DE VANNES. 93 compter, on ne sait que faire. Les maquignons profitent de la situation Ă©ventuelle et perplexe que l'on fait Ă  l'Ă©leveur pour acheter ses chevaux Ă  vil prix. Il les revend ensuite, avec un gros bĂ©nĂ©fice, Ă  la remonte, qui, par son indĂ©cision, favorise en quelque sorte cette dĂ©plorable spĂ©culation. » M. Ropert. Les reproches que fait M. Briot Ă  la remonte Ă©taient fondĂ©s il y a peu de temps encore ; mais ils ne le sont plus aujourd'hui. La remonte, par une mesure rĂ©cente, fait ses achats au mois de janvier. Elle dit Ă  l'Ă©leveur Je n'ai pas d'argent en ce moment; mais je puis acheter vos chevaux sur mandat tel prix ; voyez si cela vous arrange. Cette annĂ©e , tous les achats ont Ă©tĂ© terminĂ©s dans le Morbihan au mois d'avril. On s'Ă©tonne, ajoute l'orateur, que la remonte refuse des chevaux qu'elle avait dĂ©clarĂ©s bons quelques mois auparavant ; mais cela vient souvent de la faute de l'Ă©leveur, qui nourrit et soigne mal, et voit, par sa nĂ©gligence, ses chevaux acquĂ©rir des tares fort graves. » M. Briot, nonobstant ces explications, insiste pour l'adoption du voeu. M. le PrĂ©sident. Les renseignements qui viennent d'ĂȘtre donnĂ©s sur la nouvelle voie oĂč la remonte est entrĂ©e paraissent satisfaisants ; mais soit que la guerre entre dans un systĂšme favorable aux Ă©leveurs, ou continue Ă  suivre ses anciens errements, il n'y a aucun inconvĂ©nient, dans le doute, Ă  Ă©mettre le voeu. » M. de Miollis. Les fonds destinĂ©s aux achats devraient parvenir en mars aux officiers acheteurs ; alors l'Ă©leveur saurait, en temps utile, s'il vendra ou non. » M. de Sesmaisons. Le Gouvernement semble disposĂ© Ă  entrer dans la voie que nous indiquons ; l'adoption du voeu, dans cette circonstance, pourrait hĂąter ses dĂ©terminations, et l'avĂ©nement de conditions plus favorables aux Ă©leveurs. >> M. Ropert. > MM. de Kergorlay et de Sesmaisons disent qu'une cause qui dĂ©- 94 ASSOCIATION BRETONNE. courage et dĂ©goĂ»te de produire des chevaux pour la remonte, c'est qu'elle ne prend pas une moyenne Ă  peu prĂšs stable d'animaux annuellement. Souvent on diminue brusquement et dans une proportion considĂ©rable les achats; cela dĂ©courage les Ă©leveurs en les privant tout Ă  coup de la vente. Au lieu de rĂ©duire brusquement les achats, il faudrait procĂ©der avec plus de mesure Ă  ces rĂ©ductions. M. le PrĂ©sident met aux voix le voeu proposĂ© par la Commission, en l'amendant pour le prĂ©ciser et satisfaire les divers intĂ©rĂȘts, il propose d'indiquer le 1er avril comme l'Ă©poque oĂč il conviendrait de terminer les achats. Le CongrĂšs adopte, ainsi qu'une autre proposition formulĂ©e eh ces termes par M. de Sesmaisons Le CongrĂšs demande que les achats des remontes soient le plus possible maintenus annuellement au mĂŽme chiffre de tĂȘtes. » Le SecrĂ©taire, TH. DE POMPERY. Seconde partie. M. de Langlais remplace M. de Pompery comme secrĂ©taire. L'ordre du jour appelle la discussion sur les espĂšces bovine et porcine. M. Briot, rapporteur de la Commission, lit le rapport relatif aux bĂȘtes Ă  cornes. Messieurs, » Rapporteur de la Commission chargĂ©e d'Ă©tudier les questions posĂ©es par le CongrĂšs relativement Ă  l'espĂšce bovine, j'ai l'honneur de vous apporter le rĂ©sultat des travaux de votre Commission sur cette question. 1re Question. — Existe-t-il des diffĂ©rences rĂ©elles, tranchĂ©es, SESSION DE VANNES. 95 entre les races bretonnes des cĂŽtes nord et des cĂŽtes sud de la Bretagne, ? » Oui, Messieurs, votre Commission pense qu'il existe de notables diffĂ©rences entre les races du nord et celles du sud de nos montagnes. La rĂ©gion du nord renferme des sujets d'une taille plus Ă©levĂ©e que celle du sud. » On remarque surtout dans cette rĂ©gion, depuis le LĂ©on jusqu'Ă  Saint-Malo, un grand nombre de nuances clans l'espĂšce grĂące au peu de suite que l'on a apportĂ© dans les croisements dans cette partie de la Bretagne, il y rĂšgne une telle promiscuitĂ© qu'il y est bien difficile de distinguer les races et de leur assigner une provenance certaine. » L'espĂšce de LĂ©on fournit de trĂšs-bonnes laitiĂšres. » Viennent ensuite, et par ordre de mĂ©rite, celles de Lannion , Treguier, Pontrieux et Guingamp. » Dans cette rĂ©gion, l'usage Ă©tant de travailler avec des chevaux, on n'Ă©lĂšve point de boeufs de travail, et en gĂ©nĂ©ral on n'engraisse que pour la consommation locale. » La race des montagnes, plus petite que la prĂ©cĂ©dente, a aussi plus d'analogie avec la race du sud dont nous parlerons tout Ă  l'heure. Cette espĂšce se distingue surtout par sa rusticitĂ© et sa facilitĂ© Ă  s'entretenir avec des pĂąturages de mĂ©diocres qualitĂ©s ; elle donne d'assez bonnes laitiĂšres, des boeufs Ă©nergiques pour le travail et propres Ă  l'engraissemement Ă  l'Ăąge de cinq Ă  six ans. » La race du sud des montagnes d'Arrez porte en gĂ©nĂ©ral le nom de race bretonne ; elle est la plus importante pour le nombre et probablement aussi la plus ancienne de tout le pays. » On la retrouve, presque avec les mĂȘmes caractĂšres, depuis les cĂŽtes de l'OcĂ©an Ă  l'ouest, jusqu'aux bord de la Vilaine. » Cette race possĂšde des qualitĂ©s laitiĂšres qui la distinguent entre toutes et la font rechercher par le commerce auquel elle fournit un aliment lucratif. » Les boeufs de cette espĂšce sont d'une grande Ă©nergie au travail et fournissent ensuite de la viande de boucherie d'une qualitĂ© supĂ©rieure. » On peut dire avec certitude que c'est la race la plus estimĂ©e par la majoritĂ© de nos populations bretonnes. » Depuis la Vilaine, jusqu'aux limites de la VendĂ©e, on rencontre la race nantaise qui, Ă  nos yeux, a pour principal mĂ©rite de fournir de bons animaux de travail. Telles sont, Messieurs, les principales races bovines qui peuplent notre Bretagne. » 2e Question. — Y en a-t-il une qui l'emporte, sur les autres par 96 ASSOCIATION BRETONNE. sa facilitĂ© Ă  s'Ă©lever et Ă  s'entretenir, ou par le degrĂ© supĂ©rieur de ses aptitudes? » Ici, Messieurs, votre Commission pense que dans l'Ă©tat actuel de notre agriculture et de nos dĂ©bouchĂ©s, la race bretonne pure de la rĂ©gion du sud l'emporte sur les autres par sa facilitĂ© Ă  s'entretenir, et qu'elle fournit sous le triple rapport du lait, du travail et de la viande, le plus grand bĂ©nĂ©fice net aux habitants. » Passons Ă  la troisiĂšme question. » 3e Question. — Quels sont les procĂ©dĂ©s d'amĂ©lioration qui ont le mieux rĂ©ussi jusqu'Ă  ce jour, quels rĂ©sultats ont-ils produits, c'est-Ă dire quels sont les aptitudes spĂ©ciales viande, lait, travail qu'ils ont fixĂ©es ou dĂ©veloppĂ©es ? » Dans le LĂ©on et dans la partie nord de la Bretagne, quelques croisements Durham paraissent avoir produit de bons rĂ©sultats sous le rapport de l'engraissement prĂ©coce ; d'autres croisements ont Ă©tĂ© essayĂ©s, dans diverses parties de la Bretagne , avec les races suisses et de l'Anjou, mais n'ont produit aucuns rĂ©sultats utiles. » AuprĂšsde Bedon, des croisememts qui datent de quatorze ans ont Ă©tĂ© entrepris et suivis par les soins intelligents de notre honorable collĂšgue, M. BernĂšde, et ont Ă©tĂ© couronnĂ©s d'un succĂšs constant sous le rapport du dĂ©veloppement des qualitĂ©s lactifĂšres, tant avec la race bretonne qu'avec la race nantaise. » A Saint-Brieux des croisements semblables ont Ă©tĂ© essayĂ©s depuis trois ou quatre ans, par les soins du Comice de cette localitĂ©, et ont donnĂ© de bons rĂ©sultats. » D'aprĂšs cet exposĂ©, Messieurs, votre Commission pense que les croisements en dedans sont encore les plus certains, ceux qui ont donnĂ© les rĂ©sultats les plus satisfaisants lorsqu'ils ont Ă©tĂ© faits par des reproducteurs choisis et convenablement entretenus. » Le rapporteur propose les conclusions suivantes 1° Le CongrĂšs engage les cultivateurs bretons Ă  ĂȘtre trĂšs-sobres et trĂšs-circonspects dans les croisements de nos races avec celles de l'extĂ©rieur. 2° De n'admettre ces croisements qu'aprĂšs qu'il aura bien Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© par l'expĂ©rience qu'ils peuvent amĂ©liorer nos races sans leur faire perdre aucune de leurs qualitĂ©s primitives et principales. M. de Saisy constate qu'il a obtenu de bons produits par le croisement avec la race Durham, mais que, vu l'insuffisance de la SESSION DE VANNES. 97 nourriture dans nos contrĂ©es, et l'Ă©tat de notre agriculture, il est prĂ©fĂ©rable d'amĂ©liorer la race bretonne par elle-mĂȘme. M. Bahier Ă©numĂšre les causes qui s'opposent Ă  l'amĂ©lioration de nos bestiaux, et principalement la mauvaise nourriture et la construction dĂ©fectueuse et insalubre des Ă©tables. M. de Pompery regrette que les croisements essayĂ©s ne l'aient pas Ă©tĂ© d'une maniĂšre plus suivie ; il cite de bons produits obtenus par le croisement Durham, mais il a remarquĂ© que souvent les gĂ©nisses Ă©taient stĂ©riles. Il prĂ©fĂšre l'amĂ©lioration de la race bretonne par elle-mĂȘme. M. de Sesmaisons dit qu'il serait Ă  dĂ©sirer que l'on se pĂ©nĂ©trĂąt bien des qualitĂ©s que l'on veut amĂ©liorer et dĂ©velopper par le croisement, sans se trop prĂ©occuper des formes. A cette occasion il demande s'il ne serait pas prĂ©fĂ©rable de dĂ©cerner les primes non plus par race, mais par aptitude ; ainsi les concours seraient divisĂ©s en catĂ©gories telles que vaches laitiĂšres, boeufs gras, sans distinction de races ou de provenances. M. de Pompery exprime la crainte de voir les bestiaux Ă©trangers de grande taille venir faire Ă  nos bestiaux bretons une trop rude concurrence dans nos concours. M. de Langlais appuie cette opinion. M. le PrĂ©sident fait observer que cette question ne rentrant que d'une maniĂšre incidente dans le dĂ©bat, pourra ĂȘtre discutĂ©e Ă  fond par une proposition spĂ©ciale. Il met aux voix le premier paragraphe des conclusions de la Commission qui est adoptĂ©. M. Kerarmel demande que le concours d'animaux de boucherie qui a Ă©tĂ© fixĂ© Ă  Nantes soit placĂ© dans une ville plus au centre de la Bretagne, telle que Vannes, Lorient ou Quimper. M. Gaillard rĂ©pond que cette demande a Ă©tĂ© faite Ă  M. le ministre de l'agriculture, dont le refus a Ă©tĂ© principalement motivĂ© sur ce que la ville de Nantes offrait des dĂ©bouchĂ©s faciles aux animaux qui n'auraient pas Ă©tĂ© primĂ©s, et que les autres villes citĂ©es n'offraient pas cet avantage. M. de Sesmaisons confirme cette communication, mais il pense qu'il serait trĂšs-utile d'obtenir un second concours d'animaux gras. 7 98 ASSOCIATION BRETONNE. M. Briot fait part de la demande d'un concours Ă  Morlaix, exprimĂ©e par six cantons de la rĂ©gion sud du FinistĂšre. M. le ministre a rĂ©pondu qu'on ne pouvait pas multiplier ces concours, et que s'il accordait cette demande, un grand nombre bientĂŽt se prĂ©senteraient. Cependant, ajoute M. Briot, les lieux de concours devraient ĂȘtre placĂ©s au centre de la Bretagne, et prĂšs des dĂ©bouchĂ©s lucratifs qu'offre l'Angleterre. On pourrait faire coĂŻncider ces concours avec les meilleures foires du pays. M. de Sesmaisons Ă©met la proposition suivante Qu'il soit Ă©tabli un concours rĂ©gional de plus pour les animaux gras et un pour les animaux reproducteurs en faveur des cinq dĂ©partements de la Bretagne. Cette demande est mise aux voix et adoptĂ©e. M. Bernard-Breton, revenant sur la question des croisements, rappelle les bonnes qualitĂ©s de la race Durham. M. le PrĂ©sident met aux voix le second paragraphe des conclusions de la Commission qui est adoptĂ©. M. BernĂšde demande la parole sur l'amĂ©lioration des vaches laitiĂšres. M. le PrĂ©sident fait observer que les conclusions de la Commission ayant Ă©tĂ© adoptĂ©es, il ne peut donner la parole sur ce sujet sans l'assentiment de l'assemblĂ©e, qui dĂ©clare par un vote qu'elle entendra les communications de M. BernĂšde. M. BernĂšde Ă©tablit l'identitĂ© de la race de Jersey avec la race bretonne, et constate, par l'analyse, la supĂ©rioritĂ© du lait de la premiĂšre. Il lit plusieurs passages de l'opuscule qu'il a publiĂ© sur ce sujet qui sont Ă©coutĂ©s avec intĂ©rĂȘt. M. Bahier, rapporteur de la Commission chargĂ©e d'Ă©tudier la question de l'espĂšce porcine, lit son rapport. Messieurs, » Votre Commission chargĂ©e d'Ă©tudier la question de la race porcine, ayant appris que j'avais Ă©tĂ© assez heureux pour obtenir, par l'entremise d'un de nos honorables collĂšgues, des renseignements certains sur les conditions exigĂ©es pour l'admission de nos lards dans les SESSION DE VANNES. 99 fournitures de la marine de l'État, m'a fait l'honneur de me nommer son rapporteur. » Il rĂ©sulte des renseignements fournis par plusieurs membres de la Commission, que la race porcine s'est sensiblement amĂ©liorĂ©e, sur plusieurs points de la Bretagne, par le croisement de nos races avec les races craonaise et anglaises. Dans les CĂŽtes-du-Nord et l'Ille-et-Vilaine on a croisĂ© particuliĂšrement avec les Craonais ; cependant l'arrondissement de Saint-Brieux a obtenu de bons rĂ©sultats par le croisement avec la race de Jersey. Dans le FinistĂšre et le Morbihan , on a prĂ©fĂ©rĂ© les races anglaises, particuliĂšrement celle du comtĂ© de Sussex. Quelques Ă©leveurs ont obtenu de trĂšs-beaux produits en croisant les races craonaise et Sussex. » Il a Ă©tĂ© aussi appris que les produits de ces croisements, malgrĂ© leur supĂ©rioritĂ© bien constatĂ©e pour tous les vrais connaisseurs, se placent difficilement... Les consommateurs particuliers les repoussent, et les charcutiers profitent de cette circonstance pour n'en offrir que des prix infiniment peu Ă©levĂ©s. Cette circonstance fĂącheuse arrĂȘtera nĂ©cessairement le progrĂšs, si l'on ne s'empresse de procurer promptement un dĂ©bouchĂ© Ă  nos produits amĂ©liorĂ©s. C'est pour atteindre ce but que votre Commission vous propose, Messieurs, de demandera M. le Ministre de la Marine la crĂ©ation d'un atelier de salaisons Ă  Brest, ou mieux Ă  Morlaix ; car ceux de Cherbourg et de Nantes sont trop Ă©loignĂ©s de la basse Bretagne pour qu'elle puisse y faire arriver ses produits. » Si nos lards n'ont pas Ă©tĂ©, jusqu'ici, admis dans les fournitures de la marine, c'est qu'Ă  poids Ă©gal nos porcs contiennent beaucoup plus d'os que ceux des races de Normandie, du Limousin, du Quercy, du Rouergue et des autres pays, oĂč la marine s'approvisionne maintenant, et parce qu'ils sont mous et fondent souvent dans la saumure. Il n'en sera pas ainsi de nos races amĂ©liorĂ©es, qui sous tous les rapports, sont au moins aussi bonnes que les races prĂ©citĂ©es, et s'engraissent beaucoup plus facilement et Ă  moins de frais que nos races du pays. Il serait par consĂ©quent autant dans l'intĂ©rĂȘt de l'État que dans celui des cultivateurs bas-bretons que le progrĂšs continuĂąt, et on peut ĂȘtre certain que l'atelier de salaisons demandĂ© sera suffisamment approvisionnĂ©. » Voici les conditions exigĂ©es par la marine ; ces renseignements sont extraits d'un cahier des charges type qui sert de base Ă  toutes les adjudications » Art. 5. La fourniture se composera de lards de toute provenance » française. » Art. 6. Le lard proviendra de cochons gras, bien sains; les truies 100 ASSOCIATION BRETONNE. » mĂšres, les animaux verrats, maigres ou ladres, seront exclus de la » fourniture. » Les quatre pieds seront dĂ©tachĂ©s Ă  la jointure des jarrets ; la tĂȘte » sera coupĂ©e carrĂ©ment, Ă  la premiĂšre vertĂšbre ; la queue le sera » au ras du corps. » L'animal bien nettoyĂ©, bien saignĂ©, sera prĂ©sentĂ© ouvert par le » ventre, avec ses filets et toutes ses parties charnues, mais dĂ©barrassĂ© » de toutes ses fressures et graisses intĂ©rieures. La couenne ne devra » pas, par suite d'un grillage mal dirigĂ©, se sĂ©parer du corps. Dans cet » Ă©tat chaque cochon devra peser au moins 50 kilogrammes et au » plus 150 kilogrammes. » Le poids du lard ne sera constatĂ© que vingt-quatre heures aprĂšs la mort. » Le Rapporteur, » J. S. BUTIER. » Agriculteur consultant et expert arpenteur, rue aux Bouchers, n° 7, Ă  Saint-Brieuc. » M. de Pompery fournit des renseignements sur la race anglaise. Il rĂ©sulte des informations qu'il a prises Ă  Brest qu'effectivement nos lards ne sont pas exclus, en principe, des fournitures de la marine, mais qu'ils sont rejetĂ©s en fait, sous le prĂ©texte qu'ils sont de qualitĂ© infĂ©rieure. M. de Pompery conteste cette infĂ©rio - ritĂ© et pense qu'il y a prĂ©vention de la part de la marine. M. de Saisy fait part de produits remarquables obtenus par les croisements des races anglo-chinoise et craonaise. M. de Sesmaisons explique que les Ă©tablissements de salaisons pour la marine Ă©tant situĂ©s Ă  Nantes et Cherbourg, les porcs qui avoisinent ces villes sont plus recherchĂ©s, et que la dĂ©prĂ©ciation qui pĂšse sur les produits du centre de la Bretagne pourrait bien n'ĂȘtre attribuĂ©e qu'Ă  leur Ă©loignement des lieux de salaisons. Quant aux porcs anglo-chinois, M. de Sesmaisons croit que le lard en est peu ferme et que cette race est peu fĂ©conde. M. de Saisy combat cette opinion et cite les rĂ©sultats obtenus chez lui. M. de Pompery, revenant Ă  la question des fournitures de la marine, persiste Ă  croire que l'Ă©loignement du lieu de salaison n'est pas la seule cause de la dĂ©prĂ©ciation de nos porcs. SESSION DE VANNES. 101 Il cite de nouveaux documents tendant Ă  prouver qu'il existe Ă  cet Ă©gard prĂ©vention de la part de la marine. M. le PrĂ©sident met aux voix les conclusions de la Commission, qui sont adoptĂ©es dans les termes suivants Le CongrĂšs, persuadĂ© que les races porcines bretonnes peuvent remplir les conditions voulues pour la marine, pour la fourniture des lards, Ă©met le voeu que les lards de provenance bretonne soient admis par elle, et qu' une partie des fournitures qui se font maintenant exclusivement Ă  Nantes ou Cherbourg se fasse Ă  Brest, Morlaix, Saint-Malo ou Lorient. » Il est donnĂ© lecture de l'ordre du jour de demain. La sĂ©ance est levĂ©e Ă  cinq heures. Le SecrĂ©taire, DE LANGLAIS. 102 ASSOCIATION BRETONNE. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU JEUDI 29 SEPTEMBRE. PRÉSIDENCE DE M. DE LA MONNERAYE. PremiĂšre partie. M. de la Monneraye, prĂ©sident du CongrĂšs, M. de Sesmaisons, directeur, et M. de Kergorlay, secrĂ©taire de l'Association, M. Jollivet, vice-prĂ©sident honoraire, Avrouin et de Virel, secrĂ©taires, prennent place au bureau. A midi et demi, M. le PrĂ©sident dĂ©clare la sĂ©ance ouverte. M. de Pompery, secrĂ©taire, donne lecture du procĂšs-verbal de la premiĂšre partie de la sĂ©ance du 28. Ce procĂšs-verbal est adoptĂ© sous bĂ©nĂ©fice de quelques observations, prĂ©sentĂ©es par M. de Kergorlay. M. de Langlais donne lecture du procĂšs-verbal de la deuxiĂšme partie de la mĂȘme sĂ©ance, qui est Ă©galement adoptĂ© aprĂšs quelques observations de M. de Saisy et de M. Briot de la Mailerie, tendant Ă  constater que ce dernier ne s'est pas opposĂ© Ă  la demande d'un concours rĂ©gional pour les animaux de boucherie, au profit des cinq dĂ©partements bretons, demande Ă  laquelle il s'est dĂ©jĂ  associĂ©, mais seulement Ă  la façon dont cette demande serait introduite. M. le PrĂ©sident donne lecture de deux lettres, l'une de M. Rieffel, l'autre de M. Baron du Taya, exprimant, l'une et l'autre, des regrets de ne pouvoir assister aux sĂ©ances du CongrĂšs. Il invite l'assemblĂ©e Ă  tĂ©moigner par un vote spĂ©cial le regret qu'elle Ă©prouve elle-mĂȘme de l'absence de membres aussi distinguĂ©s; il l'invite, en outre, Ă  rĂ©pondre par un vote de remercĂźments Ă  l'envoi d'une brochure relative Ă  la production du lin dans les CĂŽtes-du-Nord, et transmise au CongrĂšs par M. Baron du Taya. SESSION DE VANNES. 1 03 L'adhĂ©sion unanime du CongrĂšs rĂ©pond Ă  l'appel de M. le PrĂ©sident. M. de Kergorlay donne lecture de deux lettres de MM. Lelerch et Apuril, analogues aux deux prĂ©cĂ©dentes. L'assemblĂ©e les accueille avec les mĂȘmes sentiments de regrets. M. de Sesmaisons, informĂ© de la prĂ©sence en Bretagne de M. l'Inspecteur gĂ©nĂ©ral d'agriculture, exprime le voeu qu'un juge aussi Ă©clairĂ© veuille bien assister au concours des animaux, qui aura lieu le 1er octobre. Un membre affirme que l'intention de M. l'Inspecteur gĂ©nĂ©ral est en effet d'y assister. M. le PrĂ©sident dĂ©clare que le scrutin est ouvert sur la nomination du trĂ©sorier de l'Association. Il annonce, en outre, que ce scrutin demeurera ouvert durant toute la sĂ©ance. Il ouvre ensuite la dĂ©libĂ©ration dans le but de dĂ©terminer le lieu oĂč se tiendra le prochain CongrĂšs. M. de Sesmaisons prend la parole pour faire connaĂźtre Ă  l'assemblĂ©e les prĂ©cĂ©dents en pareille matiĂšre. Les statuts de l'Association veulent que les sessions se tiennent dans les principales villes des cinq dĂ©partements de la Bretagne. RectifiĂ© sur un point secondaire par M. de Genouillac, il Ă©nonce la rotation suivie jusqu'Ă  ce jour, rotation dont le cours naturel amĂšnerait le tour du dĂ©partement de l'Ille-et-Vilaine. M. le Ministre ayant l'habitude d'accorder au CongrĂšs une somme importante Ă  distribuer en primes, le dĂ©partement oĂč se tient le CongrĂšs en profite naturellement d'une maniĂšre toute particuliĂšre, M. de Sesmaisons pense que cette circonstance sera pour le CongrĂšs un motif de ne pas intervertir l'ordre rĂ©gulier de la rotation. M. le PrĂ©sident demande si le conseil gĂ©nĂ©ral d'Ille-et-Vilaine a votĂ© au CongrĂšs une allocation, dans le but d'appeller Ă  Rennes sa prochaine session. M. de Kerdrel rĂ©pond qu'il a votĂ© Ă  cet effet une somme de 1,500 fr. M. Briot de la Mailerie prĂ©sente quelques observations, dans le but d'engager Ă  attribuer la prochaine session au FinistĂšre, oĂč le CongrĂšs a reçu un accueil particuliĂšrement flatteur. 104 ASSOCIATION BRETONNE. M. de Kerdrel, en quelques mots fortement accentuĂ©s, y rĂ©pond que si l'Association a des rĂšglements, c'est pour les observer; que ces rĂšglements existent et prescrivent d'attribuer les sessions Ă  tour de rĂŽle Ă  chacun des cinq dĂ©partements bretons ; que dĂšs lors le CongrĂšs prĂ©sent n'a d'autre latitude que celle de choisir telle ou telle ville d'un dĂ©partement dĂ©terminĂ©; que le dĂ©partement qui maintenant arrive en ordre utile est celui d'Illeet-Vilaine. Il reconnaĂźt que l'Association doit beaucoup au FinistĂšre, et que les CongrĂšs y ont Ă©tĂ© particuliĂšrement remarquables. Il espĂšre qu'Ă  mesure que l'Association se fera connaĂźtre, elle recevra partout le mĂȘme accueil. Comme heureux symptĂŽme des sentiments de l'Ille-et-Vilaine, il annonce Ă  l'assemblĂ©e le dĂ©sir bienveillant de M. le Maire de Rennes d'y appeler le prochain CongrĂšs. La discussion se prolonge sur cet objet. M. de Sesmaisons proteste de la parfaite impartialitĂ© du bureau de l'Association. M. de Blois remarque qu'il ne s'agit pas d'accueil ni de faveur, mais de justice. Il signale les inconvĂ©nients qui naĂźtraient d'une dĂ©viation des statuts. M. Briot de la Mailerie insiste et fait observer que puisque la chose est soumise au vote de l'assemblĂ©e, ou reconnaĂźt par lĂ  que les statuts se taisent Ă  cet Ă©gard. Il est donnĂ© lecture par M. le PrĂ©sident des art. 2 et 3 de ces statuts. L'assemblĂ©e passe au vote, et par des dĂ©libĂ©rations successives, elle dĂ©cide premiĂšrement que le prochain CongrĂšs appartiendra au dĂ©partement de l'Illeet-Vilaine , secondement qu'il se tiendra dans la ville de Rennes. L'assemblĂ©e aborde ensuite son ordre du jour. M. Augustin donne lecture des notes suivantes, formant un rapport sur l'inspection des propriĂ©tĂ©s du Morbihan, concourant pour les primes de dĂ©frichements et bonnes cultures Messieurs, » ChargĂ© par les membres du bureau de l'Association Bretonne d'inspecter les propriĂ©tĂ©s du dĂ©partement du Morbihan qui devaient concourir pour les primes Ă  accorder cette annĂ©e Ă  Vannes par le CongrĂšs breton, je me suis mis en tournĂ©e le 22 du mois dernier, et malgrĂ© toute ma bonne volontĂ©, je n'ai pu la terminer que samedi SESSION DE VANNES. 105 dernier. Avant hier encore j'accompagnais MM. de Saisy pĂšre et de Lambilly dans une tournĂ©e d'inspection Ă  six kilomĂštres de Vannes. n Cette explication vous dĂ©montrera, Messieurs, comment il m'a Ă©tĂ© impossible de vous lire plus tĂŽt mon rapport. » Mais avant de vous rendre compte du rĂ©sultat de mon exploration, permettez-moi de vous exprimer le regret de ne pouvoir, Ă  dĂ©faut de demandes Ă©crites, vous donner la liste trĂšs-nombreuse des propriĂ©taires du Morbihan qui donnent autour d'eux dans nos campagnes d'excellents exemples sous tous les rapports, et qui font de gĂ©nĂ©reux efforts pour vaincre les obstacles moraux et matĂ©riels qui se sont opposĂ©s jusqu'Ă  ce moment au progrĂšs agricole. HĂ©las ! Messieurs, il n'est que trop vrai, comme vous l'a dit dimanche dernier, dans un douloureux Ă©panchement de franchise bretonne, M. le comte de Sesmaisons, cet homme si estimable Ă  tant de titres, qui, par ses intelligents et nombreux travaux agricoles dans la Loire-InfĂ©rieure, pouvait se permettre ce langage tout paternel ; il n'est que trop vrai, dis je, que le Morbihan est restĂ© en arriĂšre des autres dĂ©partements de la Bretagne ; mais il n'y a pas lieu de l'imputer Ă  la majeure partie des habitants denos campagnes des obstacles sĂ©rieux qu'il ne m'appartient pas de dĂ©tailler ici, mais dont j'ai eu connaissance durant mon enquĂȘte, ont Ă©tĂ© plus forts que la volontĂ© de nos honorables frĂšres du Morbihan. A l'exception de Joseph Lanneval, cet intelligent et estimable fermier de Gourin, qui, en outre de ses dĂ©frichements de landes et de ses drainages, m'a prĂ©sentĂ© une culture admirable d'une terre ancienne, toutes les demandes qui m'ont Ă©tĂ© remises ne concernent que des dĂ©frichements, des dessĂ©chements, des semis et des plantations. Permettez donc que je commence par les personnes qui ont donnĂ©, par leurs travaux de semis et de dĂ©frichement sur une grande Ă©chelle, la mesure de ce qu'on pourrait faire dans le Morbihan pour utiliser les terrains improductifs qui couvrent la majeure partie de ce dĂ©partement, sans que les auteurs de ces travaux soient dupes de leur gĂ©nĂ©reuse entreprise. » Joseph Lanneval, fermier Ă  Tronjoly, en Gourin, arrondissement de NapolĂ©onville. » Ce fermier, qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le type des bons laboureurs et des hommes estimables, ayant reçu une excellente Ă©ducation dans les collĂ©ges du Morbihan, a prĂ©fĂ©rĂ© exercer la profession de ses pĂšres plutĂŽt que d'augmenter le nombre si considĂ©rable des fils de laboureurs qui Ă©migrent de nos campagnes. Cette gĂ©nĂ©reuse rĂ©solution a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e par les tĂ©moignages d'estime et de sympathie dont Lanneval a Ă©tĂ© l'objet de la part de ses compatriotes de la ville et de la campagne, et qu'il a bien mĂ©ritĂ©s par une conduite exemplaire. 106 ASSOCIATION BRETONNE. » Le prix de sa ferme est de 1,050 fr., avec une jouissance de quinze ans proposĂ©e par le propriĂ©taire lui-mĂȘme, M. de LescoĂŒet. L'Ă©tendue de son exploitation est de 40 hectares, divisĂ©e comme suit Terres labourables 22 hectares. Prairies naturelles 8 » Landes, dont la majeure partie a Ă©tĂ© dĂ©frichĂ©e depuis peu 10 » » TOTAL 40 » » Sous racines fourragĂšres et prairies artificielles, on compte En rutabagas, betteraves, choux Ă  vaches et navets 2 hect. 50 ares. TrĂšfles 1 » 50 » Avoine coupĂ©e en vert 2 » » Seigle coupĂ© en vert 1 » 50 » Chanvre » » 50 » Sous sarrazin pour fourrage 1 » » » TOTAL 9 » » » Il a dĂ©frichĂ© 6 hectares 50 ares de landes qu'il a converties fructueusement en terre labourable. » Il a pratiquĂ© lui-mĂȘme, sur une Ă©tendue de 6 hectares de prairie, des travaux de drainage et des irrigations qui ont augmentĂ© considĂ©rablement le rendement de ces terrains. » Voici le dĂ©tail des bestiaux Ă©levĂ©s sur la ferme de M. Lanneval, et qui tous sont en trĂšs-bon Ă©tat » 8 boeufs Ă  l'engrais il laboure avec les chevaux, d'un an Ă  quatre; » 10 vaches laitiĂšres; » 5 chevaux pour le travail habituel; » 3 poulains par an, qu'il Ă©lĂšve pour la remonte; » 10 cochons de race anglaise, quelquefois 20 ; » Il se sert de tous les instruments perfectionnĂ©s qu'il parvient Ă  populariser parmi ses voisins les cultivateurs. » Joseph Lanneval, primĂ© partout dans les Comices de ses environs, et rĂ©cemment Ă  NapolĂ©onville, lors de la brillante fĂȘte agricole qui y a Ă©tĂ© donnĂ©e, mĂ©rite Ă  tous les titres la sympathie de l'Association Bretonne. » Je ne terminerai pas, au sujet de cet estimable agriculteur basbreton , sans vous faire part d'une circonstance qui l'honore et qui vous donnera la mesure de son zĂšle Ă©clairĂ© pour les intĂ©rĂȘts de son pays M. Lanneval est l'un des argonaute» qui, en 1851, firent, sous SESSION DE VANNES. 107 la conduite de notre honorable et si dĂ©vouĂ© collĂšgue des CĂŽtes-duNord, M. de Saisy pĂšre, la conquĂȘte de la toison d'or. » Le bĂ©tail Ă©tait tombĂ© Ă  vil prix, les Ăźles anglaises exerçaient un monopole tel que le cultivateur Ă©tait forcĂ© de livrer ses boeufs au prix que ces insulaires voulaient y mettre. Le dĂ©couragement Ă©tait gĂ©nĂ©ral. Ce fut alors que, pour opposer une concurrence Ă  ces uniques marchands, M. de Saisy eut l'heureuse idĂ©e de tenter d'Ă©tablir un dĂ©bouchĂ© sur Paris par le moyen du vapeur le Morlaisien et du chemin de fer du Havre. » M. Lanneval fut, comme je viens de le dire, l'un des cultivateurs que s'adjoignit M. de Saisy. Un plein succĂšs a couronnĂ© les efforts de ces intrĂ©pides Bretons pour raviver le commerce du bĂ©tail, et Ă  dater de cette Ă©poque, les envois sur le grand marchĂ© de Poissy se succĂšdent sans interruption. » M. le comte de la PerriĂšre, au chĂąteau de Coathuan , commune de BrĂ©han-LoudĂ©ac, canton de Bohan, arrondissement de PloĂ«rmel. » M. de la FerriĂšre fait valoir actuellement, tant Ă  BrĂ©han-LoudĂ©ac, oĂč il demeure, qu'Ă  Plumieux CĂŽtes-du-Nord, une Ă©tendue de 305 hectares dont il a dĂ©frichĂ© la majeure partie. Gardant pour ses expĂ©riences personnelles une exploitation d'une quinzaine d'hectares qui prĂ©sente une culture hors ligne , il a distribuĂ© cette vaste Ă©tendue de terrain entre trois familles de mĂ©tayers, qui tous vivent dans une certaine aisance, obtenue par les effets d'une direction intelligente et ferme imprimĂ©e par le propriĂ©taire et secondĂ©e , nous aimons Ă  le dire , par les associĂ©s. Si je vous dĂ©taillais , Messieurs , ce que j'ai vu dans chaque parcelle de ces nouveaux domaines, vous seriez convaincus que dans ces localitĂ©s , les rĂ©coltes doivent ĂȘtre aussi belles que dans les communes voisines des villes et du littoral. Elles le sont effectivement, et si le sable coquillier arrivait Ă  Coathuan Ă  des prix raisonnables, le rendement de ces terrains serait prodigieux. » Je vous citerai, Messieurs , un fait qui vous dĂ©montrera que les terres rendues Ă  la culture par M. de la FerriĂšre pourront ĂȘtre incessamment confiĂ©es Ă  des laboureurs du pays, en qualitĂ© de fermiers. C'est que derniĂšrement l'une des filles du mĂ©tayer de la FerriĂšre, pĂšre de neuf enfants , Ă©tranger Ă  cette localitĂ©, ayant suivi M. de la FerriĂšre de Redon dans le FinistĂšre, et Ă©tant venue avec lui Ă  BrĂ©hanLoudĂ©ac , a Ă©pousĂ© un jeune cultivateur des environs possĂ©dant 300 francs de rente. Les terres dĂ©frichĂ©es par les messieurs peuvent donc ĂȘtre louĂ©es Ă  des paysans bretons au taux des terres du pays ? En voilĂ  une preuve ; mais cela ne peut arriver Ă  l'Ă©gard des cultivateurs du Morbihan , en majeure partie , qu'au moyen du systĂšme adoptĂ© par M. de la FerriĂšre, le mĂ©tayage. C'est, Ă  mon avis, d'aprĂšs ce que j'ai vu dans ma tournĂ©e, la condition essentielle du succĂšs. 108 ASSOCIATION BRETONNE. » M. de la FerriĂšre a fait venir les irrigateurs des Vosges ; il a Ă©tĂ© satisfait de leur travail. » Ses mĂ©tayers cultivent avec le plus grand succĂšs le trĂšfle, la betterave, les choux du Poitou. Ils rĂ©coltent leur graine de trĂšfle et ils en vendent chaque annĂ©e pour une somme assez considĂ©rable ; c'est, en un mot, autour de Coathuan de la belle et bonne agriculture. De son cĂŽtĂ©, le propriĂ©taire a fait des chemins autour de ses exploitations qui pourraient servir de modĂšle pour bien des routes de petites vicinalitĂ©s. Mais que de frais il a dĂ» faire , dira-t-on; et c'est ce qu'on dit partout avec trop de lĂ©gĂšretĂ©, Ă  l'Ă©gard de tous ceux qui font de grandes entreprises agricoles... Oui, Messieurs, les frais nĂ©cessitĂ©s par les immenses clĂŽtures, les chemins , les plantations innombrables qui couvrent cette grande Ă©tendue de terrain ont Ă©tĂ© considĂ©rables ; mais les rĂ©sultats dĂ©jĂ  obtenus ont donnĂ© une grande valeur Ă  cette propriĂ©tĂ©. Trois beaux corps de ferme, dont deux sont entre les mains de cultivateurs nĂ©s dans la commune, donnent chaque annĂ©e un revenu net trĂšs-Ă©levĂ© ; des arbres d'une grande vigueur attestent qu'ils ont trouvĂ© une terre profonde et de bonne qualitĂ©... Il faut tenir compte de tout cela , voilĂ  pour le rĂ©sultat matĂ©riel ; et si nous parlons de l'effet moral, quelle noble et gĂ©nĂ©reuse entreprise, combien elle mĂ©rite nos sympathies et notre reconnaissance ! » Rentrons dans le dĂ©tail des travaux de M. de la FerriĂšre. » Le chef-lieu du domaine de la FerriĂšre a Ă©tĂ© Ă©tabli au milieu d'une lande ; les deux autres mĂ©tairies avaient des habitations et un certain nombre de vieilles terres ; les logements construits sont vastes, bien aĂ©rĂ©s et distribuĂ©s convenablement. VoilĂ  ce qu'on peut appeler un bel Ă©tablissement rural, tel qu'on devrait les construire au fur et Ă  mesure que les misĂ©rables habitations des laboureurs du Morbihan sont Ă  remplacer. » Je n'ai pas besoin de dire que M. de la FerriĂšre ne se sert que des instruments perfectionnĂ©s. » DĂ©jĂ  connu par ses grands travaux dans l'Ille-et-Vilaine et le FinistĂšre , M. de la FerriĂšre n'a pas failli Ă  sa rĂ©putation d'agriculteur intelligent et actif dans la localitĂ© oĂč il est venu planter sa tente, au grand avantage du pays , et oĂč par ses exemples, ses conseils et les services qu'il est toujours disposĂ© Ă  rendre Ă  ses voisins, il contribuera puissamment Ă  faire progresser l'agriculture. » M. Sylvain Peyron, nĂ©gociant et agriculteur Ă  QuimperlĂ© FinistĂšre . » Mise en culture d'une portion de la vaste bruyĂšre dite de Guiscriff, dans le lieu dit Lan Burel, contenant 131 hectares d'un seul tenant. SESSION DE VANNES. 109 » Cette propriĂ©tĂ© est situĂ©e en la commune de Guiscriff, canton du FaouĂ«t, arrondissement de NapolĂ©onville ; la route dĂ©partementale de ScaĂ«r Ă  Gourin la sĂ©pare en deux parties. » La nature de ce terrain est de quatre espĂšces et se divise comme suit 1/10 environ d'argile blanche compacte , mĂȘlĂ©e de quartz , humide et marĂ©cageuse ; 1/10 de tourbes composĂ©es do dĂ©tritus de vĂ©gĂ©taux sur une profondeur de 0,40 centimĂštres Ă  un mĂštre; 4/10 en terre grise vĂ©gĂ©tale de 15 Ă  20 centimĂštres d'Ă©paisseur avec un sous-sol d'argile jaune permĂ©able; et enfin de 3/10 de terre lĂ©gĂšre de qualitĂ© propre Ă  toute espĂšce de culture. » Les clĂŽtures de cette vaste Ă©tendue de terre ont Ă©tĂ© commencĂ©es en 1846. Elles ont Ă©tĂ© faites en gazon et terres de 1 mĂštre 80 centimĂštres de hauteur sur 1 mĂštre 30 Ă  la base et de 80 centimĂštres au sommet. La partie de l'est a Ă©tĂ© close au moyen d'une douve de 1 mĂštre de profondeur et de 1 mĂštre 30 de largeur. Les terres en provenant ont Ă©tĂ© rejetĂ©es , du cĂŽtĂ© de la propriĂ©tĂ©, en forme de talus de 45 degrĂ©s de pente. Dans les terrains ayant de la profondeur, la clĂŽture en douves , selon l'opinion de M. Peyron, doit ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©e Ă  celle en talus avec terre et mottes, et voici pourquoi. Cette opĂ©ration assainit les terrains contigus, les dĂ©fend mieux qu'un fossĂ© ordinaire de l'invasion des bestiaux, rend les rĂ©parations moins frĂ©quentes et procure une certaine quantitĂ© de terre meuble propre Ă  recevoir les graines qu'il est indispensable de semer sur le sommet des talus afin de prĂ©senter un obstacle de plus aux bestiaux qui voudraient les franchir. Voici comment M. Peyron a divisĂ© son terrain une grande ligne droite, ayant 6 mĂštres de large, coupe cette lande , du nord au sud, en deux parties Ă©gales ; cette mĂȘme ligne est coupĂ©e perpendiculairement et traversĂ©e par quinze autres lignes un peu moins larges partant de la route dĂ©partementale est aboutissant Ă  la douve est. Chacune de ces lignes transversales a 5 mĂštres de large sur 4 Ă  500 mĂštres de long. Au moyen de ces lignes, le terrain est divisĂ© en trente-deux parcelles de 3 Ă  4 hectares. » Des rigoles ou petites douves, de 0,50 centimĂštres de hauteur sur 0,50 de largeur, ont Ă©tĂ© pratiquĂ©es Ă  chaque cĂŽtĂ© de la grande ligne du milieu, ainsi qu'Ă  chaque cĂŽtĂ© des lignes latĂ©rales. Les terres ont Ă©tĂ© rejetĂ©es du cĂŽtĂ© de chaque parcelle et ensemencĂ©es. Ces douves ont puissamment contribuĂ© Ă  assainir le terrain en servant de canaux naturels Ă  l'Ă©coulement des eaux. C'est surtout dans les parties humides, marĂ©cageuses et tourbeuses que ces avantages se font sentir. » IndĂ©pendamment de ces travaux, il a encore Ă©tĂ© fait, dans les parties tourbeuses, des drainages et des douves beaucoup plus profondes, ce qui Ă©tait indispensable Ă  l'amĂ©lioration du terrain et qui a 110 ASSOCIATION BRETONNE. permis d'ensemencer et de faire croĂźtre des graines lĂ  oĂč la bruyĂšre ne pouvait mĂȘme pas pousser. » Trois ronds-points ont Ă©tĂ© tracĂ©s Ă  une certaine distance les uns des autres, sur la grande ligne du milieu, Ă  la jonction des lignes transversales ; chaque rond-point a un diamĂštre de 30 mĂštres. » Les premiers travaux d'ensemencement, commencĂ©s dans les derniers mois de 1848, ont Ă©tĂ© faits sans interruption jusqu'Ă  la fin de 1851. » La plus grande partie du terrain a Ă©tĂ© ensemencĂ©e en bandes ou ligues commençant dans chaque parcelle de l'est Ă  l'ouest. Chaque bande a Ă©tĂ© tirĂ©e au cordeau et faite par le moyen de trois coups d'Ă©trĂšpe donnĂ©s latĂ©ralement, reprĂ©sentant une largeur d'environ 60 centimĂštres. La distance entre chaque bande est de 1 mĂštre 30. >> Le terrain, mis a nu par le moyen de cet Ă©trĂ©page, a Ă©tĂ© tantĂŽt binĂ© sur une profondeur de 3 Ă  4 centimĂštres, puis ensemencĂ© , ensuite ratissĂ© pour recouvrir la semence; tantĂŽt ensemencĂ© sans binage prĂ©alable, mais binĂ© aprĂšs l'ensemencement, ce qui a suffi pour recouvrir convenablement la graine et Ă©pargner les frais du coup de rĂąteau. Mais l'expĂ©rience a prouvĂ© Ă  M. Peyron que le premier mode Ă©tait prĂ©fĂ©rable , parce que le terrain, Ă©tant ameubli, devenait nĂ©cessairement plus disposĂ© Ă  la germination de la graine et Ă  la prospĂ©ritĂ© du pliant. Le premier mode coĂ»te seulement 8 Ă  10 pour cent de frais de plus que le second , ainsi qu'on le verra quand je parlerai des frais d'ensemencement. » Deux autres modes ont Ă©tĂ© encore suivis, mais sur une petite Ă©chelle. M. Peyron voulant aller promptement, parce que le temps le pressait je vous ai dit, Messieurs, qu'il ne demeure pas sur les lieux, n'aurait pu les mettre en pratique sur une plus grande Ă©tendue de terrain sans retarder de trois Ă  quatre ans l'entier achĂšvement de sa vaste opĂ©ration. Voici en quoi consistent les deux modes auxquels il donne la prĂ©fĂ©rence, mais qui ne peuvent ĂȘtre mis en pratique que par les personnes qui veulent mettre en culture, par des semis d'arbres verts, les parcelles de bruyĂšre de peu d'Ă©tendue qui sont comprises dans l'Ă©tendue des domaines qu'elles habitent. Il a fait brĂ»ler les mottes provenant de l'Ă©trĂ©page sur la bande mĂȘme oĂč elles ont Ă©tĂ© coupĂ©es. Il a rĂ©pandu ensuite la cendre sur cette ligne, a semĂ© et puis binĂ©. L'incinĂ©ration de la motte donne Ă  la vĂ©gĂ©tation une activitĂ© merveilleuse , et la graine de pin semĂ©e dans ces conditions fait des progrĂšs plus rapides que quand elle est rĂ©pandue sur le terrain seulement Ă©trĂ©pĂ©. L'incinĂ©ration ne pouvant avoir lieu que dans une certaine saison de l'annĂ©e, n'est praticable que lorsqu'on aura Ă  opĂ©rer sur un terrain peu Ă©tendu; mais elle devient difficile, pour ne pas dire impossible, Ă  moins de frais immenses, quand on opĂšre sur une grande SESSION DE VANNES. 1 1 1 Ă©chelle et qu'on est obligĂ© de semer en toute saison, comme l'a fait M. Peyron. Voici maintenant le second mode suivi par le propriĂ©taire et qui sans contredit, suivant, lui, produit les meilleurs rĂ©sultats. Il a fait Ă©cobuer en juin et juillet une certaine partie de son terrain oĂč la bruyĂšre et la lande Ă©taient plus abondantes, ce qui lui a procurĂ© une suffisante quantitĂ© de matiĂšres alcalines. Puis, en novembre, il a semĂ© du seigle mĂ©langĂ© avec de la graine de pins. Le seigle, poussant plus promptement que le pin, a pu le protĂ©ger contre les gelĂ©es de l'hiver et les chaleurs de l'Ă©tĂ© ; de sorte qu'aprĂšs la coupe du seigle, vers la fin de juillet ou dans les premiers jours d'aoĂ»t, le plant, que cette cĂ©rĂ©ale a suffisamment protĂ©gĂ©, offre assez de vigueur pour supporter les intempĂ©ries des saisons qui suivent. Les pins semĂ©s la mĂȘme annĂ©e et Ă  la mĂȘme Ă©poque, et dans une saison plus favorable , offrent une diffĂ©rence bien sensible en faveur de l'ensemencement avec seigle sur Ă©cobue. Il est fĂącheux , m'a dit M. Peyron, pour tous les sylviculteurs , que tous les terrains de lande et de bruyĂšre, qu'on dĂ©sire semer en bois, ne soient pas propres Ă  la culture du seigle d'Ă©cobue. Dans la propriĂ©tĂ© de M. Peyron, environ 10 mĂštres ont Ă©tĂ© ensemencĂ©s d'aprĂšs ce dernier mode. Or les plants qui se trouvent dans cette partie de son terrain sont sans contredit les plus vigoureux, quoiqu'il possĂšde cependant des parcelles d'une vĂ©gĂ©tation remarquable qui ont Ă©tĂ© semĂ©es en ligne par bandes non Ă©cobuĂ©es. » Qu'il me soit permis, Messieurs, de dire, au sujet des heureux rĂ©sultats toujours offerts par le mode suivi par M. Peyron , et auquel il donne la prĂ©fĂ©rence , qu'il a Ă©tĂ© pratiquĂ© , sur une Ă©chelle assez vaste, il y a trente ans environ , par feu M. Desjars , de Guingamp , qui passait Ă  juste titre pour l'un des plus intelligents sylviculteurs de la Bretagne. » Je ne terminerai pas sans vous donner le dĂ©tail des dĂ©penses, par hectare, faites par M. Peyron, pour les divers travaux qu'il a exĂ©cutĂ©s suivant le mode employĂ© par lui pour l'ensemencement » 1° Le premier mode d'ensemencement, qui consiste Ă  Ă©trĂ©per, biner, ensemencer et ratisser, a coĂ»tĂ© par hectare, savoir ÉtrĂ©page, 40 lignes de 100 mĂštres, Ă  5 centimes le dĂ©camĂštre 20 fr. » Ensemencement 1/4 de journĂ©e d'homme. ....... » 25 Binage ; 20 journĂ©es d'homme Ă  75 cent. ......... 15 » Ratissage, 6 id. id. id 4 50 50 kilogrammes de graine, par hectare, Ă  40 fr. les 100 kilog 20 » Total 59 75 112 ASSOCIATION BRETONNE. » 2° DeuxiĂšme mode d'ensemencement, consistant dans l'Ă©trĂ©page , l'ensemencement et le binage, frais ÉtrĂ©page de 40 lignes de 100 mĂštres Ă  5 centimes le dĂ©camĂštre 20 fr. » Ensemencement 1/4 de journĂ©e d'homme » 25 Binage , 20 journĂ©es d'homme 15 » 50 kilog. de graine , Ă  40 fr. les 100 kilog 20 » Total 55 25 » 3° TroisiĂšme mode, qui consiste Ă  Ă©trĂ©per les lignes, Ă©cobuer, ensemencer et biner; il coĂ»te, savoir ÉtrĂ©page, comme ci-dessus 20 fr. » Pour brĂ»ler les mottes, rĂ©pandre la cendre, 12 journĂ©es Ă  75 cent 9 » Ensemencement , comme ci-dessus » 25 Binage 15 » 50 kilog. de graine 20 » Total 64 25 » 4° QuatriĂšme mode, Ă©trĂ©per entiĂšrement un hectare ; brĂ»ler toutes les mottes, rĂ©pandre la cendre, labourer la terre et l'ensemencer en seigle et en graine de pin, savoir ÉtrĂ©page, Ă  raison de 5 centimes les 10 mĂštres carrĂ©s. . 50 fr. » Pour brĂ»ler les mottes et rĂ©pandre les cendres, 24 journĂ©es Ă  75 cent 18 » 3 journĂ©es de labour Ă  la charrue, Ă  6 fr 18 » 1 journĂ©e de hersage 6 » Ensemencement, 2 journĂ©es Ă  75 cent 1 50 1 hectolitre 1/2 de seigle Ă  12 fr 18 » 75 kilog. de graine Ă  40 fr. les 100 kilog 30 » Total 141 50 » De ce dernier chiffre, il convient de dĂ©duire la rĂ©colte en paille et seigle qui, en certaines annĂ©es, couvre une grande partie si ce n'est la totalitĂ© des frais. Une portion notable de terrain, ensemencĂ©e d'aprĂšs ce dernier procĂ©dĂ©, a Ă©tĂ© accordĂ©e par M. Peyron Ă  ses journaliers aux conditions suivantes ils faisaient tous les travaux d'Ă©trĂ©page, brĂ»lis, labour... et fournissaient la semence de seigle. M. Peyron fournissait, bien entendu, la graine de pins, leur donnait 20 francs par hectare et toute la rĂ©colte de seigle , paille et grains. SESSION DE VANNES. 113, Mais il n'a pu opĂ©rer ainsi que sur 8 Ă  10 hectares, Ă©tant pressĂ© d'arriver Ă  son but qui consistait Ă  finir l'opĂ©ration en trois ans. » M. Peyron, trĂšs-compĂ©tent en pareille matiĂšre, puisqu'il a fait de cette spĂ©cialitĂ© une Ă©tude particuliĂšre, ayant opĂ©rĂ© depuis un certain nombre d'annĂ©es dans diverses localitĂ©s du dĂ©partement qu'il habite, m'a fait connaĂźtre, au fur et Ă  mesure que je parcourais avec lui son vaste terrain, qui partout offre une vigueur de vĂ©gĂ©tation remarquable, son opinion sur l'Ă©poque la plus favorable pour l'ensemencement. Veuillez donc , Messieurs , me permettre de vous en donner connaissance; aussi bien est-il Ă  mon avis, et vous le partagerez avec moi, tout Ă  fait opportun de nous occuper plus spĂ©cialement d'une culture qui peut seule amener, sans grands frais, la conversion en terrain productif, de ces immenses bruyĂšres du Morbihan, oĂč le peu d'Ă©paisseur de la couche vĂ©gĂ©tale ne permet que l'introduction des bois de pins mĂ©langĂ©s des diverses essences d'arbres forestiers appropriĂ©s Ă  la nature du sol. » Je reprends ma narration ; car, Messieurs, pour ne pas soulever de controverse qui retarderait la marche de nos travaux si multipliĂ©s, je m'abstiendrai de consigner dans mon compte rendu mes propres apprĂ©ciations. » M. Peyron dit que quand on sĂšme une grande Ă©tendue de terrain et qu'on veut aller vite, cette opĂ©ration peut se faire sans inconvĂ©nient en toute saison ; et quoique sur son terrain des graines semĂ©es en hiver aient parfaitement rĂ©ussi, surtout dans des Ă©cobues, cependant la saison la plus opportune est dans les mois de mars , avril, mai et mĂȘme juin. Les graines levĂ©es au printemps ont acquis pour l'hiver une certaine force et peuvent rĂ©sister beaucoup plus que celles semĂ©es en juillet, aoĂ»t et septembre , aux soulĂšvements des terres ameublies provoquĂ©s par les gelĂ©es et la glace. Le grand froid n'est pas aussi nuisible au plant que ces soulĂšvements qui le dĂ©racinent et le font bien souvent pĂ©rir. Lorsque le plant dans sa jeunesse est bien abritĂ© par une lande ou bruyĂšre un peu Ă©levĂ©e, le mal causĂ© par les suites de la gelĂ©e est moins grave. » Voici maintenant son opinion sur la meilleure exposition les terrains exploitĂ©s au nord conviennent le mieux aux semis de pins, parce qu'ils sont par cela mĂȘme Ă  l'abri des vents d'ouest ou de sud-ouest, lesquels sont ceux qui leur font le plus de mal. Le sol sec , lĂ©ger et mĂȘlĂ© de sable de granit ou de quartz, est celui qui convient le mieux. Notez bien ceci, Messieurs du Morbihan, qui savez qu'en gĂ©nĂ©ral vos bruyĂšres incultes voisines du littoral offrent prĂ©cisĂ©ment un sol de cette espĂšce. — Le sol humide, marĂ©cageux, n'ayant qu'une faible couche vĂ©gĂ©tale et un fond d'argile blanche impermĂ©able, est celui qui convient le moins. Dans les premiĂšres annĂ©es, les plants poussent 8 114 ASSOCIATION BRETONNE. presque aussi vigoureusement qu'ailleurs. Mais c'est lorsqu'ils ont atteint l'Ăąge de dix Ă  quinze ans, quand les racines, pivotantes de leur nature, ne pouvant percer la couche d'argile infĂ©rieure, sont obligĂ©es de pousser latĂ©ralement et d'aller chercher dans la lĂ©gĂšre couche de terre vĂ©gĂ©tale qui les avoisine une maigre subsistance, que l'arbre dĂ©pĂ©rit, s'Ă©tiole et vĂ©gĂšte jusqu'au premier souffle de la tempĂȘte, qui le renverse d'autant plus facilement que l'arbre ne peut lui offrir aucune rĂ©sistance. C'est surtout dans ces sortes de terrains qu'il ne faut pas s'entĂȘter Ă  laisser les pins venir en futaie, car jamais on n'y parviendra. Il vaut mieux alors les dĂ©raciner, en faire du bois de chauffage, donner un labour au terrain, l'ensemencer en cĂ©rĂ©ales, y mĂȘler une certaine quantitĂ© de graines de pins, et renouveler l'opĂ©ration tous les quinze ans, comme on vient de l'exposer. » J'ajouterai, Messieurs, sans sortir de mon rĂŽle de rapporteur, mais parce que j'en ai l'expĂ©rience en raison de mes tournĂ©es si frĂ©quentes dans la plus grande partie de la Bretagne, que cette nature de terrain peut nĂ©anmoins ĂȘtre ensemencĂ©e fructueusement en pins, mais uniquement pour protĂ©ger, pendant douze Ă  quinze ans, la croissance des diverses essences d'arbres forestiers auxquelles ce terrain convient, et encore pour prĂ©parer ces terres Ă  la conversion en prairies ou en terres labourables. En effet, Messieurs, c'est le seul moyen de prĂ©parer vos terrains actuellement improductifs Ă  recevoir une culture avantageuse et de mĂ©nager vos engrais d'Ă©table et les amendements calcaires, que vous avez tant de peine Ă  vous procurer, pour l'immense quantitĂ© d'excellent terrain qui ne demande que fort peu de soins. Bien loin de convertir vos grandes landes Ă©loignĂ©es de vos exploitations en terres labourables, semez-les en bois et imitez M. Peyron et toutes les personnes de la Bretagne, et il y en a beaucoup dans le Morbihan, qui ont suivi cet excellent systĂšme. » M. Peyron a fait planter dans ses sapiniĂšres plusieurs milliers de hĂȘtres, chĂątaigniers, chĂȘnes, bouleaux, etc., qu'il a achetĂ©s dans les forĂȘts de l'État. Tous ces plants, protĂ©gĂ©s par les pins, offrent une vigueur qui fait espĂ©rer que lĂ  oĂč il n'y avait qu'une bruyĂšre aride il s'Ă©lĂšvera un bois prĂ©sentant une grande quantitĂ© de sujets remarquables. » IndĂ©pendamment de tous ces travaux qui mĂ©ritent d'ĂȘtre visitĂ©s, M. Peyron a ensemencĂ© dans la mĂȘme commune, au lieu dit de Penanros, distant d'un kilomĂštre environ de la lande Burel, prĂšs du bourg communal de Guisgriff, une Ă©tendue de 25 hectares en pins maritimes , qui sont sortis et qui offrent dĂ©jĂ  une vĂ©gĂ©tation vigoureuse. » ForcĂ© d'abrĂ©ger, Messieurs, car je ne puis m'arrĂȘter longtemps sur le compte de chaque concurrent, je m'abstiens de vous parler des idĂ©es de M. Peyron sur l'Ă©lagage, l'ajournant au prochain CongrĂšs SESSION DE VANNES. 115 de Lorient, pour vous montrer les rĂ©sultats de son systĂšme, que je crois excellent. Je vous tairai aussi tous les obstacles qu'il a rencontrĂ©s avant et pendant cette courageuse entreprise, formĂ©e Ă  une distance de 17 kilomĂštres de sa demeure et au milieu de nombreux travaux que son intelligence et sa prodigieuse activitĂ© ont pu lui permettre d'exĂ©cuter. HĂ©las! Messieurs, quand je parle des obstacles de toute nature que rencontrent les agriculteurs, ces glorieux soldats de la grande armĂ©e agricole, je ne vous apprends rien do nouveau mais je vous demande pour ces gĂ©nĂ©reux citoyens la sympathie que des hommes bien inconsĂ©quents leur refusent trop souvent. Il ne faut pas que le sentiment intĂ©rieur d'un devoir bien rempli devienne l'unique rĂ©munĂ©ration qui soit rĂ©servĂ©e clans ce monde aux hommes utiles Ă  leur pays. » M. HervĂ© Pierre-Marie, propriĂ©taire-agriculteur et prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'agriculture de NapolĂ©onville, pour le dĂ©frichement de BonneEspĂ©rance, situĂ© en Kergrist et Saint-GĂ©rand, canton de ClĂ©gnerec. » Cette propriĂ©tĂ©, contenant actuellement 100 hectares, dĂ©pendait en 1840 d'une ferme que possĂšde M. HervĂ© au village de Kerlogot en Neuilliac, Ă  1 kilomĂštre de distance , sur la route de NapolĂ©onville, Ă  Saint-Brieuc. Elle contenait Ă  cette Ă©poque 60 hectares; mais par les acquisitions successives, cette contenance s'Ă©lĂšve aujourd'hui Ă  100 hectares. Ce terrain Ă©tait en 1840 couvert de landes nues et paraissant infertiles. Ce qui le prouve, c'est que quand M. HervĂ© demanda Ă  son fermier de lui cĂ©der, moyennant diminution du prix de fermage les 60 hectares de landes dont il ne tirait aucun parti, celui-ci porta au chiffre de 30 fr. la rĂ©duction annuelle qu'il exigeait. M. HervĂ© ne voulut pas accepter le sacrifice volontaire que faisait ce fermier, et Ă©leva lui-mĂȘme la somme Ă  60 fr. par an. » Les travaux commencĂšrent en 1841 ; des clĂŽtures furent Ă©levĂ©es, des chemins d'exploitation formĂ©s et le partage du terrain eut lieu en piĂšces d'une Ă©tendue convenable et suivant la nature du sol ; des plantations de chĂȘnes, de chĂątaigniers et d'arbres verts s'Ă©levĂšrent et ont Ă©tĂ© continuĂ©es tous les ans au fur et Ă  mesure que les semis que M. HervĂ© avait formĂ©s dans sa mĂ©tairie voisine lui fournissaient des sujets, de sorte qu'actuellement son nouveau domaine est couvert de 10,000 plants d'une vigueur remarquable. » En rĂ©sumant les travaux faits depuis 1841 jusqu'Ă  ce jour par M. HervĂ©, on trouve qu'il a mis en valeur une Ă©tendue de 44 hectares, se divisant comme suit Sous prairies naturelles. 8 h. 30 Sous terres labourables et racines fourragĂšres 23 50 Sous bois de diverses essences 12 20 116 ASSOCIATION BRETONNE. » Les landes qui dĂ©pendent du domaine de Bonne-EspĂ©rance, acquises par lui en 1850 seulement, sont entourĂ©es de bonnes clĂŽtures Ă©levĂ©es rĂ©cemment, plantĂ©es Ă  l'entour de chĂȘnes et chĂątaigniers, et seront successivement dĂ©frichĂ©es. » L'idĂ©e premiĂšre de M. HervĂ© avait Ă©tĂ© de ne faire que les prairies, pour les annexer Ă  sa ferme de Kerlogot, et de couvrir de bois le restant des landes ; mais en 1847, Ă  cette Ă©poque de si grande souffrance pour les journaliers des campagnes, M. HervĂ©, voulant contribuer Ă  soulager leur misĂšre, se dĂ©cida Ă  crĂ©er un Ă©tablissement rural Ă  Bonne-EspĂ©rance; il fit donc construire une jolie maison de ferme, avec Ă©curie, remises, granges, etc., pour pouvoir y loger une famille et mettre Ă  couvert ses foins et les produits de ses rĂ©coltes. Mais voilĂ  qu'en septembre 1851 tous ces bĂątiments furent incendiĂ©s; toutes les rĂ©coltes rentrĂ©es furent dĂ©truites; on ne sauva que les animaux. M. HervĂ© Ă©tait assurĂ© pour les bĂątiments, mais non pour son mobilier et ses rĂ©coltes, dont la valeur Ă©tait considĂ©rable. Vous le voyez, Messieurs, presque toujours des obstacles surviennent quand on se livre Ă  la noble profession de cultivateur ; mais c'Ă©tait une Ă©preuve dont M. HervĂ© triompha. Au lieu d'abandonner son exploitation et de louer les terres mises en valeur au fermier de Kerlogot, il a voulu continuer son oeuvre, il rebĂątit, en 1852, tous les bĂątiments incendiĂ©s, on ajoutant mĂȘme un Ă©tage Ă  la maison principale et une grange. Tous ces logements sont amĂ©nagĂ©s avec intelligence, et ils peuvent servir de modĂšle Ă  toutes les personnes qui voudront crĂ©er un Ă©tablissement rural de cette importance. » Quelques mots sur les prairies formĂ©es par M. HervĂ©. En 1841, il commença le dĂ©frichement de sa grande prairie actuelle , contenant 5 hectares. Avant d'en faire un prĂ©, il cultiva pendant cinq ans le terrain en racines et cĂ©rĂ©ales. Il y mit de l'avoine Ă  plat, la derniĂšre annĂ©e, avec de la graine de foin, et depuis cette Ă©poque, il a une excellente prairie dont le produit moyen est de 20,000 kilogrammes de foin. — En 1843, il entreprit le dĂ©frichement d'une autre piĂšce de lande, nommĂ©e actuellement le prĂ© de la Fontaine, contenant 3 hectares. Il la cultiva comme la prĂ©cĂ©dente. Une portion de cette piĂšce, sĂ©parĂ©e par une haie de saules, est aujourd'hui sous jardin, trĂšfle et lĂ©gumes et d'un trĂšs-grand rapport. Le produit est de 12,000 kilogrammes de foin environ. Ces deux prairies sont parfaitement irriguĂ©es depuis le printemps de cette annĂ©e, attendu que M. HervĂ© a mis vingt ouvriers pendant un mois Ă  la disposition des irrigateurs des Vosges. » Enfin la troisiĂšme piĂšce de lande, qui est situĂ©e entre les deux autres et que M. HervĂ© convertit en prairie, n'a pas offert les rĂ©sultats avantageux de ses voisines, attendu qu'ayant voulu jouir trop tĂŽt, il ne cultiva ce terrain en racines et en cĂ©rĂ©ales que pendant trois ans. SESSION DE VANNES. 117 Aussi la lande y repoussant, M. HervĂ© y a semĂ©, cette annĂ©e, du blĂ© noir dont la rĂ©colte est trĂšs-belle. Ses fumiers sont prĂȘts pour le froment d'hiver, et aprĂšs quelques annĂ©es de culture convenable, il formera sa prairie. La contenance de cette piĂšce est de 2 hectares 50 ares. Son produit n'a Ă©tĂ© que de 8,000 Ă  8,500 kilogrammes de foin. » Cette circonstance, que j'ai voulu vous faire connaĂźtre, Messieurs, vous prouvera que les prairies, aprĂšs dĂ©frichement, ne peuvent ĂȘtre formĂ©es de maniĂšre Ă  donner des produits avantageux qu'au bout de quelques annĂ©es de culture. » Les engrais dont se sert M. HervĂ© se composent gĂ©nĂ©ralement des fumiers de ses Ă©curies et de ses Ă©tables. Il en achĂšte aussi Ă  NapolĂ©onville. Il a deux chevaux et un homme qui, toute l'annĂ©e, sont occupĂ©s Ă  transporter du fumier, de NapolĂ©onville Ă  sa ferme, qu'il tient lui-mĂȘme au moyen d'un gardien-chef qui y est Ă©tabli avec sa famille et de journaliers du pays. La moyenne de ses travailleurs est de douze personnes. » Il emploie aussi du sable calcaire qui lui est expĂ©diĂ© de Lorient, par le Blavet, coulant Ă  3 kilomĂštres de sa propriĂ©tĂ©, sur le bord de la route de NapolĂ©onville Ă  Saint-Brieuc. Il a fait venir cette annĂ©e 100 barriques de sable coquillier. » M. HervĂ© cultive les trĂšfles, les carottes Ă  collet vert, les betteraves, les rutabagas, les choux du Poitou, avec le plus grand succĂšs. » Il ne se sert que des instruments perfectionnĂ©s. » M. HervĂ© a plantĂ© sur sa ferme de Kerlogot plus de 4,000 sujets de diverses essences qui prĂ©sentent une belle vĂ©gĂ©tation. Il en est de mĂȘme des 15,000 plants de chĂȘnes, chĂątaigniers et hĂȘtres mis par lui, de 1833 Ă  1840, dans sa propriĂ©tĂ© de la FertĂ©-en-ClĂ©guĂ©rec. » Enfin, M. HervĂ© a dĂ©frichĂ© 12 hectares de landes, dĂ©pendant d'un terrain de 50 hectares de la mĂȘme nature, qu'il possĂšde en Kergrist, Ă  3 kilomĂštres de Bonne-EspĂ©rance et sur la mĂȘme route. Il y a dĂ©jĂ  plantĂ© 400 pommiers, et dans l'hiver de 1852 il a mis, dans les diverses parcelles de cette propriĂ©tĂ© , 4,000 plants de chĂȘnes, chĂątaigniers et hĂȘtres. » Je ne terminerai pas , Messieurs, sans vous rĂ©pĂ©ter ce que tous les cultivateurs de l'arrondissement NapolĂ©onville m'ont dit au sujet de M. HervĂ© c'est qu'il a puissamment contribuĂ© au progrĂšs agricole dans son pays, et que, dans toutes les occasions, il a profitĂ© de la considĂ©ration que lui ont acquise les services rendus Ă  la localitĂ© qu'il habite, pour servir les intĂ©rĂȘts des laboureurs. » M. le comte de LaferriĂšre, qui m'accompagnait dans ma visite, a vivement fĂ©licitĂ© M. HervĂ© sur ses travaux agricoles. 118 ASSOCIATION BRETONNE. » M. le vicomte Dunoday, conseiller gĂ©nĂ©ral du Morbihan, au chĂąteau de PenhoĂ«t, en la Croix-HellĂ©an, prĂšs Josselin , a dĂ©frichĂ© avec le plus grand succĂšs 45 hectares de landes, dont 30 sont actuellement en cĂ©rĂ©ales, 6 sont en prairies naturelles et 3 en plantes et racines fourragĂšres. Cette Ă©tendue de terrain est exploitĂ©e par deux mĂ©tayers qui ont beaucoup Ă  se louer des relations qu'ils ont avec leur associĂ© ; aussi s'empressent-ils de suivre les avis de M. Dunoday, qui m'a paru ĂȘtre un agriculteur prudent, expĂ©rimentĂ© et plein d'intelligence. » Les plantations de pommiers et de diverses essences forestiĂšres faites par M. Dunoday sont considĂ©rables et ont parfaitement rĂ©ussi. M. Dunoday ne se borne pas Ă  rendre service Ă  ses mĂ©tayers et aux cultivateurs du voisinage dans toutes les occasions; il a encore apportĂ© des modifications et des perfectionnements aux instruments aratoires de la localitĂ©, de maniĂšre Ă  les rendre propres aux travaux du pays, Ă  des prix rĂ©duits. Sous ce rapport, M. Dunoday a beaucoup contribuĂ© Ă  faire progresser l'agriculture dans son canton, et c'est Ă  juste titre qu'il y jouit de l'estime et de la confiance de tous les agriculteurs qui sans cesse viennent le consulter. » M. Guillaume, prĂ©sident du Comice agricole du canton de Questembert , arrondissement de Vannes. » Si les dĂ©frichements faits par M. Guillaume aux environs de Questembert avaient eu lieu sur une plus vaste Ă©chelle, je n'aurais pas hĂ©sitĂ© Ă  proposer une des premiĂšres mĂ©dailles pour lui. En effet, il est impossible d'opĂ©rer avec plus d'intelligence et de succĂšs. Cette partie de la lande ou bruyĂšre qui avoisine le Petit-Molac, situĂ©e au bord de la route dĂ©partementale de Questembert Ă  Rochefort, oĂč M. Guillaume a fondĂ© un Ă©tablissement agricole, offre une vĂ©gĂ©tation trĂšs-remarquable. Les nombreuses plantations en pommiers, chĂątaigniers, chĂȘnes, hĂȘtres, les semis d'arbres verts exĂ©cutĂ©s par M. Guillaume, ont parfaitement rĂ©ussi. Il en est de mĂȘme de ses prairies et de ses terres sous cĂ©rĂ©ales. » En un mot, les 25 hectares qui composent le domaine de M. Guillaume ont actuellement une grande valeur, et peuvent, sous tous les rapports, ĂȘtre visitĂ©s avec fruit par toutes les personnes qui voudront opĂ©rer des dĂ©frichements sur des landes comme celles qui couvrent les environs de Questembert. » M. Guillaume a en outre formĂ© deux excellents vergers et un jardin potager dans la ville sur des terrains d'une mĂ©diocre qualitĂ©. » M. Leroy, maire de Muzillac, a fait dans les environs de cette commune de nombreuses plantations de pommiers et d'arbres d'essence forestiĂšre qui ont bien rĂ©ussi. SESSION DE VANNES. 119 » Il a converti en prairies d'excellente qualitĂ© des terrains tourbeux oĂč il a exĂ©cutĂ© des drainages et des canaux d'irrigation avec beaucoup d'intelligence. Il en est de mĂȘme des chemins qui aboutissent Ă  la mĂ©tairie de Keravello, oĂč il a dĂ©frichĂ© environ 15 hectares; il y a placĂ© comme mĂ©tayers d'honnĂȘtes laboureurs qui y vivaient dans la malaisance lorsqu'ils Ă©taient fermiers. Avant peu, M. Leroy pourra louer de nouveau cette propriĂ©tĂ© Ă  ces mĂȘmes laboureurs, qui alors y feront leurs affaires. M. Leroy, en se livrant aux travaux dont j'ai reconnu l'importance et les heureux rĂ©sultats, n'a pas fait seulement une opĂ©ration utile Ă  ses propres intĂ©rĂȘts; il a encore sauvĂ© de la misĂšre de braves gens qui, j'aime Ă  le proclamer, sont heureux de pouvoir en toute occasion tĂ©moigner Ă  leur bienfaiteur leur vive reconnaissance. » M, de Parcieux pĂšre, Ă  Plaisance, en Saint-AvĂ©, prĂšs Vannes, a dessĂ©chĂ© la majeure partie de l'ancien Ă©tang de Plaisance. Cette vaste opĂ©ration, exĂ©cutĂ©e avec intelligence, a assaini cette localitĂ©, qui auparavant Ă©tait sans cesse en proie aux maladies attachĂ©es au voisinage des marais. Il a fallu bien du courage et de la persĂ©vĂ©rance pour effectuer un pareil dĂ©ssĂ©chement, entravĂ© si souvent par l'invasion des eaux. Les rĂ©sultats dĂ©jĂ  obtenus sont trĂšs-satisfaisants, et sont de nature Ă  mĂ©riter les plus honorables encouragements de la part du CongrĂšs Breton. DĂ©jĂ  45 hectares de terrain ont Ă©tĂ© convertis en prairies, en vergers et en terres labourables d'une bonne qualitĂ©. De nombreuses plantations de pommiers, de saules, de chĂȘnes, de bouleaux, d'aulnes, etc., ont Ă©tĂ© faites avec succĂšs; j'ai vu quelques herbiers de la premiĂšre qualitĂ©. Dans les champs de terre labourable, le propriĂ©taire a fait enlever d'Ă©normes blocs de granit qui couvraient une certaine Ă©tendue; et enfin il a montrĂ© aux agriculteurs du voisinage les heureux rĂ©sultats d'une culture faite avec intelligence, et cependant Ă©conomique. >> M. Talbot, propriĂ©taire-agriculteur au chĂąteau de Pontsal, commune de Plougoumelen, canton d'Auray, fait valoir lui-mĂȘme une exploitation attenant entiĂšrement Ă  sa demeure et se divisant comme suit Terres sous cĂ©rĂ©ales 22 hect. Sous choux de la VendĂ©e 3 — Betteraves . 3 — 50 ares. Pommes de terre. . 3 — 50 — Rutabagas » — 50 — TrĂšfles 8 — Id. mĂ©langĂ©s de raygrass. . . 2 — 120 ASSOCIATION BRETONNE. Luzerne 1 hect. Prairies naturelles 10 — dont la majeure partie a reçu de notables amĂ©liorations. Plus, 10 hectares sous bruyĂšres, qui seront successivement dĂ©frichĂ©es , Ă  l'exception de deux parcelles situĂ©es dans un terrain de 2 hectares 60 ares, appartenant en indivis Ă  sept propriĂ©taires qui ne veulent ni Ă©changer ni vendre, circonstance que je veux faire connaĂźtre aux membres du CongrĂšs, afin qu'ils soient Ă  mĂȘme de juger que s'il y a tant de terres en friche dans le Morbihan, cet Ă©tat de choses ne peut ĂȘtre imputĂ© Ă  la nĂ©gligence des propriĂ©taires qui, en majeure partie, se plaignent avec raison de la divison infinie des terres sous lande ou bruyĂšre. » Depuis l'Ă©poque de l'achat de la terre de Pontsal par M. Talbot, il a dĂ©frichĂ© successivement 16 hectares 86 ares de bruyĂšres qui, en ce moment, grĂące Ă  l'amendement calcaire et aux soins intelligents du propriĂ©taire, prĂ©sentent une vĂ©gĂ©tation tout Ă  fait remarquable; ce qui prouve que si le sable coquillier pouvait parvenir Ă  des prix raisonnables dans l'intĂ©rieur du dĂ©partement du Morbihan, les terres de la qualitĂ© la plus mĂ©diocre pourraient ĂȘtre cultivĂ©es d'une maniĂšre avantageuse. » M. Talbot possĂšde uu bateau montĂ© par un matelot Ă  qui il donne pour salaire 25 centimes par barrique. » Il a mis dans ses dĂ©frichements, dĂšs la premiĂšre annĂ©e, des pommes de terre. Le rĂ©sultat n'a pas Ă©tĂ© avantageux. La deuxiĂšme annĂ©e, du colza, qui est bien venu, mais la majeure partie de la graine a Ă©tĂ© dĂ©vorĂ©e par les oiseaux, et la troisiĂšme annĂ©e, choux de la VendĂ©e qui sont trĂšs-beaux. J'ai vu des rutabagas d'une grosseur surprenante dans des dĂ©frichements de troisiĂšme annĂ©e. » Il cultive en planches d'un mĂštre 50 cent, de largeur, se sert des instruments perfectionnĂ©s, qu'il rĂ©pare chez lui, ou il occupe un forgeron-marĂ©chal Ă  l'annĂ©e. Il possĂšde une machine Ă  battre Ă  manĂ©ge, qu'il a fait confectionner par le sieur Guillouzic de Pluvigner ; cette machine Ă  battre lui revient Ă  la somme de 500 fr., elle Ă©grĂšne parfaitement les cĂ©rĂ©ales. » Enfin, Messieurs, l'ensemble des opĂ©rations agricoles auxquelles se livre M. Talbot, dans une localitĂ© entourĂ©e d'un terrain de bruyĂšres qui paraĂźt impropre Ă  la culture, m'a paru digne de fixer l'attention du CongrĂšs, qui voudra bien accorder ses encouragements Ă  M. Talbot. » M. Deloze, directeur de la Ferme-École de Saint-Gildas-des-Bois, Loire-InfĂ©rieure, pour ses dĂ©frichements des Greffins, en Ruffiac, arrondissement de PloĂ«rmel, vient de donner dans le Morbihan de SESSION DE VANNES. 121 nouvelles preuves du zĂšle qui l'anime pour les intĂ©rĂȘts agricoles si souvent signalĂ© dans le dĂ©partement qu'il habite. Soixante hectares de landes, dĂ©pendant de sa terre des Greffins, ont Ă©tĂ© dĂ©frichĂ©s, sous son habile direction, par trois familles de laboureurs de l'arrondissement d'Ancenis Loire-InfĂ©rieure, qu'il a Ă©tablis sur trois mĂ©tairies qu'il a formĂ©es. » De nombreuses et belles plantations de pommiers et d'arbres de diverses essences forestiĂšres ont Ă©tĂ© faites par M. Deloze , qui a construit pour ses mĂ©tayers des logements spacieux et d'une distribution bien entendue. » Cet estimable agriculteur recevra, sans aucun doute, de la part du CongrĂšs breton, dans sa session tenue Ă  Vannes, les encouragements qu'il a obtenus dans la Loire-InfĂ©rieure. » M. Lefebvrier, au TalhoĂ«t, en Lantillac, arrondissement de PloĂ«rmel, fait valoir 20 hectares de terres dont il a dĂ©frichĂ© la majeure partie. J'ai vu chez lui des herbiers de premiĂšre qualitĂ© et des prairies bien soignĂ©es. Ses plantations de pommiers et de chĂątaigniers sont faites avec intelligence. » M. Lefebvrier, ancien officier de marine, rend des services Ă  ses voisins, et leur donne Ă  tous le bon exemple. Il est plein de courage et d'activitĂ© , et mĂ©rite d'ĂȘtre signalĂ© au CongrĂšs breton , qui voudra bien lui accorder ses encouragements. » M. Bargain , aĂźnĂ© , notaire au FaouĂ«t, arrondissement de NapolĂ©onville , pour ses dĂ©frichements aux Bugues, en Meslan, canton du FaouĂ«t. » M. Bargain a formĂ©, dans cette localitĂ©, une propriĂ©tĂ© d'une valeur actuelle de fermage d'une certaine importance. Ses dĂ©frichements ont Ă©tĂ© faits avec intelligence et il obtient depuis plusieurs annĂ©es , sur ce terrain, jadis couvert de landes et de bruyĂšres, des trĂšfles, des rutabagas, des choux Ă  vache, etc. , dont la belle venue est le rĂ©sultat d'un bon systĂšme de culture. » Cet agriculteur, qui a dĂ©jĂ  exĂ©cutĂ© des travaux assez considĂ©rables dans ses environs, a constamment fait les plus gĂ©nĂ©reux efforts pour faire progresser l'agriculture. » Ses semis de pins ont parfaitement rĂ©ussi, et il en est de mĂȘme de ses nombreuses plantations de pommiers et d'arbres forestiers. » Il a droit aux encouragements de l'Association Bretonne. » M. de Langlais, Ă  Kervert, en Saint-Gildas , canton de Sarzeau. » M. de Langlais est un jeune agriculteur plein d'intelligence et d'activitĂ©, qui ne tardera pas Ă  augmenter considĂ©rablement la valeur 122 ASSOCIATION BRETONNE. de la propriĂ©tĂ© qu'il a rĂ©cemment achetĂ©e. Venu de la Loire-InfĂ©rieure, oĂč il s'est initiĂ© aux excellentes mĂ©thodes de culture pratiquĂ©es dans ce dĂ©partement, M. de Langlais a dĂ©jĂ  obtenu, sur cette terre si abandonnĂ©e jusqu'au moment de son acquisition , des succĂšs qui ont produit une heureuse influence sur l'esprit des cultivateurs du canton. » Il a opĂ©rĂ© des dĂ©frichements, et il n'a pas reculĂ© devant une dĂ©pense de plusieurs milliers de francs, pour se rendre maĂźtre d'un vaste Ă©tang qu'il va pouvoir dessĂ©cher en majeure partie et livrer Ă  la culture, au moyen d'une chaussĂ©e et d'un canal dont la construction, exĂ©cutĂ©e par un entrepreneur habile , touchait Ă  sa fin Ă  l'Ă©poque de ma visite. » M. de Langlais m'a prĂ©sentĂ© des graines et des racines potagĂšres et fourragĂšres remarquables sous tous les rapports; et j'ai vu dans ses magasins des instruments agricoles qu'il s'Ă©tait procurĂ©s dans la Loire-InfĂ©rieure, dont l'emploi sur ses terres et chez ses voisins a produit un excellent effet. » M. FortunĂ© Caris, Ă  Kergurion en Plaudren, a fait de nombreuses plantations et des semis d'arbres verts avec le plus grand succĂšs. » Il a exĂ©cutĂ©, en outre, des dĂ©frichements de landes avec intelligence, construit pour ses deux fermiers du voisinage des logements spacieux et commodes, et il les a aidĂ©s de son expĂ©rience et de ses agissements avec un zĂšle qui mĂ©rite d'ĂȘtre signalĂ©. » M. FortunĂ© Caris va livrer Ă  la culture une certaine Ă©tendue de landes dans l'immense plaine dite de Lanvaux et, en faisant Ă©lever des talus autour de ce terrain, il a reconnu que la majeure partie de ces landes a Ă©tĂ© jadis couverte de bois. » En explorant minutieusement cette localitĂ©, j'ai pu me convaincre que M. Caris Ă©prouvera peu d'obstacles pour rendre Ă  une bonne culture les terres sous landes qu'il vient d'acheter, et qu'on trouvera lĂ  sous peu la preuve que cette immense lande de Lanvaux est susceptible d'ĂȘtre travaillĂ©e avec succĂšs. Sous ce dernier rapport, indĂ©pendamment des autres droits que M. Caris a acquis aux sympathies du CongrĂšs, il a rendu un grand service qui mĂ©rite d'ĂȘtre rĂ©compensĂ©. >> M. Madec, percepteur des contributions directes Ă  Elven, pour ses dĂ©frichements en Quistinic, canton de Plouay, arrondissement de Lorient. » M. Madec, par des travaux dirigĂ©s avec intelligence, a rendu Ă  la Culture une certaine Ă©tendue de terres, jadis sous landes, bruyĂšres et taillis de mĂ©diocre qualitĂ©. Cette propriĂ©tĂ©, traversĂ©e par la route dĂ©partementale de Baud Ă  GuĂ©menĂ©, me semble devoir sous peu ĂȘtre SESSION DE VANNES. 123 en Ă©tat d'ĂȘtre louĂ©e d'une maniĂšre assez avantageuse pour dĂ©dommager le propriĂ©taire des avances qu'il a faites dans une localitĂ© oĂč il y a tant de terrains improductifs. >> L'Association Bretonne voudra bien, je l'espĂšre, accorder ses encouragements Ă  M. Madec. » M. Patenaille, du bourg de Grandchamps, arrondissement de Vannes, a ensemencĂ© en arbres verts 50 hectares de bruyĂšres dans la lande de Lanvaux. Ce terrain est entiĂšrement clos par des talus assez Ă©levĂ©s pour empĂȘcher les bestiaux d'y pĂ©nĂ©trer. M. Patenaille me paraĂźt avoir exĂ©cutĂ© ce semis dans de bonnes conditions, et il a eu, Ă  mon avis, le mĂ©rite d'avoir compris que les terrains de la qualitĂ© de celui qu'il a achetĂ© dans cette partie de la commune de Grandchamps ne peuvent ĂȘtre fructueusement utilisĂ©s qu'en y semant des arbres verts. Si, au contraire, M. Patenaille avait entrepris lĂ  des dĂ©frichements pour y cultiver des cĂ©rĂ©ales et y Ă©tablir un corps de ferme, il aurait nĂ©cessairement succombĂ©, a grand dĂ©triment du progrĂšs agricole, retardĂ© trop souvent par des dĂ©frichements inopportuns. Le CongrĂšs Breton devra accorder ses encouragements Ă  M. Patenaille pour le bon exemple qu'il a donnĂ©. >> M. Davy Aubin pĂšre, Ă  la VilleferrĂ©e, en CampĂ©nĂ©ac, canton de PloĂ«rmel, est venu du dĂ©partement de la Manche montrer aux laboureurs de cette localitĂ© comment on devait opĂ©rer pour mettre en valeur les terrains trop longtemps abandonnĂ©s de ce pays ; je dis abandonnĂ©s, car les parcelles parfaitement closes que M. Davy a dĂ©frichĂ©es avaient Ă©tĂ© jadis en culture et ne demandaient pour produire qu'un cultivateur intelligent, sachant se procurer Ă  bas prix de l'engrais. M. Davy, aprĂšs avoir cultivĂ© pendant quelques annĂ©es les champs composant cette propriĂ©tĂ©, qu'il avait achetĂ©e Ă  Rennes, les terres du dĂ©partement de la Manche Ă©tant, disait-il, d'un prix trop Ă©levĂ©, les a louĂ©s trĂšs-avantageusement Ă  des laboureurs voisins sur le pied des bonnes terres de la commune, et est allĂ© dans la commune de PloĂ«rmel reporter son industrie, prouvant aux habitants la vĂ©ritĂ© de cet adage Tant vaut l' homme, tant vaut la terre. » Le CongrĂšs Breton accordera, je l'espĂšre, ses encouragements Ă  M. Davy; » M. Beller Patern, propriĂ©taire-cultivateur au bourg de Bieuzy, arrondissement de NapolĂ©onville, est un honorable Bas-Breton qui aurait pu, en raison de son aisance et de son Ă©ducation, Ă©changer son costume national contre des habits de ville; mais il savait qu'une mission plus glorieuse devait le retenir aux lieux de sa naissance. Hon- 124 ASSOCIATION BRETONNE. neur Ă  lui! Comme Lanneval, Beller est le type des bons laboureurs et des braves gens. » Il cultive avec succĂšs en Bieuzy et en Melrand environ 20 hectares de terres et a dĂ©frichĂ© en PlumĂ©liau, avec l'aide d'un courageux journalier, 35 hectares de landes qu'il a concĂ©dĂ©es, Ă  titre gratuit, pendant neuf ans, Ă  ce brave homme, dont il sera fait mention ultĂ©rieurement. » Beller honore la profession de laboureur. Il mĂ©rite, Ă  tous Ă©gards, que le CongrĂšs Breton lui tĂ©moigne toute sa sympathie et ses encouragements. » M. Galloch, au Biscomte, en Plonhinec, a dessĂ©chĂ© 17 hectares d'un Ă©tang Ă  mer, dĂ©pendant de la riviĂšre d'Étel. Ce terrain, travaillĂ© avec intelligence par le propriĂ©taire lui-mĂȘme, offre une remarquable vĂ©gĂ©tation. M. Galloch a eu Ă  lutter contre des obstacles qui l'ont beaucoup entravĂ©, sans abattre son courage. Il mĂ©rite les encouragements du CongrĂšs Breton. Il se sert des instruments perfectionnĂ©s qu'il fait lui-mĂȘme fonctionner et entend Ă  merveille la culture maraĂźchĂšre , si arriĂ©rĂ©e le long du littoral du Morbihan oĂč elle serait cependant si profitable en raison de l'abondance des engrais maritimes et des nouveaux dĂ©bouchĂ©s ouverts par la crĂ©ation d'excellentes routes et l'Ă©tablissement des bateaux Ă  vapeur de Vannes et de Lorient Ă  Nantes. » M. DĂ©niĂ© Jcan-Philibert, du canton de Saint-Hermine VendĂ©e, ancien membre du Comice agricole de ce canton, fermier des Bornes, en Ambon , prĂšs Muzillac. » M. DĂ©mĂ© fait valoir 70 hectares de terres dont il a dĂ©frichĂ© une partie qu'il a ensemencĂ©e en racines fourragĂšres. Voici la division de ses cultures terres labourables froment, 15 hectares; seigle, 1 hectare 50 ares ; blĂ© noir, 4 hectares ; pommes de terre, 50 ares ; choux de la VendĂ©e excellente espĂšce, 4 hectares ; carottes et rutabagas, 1 hectare 60 ares; trĂšfles, 2 hectares.... Il ne lui reste plus que 5 hectares de landes dont il dĂ©frichera la majeure partie. » Son systĂšme de culture est parfaitement entendu et a dĂ©jĂ  produit d'heureux effets. C'est que M. DĂ©mĂ© est un homme intelligent et plein de courage et qui ne tardera pas Ă  montrer que cette vaste Ă©tendue do landes qui entoure la propriĂ©tĂ© dont il est le fermier et qui, il y a peu d'annĂ©es, Ă©tait de la mĂȘme qualitĂ©, peut ĂȘtre fructueusement livrĂ©e Ă  la culture. » Je crois que M. DĂ©mĂ© pourra, par son exemple, contribuer efficacement au progrĂšs agricole dans un pays si arriĂ©rĂ© malgrĂ© les avantages qui rĂ©sultent de la proximitĂ© du littoral. Aussi est-ce un SESSION DE VANNES. 125. devoir pour moi d'engager l'Association Bretonne Ă  montrer qu'elle accueille avec empressement les agriculteurs des dĂ©partements Ă©trangers Ă  la Bretagne qui viennent, comme M. DĂ©mĂ©, nous faire part des bonnes mĂ©thodes agricoles pratiquĂ©es chez eux. » M. Davis, propriĂ©taire et domanier, Ă  Blavasson en Surzur. » Ce cultivateur est un homme courageux et intelligent ; il a Ă©prouvĂ© dans ses opĂ©rations agricoles les plus grands obstacles et il les a surmontĂ©s. De pareils hommes doivent ĂȘtre encouragĂ©s, parce que leur exemple produit un excellent effet sur l'esprit des compatriotes qui ne sont pas habituĂ©s Ă  voir tant d'Ă©nergie dans un laboureur de ce pays. » Davis a fait des plantations de pommiers, des prairies, des herbiers qui tĂ©moignent de son bon systĂšme de culture ; il cultive le trĂšfle, les choux, les rutabagas, etc.... Il a fait de vastes clĂŽtures de marais qui ont Ă©tĂ© renversĂ©es par une grande marĂ©e, au moment oĂč le terrain enclos Ă©tait bien disposĂ©. BlĂąmĂ© par ses voisins qui le dĂ©tournaient de se livrer Ă  ce travail, lui simple domanier, et l'objet des railleries Ă  la suite de l'invasion de la mer dont je viens de parler, Davis a relevĂ© les parties du talus qui avaient Ă©tĂ© renversĂ©es et s'y est pris de maniĂšre Ă  Ă©viter une nouvelle invasion. » Je demande avec instance que ce brave homme reçoive la rĂ©compense Ă  laquelle il a droit sous tous les rapports. » M. de Labuharaye, au chĂąteau de Callac, en Plumelec. » Cet agriculteur, aussi modeste qu'expĂ©rimentĂ©, est parvenu Ă  rendre Ă  la culture une vaste Ă©tendue de terres de peu de valeur. Il a semĂ© et plantĂ© en arbres verts, mĂ©langĂ©s de hĂȘtres, de chĂątaigniers, etc...., environ 250 hectares de terrain sous landes et bruyĂšres, situĂ©es en Plumelec et Plaudren. » M. de Labuharaye a converti en prairies de bonne qualitĂ© 30 hectares de marais. » Il a soumis avec succĂšs au rĂ©gime du mĂ©tayage, deux propriĂ©tĂ©s voisines exploitĂ©es depuis quelques annĂ©es par des laboureurs du pays qui ont dĂ©jĂ  donnĂ© d'excellents exemples autour d'eux. » Enfin, M. de Labuharaye peut ĂȘtre citĂ© comme l'un des propriĂ©taires-agriculteurs qui rendent dans leur localitĂ© les plus grands services sous tous les rapports. J'engage toutes les personnes qui veulent faire des plantations et des prairies Ă  consulter cet agriculteur, dont l'intelligence et le dĂ©vouement Ă©galent l'expĂ©rience. Je passe maintenant aux propriĂ©taires-cultivateurs, domaniers, fermiers et mĂ©tayers dont les travaux agricoles ont droits aux rĂ©com- 126 ASSOCIATION BRETONNE. penses promises par l'Association Bretonne. Je vais inscrire leurs noms par ordre de mĂ©rite » Veuve Renard et enfants, Ă  Coathuan ; Bayon Mathurin, Ă  LaferriĂšre, et le Clinche Étienne, au Bas-ClerouĂ«t, tous en BrĂ©hanLoudĂ©ac , arrondissement de PloĂ«rmel, mĂ©tayers de M. le comte de LaferriĂšre. » Ces cultivateurs secondent parfaitement les bonnes intentions du propriĂ©taire, leur associĂ©, et peuvent ĂȘtre citĂ©s pour leur intelligence et les succĂšs qu'ils obtiennent. » Laurent LĂ©pinay, Pierre LĂ©pinay et Jean Ravard , aux Greffins , en Ruffiac, arrondissement de PloĂ«rmel, mĂ©tayers de M. Deloze, de Nantes. » Ces mĂ©tayers, venus des environs d'Ancenis, ont donnĂ© des preuves de courage et d'intelligence pour surmonter les obstacles qu'ils ont rencontrĂ©s. Ah ! monsieur me disait l'un d'eux, homme robuste » et plein d'Ă©nergie, si l'on m'avait pesĂ© en entrant aux Greffins, on » trouverait bien de la diminution Ă  prĂ©sent. » » Jean Picard et Ange PrĂ©dĂ©ccille , au DigoĂ«t, en la Croix-HellĂ©an, arrondissement de PloĂ«rmel, prĂšs Josselin, mĂ©tayers de M. le vicomte Dunoday. Ces braves gens,mĂ©ritent Ă©galement des rĂ©compenses pour leurs travaux dirigĂ©s avec intelligence, avec le concours bienveillant et Ă©clairĂ© du propriĂ©taire. » Brouxel François , de. Kerdaneven , prĂšs Cadoudal, en Plumelec , et Pierre Gazio, Ă  Bellevue, Ă©galement Ă  Plumelec , mĂ©tayers de M. de la Buharaye. Ces deux cultivateurs ont dĂ©jĂ  donnĂ© d'excellents exemples autour d'eux , en allant prendre Ă  Vannes des sables de mer au moyen desquels ils sont parvenus Ă  obtenir do bonnes rĂ©coltes de trĂšfle et de racines fourragĂšres. M. de la Buharaye, leur propriĂ©taire , n'a qu'Ă  se louer de leur bonne volontĂ© et de leur intelligence. » Louis Edy, fermier de Patern Beller, Ă  Kerbeller, en PlumĂ©liau, arrondissement de NapolĂ©onville, est ce laboureur qui a obtenu, Ă  titre gratuit pendant neuf ans, la jouissance du terrain de 35 hectares sous landes qu'il a dĂ©frichĂ© sous la direction de son bienveillant propriĂ©taire. Cet homme a montrĂ©, durant cette pĂ©nible opĂ©ration, une Ă©nergie et une intelligence hors ligne. » Legall RenĂ©, fermier au haut TalhoĂ«t, en Lantillac, arrondissement de PloĂ«rmel, a fait des dĂ©frichements et importĂ© dans le pays l'excellente espĂšce de choux Ă  vaches, connue sous le nom de choux du LĂ©on. Venu des environs de Landerneau FinistĂšre, il a fait usage au haut TalhoĂ«t des bonnes mĂ©thodes de culture usitĂ©es dans cette partie du FinistĂšre. » Legentil Louis, fermier au TalhoĂ«t. en Lantillac, sous M. Lefeb- SESSION DE VANNES. 127 vrier, peut ĂȘtre citĂ© comme l'un des meilleurs cultivateurs de cette commune. Il a fait, en outre, des dĂ©frichements de landes avec le plus grand succĂšs. » Pierre-Marie Grignon , fermier Ă  Kergurien , en Plaudren , arrondissement de Vannes, sous M. FortunĂ© Caris , est un cultivateur rangĂ©, laborieux, intelligent, dont les travaux agricoles sont remarquables. AidĂ© gĂ©nĂ©reusement, dans toutes les occasions, par son propriĂ©taire , il s'en montre reconnaissant en faisant des clĂŽtures et des dĂ©frichements dans les piĂšces de terre oĂč il trouve des portions susceptibles d'ĂȘtre rendues fructueusement Ă  la culture. » Pierre Bafoin, aux Barges , en Penestin , arrondissement de Vannes , mĂ©tayer de M. du Bonceret, et Roussel, au Hiaclin , mĂȘme commune , mĂ©tayer de M. MacĂ©, ont fait des dĂ©frichements et donnĂ© des preuves d'intelligence et de bonne volontĂ©. » Louis Harouis, domanier au Polastre, en Plescop , arrondissement de Vannes, est un homme plein d'Ă©nergie, que des dĂ©frichements , exĂ©cutĂ©s avec intelligence, avaient rendu malade lors de mon exploration. Il est digne de toute la sympathie de l'Association Bretonne. » Job Daniel, fermier Ă  Kergo, en Plormel, arrondissement de Lorient, est un marchand de chevaux qui, dans ses courses Ă  travers la Bretagne, s'est initiĂ© aux bonnes mĂ©thodes de dĂ©frichement dont il a Ă©tĂ© tĂ©moin, et les a mises en pratique avec le plus grand succĂšs. » Joseph Leclerc, de Keravello, en Muzillac, est ce mĂ©tayer intelligent et recommadable qui a Ă©tĂ© l'objet de la bienveillance de M. Leroy, maire de Muzillac, dont j'ai dĂ©jĂ  parlĂ© et qui s'en est montrĂ© digne. » Pierre Goupil, fermier Ă  LannouĂ«t, en Ambon , arrondissement de Vannes. Ce cultivateur, voisin de M. DĂ©mĂ© et soumis Ă  l'heureuse influence de ses conseils et de son exemple, a dĂ©frichĂ© un terrain de lande avec succĂšs. » Cougoulic, meunier au NĂ©do, en Plaudren , a dessĂ©chĂ© un Ă©tang et fait des chaussĂ©es d'Ă©coulement avec une intelligence et une persĂ©vĂ©rance dignes d'ĂȘtre rĂ©compensĂ©es. » Au nombre des contre-maĂźtres, rĂ©gisseurs et aides cultivateurs , que je vous recommande plus particuliĂšrement, Messieurs, je citerai » MM. Lelgoualeh, rĂ©gisseur des Bugues, en Meslan , sous M. Bargain aĂźnĂ©, notaire au FaouĂ«t ; » JouaddĂ© pĂšre, contre - maĂźtre de CantĂ©zac, en SenĂ©, sous M. Avrouin, receveur gĂ©nĂ©ral ; 128 ASSOCIATION BRETONNE. » GĂ©rardiĂšre, contre-maĂźtre des Greffins, en Rufflac, sous M. Deloze, de Nantes ; » Henry pĂšre, contre-maĂźtre de la Chesnaie, en Arradon, sous M. Avrouin, receveur gĂ©nĂ©ral ; » Sept-Livres Isaac fils, Ă  Billerbon, en SenĂ©, aide-agriculteur avec son pĂšre ; » Robert, contre-maĂźtre de Kermare, en HĂ©zo , sous M. Avrouin , receveur-gĂ©nĂ©ral ; » Deparcieux fils, Ă  Plaisance , en Saint-AvĂ© , prĂšs Vannes, aide agriculteur avec son pĂšre ; » Grignon fils aĂźnĂ©, ancien militaire, Ă  Kergurion , en Plaudren, aide-cultivateur avec son pĂšre. » Enfin, Messieurs, je no terminerai pas sans mentionner honorablement les cultivateurs dont les noms suivent, pour les travaux exĂ©cutĂ©s , il est vrai, sur une petite Ă©chelle , mais qui tĂ©moignent de leur intelligence et de leur bonne volontĂ© » MM. Lecorff François, de Saint-Jean-BrĂ©velay ; Letoquin Marin, au MĂ©nĂ©, en Bignan ; LeralliĂ© Jean-Louis, au Quelvent ; Pedrono Pierre , au Naud ; Lemoguedec, au MĂ©nĂ© ; Lebrazidec RenĂ©, Ă  Coscastel ; Guillemet Julien, Ă  Kerbiquet ; DrĂ©ano JeanLouis, au Reste ; ces six derniers demeurent en Bignan ; Caudal François, du Govezo , en Saint-Jean-BrĂ©velay ; Leroch , de Kernicol, Ă  idem ; Lemay Augustin, au bourg de Saint-Allouestre ; Robinot, adjoint, Ă  Guenestre , tous de l'arrondissement de PloĂ«rmel ; Henry, fils, Ă  Kerthomas ; et Lorho Marc, au Boizy, en Plorren , arrondissement de Vannes. » Je viens, Messieurs, de vous faire connaĂźtre les noms des agriculteurs du Morbihan dont j'avais explorĂ© les travaux. Je regrette de n'avoir pu consigner dans mon rapport toutes les observations que j'ai recueillies sur les lieux et tous les excellents renseignements qui m'ont Ă©tĂ© communiquĂ©s. Mais j'ai dĂ» me rĂ©sumer de maniĂšre Ă  ne pas trop abuser de votre attention, que rĂ©clament d'ailleurs des questions non moins intĂ©ressantes. » J'Ă©prouve avant de finir, Messieurs, le besoin de vous dire, Ă  la louange d'un dĂ©partement que j'ai Ă©tĂ© heureux de connaĂźtre tout particuliĂšrement , que partout j'ai vu rĂ©gner entre les propriĂ©taires et les mĂ©tayers ou fermiers, leurs voisins, les rapports les plus touchants de bienveillance et de gratitude. » GABRIEL L. AUGUSTIN , » Agriculteur. » Tous les agriculteurs distinguĂ©s, Ă©numĂ©rĂ©s dans ce rapport, SESSION DE VANNES. 129 reçoivent dans les paroles de M. le Rapporteur un tĂ©moignage de la reconnaissance que le pays doit Ă  leurs efforts. Le SecrĂ©taire, DE VIREL. Seconde partie. M. Charles Avronin prend la plume. L'ordre du jour appelle la lecture des rapports des diffĂ©rentes Commissions chargĂ©es d'examiner les objets soumis Ă  l'exposition, mais aucun de ces travaux n'Ă©tant prĂȘt, M. le PrĂ©sident donne la parole Ă  M. de Saisy, rapporteur de la Commission des dĂ©frichements , qui s'exprime en ces termes Votre Commission, Messieurs, m'a chargĂ© d'ĂȘtre son organe dans cette grande question qui fut agitĂ©e au CongrĂšs de Saint-Brieuc, et sur laquelle l'honorable directeur de notre Association, MM. Haugoumar des Portes, Cohan et de KergĂ©ju, trois de nos collĂšgues les plus versĂ©s en cette matiĂšre, dont nous avons Ă  regretter l'absence, apportĂšrent d'une maniĂšre si remarquable le poids d'expĂ©riences qui avaient Ă©tĂ© suivies d'un plein succĂšs. MM. BernĂšde et de Pompery prirent une grande part Ă  cette discussion qui va s'ouvrir de nouveau devant des membres de notre SociĂ©tĂ© agricole qui ont fait dans le dĂ©partement du Morbihan ce que d'autres ont essayĂ© dans les autres dĂ©partements de la Bretagne, et dont les travaux prouveront une fois de plus que le dĂ©frichement des landes n'est non-seulement pas une chose impossible, mais que toutes nos landes sans exception sont faciles Ă  mettre en valeur. Mais, Messieurs, avant de rĂ©pondre Ă  la question posĂ©e dans votre programme, je vous demande la permission de vous lire une partie de ce qui fut dit sur cette matiĂšre au CongrĂšs de Saint-Brieuc. M. le rapporteur donne ici lecture de la discussion qui a eu lieu au prĂ©cĂ©dent CongrĂšs. Voir le compte rendu de l'annĂ©e derniĂšre, pages 60 et suivantes. » VoilĂ , Messieurs, oĂč en Ă©tait la question l'annĂ©e derniĂšre. Elle se reproduit de nouveau cette annĂ©e. La majoritĂ© de votre Commission s'est rangĂ©e Ă  l'avis que, sans rien Ă©tablir de dĂ©cisif, il fallait procĂ©der par la classification des landes, couvrir les hauteurs en semis de rĂ©si9 rĂ©si9 130 ASSOCIATION BRETONNE. neux, afin d'abriter les coteaux et les plaines, convertir peu Ă  peu ces coteaux en terres labourables, et faire des prairies et des pĂąturages dans les parties humides, en les assainissant d'abord et en tirant parti des cours d'eau qui les traversent et des sources qui s'y trouvent. C'est Ă  peu prĂšs ce que conseille M. le comte de Saint-George de QuĂ©ronic , dans un excellent mĂ©moire que votre Commission a eu sous les yeux, et dont il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rendu compte au CongrĂšs. Il serait Ă  dĂ©sirer que cette notice fĂ»t rĂ©pandue, et ce serait une bonne oeuvre do plus que M. de Saint-George aurait Ă  ajouter aux nombreux bienfaits que le pays doit Ă  sa gĂ©nĂ©reuse sollicitude. » M. P. Lesage, rĂ©gisseur des biens de M. le vicomte de JanzĂ©, aux forges de LannouĂ©e, fait connaĂźtre aussi au CongrĂšs la maniĂšre dont il opĂšre pour le repeuplement des forĂȘts et pour la mise en prairie d'une terre de lande. Il invite la Commission Ă  se rendre Ă  LannouĂ©e pour visiter ses travaux ; mais sa lettre n'Ă©tant parvenue que depuis deux jours Ă  son adresse, il y a matĂ©riellement impossibilitĂ© Ă  la Commission de se rendre Ă  ses dĂ©sirs. » Nous disons donc qu'il faut semer les hauteurs et toute autre partie non susceptible d'ĂȘtre convertie en terre arable ou en prairies, en bois rĂ©sineux ou feuillus, suivant la nature du sol ; dĂ©fricher peu Ă  peu les terres susceptibles de l'ĂȘtre, et amĂ©liorer les pĂąturages en mĂȘme temps que l'on crĂ©erait des prairies. » Mais avant tout il faut que les propriĂ©taires de landes sortent de l'indivision si prĂ©judiciable Ă  tout progrĂšs qui existe dans la plus grande partie de notre province. La loi du 31 dĂ©cembre 1850, qui a Ă©tĂ© provoquĂ©e par l'un de nos honorables lĂ©gislateurs bretons, laloiFavreau, abrĂšge et diminue notablement les frais et les formalitĂ©s qu'il y avait Ă  faire jusqu'alors pour parvenir Ă  la licitation entre les intĂ©ressĂ©s. Cette licitation serait urgente. » L'ensemencement d'un hectare de landes en pins maritimes, qui est le plus rustique des rĂ©sineux et qui rĂ©ussit si bien dans les sols granitiques, peut se faire au prix de 10 fr., ainsi que l'indique M. de SaintGeorge. » On se contente, dit notre honorable collĂšgue, d'enlever une motte de mĂštre en mĂštre, Ă  peu prĂšs, d'ameublir un peu la terre et d'y dĂ©poser quelques grains de pin. Quatre hommes trois pour piocher et un pour semer peuvent, au mois d'avril ou de mai, ensemencer ainsi un hectare en deux jours; Ă  0,75 cent, la journĂ©e, la dĂ©pense est de 6 fr 6 fr. Estimant la graine Ă  4 10 fr. » Quand il y a des clĂŽtures Ă  faire et il en faut pour mettre les se- SESSION DE VANNES. 131 mis Ă  l'abri de l'invasion des bestiaux, c'est plus cher; mais on peut se contenter d'un talus Ă  un fossĂ© seulement du cĂŽtĂ© extĂ©rieur du semis. Cette clĂŽture, trĂšs-suffisante lorsque vous en semez la superficie de landes ou de pigments, peut se faire Ă  15 ou 20 centimes le mĂštre courant. » Vous voyez donc, Messieurs, que le moyen de mettre les landes en valeur par des semis de pins est peu dispendieux, et Ă  la portĂ©e de bien des propriĂ©taires. » Il y a plus de difficultĂ© Ă  dĂ©fricher, c'est-Ă -dire Ă  faire de ces terres incultes des terres Ă  blĂ©, Ă  cĂ©rĂ©ales. Les uns emploient l'Ă©mottage avec incinĂ©ration ; les autres l'Ă©mottage sans brĂ»ler le gazon, et se contentent de former des planches avec ces mottes, sur lesquelles ils transportent de l'engrais. Ils ensemencent du seigle par-dessus et recouvrent avec la terre, qu'ils rĂ©pandent Ă  la bĂšche et qu'ils prennent dans la raie qui a Ă©tĂ© laissĂ©e Ă  ce dessein entre les planches. De ces deux modes le dernier est le meilleur, car l'incinĂ©ration du sol ne fait qu'appauvrir la terre, et tous les agriculteurs s'accordent pour dĂ©sapprouver cette mĂ©thode, qui n'est bonne que pour les terres humides , trĂšs-humides et tourbeuses que l'on destine, soit Ă  ĂȘtre amĂ©liorĂ©es en pĂąturage ou converties en prairie. Mais cette maniĂšre de faire est dĂ©fectueuse, et bien que ce soit un moyen gĂ©nĂ©ralement adoptĂ© dans notre pays, c'est un moyen dĂ©plorable que l'on ne peut attribuer qu'Ă  l'indigence des uns et Ă  l' ignorance des autres. Pour dĂ©fricher, il faut dĂ©foncer la terre soit avec la bĂšche, la pioche ou la charrue. Les dĂ©foncements Ă  la bĂȘche sont bien les meilleurs, mais trop dispendieux pour la plupart des cultivateurs. Le dĂ©frichement Ă  la charrue, au contraire, est Ă  la portĂ©e de tout le monde, dans une plus ou moins grande proportion. » Nous voulons bien admettre, me diront quelques-uns, qu'il est facile de tourner la terre Ă  l'aide d'un bon attelage et d'une charrue; mais comment se procurera-t-on l'engrais? Ah! c'est la pierre d'achoppement. Certainement que sans engrais la transformation de la terre inculte eu terre arable est impossible. Mais, rĂ©pondrai-je surtout aux habitants du Morbihan, vos vieilles terres cultivĂ©es sont depuis longtemps Ă©puisĂ©es. Mordez dans la lande qui vous avoisine, apportez-y le tiers ou le quart de l'engrais que vous destinez Ă  votre culture habituelle, si vous n'avez les moyens de vous procurer des engrais artificiels, tels que chaux, noir animal, guano, charrĂ©e, poudrette, etc., des amendements marins, marne, sable, coquilles ou goĂ«mons, et laissez votre vieille terre lasse se reposer. Cette expĂ©rience , qui est facile, ne peut compromettre votre avenir, puisque l'essai que vous faites est dans une faible proportion. » Le succĂšs complet qui s'ensuivrait, je n'en doute pas, vous en- 132 ASSOCIATION BRETONNE. gagerait Ă  persĂ©vĂ©rer, car vous auriez sur cette terre nouvelle une meilleure rĂ©colte que dans vos vieilles terres. » Aux cultivateurs, aux propriĂ©taires surtout qui ont de plus grandes ressources, je dirai avec l'assurance que je ne leur donne pas un mauvais conseil Attaquez vos landes sans prĂ©vention, employez les moyens qui ont admirablement rĂ©ussi Ă  M. de LaferriĂšre, dans le canton de Rohan; Ă  M. BernĂšde, dans l'Ille-et-Vilaine; Ă  MM. Haugoumar et Cohan, dans les CĂŽtes-du-Nord ; Ă  MM. de KergĂ©ju dans le FinistĂšre, et Ă  tant d'autres qui sont les jalons que la Providence a placĂ©s sur la route du progrĂšs agricole. Imitez ces exemples, vous vous enrichirez , vous viendrez en aide aux malheureux de votre pays et vous aurez contribuĂ© Ă  remplacer la misĂšre par une prospĂ©ritĂ© toujours croissante. » De tous ces moyens, je n'en connais pas qui soient comparables au chou du Poitou , le plus admirable, le plus abondant de tous nos fourrages, et que sa rusticitĂ© permet de cultiver dans toute espĂšce de sol, qui ne soit pas d'une humiditĂ© continuelle. » GrĂące Ă  cette culture, qui ne manque jamais de rĂ©ussir, vous trouvez une immense augmentation de fourrages, vous nourrissez Ă  l'Ă©table le bĂ©tail qui aurait vĂ©gĂ©tĂ© sur ces landes converties en piĂšces de verdures toujours renaissantes, vous faites des fumiers succulents et abondants, et dĂšs l'annĂ©e suivante vous aurez assez d'engrais pour ensemencer en cĂ©rĂ©ales les terres que vous aviez mises sous cette plante providentielle, qui change pour vos animaux l'hiver en printemps, et prĂ©pare en outre votre dĂ©frichement Ă  recevoir telle culture de cĂ©rĂ©ales que ce soit. » Cet admirable fourrage qu'aujourd'hui M. le Coq, notre collĂšgue, me disait ĂȘtre appelĂ© par un grand agriculteur du Poitou, M. Moll, professeur au Conservatoire des arts et mĂ©tiers, Ă  Paris, le trĂ©sor des landes, semble se multiplier sous la main qui le cueille. C'est le premier besoin pour les pays d'Ă©levage et d'engraissement du bĂ©tail. Il augmente dans une proportion Ă©norme la quantitĂ© et la qualitĂ© des engrais. Enfin il imprime Ă  l'engraissement une telle rapiditĂ© que d'un jour Ă  l'autre l'effet en est sensible sur les animaux les plus maigres que l'on soumet Ă  son bienfaisant rĂ©gime. Au reste tous les crucifĂšres rĂ©ussissent Ă  merveille dans les landes dĂ©frichĂ©es, les navets de toute variĂ©tĂ©, les rutabagas surtout, les choux-navets. Le dĂ©frichement s'opĂšre de la maniĂšre la plus simple on donne un coup de charrue au commencement de l'hiver, souvent mĂŽme au printemps ; lorsque la terre Ă  dĂ©fricher est tournĂ©e une annĂ©e d'avance, cela n'en vaut que mieux ; un second coup de charrue est donnĂ© en travers, un mois avant de piquer le plant de choux, c'est-Ă -dire Ă  la mi-mai ; un coup de herse Ă©nergique, puis un trait de butteur, complĂ©tent la façon du SESSION DE VANNES. 155 sol. Les plants sont mis en ligne Ă  la distance d'un mĂštre en tous sens, avec une cuillerĂ©e de noir animal Ă  chacun. DĂšs les premiers jours d'aoĂ»t il est temps de commencer l'effeuillage, qui doit se faire avec discernement en ayant soin de n'enlever d'abord que trois ou quatre feuilles, de continuer ainsi jusqu'Ă  ce que la piĂšce entiĂšre ait reçu ce premier effeuillage qu'il faut recommencer, de la mĂȘme maniĂšre, jusqu'aux glaces de janvier et de fĂ©vrier. Au mois de mars et d'avril, ce chou, aprĂšs avoir donnĂ© une abondante rĂ©colte, renaĂźt plus beau que jamais et nourrit de nouveau le bĂ©tail pour les deux mois oĂč les animaux souffrent le plus; car presque toujours les approvisionnements de l'hiver sont consommĂ©s et les herbages du printemps ne sont pas encore arrivĂ©s. » Il n'est donc pas de moyen de dĂ©frichement plus simple, plus facile, moins dispendieux que le dĂ©frichement par la culture du chou du Poitou. On peut Ă©galement commencer par les navets ou rutabagas. » La rotation Ă  suivre est celle-ci 1re annĂ©e, choux ou navets; 2e sarrasin; 3e seigle; 4e avoine; 5e choux ou navets. C'est aprĂšs la 5e que l'on peut ensemencer du trĂšfle, si l'on peut se procurer du calcaire sur une terre ainsi prĂ©parĂ©e. Le rapporteur de votre Commission a eu cette annĂ©e trois coupes abondantes de trĂšfle d'une grande beautĂ© dans un sol de bruyĂšre. » J'ai parlĂ© de calcaire; c'est le plus puissant stimulant des engrais. » Le dĂ©partement des CĂŽtes-du-Nord donne un bon exemple pour l'encouragement de l'introduction des amendements marins. DĂšs 18Û8 le Conseil gĂ©nĂ©ral de ce dĂ©partement vota une allocation de 3,000 fr., qu'il a augmentĂ©e d'annĂ©e en annĂ©e, jusqu'Ă  12,000fr. Ces sommes ont Ă©tĂ© employĂ©es Ă  primer le sablon de maniĂšre Ă  le livrer au cultivateur au prix de 3 fr. le mĂštre cube ; la diffĂ©rence du prix de livraison au prix de revient, qui a Ă©tĂ© les premiĂšres annĂ©es de 8 fr. le mĂštre cube, et aujourd'hui de 7 fr., est prise sur l'allocation dont je viens de parler. Des dĂ©pĂŽts de sablon ont Ă©tĂ© Ă©tablis dans tout l'intĂ©rieur du dĂ©partement , de maniĂšre que ces dĂ©pĂŽts ne soient pas Ă  une distance de plus de 16 kilomĂštres des cultivateurs qui s'y approvisionneraient. Je crois que les dĂ©partements voisins, le FinistĂšre et le Morbihan, sont entrĂ©s dans cette voie. C'est un grand service qu'ils rendront Ă  l'intĂ©rieur, et l'agriculture leur devra dans peu sa prospĂ©ritĂ©. Pour seconder cet Ă©lan et augmenter de plus en plus les fourrages, afin de pourvoir Ă  l'entretien d'un plus nombreux bĂ©tail, il faut que les terrains humides, dont il nous reste Ă  parler, soient amĂ©liorĂ©s comme pĂąturage et comme prairies. Or, pour obtenir ce rĂ©sultat, il faut commencer par dĂ©tourner les eaux des bas-fonds qu'elles inondent de maniĂšre Ă  les rendre inaccessibles aux animaux pendant 134 ASSOCIATION BRETONNE. l'hiver, et Ă  ne leur faire produire que de chĂ©tives herbes qui n'ont aucune qualitĂ© nutritive et qui sont souvent dangereuses. » En dĂ©tournant ces eaux pour l'assainissement des terres qu'elles inondent, je n'entends qu'un dĂ©tournement momentanĂ©; car une fois que ces terrains auront Ă©tĂ© dessĂ©chĂ©s convenablement, ils rapporteront sans autre travail de meilleurs herbages; ils se gazonneront de bonnes graminĂ©es, et c'est alors qu'il faudra y remettre les eaux qui en avaient Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©es, mais en leur donnant une direction semblable Ă  celles qui arrosent une prairie » Je ne parle ici que des terres qui ne sont pas de nature Ă  ĂȘtre facilement converties en prairies, car toutes celles oui le seraient devraient ĂȘtre ainsi transformĂ©es. Je n'entrerai pas ici dans les dĂ©tails du travail Ă  opĂ©rer pour faire des prairies ; je dirai seulement que si l'on veut arriver immĂ©diatement Ă  un rĂ©sultat avantageux, il faut d'abord dessĂ©cher complĂ©tement par le dĂ©tournement des eaux, par le drainage, dĂ©foncer le terrain comme pour les terres arables, y faire d'abord une culture de choux ou navets la premiĂšre annĂ©e ; la seconde recevrait une culture d'avoine fumĂ©e , dans laquelle on pourrait semer des graminĂ©es, telles que trĂšfle commun, graine de foin, delupuline et de houque laineuse rien ne gazonne plus promptement que cette derniĂšre graminĂ©e. » Les points de la Bretagne oĂč ces travaux ont pris le plus d'extension et ont eu les meilleurs rĂ©sultats sont, Ă  ma connaissance, les cantons de Lamballc, par M. Haugoumar-Desportes; de Matignon, par M. Cohan ; de Rostrenen, de MaĂ«l-Carhaix, limitrophes du Morbihan, sur les terres de M. de Saisy ; de LoudĂ©ac, par la colonie agricole de Belle-Joie, succursale de celle de Saint-Han, et par M. Morhery. Si je ne parle pas du Morbihan, c'est que je sais qu'il vous a Ă©tĂ© fait un rapport dĂ©taillĂ© sur les dĂ©frichements opĂ©rĂ©s dans le dĂ©partement. Je connais ceux de M. de LaferriĂšre. et je les aurais mis en premiĂšre ligne de tout ce qui a Ă©tĂ© fait en ce genre. » Cette opĂ©ration de mise en valeur de nos landes qui couvrent la surface de prĂšs d'un tiers do la Bretagne, de prĂšs de moitiĂ© du dĂ©partement du Morbihan, ne peut ĂȘtre exĂ©cutĂ©e que par l'appui du gouvernement et le secours des propriĂ©taires. Que ceux-ci fassent des remises Ă  leurs fermiers en raison des efforts de ces derniers, que la main-d'oeuvre soit rĂ©munĂ©rĂ©e convenablement, et bientĂŽt l'Ă©lan sera donnĂ©; la population, trouvant du travail, du pain et du bien-ĂȘtre dans son pays natal, n'ira pas chercher ailleurs des moyens d'existence qu'elle trouverait sans dĂ©placement. » Les conclusions de la Commission sont donc 1° que les crĂȘtes des montagnes, les parties des landes non susceptibles d'ĂȘtre converties en terres labourables devraient ĂȘtre ensemencĂ©es en rĂ©sineux et es- SESSION DE VANNES. 133 sences feuillues appropriĂ©es au sol ; 2° que les landes propres Ă  ĂȘtre cultivĂ©es en cĂ©rĂ©ales le soient au moyen indiquĂ© , celui des crucifĂšres et de l'ensemencement en jachĂšres; 3° que les terrains humides soient amĂ©liorĂ©s et convertis en prairies au moyen du dessĂ©chement et d'une irrigation bien entendue ; 4° enfin, appeler l'attention du gouvernement sur les travaux de ce genre, afin de les encourager par des primes proportionnĂ©es Ă  l'importance des travaux et Ă  la position des cultivateurs qui les auront entrepris. » Le Rapporteur, » Comte DE SAISY. » La discussion commence sur ce rapport. M. Bahier. Il n'est pas partisan des dĂ©frichements en grand, que peu de personnes peuvent entreprendre. Il ne s'agit pas en effet d'une simple question de main-d'oeuvre; la charrue Ă  vapeur ne suffit pas pour faire une grande entreprise ; il faut trois Ă©lĂ©ments indispensables et qui ne sont pas Ă  la portĂ©e de tout le monde de l'intelligence, des capitaux et des engrais. Peu d'hommes ont l'intelligence suffisante pour calculer sĂ»rement d'avance les chances de succĂšs de dĂ©frichements sur une grande Ă©chelle ; les capitaux nĂ©cessaires se trouvent difficilement, parce que les bĂ©nĂ©fices sont trop minimes, et que l'Ă©poque du remboursement parait trop Ă©loignĂ©e aux capitalistes. Le CrĂ©dit foncier pourrait peut-ĂȘtre venir en aide au dĂ©frichement; mais ses conditions sont trop onĂ©reuses il ne prĂȘte que la moitiĂ© de la valeur du fonds, et souvent il faut dĂ©penser dix fois plus pour faire une bonne terre. Les engrais chimiques sont trop difficiles Ă  faire arriver ; les transports sont souvent impossibles Ă  cause de l'Ă©tat des chemins ou de la distance; leurs prix sont beaucoup trop Ă©levĂ©s. L'agriculteur ne peut s'en servir sans courir Ă  sa ruine. Quant aux engrais organiques, ils sont souvent insuffisants pour les terres qu'on cultive depuis longtemps; pourquoi alors les transporter sur des dĂ©frichements? Il est plus rationnel de bien entretenir les anciennes terres que d'en crĂ©er de nouvelles. En rĂ©sumĂ©, on ne doit faire de dĂ©frichements que suivant ses ressources, et seulement par accession. M. Bernard Breton. La question des engrais ne le prĂ©occupe 1 36 ASSOCIATION BRETONNE. pas et ne doit pas ĂȘtre un obstacle au dĂ©frichement. C'est Ă  la terre qu'il faut demander le fumier c'est une bonne mĂšre qui rend plus qu'on ne lui donne. En laissant reposer les anciennes terres, on peut attaquer les landes et les fumer convenablement; loin de courir Ă  sa ruine en dĂ©frichant, un homme intelligent est sur le chemin de la fortune. M. de Pompery. Pour cela il faut avoir des terres de premiĂšre qualitĂ©, des terres qui n'ont pas besoin de fumier, oĂč il suffit de semer pour rĂ©colter; malheureusement ces terres-lĂ  sont rares, et en gĂ©nĂ©ral il faut commencer par donner de l'engrais Ă  la terre avant de lui en demander. La grande difficultĂ© est donc de se procurer assez de fumier, et c'est pour cela qu'Ă  l'origine les dĂ©frichements ont commencĂ© sur les bords de la mer, oĂč les goĂ©mons en ont servi; on a fait des prairies, on a Ă©levĂ© des bestiaux, qui ont donnĂ© de nouveaux fumiers, et alors on a pu entreprendre de nouveaux dĂ©frichements ; mais cela s'est fait graduellement et en proportion des engrais dont on pouvait disposer. » Passant Ă  la question gĂ©nĂ©rale, M. de Pompery n'est pas de l'avis de M. de Saisy ; il trouve bien plus utile de reboiser les coteaux que de les convertir en terres arables, d'abord pour prĂ©venir les dĂ©gradations causĂ©es par les eaux, et aussi au point de vue climatĂ©rique ; mais ce reboisement est impossible dans l'Ă©tat actuel des choses. L'estimation des futaies et des taillis, d'aprĂšs l'ancien cadastre, est trop Ă©levĂ©e, puisqu'elle Ă©gale souvent celle des terres arables. L'impĂŽt qui pĂšse sur les bois est si excessif, que les propriĂ©taires ont autant intĂ©rĂȘt Ă  dĂ©boiser, au moins dans certaines situations, qu'Ă  faire de nouvelles plantations. Le nouveau cadastre, partout oĂč ses opĂ©rations ont eu lieu, a abaissĂ© de moitiĂ© les Ă©valuations de l'ancien ; mais la loi de 1850, qui veut que les opĂ©rations cadastrales se continuent au. moyen des ressources communales, les a ralenties, ou mĂȘme tout Ă  fait suspendues, Ă  cause de la pauvretĂ© des communes. Le moyen donc d'arriver au reboisement serait de demander l'abrogation de cette loi et le retour Ă  la lĂ©gislation antĂ©rieure. La question des dĂ©frichements en grand est prĂ©maturĂ©e ; ils ne peuvent ĂȘtre entrepris que par les propriĂ©taires, parce que SESSION DE VANNES. 157 les paysans ont trop peu de ressources, et encore faut-il que ce soit dans le voisinage des villes ou prĂšs de la mer, Ă  cause des engrais. Qu'arrive-t-il souvent aux dĂ©frichements en grand? Ils retombent en landes, parce que les engrais ont manquĂ© pour les soutenir. Au lieu d'apprendre aux cultivateurs et de les encourager Ă  dĂ©fricher, le CongrĂšs ferait une oeuvre bien plus utile en leur enseignant Ă  bien cultiver leurs vieilles terres, surtout par les plantes fourragĂšres, qui leur donneraient les moyens d'Ă©lever plus de bestiaux et d'avoir plus d'engrais. M. Bernard Breton. Il reconnaĂźt la nĂ©cessitĂ© des engrais, qu'il n'a pas entendu contester ; mais il n'y voit pas un obstacle au dĂ©frichement. Les terres de premiĂšre qualitĂ© dont a parlĂ© M. de Pompery ne sont pas telles tout d'abord ; mais avec de l'intelligence et du temps on obtient des rĂ©sultats qui Ă©tonnent quelquefois. M. le PrĂ©sident fait observer Ă  M. Bernard Breton que M. de Pompery a surtout en vue les dĂ©frichements de l'intĂ©rieur, oĂč on a de grandes difficultĂ©s Ă  se procurer de l'engrais; tandis que M. Bernard Breton , au contraire , ne paraĂźt raisonner que dans l'hypothĂšse de terres situĂ©es prĂšs des bords de la mer, comme le sont celles qu'il a dĂ©frichĂ©es, qui n'en sont Ă©loignĂ©es que de quatre lieues ; c'est ce qui Ă©tablit une si grande diffĂ©rence entre sa maniĂšre de voir et celle de M. de Pompery. M. BernĂšde. Il est grand partisan des dĂ©frichements, et il trouve qu'on s'effraye trop des difficultĂ©s. Chez lui, oĂč le colonage partiaire est presque gĂ©nĂ©ral, un cultivateur qui veut fumer un dĂ©frichement le fait pour rien ; il s'adresse au nĂ©gociant, qui lui ouvre le crĂ©dit nĂ©cessaire pour acheter du noir animal ou de la chaux. Le remboursement ne l'inquiĂšte pas il a sa rĂ©colte en blĂ© noir pour y faire face , ou bien encore son propriĂ©taire lui fait cette avance, et jamais le prĂȘteur ne perd, car la rĂ©colte fournit toujours et au delĂ  au remboursement. D'accord avec M. Bahier, il ne veut pas des dĂ©frichements en grand ; il faut agir avec prudence et selon ses ressources, autrement une mauvaise annĂ©e peut vous ruiner; mais il faut en faire continuellement le sol granitique du Morbihan leur est trĂšs-favorable, les moyens de commu- 158 ASSOCIATION BRETONNE. nication tendent tous les jours Ă  s'amĂ©liorer et Ă  rendre plus facile le transport de la chaux et des autres engrais. M. de Saisy. Il n'a pas voulu dire, comme le pense M. de Pompery, qu'il fallait dĂ©boiser les coteaux, ni se lancer dans de grands dĂ©frichements sans s'assurer des moyens de pourvoir au succĂšs de son entreprise; il n'a pas prĂ©tendu qu'il fallait abandonner les anciennes terres ; il a seulement dit qu'on pouvait porter sur les terres nouvellement dĂ©frichĂ©es un tiers ou un quart de ses engrais en laissant en repos une Ă©tendue proportionnelle de terres fatiguĂ©es, et arriver par ce moyen Ă  obvier au grand obstacle signalĂ©, l'insuffisance des engrais. Il faut encourager les dĂ©frichements le plus possible, car lĂ  est l'avenir de notre pays. M. de Pompery. Puisqu'on est obligĂ© pour dĂ©fricher de laisser en jachĂšre une partie de ses terres , cela prouve qu'on en a dĂ©jĂ  trop Ă  entretenir, et alors pourquoi en crĂ©er de nouvelles qui bientĂŽt redeviendront landes ? Il vaut mieux dĂ©fricher d'abord celles qu'on a laissĂ©es venir en jachĂšres, cela est plus rationnel. » En rĂ©sumĂ©, il ne nie pas que dans un temps donnĂ©, lorsque les routes seront meilleures, lorsque le rĂ©seau en sera plus complet, que les engrais pourront arriver plus promptement et les produits s'Ă©couler plus facilement, il ne soit utile de dĂ©fricher ; mais alors cela se fera naturellement et sans impulsion ; pour le prĂ©sent l'opportunitĂ© d'encourager les dĂ©frichements ne lui semble pas dĂ©montrĂ©e. M. BernĂšde. Les voies de communication lui semblent bien suffisantes pour les transports d'engrais ; il n'est pas difficile en effet de transporter la fumure d'un hectare de terre qui consiste en cinq hectolitres de noir. M. de Pompery. Les engrais artificiels sont chers , tous les cultivateurs ne peuvent pas s'en procurer ; mais lors mĂȘme qu'ils seraient Ă  bon marchĂ©, si les produits ne peuvent pas sortir et s'Ă©couler, la production sera arrĂȘtĂ©e. » M. de LaferriĂšre. Les voies de communication sont suffisantes ; on ne trouve pas le noir trop cher, puisque dans le seul canton de Rohan, on en a vendu l'an dernier pour 40,000 francs. Les SESSION DE VANNES. 139 dĂ©frichements augmentent; 1,200 journaux de lande ont Ă©tĂ© enclos dans la seule commune de BrĂ©han; un dixiĂšme est dĂ©frichĂ©. La position de nos cultivateurs s'amĂ©liore de jour en jour, il ne faut pas rĂ©trograder dans la marche que nous suivons. Il faut encourager les cultivateurs Ă  la suivre , leur faire des avances s'il le faut; si on les dirige avec intelligence et prudence, on n'aura pas Ă  craindre de n'ĂȘtre pas remboursĂ©. » M. de Saisy. Les terres qu'on laisse en jachĂšres ne doivent pas ĂȘtre assimilĂ©es aux landes comme l'a dit M. de Pompery; elles produissent des genets qui forment un trĂšs-bon engrais et des ajoncs qui servent de nourriture aux bestiaux. M. Louis de Saisy. Il ne faut pas faire aux dĂ©frichements des reproches qui ne doivent s'adresser qu'Ă  ceux qui dĂ©frichent. On commet des fautes ; on fait des terres labourables lĂ  ou il faudrait faire des prairies, et vice versa; et cependant il est plus facile de faire comme on le fait en Cornouaille , par exemple, un journal de prairie rapportant 40 francs, qu'un journal de terre qui n'en produit que 10 ; cependant ces erreurs-lĂ  se commettent, mais cela ne diminue en rien ce qu'on peut dire en faveur des dĂ©frichements.» M. de Pompery. Il n'est pas l'ennemi des dĂ©frichements, il en combat seulement l'opportunitĂ©, et cela pour deux raisons. La premiĂšre, c'est que les cultivateurs ne sont pas assez avancĂ©s pour comprendre que la base de l'agriculture est la prairie ; la deuxiĂšme, parce que ne produisant pas assez de nourriture, ils manquent d'engrais et sont obligĂ©s de laisser une partie de leurs terres en jachĂšres qui, malgrĂ© la supĂ©rioritĂ© de la lande obtenue, ne peuvent pas ĂȘtre regardĂ©s comme des terrains productifs. M. Bahier. Il ne prĂ©tend pas non plus s'opposer aux dĂ©frichements ; seulement il n'en veut que comme accession et extentension successive d'une exploitation dĂ©jĂ  existante. M. Gaillard. Il ne comprend pas que la discussion se prolonge, puisque tout le monde est d'accord sur le principe de l'utilitĂ© des dĂ©frichements et du reboisement, et d'accord aussi avec les conclusions de la Commission. 140 ASSOCIATION BRETONNE. La clĂŽture de la discussion est mise aux voix et prononcĂ©e. M. le PrĂ©sident met successivement aux voix les conclusions de la Commission, qui sont Art. 1er. Que les crĂȘtes des montagnes, les parties de lande non susceptibles d'ĂȘtre converties en terre labourables devraient ĂȘtre ensemencĂ©es en rĂ©sineux et essences feuillues appropriĂ©es au sol. — AdoptĂ©. Art. 2. Que les landes propres a ĂȘtre cultivĂ©es en cĂ©rĂ©ales le soient par le moyen indiquĂ© , celui des crucifĂšres. M. de LaferriĂšre propose d'ajouter, et de l'ajonc Ă  couper. Cet amendement Ă©tant appuyĂ©, l'art. 2 est modifiĂ© ainsi qu'il suit Que les landes propres Ă  ĂȘtre cultivĂ©es en cĂ©rĂ©ales le soient par les moyens indiquĂ©s , celui des crucifĂšres et celui de l'ajonc Ă©pineux. M. BernĂšde propose d'ajouter et du sarrasin. M. de Sesmaisons s'y oppose par la raison qu'il faut par-dessus tout encourager la production des plantes propres Ă  la nourriture des bestiaux, qui produisent les engrais. L'amendement de M. BernĂšde n'Ă©tant pas appuyĂ© , l'art. 2 , tel qu'il a Ă©tĂ© modifiĂ©, est mis aux voix et adoptĂ©. Art. 3. Que les terrains humides soient amĂ©liorĂ©s et convertis en prairies au moyen du dessĂ©chement et d'une irrigation bien entendue. — AdoptĂ©. Art. 4. Enfin la Commission appelle l'attention du Gouvernement sur les travaux de ce genre ; Ă  lui de les encourager par des primes proportionnĂ©es Ă  l' importance des travaux et Ă  la position des cultivateurs qui les auront entrepris. M. Augustin donne lecture d'un rapport de M. Kerarmel sur les exploitations agricoles, ainsi conçu M. FortunĂ© Cauzic, propriĂ©taire de la terre du Plessis-KaĂ«r, situĂ©e Ă  deux kilomĂštres de la petite ville d'Auray, sur les bords du Morbihan, composĂ©e d'une rĂ©serve et de deux fermes qu'il exploite luimĂȘme, a commencĂ© ses travaux en 1827, Ă  l'Ăąge de vingt-six ans. Il se livra sans relĂąche Ă  l'amĂ©lioration successive et aux dĂ©frichements de ses deux fermes, dont la culture avait Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©e depuis longtemps, et convertit, en outre, dans l'Ăźle monumentale de Gavrinis, vingt journaux de landes en terre labourable, qu'il ajouta Ă  une ferme dont SESSION DE VANNES. 141 les rĂ©coltes en froment sont aujourd'hui trĂšs-abondantes. Jeune, plein de courage et d'activitĂ©, M. Cauzic , poussĂ© par une vocation irrĂ©sistible, se donna en entier Ă  la noble profession d'agriculteur. MalgrĂ© les rudes Ă©preuves qu'il eut Ă  subir et les mĂ©comptes dont furent environnĂ©s ses dĂ©buts, il ne se rebuta ni ne se dĂ©couragea jamais. LĂ  oĂč bien des jeunes gens, appelĂ©s par les sĂ©duisantes thĂ©ories de la science agricole, auraient peut-ĂȘtre Ă©chouĂ©, il reconnut qu'avec de l'expĂ©rience et de la pratique, de l'ordre et de l'Ă©conomie, il devait trouver dans les auxiliaires de ses persĂ©vĂ©rants efforts et dans une administration raisonnĂ©e des espĂ©rances encourageantes de succĂšs. Ce qui fera mieux ressortir le mĂ©rite du jeune et sage agriculteur, c'est qu'alors qu'il s'ingĂ©niait pour se frayer une nouvelle route Ă  suivre, oĂč il ouvrait un premier sillon pour imprimer Ă  ses terres l'exercice de son bras, et Ă  son administration l'impulsion virile do sa volontĂ©, la charrue perfectionnĂ©e du fondateur de Roville Ă©tait encore inconnue dans cette partie de la Bretagne, et que le fermier du Morbihan auquel on procurait gratuitement quelques kilogrammes de graine de trĂšfle pour en essayer la culture, la faisait manger Ă  ses poules comme une chose inutile et dont le produit, disait-il, devait Ă©puiser sa terre. Telles Ă©taient encore, en 1827, les idĂ©es arriĂ©rĂ©es de nos campagnards, quand M. Cauzic entreprit des travaux dont l'importance et les rĂ©sultats lui ont acquis do si justes droits aux Ă©loges et Ă  l'estime de ses concitoyens, et mĂ©ritĂ© l'un des premiers rangs parmi les agriculteurs dĂ©vouĂ©s du dĂ©partement. » Le premier Ă©lan donnĂ© Ă  l'agriculture dans le Morbihan date de la crĂ©ation de la ferme modĂšle de CoĂ«tbo, en 1831, et plus tard de celle des Comices. Belle-Ile avait bien dans M. Trochu un levier de progrĂšs qui agissait sur un cercle restreint; mais le continent privĂ© du bienfait de ses lumiĂšres ne connaissait alors, de cet agronome distinguĂ©, qu'une rĂ©putation qui se concentrait dans une Ăźle oĂč les difficultĂ©s naissaient sous ses pas et oĂč il avait tout Ă  crĂ©er et Ă  expĂ©rimenter, pour arriver aux magnifiques rĂ©sultats qu'il a obtenus depuis 1810 et qui font l'admiration de tous ceux qui vont visiter les plantations d'arbres verts, les troupeaux amĂ©liorĂ©s, les terres fertilisĂ©es et les belles clĂŽtures de l'immense domaine du propriĂ©taire de la ferme de BrutĂ©. » La ferme de Kervignac, créée en 1835 par la SociĂ©tĂ© d'agriculture de Lorient, vint, aprĂšs la ruine de celle de CoĂ«tbo, rĂ©pandre dans un grand nombre de communes la charrue Dombasle et autres instruments perfectionnĂ©s, fabriquĂ©s par elle et livrĂ©s au prix de revient. Puis la mĂȘme sociĂ©tĂ© encouragea pendant quinze ans, par d'immenses distributions annuelles de graines fourragĂšres, la culture des prairies artificielles et des racines, et institua en 1840 les concours et les dis- 142 ASSOCIATION BRETONNE. tributions de primes d'arrondissement par canton, appelant chaque annĂ©e, sur un point diffĂ©rent, l'Ă©mulation des cultivateurs attirĂ©s par des rĂ©compenses accordĂ©es Ă  leurs pĂ©nibles travaux. » Avant d'entrer dans le dĂ©tail des amĂ©liorations et des dĂ©frichements effectuĂ©s par M. Cauzic, je me bornerai Ă  les rĂ©sumer dans le peu de mots suivants » Quarante-six hectares de landes incultes et usĂ©es depuis des siĂšcles par l'Ă©trĂ©page, ont Ă©tĂ© convertis par lui en bonnes terres labourables, en prairies naturelles de premiĂšre qualitĂ© et en prairies artificielles, produisant de trois Ă  quatre coupes de fourrage vert par an. Au moyen de ces immenses ressources, M. Cauzic nourrit sur les deux fermes du Plessis-KaĂ«r un troupeau amĂ©liorĂ© de soixante treize vaches mĂšres, six Ă©lĂšves, quatre boeufs, quatre chevaux et plusieurs porcs, dont le produit moyen est de 190 litres de lait et de 4 1/2 Ă  5 kilogrammes d'excellent beurre par jour. L'abondance de ses productions en fourrages secs et verts et de ses pailles lui permet de vendre tous les ans le foin de plusieurs prairies et d'engraisser dix de ses vaches les moins bonnes Ă  lait pour la boucherie. Exploitations des fermes du Plessis-KaĂ«r. FERME DE LA COUR. Contenance et Ă©tendue des cultures en 1827. Terres labourables 9 hect. Prairies naturelles 4 Landes et marais 13 75 c. Total .... 26 hect. 75 c. DĂ©frichements de landes de 1827 Ă  1840. Landes incultes converties en terres labourables et prairies artificielles 7 hect. 50 c. Landes incultes converties en prairies naturelles 5 » Un lais de mer converti en bonne prairie .... » 50 Un marais converti en une belle fraĂźche » 50 Une luzerniĂšre Ă  sa quatriĂšme coupe de l'annĂ©e. » 25 Total des dĂ©frichements . . 13 hect. 75 c » Au printemps de 1841, il ne restait plus de terre Ă  dĂ©fricher sur la ferme de la Cour. SESSION DE VANNES. 143 FERME DE KERCAL. Contenance et nature des cultures en 1840. Terres labourables 12 hect. » c. Prairies naturelles . 3 » Landes incultes 55 50 Total .... 50 hect. 50 c DĂ©frichements opĂ©rĂ©s de 1840 Ă  1853. Landes dĂ©frichĂ©es et converties en terres labourables et prairies artificielles 13 hect. » c. Landes dĂ©frichĂ©es et converties en prairies naturelles 9 » Une fraĂźche » 50 Total .... 22 hect. 50 c. » Reste en terre sous lande Ă  dĂ©fricher en 1853, dont le travail se poursuit, 13 hectares. Total des dĂ©frichements de la ferme de la Cour. ... 13 hect. 75 c. — des dĂ©frichements de la ferme de Kergal. ... 22 50 — des dĂ©frichements dans l'Ăźle de Gavrinis. ... 10 » — des dĂ©frichements dans un bois de haute futaie. » 50 Total gĂ©nĂ©ral des terres dĂ©frichĂ©es de 1827 Ă  1853 46 hect. 75 c. » Il ne reste plus Ă  dĂ©fricher en terres de lande sur la propriĂ©tĂ© du Plessis-KaĂ«r, en 1853, que 15 hectares, aprĂšs lesquels M. Cauzic s'occupera de l'endiguement et du dĂ©ssechement d'un lais de mer de cinq hectares. » Ainsi M. Cauzic a dĂ©frichĂ© en terre sous lande et mis en bon Ă©tat de culture depuis le commencement de ses travaux 46 hectares 75 centiares, et poursuit avec persĂ©vĂ©rance l'achĂšvement de sa tĂąche. » Tous ces dĂ©frichements ont Ă©tĂ© opĂ©rĂ©s Ă  la profondeur de 40 centimĂštres, plus souvent Ă  la tranche qu'Ă  la charrue, Ă  cause des obstacles du terrain, l'araire Dombasle , n'ayant d'ailleurs Ă©tĂ© introduite au Plessis-KaĂ«r que plusieurs annĂ©es aprĂšs les premiers dĂ©frichements. 144 ASSOCIATION BRETONNE. QUALITE DU SOL DES EXPLOITATIONS. » Le sol de la ferme de la Cour varie beaucoup en nature et en profondeur. Il consiste plutĂŽt en terres lĂ©gĂšres qu'en terres fortes. Le sous-sol est ou argileux ou sablonneux. Il est propre Ă  la culture du froment, du trĂšfle et des racines depuis son amĂ©lioration. La couche vĂ©gĂ©tale a Ă©tĂ© enrichie dans l'espace de dix-huit ans de trois incorporations de sables coquiller calcaire avec addition d'engrais d'Ă©curie, et tous les quatre ans d'une fumure de varce, selon la rotation de l'assolement alterne. Le sol de la terre de Kergal, d'une consistance plus Ă©gale, est gĂ©nĂ©ralement d'une nature plus lourde. Le sous-sol argileux est quelquefois granitique. Cette seconde ferme, comme la premiĂšre, reçoit tous les six ans une forte incorporation de sable calcaire, et tous les ans des goĂ«mons mĂ©langĂ©s avec des engrais d'Ă©curie. Elle produit du froment, du trĂšfle, de la luzerne , des choux et des racines. » Le sol de l'Ăźle de Gavrinis varie dans sa profondeur. Il est substantiel, bien que granitique, mais il doit en partie sa fertilitĂ© aux engrais de mer mĂ©langĂ©s Ă  de bonne litiĂšre d'Ă©curie. Les rĂ©coltes de froment y sont abondantes. » Les terres arables et les prairies de la ferme de la Cour sont arrivĂ©s Ă  l'Ă©tat le plus complet d'amĂ©lioration qu'il soit possible de dĂ©sirer. » Les prairies de la ferme de Kergal ne sont point encore arrivĂ©es Ă  ce degrĂ© du perfectionnement. Il leur faudra encore quelques annĂ©es d'entretien pour y parvenir, mais leur crĂ©ation est beaucoup plus rĂ©cente. DIVISION DES CULTURES. Ferme de la Cour. Froment 3 hect. » c. Seigle 2 75 Avoine avec trĂšfle 3 » BlĂ© noir 2 » Mil 2 » TrĂšfle de deux ans 2 50 Choux branchus 1 » Betteraves 1 25 Luzerne » 25 FraĂźche » 50 Prairies naturelles 8 » Carottes blanches > 50 Total ... 26 hect. 75 c. SESSION DE VANNES. Ferme de Kergal. Froment 5 hect. » c. Seigle 5 » Avoine avec trĂšfle 5 » BlĂ© noir 3 50 Mil 3 50 Choux branchus 1 » Betteraves. 1 50 TrĂšfle de deux ans 2 50 Luzerne » 50 Prairies naturelles 9 » FraĂźche » 50 Lande restant Ă  dĂ©fricher ... 13 50 Total .... 50 hect. 50 c. NOMBRE ET POIDS DES BESTIAUX. Ferme de la Cour. 36 vaches mĂšres, dont 22 Ă  lait du poids moyen l'une de 250 kilog 9,000 kilog. 5 Ă©lĂšves gĂ©nisses, du poids moyen l'une de 75 kilog . 375 1 taureau du poids de 250 4 chevaux du poids de 1,400 2 porcs du poids de 125 48 11,150 kilog. Ferme de Kergal. 37 vaches mĂšres, dont 20 Ă  lait du poids moyen l'une de 200 kilog 7,400 kilog. 4 boeufs bretons de travail, du poids moyen l'un de 350 kilog 1,400 1 porc du poids de 70 42 tĂȘtes. 8,870 kilog. Total du nombre des animaux sur les deux fermes, 90 tĂȘtes. Total du poids des animaux de la ferme de la Cour . . 11,150 kilog. — - - de Kergal. . . 8,870 Total gĂ©nĂ©ral . . 20,020 kilog. 10 146 ASSOCIATION BRETONNE. » Le taureau de ce beau troupeau est issu d'un lĂ©onard et d'une vache du Morbihan. Sa taille est proportionnĂ©e Ă  la force des vaches. Il a la corne courte, la tĂšte petite, le poitrail ouvert, les membres lĂ©gers et courts, l'Ă©pine dorsale droite et la culotte arrondie. C'est en tout un reproducteur vigoureux et d'une bonne conformation ; mais s'il tient de son pĂšre, ce ne sera pas un animal Ă  garder longtemps. » Les vaches, Ă  l'exception de quelques-unes de race lĂ©onarde ou de croisement Durham, tiennent toutes Ă  la race bretonne. Quelquesunes ont aussi du sang manceau. » Celles de la premiĂšre ferme sont toutes d'un beau type, dans un bon Ă©tat d'entretien, donnant en moyenne par jour quatre litres de lait. Celles de la seconde ferme sont infĂ©rieures en poids , en formes, et moins productives en lait, ce qui tient Ă  la nature des pĂąturages qui sont moins abondants. » La nourriture d'Ă©tĂ© se compose de trĂšfle , de choux et de regain ; celle d'hiver consiste en foin, paille , betteraves, carottes et pommes de terre cuites Ă  la vapeur. La quantitĂ© de foin rĂ©coltĂ©e cette annĂ©e sur les deux fermes a Ă©tĂ© de 70,000 kilog., dont 25,000 sur celle de Kergal, plus 5,000 kilog. de foin de trĂšfle. » Le produit de la laiterie par jour est, ainsi que nous l'avons dit, de 190 litres de lait et d'environ 5 kilog. de beurre. ASSOLEMENT SUIVI DEPUIS DIX-HUIT ANS. Culture alterne. 1re annĂ©e Mil, blĂ© noir, choux, engrais d'Ă©curie et sable calcaire. 2e — Pommes do terre, betteraves, engrais d'Ă©curie. 3° — Seigle, compost de goĂ«mon, terre et fumier. 4e — Avoine avec trĂšfle, demi-fumure. 5e — TrĂšfle seul, sans fumure. 6e — Froment, forte fumure, avec addition de sable calcaire. Engrais employĂ©s dans l'exploitation. » Les engrais dont M. F. Cauzic fait usage sont 1° ceux provenant de 60,000 kilog. de paille de seigle, froment, avoine, mil et sarrazin, mis en litiĂšres dans les Ă©curies et rĂ©coltĂ©s sur une Ă©tendue de 30 hectares, semĂ©s en gros et petits grains, en plus 20,000 kilog. consommĂ©s pour la nourriture des bestiaux ; 2° de 75,000 kilog. de sable coquiller calcaire; 3° d'environ 150,000 kilog. de varech et goĂ«mon; 4° de composts composĂ©s pour l'engrais des prairies. Les engrais marins calcaires proviennent du fort dit des Espagnols, de l'anse de Baden, et de la petite riviĂšre do la TrinitĂ©. Ils sont transportĂ©s par une chaloupe au Plessis-KaĂ«r, et souvent au pied SESSION DE VANNES. 147 mĂšme du champ dans lequel ils doivent ĂȘtre employĂ©s. Les varechs sont pris dans la riviĂšre du Morbihan et en dehors de son embouchure. » M. Cauzic rĂ©clame en ce moment contre une disposition de la loi sur la pĂȘche cĂŽtiĂšre, qui assujettit chaque embarcation Ă  se pourvoir d'un rĂŽle d'Ă©quipage, portant un patron et deux marins, et sans lequel la navigation n'est pas permise. Cette disposition, nuisible aux intĂ©rĂȘts de l'agriculture, prive en ce moment M. Cauzic et tous les propriĂ©taires riverains d'une grande partie des engrais qu'ils pouvaient se procurer eux-mĂȘmes avec le bateau de leur exploitation, conduit par leurs journaliers ou leurs domestiques. M. Cauzic fait observer qu'il serait urgent d'apporter Ă  cette loi une exception en faveur des bateaux attachĂ©s Ă  des exploitations rurales, spĂ©cialement affectĂ©s au transport des engrais de mer dans un rayon dĂ©terminĂ©. Instruments employĂ©s au Plessis-KaĂ«r. » L'araire Dombasle est employĂ©e dans les labours Ă  plat et en planche. La herse Valcourt est celle dont on fait usage pour briser les mottes, et la herse flamande en bois pour les ensemencements. On se sert du coupe-racine pour les carottes et les betteraves. Les grains sont battus Ă  l'aide d'un manĂ©ge placĂ© dans une grange, dont le moteur est mis en mouvement par un cheval; ils sont ensuite passĂ©s au ventilateur. BĂątiments d'exploitation. » Les bĂątiments de ferme laissent encore Ă  dĂ©sirer sous le rapport des Ă©curies, dont les constructions n'ont point Ă©tĂ© spĂ©cialement appropriĂ©es pour cet objet. Mais le propriĂ©taire m'a fait observer qu'il avait Ă  achever des dĂ©frichements et des amĂ©liorations auxquels il attachait de l'importance, et qu'il prĂ©fĂ©rait complĂ©ter ces travaux avant de faire des frais de construction, que la prudence lui a conseillĂ© de remettre Ă  un moment plus opportun. État des cultures et des rĂ©coltes. » Les prairies de la ferme de la Cour, dans un parfait Ă©tat de rapport et d'entretien, donnent de 4,500 Ă  5,000 kilog. de foin Ă  l'hectare. » Les trĂšfles sont vigoureux, bien fournis, et arrivent Ă  une troisiĂšme coupe. » La luzerniĂšre de la ferme de la Cour est Ă  sa quatriĂšme coupe. » Les betteraves, piquĂ©es en ligne, sont d'une Ă©gale force et promettent de belles racines. 148 ASSOCIATION BRETONNE. » Les carottes blanches, semĂ©es Ă  la volĂ©e, sont moins belles. » Les choux branchus ont de la vigueur et couvrent partout la terre. » Les mils et les blĂ©s noirs sont en pleine vĂ©gĂ©tation et floraison ; ils annoncent une bonne rĂ©colte. » La moitiĂ© des gros grains Ă©taient encore en tourelles, l'autre Ă©tait battue. Les froments et surtout les avoines, m'a dit M. Cauzic, rendent beaucoup. Les seigles sont d'un plus faible rendement; tous ces grains sont d'une bonne qualitĂ©. Les champs sont entourĂ©s d'excellents talus garnis de lande, les chemins de service sont plantĂ©s en avenues larges et bien percĂ©s. Les terres sont gĂ©nĂ©ralement bien cultivĂ©es, tous les dĂ©frichements sont en plein rapport. » M. de Pluvier exploite lui-mĂȘme la rĂ©serve de son chĂąteau de MĂ©nĂ©houarn, Ă  laquelle il a ajoutĂ© une ferme dont la contenance rĂ©unie Ă  celle de la rĂ©serve est de 25 » hectares en terres labourables, 6 50 en prairies arrosĂ©es, 3 » en prairies non arrosĂ©es et ray-grass , 2 50 en terre de lande dont le dĂ©frichement s'exĂ©cute. Ensemble. 37 » hectares. Culture de 1853. 9 » froment saumon, dont le produit a Ă©tĂ© de 202 hecto de grain de 1re qualitĂ©, pesant de 81 Ă  82 kilo l'hecto, plus 1,800 kilo de belle paille par hectare. 4 » d'avoine noire , dont le produit a Ă©tĂ© de 7,500 kilo de qualitĂ© supĂ©rieure, paille trĂšs-Ă©levĂ©e. 4 » de blĂ© sarrasin, encore sur pied, approchant de sa maturitĂ©, abondant en paille et en grain. 3 50 trĂšfle ordinaire et incarnat ; ce dernier commençait Ă  lever. 1 50 choux du Poitou Ă  grandes feuilles, ayant en moyenne 75 centimĂštres de longueur sur 45 de largeur, beaucoup mesurant jusqu'Ă  1 mĂštre de longueur. 3 50 en betteraves, turneps, rutabagas, panais et luzerne. 2 50 sous lande. 9 » en prairies naturelles. Total Ă©gal. 37 » SESSION DE VANNES. 149 » Les rĂ©coltes de cĂ©rĂ©ales dont nous avons vu les gerbes, en tourelle, sur l'aire Ă  battre et en grenier, sont d'une qualitĂ© et d'une beautĂ© remarquables. » Les racines sont dans toute la force de la vĂ©gĂ©tation , et ont dĂ©jĂ  acquis beaucoup de poids. Les panais essayĂ©s pour la premiĂšre fois ont parfaitement rĂ©ussi. » Le froment saumon a Ă©tĂ© pris devant moi dans un tas de 75 hectolitres et a fourni sous mes yeux une pesĂ©e de 81 kilo par hecto. » La semence employĂ©e par hectare, dĂ©clarĂ©e par M. Pluvier, est seulement de 90 kilog. » Le sol de la rĂ©serve de MĂ©nĂ©houarn est riche et profond. Celui de la ferme, tantĂŽt lĂ©ger, tantĂŽt d'une forte consistance , est moins substantiel. Le sous-sol de ces deux terrains qui se touchent est sablonneux ou argileux. » Les instruments employĂ©s depuis quatre Ă  cinq ans dans l'exploitation de M. de Pluvier, sont les trois numĂ©ros de l'araire Dombasle, l'extirpateur et la herse de Grand-Jouan, le coupe-racine et le ventilateur de la ferme de Kervignac. » M. de Pluvier a commencĂ© ses travaux de dĂ©frichement et d'amĂ©lioration il n'y a que cinq ans , et dĂ©jĂ  il a rĂ©uni en un seul tenant en face du chĂąteau, une piĂšce de 20 hectares, dont 7 de lande ont Ă©tĂ© dĂ©frichĂ©s par lui, et les deux derniers restant vont achever de l'ĂȘtre Ă  la fin de cet automne. Toutes ces terres sont en plein rapport de cĂ©rĂ©ales , de racines, ou de prairies artificielles. » Jusqu'Ă  prĂ©sent M. de Pluvier a cru reconnaĂźtre que la culture alterne Ă©tait la meilleure Ă  suivre dans la majeure partie de ses terres labourables, que de mauvais fermiers avaient laissĂ©es en proie au chiendent et autres mauvaises herbes. » Les bĂątiments d'exploitation sont nombreux, vastes, aĂ©rĂ©s, et d'une bonne distribution. J'ai vu un grenier d'une seule piĂšce qui peut contenir 500 hectolitres de grain , et un autre grenier qui renferme 45,000 kilo de foin rĂ©coltĂ©s cette annĂ©e. » Quant aux Ă©tables, aux granges et aux Ă©curies , elles sont tenues avec ordre et propretĂ©, et bien adaptĂ©es Ă  l'objet de leur destination. On y trouve dans une seule longĂšre divisĂ©e en plusieurs compartiments , savoir 24 vaches mĂšres, 1 taureau, 8 boeufs de travail, 7 Ă©lĂšves de la race bovine, 4 chevaux de voiture, 1 cheval de selle, 6 chevaux de trait. Total. 51 bĂȘtes. 150 ASSOCIATION BRETONNE. » Les vaches Ă  lait sont sĂ©parĂ©es des vaches prĂȘtes Ă  vĂȘler, et les Ă©lĂšves le sont aussi de ces derniĂšres. On reconnaĂźt dans l'ensemble de ce beau troupeau le pur sang breton , le beau type des vaches du LĂ©on, et mĂȘme le sang de la race mancelle. Les boeufs de race bretonne sont d'une forte stature et d'un beau choix. Ils sont Ă©trillĂ©s rĂ©guliĂšrement tous les jours. Ce troupeau est dans le meilleur Ă©tat de propretĂ© et do santĂ© dĂ©sirables. Il est estimĂ© par M. de Pluvier devoir s'Ă©lever, au moins les onze chevaux, au poids de 8,200 kilo. » La nourriture de ces animaux est rĂ©glĂ©e. Elle consiste en feuilles de choux du Poitou , on trĂšfle et en foin pour les vaches Ă  lait; poulies vaches pleines et les Ă©lĂšves, en trĂšfle , racines , et paille de froment ou avoine. » M. de Pluvier m'a conduit sur un terrain d'un hectare de lande dont le dĂ©frichement allait ĂȘtre commencĂ©, et sur lequel il avait fait dĂ©poser soixante barriques de sable calcaire pour y ĂȘtre enfoui. » Le jeune et ardent agriculteur exercĂ© au maniement de la charrue , avait fait conduire sur le terrain l'araire Dombasle Ă  dĂ©fricher n° 3, fabriquĂ© Ă  Grand-Jouan , Ă  laquelle Ă©tait attelĂ©s quatre boeufs et quatre chevaux conduits par deux hommes. Je n'ai pas tardĂ© Ă  me convaincre que les dĂ©frichements que j'avais sous les yeux Ă©taient son propre ouvrage, quand je l'ai vu s'emparer des mancherons de l'araire , et en faire pĂ©nĂ©trer le soc Ă  30 et 40 centimĂštres de profondeur, et retourner des couches de terre d'une largeur Ă©gale Ă  la profondeur, tout en montant et en descendant le terrain sur une Ă©tendue de 40 mĂštres de longueur. Rien ne pouvait rĂ©sister au bras nerveux et au passage d'un soc qui enlevait les vieilles souches de lande et en dĂ©chirait les racines Ă  en faire sortir de la fumĂ©e. » Si dans le dĂ©partement du Morbihan , qui prĂ©sente encore plus de 300,000 hectares de terres incultes Ă  dĂ©fricher qui ne demandent qu'Ă  produire, il y avait dans chacune de ses communes un propriĂ©taire dĂ©vouĂ© et courageux , qui eĂ»t seulement une partie du feu sacrĂ© de M. de Pluvier, il pourrait alors se dire qu'il possĂšde autant de fermes modĂšles que de communes, et concevoir l'espoir de voir convertir en terres labourables, ou en utiles plantations , la plus grande partie de ses landes qui font encore la honte d'un pays civilisĂ©. » Ce jeune agriculteur, bien qu'Ă©loignĂ© de sept lieues de la cĂŽte oĂč se trouvent les gisements calcaires , accompagne lui-mĂȘme quatre forts attelages qu'il conduit sur la grĂšve, et ne les quitte qu'aprĂšs avoir veillĂ© lui-mĂȘme au dĂ©chargement, sur son terrain, de trente-six barriques de sable qu'il y dĂ©pose Ă  chaque voyage. » C'est Ă  l'aide de ce prĂ©cieux amendement qu'il excite la belle vĂ©gĂ©tation qui se produit dans ses dĂ©frichements, qui dĂšs la premiĂšre SESSION DE VANNES. 151 annĂ©e portent de magnifiques rĂ©coltes de froment, et qu'il obtient des trĂšfles , des racines , dans des terres qui n'avaient jamais rapportĂ© que du seigle. Cette fertilitĂ© est tellement remarquable que , depuis 1849, les terres qui ont Ă©tĂ© sablĂ©es deux fois Ă  raison de soixante barriques Ă  l'hectare , sont aujourd'hui aussi friables et aussi productives que des terres do jardin. » VoilĂ  un bel exemple Ă  suivre pour les jeunes propriĂ©taires de l'arrondissement qui aiment l'agriculture , et qui habitent des communes oĂč par leur prĂ©sence, leur fortune, leurs conseils, ils peuvent exciter dans les campagnes une salutaire Ă©mulation , et arriver progressivement Ă  des amĂ©liorations si vivement dĂ©sirĂ©es pour le bienĂȘtre des cultivateurs bretons. M. de Sesmaisons. Il paye un juste tribut d'Ă©loges Ă  M. Trochu, qui a tant fait pour l'agriculture et qui Ă©tait si digne de prĂ©sider le CongrĂšs. L'intention de la Direction avait Ă©tĂ© tout d'abord de lui offrir la prĂ©sidence; mais M. Trochu fils ayant fait craindre que son pĂšre ne voulĂ»t pas accepter Ă  cause du mauvais Ă©tat de sa santĂ©, M. Trochu a dĂ» ĂȘtre consultĂ©, et a tĂ©moignĂ© de vifs regrets de l'impossibilitĂ© oĂč il Ă©tait de prendre part aux travaux de l'Association. Le gĂ©nĂ©ral BoullĂ©. Il a reçu Ă©galement de M. Trochu une lettre dans laquelle il le prie de faire agrĂ©er ses excuses aux membres du CongrĂšs. Le rapport de M. de Saisy, sur les exploitations agricoles, est renvoyĂ© Ă  demain. M. de Genouillac donne lecture du rapport de la Commission du drainage. Messieurs, » ChargĂ© par votre Commission de vous apporter le rĂ©sultat de son travail sur la cinquiĂšme question du programme, je viens vous rendre compte en mĂȘme temps des motifs qui ont dĂ©terminĂ© ses rĂ©ponses. » La cinquiĂšme question, relative au drainage et subsidiairement aux irrigations, s'occupe d'abord des difficultĂ©s de l'entreprise, des moyens de les aplanir; ensuite, ces solutions obtenues, quel usage pourrait-on faire pour les irrigations des eaux Ă©coulĂ©es, quel bĂ©nĂ©fice rĂ©sulterait de la combinaison de ces deux opĂ©rations drainage et irrigations? 132 ASSOCIATION BRETONNE. » ProcĂ©dant dans l'ordre des questions, votre Commission s'est d'abord occupĂ©e des obstacles que rencontre le drainage. Elle en a rencontrĂ© de gĂ©nĂ©raux exerçant leur funeste influence sur toute la Bretagne; d'autres, au contraire, spĂ©ciaux Ă  certaines localitĂ©s, qu'elle considĂšre comme accidentels. » Les premiers seraient au nombre de trois ; les derniers, de deux seulement. » La Commission, convaincue que toute tentative de drainage faite dans de mauvaises conditions d'Ă©conomie ou d'avenir, ne peut que nuire Ă  la propagation de travaux d'un trĂšs grand intĂ©rĂȘt pour notre agriculture, croit que l'obstacle le plus rĂ©el aujourd'hui est l'absence d'un personnel capable de bien diriger ces opĂ©rations. Le dĂ©faut d'ingĂ©nieurs ayant des connaissances spĂ©ciales, d'ouvriers habiles pour travailler sous leurs ordres, voilĂ  le premier obstacle qui arrĂȘte nombre de propriĂ©taires dans le dĂ©sir qu'ils auraient de faire des essais. On hĂ©site, en prĂ©sence de sacrifices importants, lorsque, sans expĂ©rience et sans guide, il faut faire des dĂ©penses que l'ignorance du propriĂ©taire et de ses ouvriers rendra plus excessives; on s'abstient, on attend que des essais faits par de plus entreprenants aient Ă©clairĂ© sur les dangers et dĂ©montrĂ© une mĂ©thode meilleure et plus Ă©conomique. A cette absence d'ingĂ©nieurs et d'ouvriers habiles, il faut ajouter le manque du matĂ©riel nĂ©cessaire. Ainsi et en premier lieu, la possibilitĂ© de se procurer les tuyaux Ă  des prix Ă©conomiques, ensuite les instruments, les outils indispensables pour ouvrir les tranchĂ©es, terminer et nettoyer les rigoles. C'est lĂ  surtout que pĂšse la considĂ©ration d'une Ă©conomie qui doit ĂȘtre la premiĂšre condition d'un bon drainage. Ainsi donc, au moyen de ces outils, dans des travaux exĂ©cutĂ©s en France, dans le dĂ©partement de l'Aisne , on payait l'ouverture de la tranchĂ©e et son approfondissement Ă  raison de 12 centimes et demi le mĂštre courant, dans une profondeur de 1 mĂštre 16 centimĂštres. Ce prix Ă©tait celui d'ouvriers anglais venus de loin, et dans un pays oĂč la main-d'oeuvre est trĂšs-chĂšre. Je doute que dans le Morbihan nos ouvriers, avec leurs outils informes, pussent se contenter d'un pareil salaire. Le premier obstacle, absence d'ingĂ©nieurs habiles pour diriger, d'ouvriers capables pour exĂ©cuter, et de plus le manque de tuyaux et d'outils, a paru l'un des plus graves pour toute tentative sĂ©rieuse et importante. » Un second obstacle rĂ©sulterait du dĂ©faut des fonds nĂ©cessaires Ă  toute opĂ©ration de ce genre; car il ne faut pas se faire illusion sur ce point, les travaux de drainage entraĂźnent gĂ©nĂ©ralement des frais considĂ©rables. Ces capitaux, sans doute, produiront de grands bĂ©nĂ©fices; mieux que cela, dans peu d'annĂ©es l'avance faite sera recouvrĂ©e ; mais encore faut-il faire cette avance. LĂ , Messieurs, est une difficultĂ© qui SESSION DE VANNES. 1 33 semble au premier abord insurmontable pour des travaux d'une certaine importance et pour la gĂ©nĂ©ralitĂ© des habitants. Cependant il ne faut pas croire que le mal soit sans remĂšde ; plus loin nous aurons Ă  vous indiquer les moyens de surmonter cette difficultĂ© ; en ce moment nous nous bornerons Ă  vous dire que les sacrifices dont nous reconnaissons la nĂ©cessitĂ© ne sont pas aussi lourds qu'on a pu le supposer. » Un troisiĂšme obstacle rĂ©sulte, selon la Commission, du morcellement de la propriĂ©tĂ©. Cet obstacle, pour n'ĂȘtre pas inĂ©vitable, ne se rencontre que trop frĂ©quemment, et les endroits oĂč l'on peut y Ă©chapper font probablement l'exception. » Enfin, deux autres obstacles que nous disons accidentels, parce qu'ils ne se prĂ©sentent pas dans tous les lieux » 1° L'Ă©lĂ©vation des eaux des ruisseaux et des riviĂšres par les barrages des moulins. Ces niveaux, dont la possession a sans doute consacrĂ© la propriĂ©tĂ©, entretiennent dans le sous-sol une humiditĂ© constante , et rendent Ă  peu prĂšs impossibles les drainages qui n'auraient pas un Ă©coulement supĂ©rieur. » 2° La prĂ©sence d'un sous-sol rocheux qui entraĂźne dans d'Ă©normes dĂ©penses et rend encore inexĂ©cutables les travaux ordinaires. » AprĂšs avoir ainsi Ă©numĂ©rĂ© sans exagĂ©ration comme sans attĂ©nuation les obstacles qu'elle a cru reconnaĂźtre, votre Commission s'est occupĂ©e des moyens de les surmonter, non pas pour de chĂ©tifs essais et des travaux sans portĂ©e, mais pour l'ensemble du pays et pour les mettre Ă  la portĂ©e de tous les habitants. » En premier lieu, il est nĂ©cessaire que des ingĂ©nieurs au drainage, des hommes de science et de pratique soient mis Ă  la disposition des propriĂ©taires pour les diriger dans leurs travaux. Ces ingĂ©nieurs auront promptement formĂ© des ouvriers, des conducteurs, et ceux-ci se seront bientĂŽt pourvus des outils dont le manque causerait tant de prĂ©judice. DĂ©jĂ  le gouvernement semble entrer dans ce systĂšme aux Ă©tudes spĂ©ciales des Ă©lĂšves ingĂ©nieurs sortant de l'École polytechnique sont ajoutĂ©es celles du drainage. Nul doute que d'ici Ă  peu de temps le corps savant des ingĂ©nieurs ne puisse fournir aux nĂ©cessitĂ©s du pays. D'ici lĂ , avec les secours votĂ©s par les conseils gĂ©nĂ©raux ou par ceux accordĂ©s par le ministre, on peut en avoir dans les dĂ©partements, et l'on en trouve dĂ©jĂ  en France, qui donneraient cette direction , ainsi que, dans un autre ordre de travaux, les irrigateurs des Vosges l'ont fait dans ce dĂ©partement. Enfin, Messieurs, une ressource pour vaincre cet obstacle se trouve dans les compagnies qui se forment aujourd'hui Ă  Paris, et qui, entreprenant les travaux de drainage sur un prix donnĂ© par hectare, viendront dans nos dĂ©partements avec un matĂ©riel nĂ©cessaire. Ces compagnies feront elles-mĂȘmes les tuyaux sur le terrain Ă  drainer, souvent mĂȘme avec la terre extraite des tranchĂ©es, 154 ASSOCIATION BRETONNE. et utilisant les brasinoccupĂ©s des habitants de nos campagnes, en feront de bons ouvriers draineurs dĂ©sormais Ă  l'abri du besoin. Ces donnĂ©es, que je vous prĂ©sente ainsi, ne sont point Ă©ventuelles, elles existent. Le jour oĂč un conseil gĂ©nĂ©ral le voudra, il trouvera dix hommes pour un Ă  mettre Ă  la tĂȘte des travaux de son dĂ©partement. Quant aux dĂ©penses nĂ©cessaires pour cet appel, elles ne pourraient ĂȘtre bien considĂ©rables; des exemples donnĂ©s par de simples particuliers peuvent sans doute ĂȘtre suivis par l'administration d'un dĂ©partement. » Passant au second obstacle la dĂ©pense pour les propriĂ©taires..... » Permettez, Messieurs, sur ce point, que je vous Ă©nonce le plus briĂšvement possible ce qui se passe en Angleterre. Lors de l'adoption du systĂšme de libre Ă©change pour les produits du sol, l'on sentit la nĂ©cessitĂ© de venir au secours de la propriĂ©tĂ© privĂ©e ainsi inopinĂ©ment de la protection qui lui paraissait si indispensable. En consĂ©quence des fonds considĂ©rables furent avancĂ©s par l'État aux propriĂ©taires qui en avaient besoin pour des travaux de drainage. Ces sommes, montant d'abord Ă  70 millions de fr., se sont Ă©levĂ©s successivement jusqu'Ă  150 millions, ou mĂȘme plus. Les intĂ©rĂȘts de l'État sont sauvegardĂ©s par une administration habile et active qui ne donne de fonds qu'autant que l'opĂ©ration doive produire des bĂ©nĂ©fices suffisants pour rembourser au moyen d'annuitĂ©s le capital avancĂ©, tout en donnant au propriĂ©taire une augmentation immĂ©diate de revenu. Ce systĂšme si simple, si avantageux pour la fortune publique et privĂ©e, ne pourrait-il donc pas ĂȘtre adoptĂ© en France ? Les fonds de la caisse des dĂ©pĂŽts et consignations ne trouveraient ils pas dans ces prĂȘts un placement aussi utile Ă  cette administration qu'Ă  l'emprunteur ? » A l'appui de cette proposition, j'aurais peut-ĂȘtre besoin pour la justifier do vous donner une idĂ©e des bĂ©nĂ©fices Ă©normes qui rĂ©sultent presque toujours d'un drainage bien fait et dans de bonnes conditions. Ainsi donc en Angleterre, oĂč il faut toujours aller chercher les exemples , on a vu, et cela frĂ©quemment, le sol qui rapportait une mesure de froment en rapporter deux, trois et mĂȘme quatre. On conçoit sans peine, en prĂ©sence de cotte augmentation du revenu du sol, qu'une annuitĂ© de 6 p. 100 prĂ©levĂ©e laisse encore une plus-value considĂ©rable entre les mains du propriĂ©taire et du cultivateur. » Quant Ă  la difficultĂ© rĂ©sultant du morcellement de la propriĂ©tĂ©, elle ne sera pas aussi absolue que les deux premiĂšres, et l'application aux nĂ©cessitĂ©s du drainage des dispositions de la loi relatives aux irrigations pourra y parer au moins dans beaucoup de cas ; s'il Ă©tait nĂ©cessaire, une mesure lĂ©gislative pourrait ĂȘtre sollicitĂ©e du gouvernement. » C'est aussi par des mesures lĂ©gislatives seulement qu'on pourra Ă©chapper aux inconvĂ©nients de ces niveaux d'eau de nos petites ri- SESSION DE VANNES. 155 viĂšres. Mais cet obstacle n'atteignant que certains terrains, il devient moins urgent de s'y arrĂȘter et l'on peut sur tous les autres points commencer utilement les travaux de drainage. » Enfin, Messieurs, pour le dernier obstacle signalĂ© la prĂ©sence d'un sous-sol rocheux, votre Commission n'a pu trouver un moyen de le dĂ©truire; mais elle croit qu'il sera peu prĂ©judiciable, persuadĂ©e qu'elle est que ces mĂȘmes terres auront rarement besoin du drainage, par l'Ă©coulement naturel que les eaux trouvent soit entre les pierres agglomĂ©rĂ©es, soit par les fissures des masses granitiques. » Encore un mot, Messieurs, avant de finir ; essayant de lever le second obstacle prĂ©vu par la Commission, la dĂ©pense Je vous disais que malgrĂ© son importance rĂ©elle il ne faut cependant pas l'exagĂ©rer. » Voici des chiffres et des apprĂ©ciations que je puis vous soumettre » Parkes, l'un des hommes les plus habiles de l'Angleterre, estime la dĂ©pense de 120 fr. Ă  750 fr. l'hectare. » A l'Institut agronomique de Versailles, le drainage a coĂ»tĂ© 315 fr. » Dans le Pas-de-Calais, chez un riche propriĂ©taire dont j'ai pu voir naguĂšre les travaux, le prix ne s'est Ă©levĂ© qu'Ă  220 fr. » Enfin un ingĂ©nieur belge, M. Leclerc, envoyĂ© par son gouvernement en Angleterre pour Ă©tudier les divers systĂšmes de drainage, indique comme prix minime 90 fr. l'hectare, non compris le transport des tuyaux. » Un autre paragraphe de la question s'occupe de l'emploi des eaux provenant du drainage, si elles sont bonnes pour les irrigations. La Commission est d'avis que les eaux ayant traversĂ© des masses compactes , doivent avoir perdu par ce filtrage les parties fertilisantes qu'elle pouvaient contenir, en outre, que sortant ainsi du sol Ă  une certaine profondeur, elles doivent ĂȘtre Ă  une tempĂ©rature nuisible ; qu'avant de les employer en irrigations elles auraient absolument besoin d'ĂȘtre exposĂ©es aux rayons du soleil et Ă  l'action de l'air dans des rĂ©servoirs. Quant Ă  l'Ă©conomie qui rĂ©sulterait de la combinaison des deux opĂ©rations, drainages et irrigations, la Commission rĂ©pond que le chiffre Ă©tant variable suivant les accidents du terrain, elle ne peut rien prĂ©ciser; mais en mĂȘme temps elle croit qu'en exĂ©cutant un de ces travaux il ne faut pas nĂ©gliger l'autre, et qu'un bon systĂšme Ă©conomique doit les faire marcher simultanĂ©ment autant que possible. » Maintenant, Messieurs, rĂ©sumant en quelques mots les rĂ©ponses de votre Commission, je signalerai cinq obstacles reconnus par elle » 1° L'absence dans le pays d'ingĂ©nieurs spĂ©ciaux, la difficultĂ© de se procurer des tuyaux et le manque des outils nĂ©cessaires ; 136 ASSOCIATION BRETONNE. » 2° Les frais et les dĂ©penses indispensables auxquels ne peuvent pourvoir les propriĂ©taires sans recourir Ă  des emprunts ; » 3° Le morcellement de la propriĂ©tĂ© qui souvent rend trĂšs-difficile la conduite des eaux vers la pente naturelle du terrain ; » 4° Le niveau des eaux de nos petites riviĂšres Ă©levĂ© par des barrages de moulins ; » 5° Le sous-sol rendant Ă  peu prĂšs impossibles les travaux du drainage. » Pour rĂ©soudre ces difficultĂ©s et surmonter ces obstacles, la Commission croit utile » 1° Qu'un service de drainage soit confiĂ© au corps des ingĂ©nieurs des ponts et chaussĂ©es ; que d'ici Ă  la rĂ©alisation do ce voeu les conseil gĂ©nĂ©raux votant les fonds nĂ©cessaires donnent aux prĂ©fets les moyens de faire venir des ingĂ©nieurs spĂ©ciaux et expĂ©rimentĂ©s pour les mettre Ă  la tĂȘte des travaux de leurs dĂ©partements, ainsi que cela a Ă©tĂ© pratiquĂ© dans le Morbihan pour les irrigateurs des Vosges; » 2° Que le Gouvernement, suivant l'exemple donnĂ© par l'Angleterre, mette Ă  la disposition des propriĂ©taires les sommes dont ils auraient besoin pour des travaux de drainage, Ă  des conditions garantissant les intĂ©rĂȘts du fisc et en mĂȘme temps favorables aux emprunteurs; » 3° Que des mesures lĂ©gislatives soient demandĂ©es pour lever les difficultĂ©s que rencontre l'exĂ©cution du drainage dans le morcellement de la propriĂ©tĂ©, aussi bien que pour combattre l'obstacle qui rĂ©sulte de l'Ă©lĂ©vation du niveau des cours d'eau par les barrages de moulins. » M. de Genouillac ajoute quelques explications et insiste sur la nĂ©cessitĂ©, dans une opĂ©ration si utile, mais en mĂȘme temps si coĂ»teuse, d'avoir un ingĂ©nieur spĂ©cial et de bons instruments. M. le PrĂ©sident met aux voix les conclusions de la Commission. L'art. 1er est adoptĂ©. Avant de passer au vote de l'art. 2, M. de Saisy demande Ă  discuter la question gĂ©nĂ©rale du drainage et Ă  faire connaĂźtre une notice de M. Lesage, rĂ©gisseur de M. de JanzĂ©, sur cette opĂ©ration. M. le PrĂ©sident fait observer Ă  M. de Saisy que personne n'ayant demandĂ© la parole pour combattre le rapport, il ne peut lui permettre de rentrer dans la discussion, Ă  moins que l'AssemblĂ©e ne l'autorise. SESSION DE VANNES. 157 M. le PrĂ©sident consulte l'AssemblĂ©e ; l'Ă©preuve paraissant douteuse , M. de Saisy demande qu'il soit consignĂ© au procĂšs verbal que la discussion sur le drainage n'a pas eu lieu parce que le temps a manquĂ©. M. de Sesmaisons s'oppose Ă  cette rĂ©daction, attendu que lorsqu'aucun membre n'a demandĂ© la parole contre un rapport , la discussion est close et que c'est ce qui est arrivĂ© pour le drainage. Sur cette observation, M. de Saisy retire sa demande. M. de Kergorlay rĂ©pond Ă  la demande qui est faite de renvoyer une partie de cette question Ă  un autre CongrĂšs, que cela pourrait avoir des inconvĂ©nients, celui d'entraver la direction en lui fixant une annĂ©e Ă  l'avance son programme, et de ne pas la laisser libre du choix des questions Ă  traiter. M. le PrĂ©sident propose, pour sortir de la difficultĂ©, de voter les conclusions de la Commission , qui sans avoir trait Ă  la question gĂ©nĂ©rale du drainage, rĂ©pondent spĂ©cialement Ă  des questions formulĂ©es au programme, et de rĂ©server la discussion pour l'une des plus prochaines sĂ©ances. M. le PrĂ©sident met aux voix l'article 2 des conclusions de la Commission, qui est adoptĂ© ainsi que l'article 3. M. de Sesmaisons donne lecture d'une note d'un fabricant de tuyaux de drainage ; deux tuyaux sont dĂ©posĂ©s devant l'AssemblĂ©e. Le fabricant, prĂ©sent Ă  la sĂ©ance, donne des explications et promet de rĂ©duire autant que possible ses prix, Ă  condition d'ĂȘtre assurĂ© de ventes nombreuses 1. 1 M. A. BruyĂšre, fabricant de faĂŻence et de poteries au Rohu, prĂšs Lorient, a prĂ©sentĂ© aux membres du CongrĂšs des Ă©chantillons de tuyaux de drainage, confectionnĂ©s par un procĂ©dĂ© mĂ©canique; il peut les Ă©tablir de toutes dimensions. Il produit avec le mĂȘme procĂ©dĂ© des tuyaux de conduite d'eau , avec emboĂźture, vernis ou non vernis. Ces divers produits varient de prix, suivant les dimensions; mais pour de grandes quantitĂ©s ils seraient Ă©tablis Ă  des conditions aussi avantageuses que dans les localitĂ©s oĂč le drainage est dĂ©jĂ  depuis longtemps en pratique. La bonne fabrication de M. BruyĂšre se recommande par les mĂ©dailles de bronze, d'argent et d'or obtenues aux diverses expositions industrielles du Morbihan. Renseignements fournis par M. Kerarmel. 158 ASSOCIATION BRETONNE. M. le PrĂ©sident fait connaĂźtre Ă  l'AssemblĂ©e la composition 1° Du jury pour le concours de charrues; il se compose de MM. DE LAFERRIÈRE, BERTHOIS, CORNIQUEL, , DE POMPERY, Louis DE SAISY, DE MAUDUIT, CLOAREC. Commissaires qui pourront s'adjoindre au jury MM. KERVILER, Inspecteur de l'Association, AUGUSTIN. 2° Du jury pour le concours des chevaux. MM. SALLIOU, DE POMPERY, DE KERMOISAN , PAUL DE SAINT-GEORGES, DE LESCOUET. 3° Des jurys pour les bĂȘtes Ă  cornes. PREMIER JURY. Taureaux et boeufs gras. MM. LANEVAL, BRIOT DE LOYAT, DE LAFERRIÈRE, LÉRIDANT pĂšre, POIRIER , BAHIER , OLIVIER DE SESMAISONS. DEUXIÈME JURY. Vaches laitiĂšres et gĂ©nisses. MM. ROPERT, BRIOT DE LA MAILLERIE, KERARMEL, DE LAMBILLY, DE KERGARIOU Ille-etVilaine. 4° Du jury pour le concours des verrats et bĂ©liers. MM. DE MAUDUIT, DE LAMOUSSAYE, DE SAISY pĂšre, ROBERT DE SESMAISONS. SESSION DE VANNES. 159 M. le PrĂ©sident donne lecture de l'ordre du jour de la sĂ©ance de demain matin Ă  sept heures. Il procĂšde ensuite au dĂ©pouillement du scrutin pour la nomination du trĂ©sorier de l'Association, dont le rĂ©sultat est — 39 votants, majoritĂ© absolue, 20. M. de Champagny 38 voix. M. de Pompery. . 1 Total . 39 voix, Ă©gal au nombre des votants. En consĂ©quence M. de Champagny est nommĂ© TrĂ©sorier de l'Association Bretonne. M. de Sesmaisons fait connaĂźtre Ă  l'AssemblĂ©e qu'il lui a Ă©tĂ© remis trois protestations des conseils municipaux de Surz, Ambon et Billiers, contre les entraves que le rĂšglement du 4 juillet 1853 sur la pĂȘche cotiĂšre est venu apporter Ă  la rĂ©colte du goĂ«mon, si prĂ©cieux pour la culture , comme engrais. Les pĂ©titionnaires prient instamment le CongrĂšs de faire tous ses efforts pour obtenir du Gouvernement la suppression d'une mesure si dĂ©sastreuse. Le CongrĂšs accueille avec empressement leur demande , qui vient donner une nouvelle force au voeu qu'il a prĂ©cĂ©demment exprimĂ©. La sĂ©ance est levĂ©e Ă  cinq heures un quart. L'un des secrĂ©taires, CII. AVROUIN. 160 ASSOCIATION BRETONNE. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU VENDREDI MATIN, 30 SEPTEMBRE. PRÉSIDENCE DE M. TASLÉ. La sĂ©ance est ouverte Ă  sept heures et demie du matin , sous la prĂ©sidence de M. TaslĂ©, l'un des Vice-PrĂ©sidents du CongrĂšs. MM. de Virelet Avrouin, secrĂ©taires, donnent lecture du procĂšsverbal de la sĂ©ance de la veille; ce procĂšs-verbal est adoptĂ©. M. de Sesmaisons a la parole pour une communication. Il donne connaissance au CongrĂšs des conclusions du rapport de M. Augustin, qui a Ă©tĂ© chargĂ© de visiter les exploitations des cultivateurs du Morbihan qui se sont fait inscrire pour amĂ©liorations agricoles. Il propose en consĂ©quence de classer les concurrents suivant leur mĂ©rite dans l'ordre suivant. Voir la liste de la distribution solennelle des primes. Ces propositions sont adoptĂ©es par le CongrĂšs. M. de Saisy pĂšre a la parole au nom de la Commission chargĂ©e de visiter les belles exploitations de MM. Avrouin et Sept-Livres dans la commune de SenĂ©. Il s'exprime ainsi " Messieurs, » La Commission que vous aviez chargĂ©e de visiter les belles exploitations de MM. Avrouin et Sept-Livres, clans la commune de SĂ©nĂ©, canton de Vannes, m'a donnĂ© la tĂąche de vous rendre compte des travaux qui y ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s. Je regrette que le temps ne me permette pas d'entrer dans plus de dĂ©tails, et de rendre Ă  ces messieurs, devant le CongrĂšs, tout l'honneur qu'ils mĂ©ritent, l'un pour faire de sa fortune considĂ©rable un si noble usage, l'autre pour ses efforts incessants Ă  vaincre par son travail et ses sueurs les obstacles qu'une position plus fortunĂ©e aurait fait disparaĂźtre. M. Avrouin, receveur gĂ©nĂ©ral de ce dĂ©partement, a fait de grandes choses avec de grands moyens ; M. SeptLivres a eu Ă  lutter contre de plus grands obstacles, car la propriĂ©tĂ© SESSION DE VANNES. 161 qu'il exploite est un lais de mer que la chaleur fendille et les pluies pĂ©nĂštrent assez pour que le sĂ©jour du bĂ©tail dans les prairies et les herbages y laisse des empreintes qui nuisent Ă  la vĂ©gĂ©tation et rendent le sol raboteux. » Votre Commission, par les motifs ci-dessus expliquĂ©s, balancerait Ă  porter un jugement, de crainte qu'il ne fĂ»t pas assez Ă©quitable. Elle laissera donc ce soin Ă  la Direction, qui, munie des documents que nous mettrons devant ses yeux, tranchera une difficultĂ© que, pour mon compte, je ne crois pas devoir dĂ©cider autrement que par Ă©galitĂ©. » Je n'entrerai donc pas ici dans le dĂ©tail des travaux exĂ©cutĂ©s dans ces deux exploitations ; mais je crois devoir mentionner les services du contre-maĂźtre de M. Avrouin. C'est un ancien militaire qui, malgrĂ© ses soixante-douze ans, conserve encore l'activitĂ© et la vigueur d'un homme dans la force de l'Ăąge. Il surveille et conduit les travaux de la propriĂ©tĂ© de Cantizac, dont la contenance est de 183 hectares. Depuis 1849 qu'il est entrĂ© au service de M. Avrouin , il a fait dĂ©fricher 60 hectares, et a considĂ©rablement amĂ©liorĂ© les 43 hectares de vieilles terres antĂ©rieurement labourĂ©es. » L'ordre parfait qui rĂšgne dans les Ă©tables, les greniers, en un mot dans toute cette superbe exploitation, fait le plus grand honneur au sieur Julien JoudĂ©, qui mĂ©rite une rĂ©compense, ne serait-ce que pour exciter l'Ă©mulation des serviteurs qui, comme lui, sont placĂ©s Ă  la tĂȘte des travaux d'agriculture. Ce brave militaire vient d'ĂȘtre frappĂ© d'une grande affliction son fils, jeune homme de mĂ©rite, le seul espoir de ses parents dans leurs vieux jours, qui avait dĂ©jĂ  une place dans les ponts et chaussĂ©es, vient de mourir. » Je ne demanderai pas pour cet estimable contre-maĂźtre une rĂ©compense pĂ©cuniaire — d'ailleurs les ressources dont dispose le CongrĂšs sont trop restreintes, — mais je demande pour lui une mĂ©daille, afin que le sieur Julien JoudĂ© trouve dans cette distinction mĂ©ritĂ©e une preuve de notre estime et un adoucissement au malheur qui l'a frappĂ©! » Les conclusions du rapport sont adoptĂ©es par le CongrĂšs , qui dĂ©cide que malgrĂ© l'immense diffĂ©rence des deux exploitations, le mĂ©rite des deux concurrents est le mĂȘme, et les classe ex aequo. Il dĂ©cide, sur la proposition de M. de Sesmaisons, qu'une mĂ©daille de premiĂšre classe sera dĂ©cernĂ©e Ă  MM. Avrouin et Sept-Livres, et une mĂ©daille de deuxiĂšme classe Ă  M. Julien JoudĂ© , l'habile contre-maĂźtre de M. Avrouin , nommĂ© dans le rapport de M. Augustin. 11 162 ASSOCIATION BRETONNE. M. Bahier obtient ensuite la parole, et au nom de la Commission chargĂ©e de l'examen des vĂ©gĂ©taux exposĂ©s, il s'exprime ainsi Messieurs , » Votre Commission des produits vĂ©gĂ©taux s'est rĂ©unie le 29 septembre , Ă  huit heures du matin ; elle n'a pas voulu commencer ses travaux plus tĂŽt, afin de laisser aux cultivateurs le temps d'apporter leurs produits. Cette Commission Ă©tait composĂ©e de MM. Kerarmel, de Lorient; Briot, de Quimper; de Pompery, de RosnoĂ«n, et Bahier, de Saint-Brieuc. M. Kerarmel a Ă©tĂ© Ă©lu prĂ©sident, et M. Bahier secrĂ©taire. » Votre Commission a Ă©tĂ© satisfaite de l'ensemble de l'exposition ; de beaux et bons produits ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s. Nous avons surtout remarquĂ© en premiĂšre ligne les collections de MM. de Mauduit, de MoĂ«lan ; Kerarmel, de Kervignac ; Trochu, de Belle-Isle-en-Mer, et le comte de LaferriĂšre, de BrĂ©han-LoudĂ©ac. » M. de Mauduit expose une magnifique collection de racines fourragĂšres, dans laquelle se trouvent des navets de Norfolk, de 4 kilogrammes, et des carottes de 1 kilogramme 500 grammes; de beaux Ă©chantillons de cĂ©rĂ©ales et de farines produites par les diverses variĂ©tĂ©s de froments qu'il a cultivĂ©s. » M. de Mauduit a donnĂ© un exemple que votre Commission voudrait voir suivre par tous les agriculteurs exposants il a fait connaĂźtre le rendement Ă  l'hectare et le prix de revient des produits qu'il a exposĂ©s. M. Kerarmel, faisant partie de la Commission, ne voulait pas qu'il fĂ»t fait mention de sa belle collection de produits provenant de l'exploitation de Kervignac, qu'il dirige avec tant d'habiletĂ©; mais votre Commission n'a pas partagĂ© cette opinion ; cette collection Ă©tait trop remarquable pour rester dans l'oubli. » M. Trochu, cet habile agriculteur qui a vaincu tant de difficultĂ©s, nous a prĂ©sentĂ© des produits en racines fourragĂšres, plantes, lentilles, etc., qui nous ont prouvĂ© ce qu'on peut obtenir de la persĂ©vĂ©rance. Dans la collection de M. Trochu se trouve une belle bille de liĂ©ge, qui prouve victorieusement l'heureuse influence des abris d'arbres verts en Bretagne. » M. le comte de LaferriĂšre nous a prĂ©sentĂ© des plantes fourragĂšres, des cĂ©rĂ©ales, et ces pommes de terre qui ont Ă©tĂ© l'objet d'un rapport si intĂ©ressant. M. de LaferriĂšre n'a pas oubliĂ© l'ajonc, cette plante si utile et si prĂ©cieuse pour le pays, oĂč la culture des prairies artificielles est encore peu avancĂ©e. » Le frĂšre Jules, de la Chartreuse d'Auray, cet homme si intelligent et si modeste, nous a aussi prĂ©sentĂ© quelques beaux produits. SESSION DE VANNES. 163 » Enfin d'Auray, nous a prĂ©sentĂ© quatre betteraves pesant ensemble 52 kilogrammes 500 grammes. » Une magnifique collection de citrouilles a aussi attirĂ© notre attention; nous en avons trouvĂ© de 62 kilogrammes. » M. Bahier propose de classer les concurrents dans l'ordre suivant. Voir Ă  la liste de la distribution solennelle des primes. Les conclusions du rapport sont mises aux voix et adoptĂ©es par le CongrĂšs. L'ordre du jour appelle le rapport sur les registres d'expĂ©rimentation agricole. M. le PrĂ©sident, au nom de la Commission, expose qu'il ne lui a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© aucun travail dans les conditions du programme. M. Bahier lui a, Ă  la vĂ©ritĂ©, prĂ©sentĂ© un travail intitulĂ© Manuel de comptabilitĂ© agricole. Mais quel que soit le mĂ©rite du travail de M. Bahier, il ne rentre pas dans les conditions du programme, et la Commission ne s'est pas crue autorisĂ©e Ă  proposer au CongrĂšs de dĂ©cerner Ă  M. Bahier une mĂ©daille pour ce travail remarquable. e Rapporteur, au nom de la Commission, invite nĂ©anmoins le CongrĂšs Ă  adresser ses remercĂźments Ă  M. Bahier, tout en rĂ©servant la prime qu'il eĂ»t certainement mĂ©ritĂ©e pour un autre ordre d'idĂ©es. Ces conclusions, mises aux voix, sont adoptĂ©es par le CongrĂšs, qui adresse ses remercĂźments Ă  M. Bahier, pour les communications qu'il a bien voulu lui faire, tout en regrettant qu'elles n'entrent pas dans les conditions du programme. L'ordre du jour appelĂ© un rapport sur les chanvres ; mais sur une observation de M. de Kergorlay, l'AssemblĂ©e dĂ©cide que la prioritĂ© sera accordĂ©e au rapport sur les voeux, et M. le PrĂ©sident accorde la parole Ă  M. l'abbĂ© Lecrom. M. le Rapporteur dit que la plupart des chemins ruraux sont pendant les trois quarts de l'annĂ©e rĂ©ellement impraticables, que c'est lĂ  un grand obstacle au dĂ©veloppement et Ă  la prospĂ©ritĂ© de notre agriculture parce qu'ils rendent trĂšs-difficile et trĂšs-dispendieuse l'exploitation des terres, et qu'il serait Ă  dĂ©sirer qu'ils fus- 164 ASSOCIATION BRETONNE. sent appelĂ©s Ă  participer dans une mesure quelconque aux ressources créées par la loi du 21 mai 1836 ; par ces motifs, il propose le voeu suivant Le CongrĂšs Ă©met le voeu qu'il soit fait un classement des chemins communaux qui n'appartiennent ni Ă  la grande ni Ă  la petite vicinalitĂ©, et qu'aprĂšs ce classement ils soient admis Ă  participer avec ceux-ci aux ressources créées par la loi du 21 mai 1836. » M. de Genouillac, auteur de la proposition, a la parole pour appuyer ce voeu ; il dit que les chemins ruraux sont dans un Ă©tat dĂ©plorable, que la production des cĂ©rĂ©ales en particulier ne s'obtient qu'Ă  un prix Ă©levĂ©, que cet Ă©tat de choses est dĂ» en partie au mauvais Ă©tat des chemins, et qu'il accuse notre infĂ©rioritĂ© sur ce point; il cite l'exemple de l'Angleterre, oĂč tous les cultivateurs ont d'excellents chemins pour conduire Ă  leurs exploitations. On fait, dit-il, des chemins de grande communication , mais on laisse dans le plus fĂącheux Ă©tat les voies les plus importantes pour l'agriculture. Il expose que les ressources créées par la loi de 1836 seraient cependant suffisantes pour parer Ă  tous les besoins; que la valeur des prestations ajoutĂ©es aux centimes votĂ©s par les conseils gĂ©nĂ©raux, Ă©quivaut Ă  plus de vingt centimes par franc des contributions, et dit qu'il voudrait qu'un tiers seulement des prestations fĂ»t attribuĂ© aux chemins de grande communication, un tiers Ă  ceux de petite vicinalitĂ©, et le troisiĂšme tiers aux chemins ruraux. M. de Sesmaisons s'oppose Ă  la proposition de M. de Genouillac, et dit qu'il y a impossibilitĂ© de diminuer les ressources, dĂ©jĂ  si modiques, affectĂ©es aux chemins de grande et de petite vicinalitĂ©; que si l'Angleterre a de beaux chemins ruraux, elle les doit au zĂšle des particuliers qui ne se sont pas adressĂ©s pour cela Ă  l'État, mais qui ont su les faire soit par eux-mĂȘmes, soit Ă  l'aide d'associations. M. Louis de Saisy pense que les rĂšglements administratifs sont souvent un obstacle Ă  la prompte confection des chemins; il dit que les journĂ©es attribuĂ©es Ă  la grande vicinalitĂ©, qui dispose des deux tiers des rĂŽles, sont fort souvent gaspillĂ©es, que l'on voit journellement des cantonniers, la plupart du temps fort incapables SESSION DE VANNES. 165 pour le mĂ©tier qu'on leur fait faire, employer dans un seul jour et avec fort peu de discernement un trĂšs-grand nombre de prestataires qu'on ne peut occuper utilement et qui ne sont pas mĂȘme toujours munis des instruments ou outils qui leur seraient nĂ©cessaires ; il appelle l'attention du CongrĂšs sur la charrue, comme moyen de faire promptement et avec grande Ă©conomie des terrassements; il voudrait voir employer ce moyen surtout aux chemins ruraux. Comme M. de Sesmaisons, M. de Pompery dit qu'on ne peut rien distraire des ressources dĂ©jĂ  bien modiques, qu'il faudrait en trouver d'autres, que la question ainsi posĂ©e est grave, car il faudrait grever encore les populations dĂ©jĂ  si surchargĂ©es ; que si dans le quartier de M. de Saisy les prestations sont mal employĂ©es , cela provient d'une mauvaise organisation du service sur ce point, mais qu'ailleurs cela n'est point ainsi ; il cite la rafle ou niveleur, dont il se sert comme d'un excellent instrument pour faire Ă©conomiquement de bons terrassements, et Ă©viter les charrettes et brouettes. M. de Genouillac entre dans de nouvelles considĂ©rations; il insiste en particulier pour qu'une plus Ă©quitable rĂ©partition des ressources soit faite; il ne comprend pas qu'on oblige les prestataires Ă  aller travailler Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la commune, quelquefois hors de son territoire, lorsque les chemins de la commune, les plus utiles Ă  l'agriculture, sont dans un Ă©tat tel, qu'on a vu des cultivateurs obligĂ©s de semer sans fumier par l'impossibilitĂ© d'en transporter en temps utile. M. Briot du FinistĂšre pense que pour avoir des ressources il ne s'agit que d'obtenir le classement par les conseils municipaux, des chemins les plus utiles Ă  l'agriculture. M. TaslĂ© dit que M. de Genouillac n'a fait que la critique de l'administration de son dĂ©partement, et non de la loi qui pourvoit Ă  toutes les exigences ; que dans le Morbihan le service est bien organisĂ©, que le conseil gĂ©nĂ©ral a pourvu Ă  tous les besoins, que les chemins se font, et que la population paraĂźt satisfaite. M. de Genouillac obtient la parole pour un fait personnel, et dit qu'il n'a nullement eu l'intention de critiquer l'administration de son dĂ©partement ; que tout au contraire il lui rend pleine et entiĂšre 166 ASSOCIATION BRETONNE. justice. Mais il a ajoutĂ© que dans son opinion la loi a créé des ressources insuffisantes, et surtout partagĂ©es d'une maniĂšre inique, et qu'il est urgent dans l'intĂ©rĂȘt de l'agriculture de s'occuper sĂ©rieusement des chemins communaux jusqu'ici abandonnĂ©s complĂ©tement. La clĂŽture de la discussion, mise aux voix, est adoptĂ©e ; la proposition de la Commission est ensuite mise aux voix et n'est pas admise. M. de Sesmaisons a la parole pour une communication, et dit que M. Querret, dont il a vu avec bonheur le nom figurer dans la liste des personnes qui recevront des mĂ©dailles, vient d'envoyer au CongrĂšs deux petits ouvrages intitulĂ©s la FermiĂšre bretonne et le CatĂ©chisme breton, pour ĂȘtre distribuĂ©s aux cultivateurs, en exprimant toute la contrariĂ©tĂ© qu'il Ă©prouve de ne pouvoir se rendre au CongrĂšs. L'AssemblĂ©e , sur la proposition de son honorable directeur, adresse ses remercĂźments Ă  M. Querret et les regrets qu'il Ă©prouve de son absence. Sur la proposition de M. de Saisy, le CongrĂšs exprime aussi tous ses regrets de l'absence de M. Haugoumard, que des circonstances malheureuses retiennent impĂ©rieusement chez lui. M. l'abbĂ© Lecrom a de nouveau la parole, et au nom de la Commission des voeux il dit que d'aprĂšs des renseignements pris, plusieurs contrĂ©es de la Bretagne pourraient produire des chanvres dans les conditions exigĂ©es par la marine, et prie le CongrĂšs d'Ă©mettre le voeu que les chanvres bretons soient admis dans les fournitures de la marine, toutes les fois qu'ils seront prĂ©sentĂ©s dans les conditions voulues. Le CongrĂšs s'associe Ă  ce voeu. Quelques membres du CongrĂšs dĂ©sirant porter remĂšde au mauvais Ă©tat et Ă  l'insalubritĂ© des maisons de nos cultivateurs, prient le CongrĂšs d'Ă©mettre le voeu que le Gouvernement encourage la reconstruction des habitations rurales, en affranchissant, pendant dix ans au moins, de surimposition , toute habitation nouvelle indispensable Ă  une exploitation agricole. Votre Commission, dit M. le Rapporteur, tout en s'associant aux dĂ©sirs des honorables membres, ne pense pas que la mesure proposĂ©e soit un stimulant bien efficace pour la reconstruction des SESSION DE VANNES. 167 mauvaises habitations rurales; d'ailleurs la mesure ne semblerait pas exempte d'inconvĂ©nients, car pour la rĂ©aliser il faudrait que le Gouvernement rĂ©glementĂąt la matiĂšre, qu'il dĂ©terminĂąt les conditions de salubritĂ© des Ă©difices nĂ©cessaires Ă  une exploitation agricole. Par ces motifs, La Commission Ă  l'honneur de proposer l'ordre du jour. M. Briot du FinistĂšre dit qu'un nouvel Ă©difice n'est, d'aprĂšs la lĂ©gislation actuelle, imposĂ© que la troisiĂšme annĂ©e de sa construction ; que rien ne pourrait empĂȘcher de porter ce laps de temps Ă  dix ans, et affirme que les cultivateurs construiraient bien plus volontiers des maisons commodes et saines s'ils n'avaient perpĂ©tuellement la crainte d'une surimposition considĂ©rable, faite souvent sans bases fixes. M. Sept-Livres se range Ă  l'opinion de M. Briot. Les conclusions de la Commission sont mises aux voix et rejetĂ©es, et le voeu est ensuite admis par le CongrĂšs. M. le Rapporteur de la Commission des voeux continuant, propose au CongrĂšs d'Ă©mettre le voeu que la loi qui veut que les opĂ©rations du cadastre se continuent au moyen des ressources communales soit abrogĂ©e pour lui substituer la lĂ©gislation antĂ©rieure, les communes Ă©tant trop pauvres pour supporter cette charge. Une discussion s'Ă©tablit Ă  ce sujet. MM. TaslĂ©, Gaillard et de Kergorlay prennent successivement la parole ; ensuite M. le PrĂ©sident propose d'Ă©mettre le voeu de l'abrogation de la loi de 1850 sur le cadastre, et du retour Ă  la lĂ©gislation antĂ©rieure. Il propose Ă©galement d'Ă©mettre le voeu qu'une nouvelle estimation soit faite des terres arables et des terres sous bois, afin d'arriver Ă  l'Ă©tablissement d'une meilleure proportion entre les unes et les autres. Ce double voeu, mis aux voix, est adoptĂ© par le CongrĂšs. Un membre de la Commission des voeux demande que le chemin de fer de Rennes Ă  Brest passe, non par le nord, mais par le centre de la Bretagne. Cette demande paraĂźt appuyĂ©e de puissants motifs; mais la Commission ne se reconnaissant pas les lumiĂšres nĂ©cessaires pour pouvoir se prononcer sur cette question, propose, par l'organe de son rapporteur, d'exprimer simplement le voeu que cette voie ferrĂ©e soit exĂ©cutĂ©e le plus tĂŽt possible. 168 ASSOCIATION BRETONNE. M. de Pompery dit que le Gouvernement et la Compagnie de l'Ouest semblent incliner depuis quelque temps pour le tracĂ© par le littoral nord ; qu'ils s'abusent sur les avantages de ce tracĂ©, prĂ©judiciable d'ailleurs aux intĂ©rĂȘts bretons; que d'un autre cĂŽtĂ© le littoral sud le relevĂ© des douanes le prouve fournit deux fois plus de valeurs Ă  l'exportation que le littoral nord, et que la ligne centrale est la seule rationnelle. M. de Kergorlay dit que le CongrĂšs n'est pas suffisamment Ă©clairĂ© pour discuter une pareille question. Le CongrĂšs adoptant les conclusions de la Commission, passe Ă  l'ordre du jour. La conservation des bois et des terrains forestiers du domaine de l'État en Bretagne devant ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme Ă©tant d'une impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© en vue des besoins des deux ports de Brest et Lorient et de l'accroissement de leurs ressources, au moyen de l'achat par le Gouvernement de plusieurs milliers d'hectares de lande Ă  affecter Ă  de nouvelles plantations , en prĂ©sence de la vente en fonds et superficies de 355 hectares de bois taillis dans les forĂȘts de Lanvaux et Florange Morbihan et de Landevennec FinistĂšre, contenant 470 hectares, M. Kerarmel propose au CongrĂšs d'Ă©mettre le voeu que pour venir en aide Ă  l'approvisionnement des 150,000 stĂšres de bois d'Ă©lite annuellement nĂ©cessaires aux ports de Brest et Lorient, dont plus des trois quarts sont fournis par la Russie et la NorwĂ©ge, la direction gĂ©nĂ©rale de l'administration des eaux et forĂȘts soit dĂ©tachĂ©e du ministĂšre des finances pour ĂȘtre rangĂ©e dans les attributions du ministĂšre de l'agriculture. La Commission , saisie de ce voeu, ne pense pas , dit M. le rapporteur, que l'Ă©mission de ce voeu puisse avoir de rĂ©sultat ni que le transfert de l'administration gĂ©nĂ©rale des forĂȘts d'un ministĂšre Ă  un autre soit la sauvegarde des intĂ©rĂȘts en question ; nĂ©anmoins le CongrĂšs, consultĂ©, Ă©met le voeu ci-dessus spĂ©cifiĂ©. M. Bizeul demande que tous les Comices agricoles de la Bretagne reçoivent chaque annĂ©e, avant la session du CongrĂšs, quelques exemplaires du programme de cette session, et qu'ils soient invitĂ©s Ă  y envoyer des dĂ©lĂ©guĂ©s. SESSION DE VANNES. 169 La Commission a pris en considĂ©ration la proposition de M. Bizeul, et vous en demande le renvoi Ă  la Direction. M. de Kergorlay dit que la Direction exĂ©cute chaque annĂ©e ce que dĂ©sire M. Bizeul ; par ce motif cette proposition n'a pas de suite. Le SecrĂ©taire, ROUXEL DE LESCOET. 170 ASSOCIATION BRETONNE. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 30 SEPTEMBRE AU SOIR. PRÉSIDENCE DE M. DE SESMAISONS. MM. de Sesmaisons, de Kergorlay et de Virel, secrĂ©taire, prennent place au bureau Ă  sept heures un quart. M. de Sesmaisons, PrĂ©sident, dĂ©clare la sĂ©ance ouverte. M. de Kerampuil donne lecture du rapport suivant sur un livre offert par M. Trochu au CongrĂšs, oĂč il rend compte de ses cultures Ă  Belle-Isle-en-Mer Le livre dont j'ai Ă  rendre compte a pour titre CrĂ©ation de la ferme et des bois de BrutĂ©, sur un terrain de » landes Ă  Belle-Ile-en-Mer ; » RĂ©capitulation de notes et souvenirs sur des travaux de dĂ©friche» ments, plantations et cultures , ainsi que sur diverses Ă©tudes d'Ă©co» mie rurale, pendant trente-huit ans, de 1807 Ă  1845. » » L'auteur y expose ses diffĂ©rents travaux pour la mise en culture d'une lande qui semblait rĂ©unir toutes les conditions d'insuccĂšs. On se souvenait encore dans le pays d'une pareille tentative faite quarante ans auparavant et qui avait dĂ©vorĂ©, en pure perte, un capital considĂ©rable. Tout le monde s'accordait donc Ă  prĂ©dire la ruine de la nouvelle entreprise. Cependant M. Trochu se mit rĂ©solument Ă  l'oeuvre , d'abord sur 12 hectares qu'il paya Ă  raison de 120 fr. l'un ; le reste ne lui coĂ»ta que 76 fr. l'hectare. Jugeant dĂšs le dĂ©but qu'il devait crĂ©er, avant tout, une ferme peu Ă©tendue, mais riche d'engrais obtenus avec le moins de frais possibles , pour augmenter ensuite Ă  mesure que les fumiers augmenteraient ; M. Trochu se procura un troupeau suffisant pour la consommation de ses fourrages. AprĂšs cinq ans de travaux, il n'avait encore que ses 12 hectares en culture ; mais il crut avoir dĂ©jĂ  vaincu la grande difficultĂ© des dĂ©frichements ; il les Ă©tendit dĂšs lors chaque annĂ©e, et en moins de vingt ans sa petite ferme, sans l'emploi d'un fort capital, occupait 150 hectares dont les cultures aujourd'hui rivalisent avec les plus riches du pays. Aussi les Belle-Ilois se sont-ils mis Ă  dĂ©fricher, et malgrĂ© l'augmentation de la population, ils exportent jusqu'Ă  Nantes et Bordeaux SESSION DE VANNES. 171 des blĂ©s, dont ils n'avaient pas assez autrefois pour se nourrir euxmĂȘmes. Aussi le prix des landes s'est-il bien Ă©levĂ© et monte jusqu'Ă  900 fr. l'hectare. La petite ferme, origine de cette grande transformation , sĂ©parĂ©ment affermĂ©e, donne un produit net de 79 fr. par hectare. » Le dĂ©sastre du premier et opulent propriĂ©taire de BrutĂ© , et le brillant succĂšs du second, nous rappellent ces vers du bon la Fontaine Patience et longueur de temps Font plus que force et que rage. » Je me serais gardĂ© d'omettre ces dĂ©tails de prĂ©face ; car, Ă  voir les choses Ă  leur origine, on juge mieux de la grandeur des difficultĂ©s et de la persĂ©vĂ©rance qu'il a fallu pour les vaincre. >> Passons Ă  l'emploi des moyens , d'abord pour crĂ©er les cultures c'est l'objet de la premiĂšre partie du livre ; puis pour les perfectionner, ce dont traite la seconde partie. » Les trois premiers chapitres donnent la description gĂ©ologique du canton de Belle-Ile , et font connaĂźtre particuliĂšrement la constitution physique du plateau des landes de BrutĂ© , dont le sol, gĂ©nĂ©ralement siliceux, trĂšs-lĂ©ger, variait en profondeur de 15 Ă  35 centimĂštres , mais qu'un sous-sol d'argile rendait impermĂ©able pendant la saison humide , et au contraire sec et brĂ»lant pendant les chaleurs de l'Ă©tĂ©. M. Trochu recommande au cultivateur qui veut crĂ©er une ferme d'en faire d'abord le levĂ© topographique et le nivellement, pour apprĂ©cier la configuration et les pentes du terrain. Sur ce plan doivent ĂȘtre tracĂ©es toutes les divisions de ses cultures, les chemins d'exploitation, l'emplacement des abris, des bĂątiments et de leurs dĂ©pendances. Suit la description des Ă©difices de la ferme de BrutĂ© , dont tout le luxe consiste dans le soin que l'on a mis Ă  coordonner les choses. Des chemins d'exploitation , de 6 mĂštres de large, rayonnent autour de ces Ă©difices et facilitent le service des terres. Les clĂŽtures sont encore un article essentiel, ainsi que l'Ă©coulement des eaux , et suivant l'auteur, c'est du soin qu'on y apporte dĂšs le dĂ©but que dĂ©pend encore l'avenir de l'entreprise. >> Le reboisement n'occupe pas moins de cinquante pages du livre. Les semis par bandes alternes, l'une inculte de 1 mĂštre 33 cent, de large, et l'autre cultivĂ©e de 1 mĂštre, en rĂ©duisant la surface labourĂ©e Ă  23 ares par arpent mĂ©trique, Ă©tablissent le prix de l'hectare ensemencĂ© en pin maritime Ă  24 fr. 23 cent., ou Ă  35 fr. 23 cent, par une mĂ©thode perfectionnĂ©e qui nous semble prĂ©fĂ©rable. Je doute que le plus habile forestier y pĂ»t rien blĂąmer, si ce n'est l'Ă©poque trop 172 ASSOCIATION BRETONNE. prĂ©coce des semis en janvier, et l'Ă©lagage des pins dĂšs qu'ils ont cinq Ă  six couronnes. » Trois modes sont en usage pour le dĂ©frichement des landes ; le premier et le meilleur, Ă  la pioche, coĂ»te, par hectare, 232 fr. 20 c. ; le second, Ă  la charrue, revient seulement Ă  101 fr. 77 cent. La grande diffĂ©rence entre ces prix fait prĂ©fĂ©rer le travail Ă  la charrue. L'Ă©cobuage est bien plus Ă©conomique mais les effets n'en sont pas durables. L'assolement, ou la succession des diffĂ©rentes cultures, amĂšne sur les dĂ©frichements, d'abord le froment, suivi de pommes de terre ou de navets, puis l'avoine suivie de ray-grass ou de seigle pour fourrage. A ce propos, l'auteur rappelle encore que mieux vaut borner ses dĂ©frichements que de les mal fumer. C'est aussi fort longuement qu'il traite le chapitre des engrais et des fourrages ; car de la simultanĂ©itĂ© de ces deux produits dĂ©pend le succĂšs de toute l'opĂ©ration. » M. Trochu n'avait d'abord que six vaches , dont il lui fallut acheter la nourriture pendant deux ans ; il y ajouta ensuite dix chevaux , puis un troupeau de cent moutons du pays, dont le plus cher lui coĂ»tait 2 fr. 50 cent. ; mais les soins et une nourriture plus abondante en eurent bientĂŽt changĂ© l'aspect. Outre cela, les vidanges des casernes, jusqu'alors jetĂ©es Ă  la mer, les vases, les dĂ©bris de fabrique de poissons salĂ©s, recueillis et mĂȘlĂ©s avec les fumiers de la ferme, en augmentĂšrent la masse et la valeur. M. Trochu fait le dĂ©tail des diffĂ©rentes espĂšces d'engrais et amendements ; mais je signale , Ă  la page 168 , une observation bonne Ă  faire connaĂźtre aux dĂ©fricheurs. J'ai connu trop tard, dit-il, les avantages que prĂ©sente l'enfouis» sement du colza pour l'engrais des terres, et je n'ai pu en profiter » dans le temps oĂč j'en aurais eu le plus grand besoin. Dans mon » opinion, ce chou est l'une des plus prĂ©cieuses ressources de l'agri» culture contre la pĂ©nurie des engrais. » » Les prairies artificielles, auxquelles on ne conseille de songer pour les dĂ©frichements qu'aprĂšs huit ou dix ans de culture comme terres arables, font passer en revue les plantes fourragĂšres les plus usitĂ©es. Les animaux domestiques sont le sujet du septiĂšme chapitre, d'oĂč il rĂ©sulte que l'auteur a su pourvoir, avec discernement, Ă  l'amĂ©lioration des diffĂ©rentes races ; seulement, il a Ă©tĂ© obligĂ© de renoncer aux moutons , faute de pouvoir trouver un berger, dont la tĂąche est mal remplie par des enfants , et dont on n'a aucune idĂ©e en Bretagne. Aussi l'auteur voudrait-il qu'on essayĂąt de dĂ©velopper parmi nous cette utile profession. Dans l'Allemagne, en effet, et en France dans les pays de grande culture , ce n'est jamais Ă  un enfant, mais Ă  un homme qu'est confiĂ©e la garde d'un troupeau. Un ou deux chiens , dociles Ă  la voix de leur maĂźtre, courent faire exĂ©cuter ses ordres, et SESSION DE VANNES. 175 empĂȘchent aucune bĂȘte de s'Ă©garer, quelque nombreuses qu'elles soient. Le chapitre huitiĂšme, qui termine la premiĂšre partie du livre, traite des plantations, des pĂ©piniĂšres , des vergers et des jardins. Les abris, formĂ©s au moyen des massifs de pin maritime, devaient nĂ©cessairement assurer le succĂšs de ces autres genres de travaux , et l'auteur dit en effet qu'ils ont rĂ©ussi au delĂ  de ses espĂ©rances. » La seconde et derniĂšre partie du livre traite des cultures et des instruments aratoires. Nous ne devons pas oublier que bien avant les perfectionnements inventĂ©s par le cĂ©lĂšbre Mathieu de Dombasle , notre compatriote avait mis la main Ă  l'oeuvre , et s'Ă©tait lancĂ© dans une carriĂšre oĂč des instruments si dĂ©fectueux n'ont pas dĂ» ĂȘtre une des moindres difficultĂ©s qui l'attendaient. Le second chapitre concerne les engrais, les irrigations, le soin des animaux et l'assolement des terres. Enfin le dernier chapitre traite des diffĂ©rentes sortes de clĂŽtures , du personnel de la ferme, et enfin de la comptabilitĂ©. La simple Ă©nonciation de ces sujets suffit pour en faire sentir toute l'importance , et l'auteur, en les traitant, n'est pas restĂ© au-dessous de ce qu'on devait attendre d'un esprit aussi judicieux. » Le livre de M. Trochu me semble donc un excellent traitĂ© d'agriculture , qu'il serait utile de rĂ©pandre et de propager. » En terminant, Messieurs, j'exprime le regret de vous avoir parlĂ© de choses que je n'ai pas vues; mais comme on s'accorde Ă  dire que la description est ici au-dessous de la rĂ©alitĂ©, je m'attends Ă  y trouver, bien mieux qu'Ă  la cĂ©lĂšbre ferme de Roville, le modĂšle de tout ce qu'on doit faire pour transformer avec assurance la stĂ©rilitĂ© de nos landes en des terres riches et fertiles. Le Gouvernement, qui a accordĂ© Ă  M. Trochu l'honneur d'une double dĂ©coration, a rĂ©compensĂ© dignement les utiles travaux d'un homme restĂ© toujours fidĂšle Ă  sa profession , dans laquelle il n'aura pas rendu moins de service Ă  la patrie que celui de ses enfants qui la protĂ©ge de sa vaillante Ă©pĂ©e. » A. DE KERAMPUIL. » M. le PrĂ©sident, aprĂšs avoir, au nom de l'assemblĂ©e, prĂ©sentĂ© ses remercĂźments Ă  M. Trochu, exprime le regret qu'un homme aussi distinguĂ© ait refusĂ© la prĂ©sidence du CongrĂšs. L'ordre du jour est la continuation de l'enquĂȘte agricole. Voir aux procĂšs-verbaux de l'enquĂȘte. L'enquĂȘte Ă©tant terminĂ©e, l'ordre du jour amĂšne la discussion sur la neuviĂšme question relative aux chanvres. Sur cette question, M. Bahier lit le travail suivant 174 ASSOCIATION BRETONNE. Si nos chanvres bretons ne sont admis qu'en petite quantitĂ© et seulement pour les manoeuvres courantes dans les approvisionnements de la marine, c'est qu'ils sont trop courts et qu'ils ne sont pas assez forts pour rĂ©sister aux Ă©preuves de force auxquelles l'administration de la marine les soumet; c'est enfin parce qu'ils sont mal teilles et mal espudĂ©s. Le dĂ©faut de longueur vient de ce qu'ils sont gĂ©nĂ©ralement cultivĂ©s sous les pommiers, dans des terres saies et mal fumĂ©es, et semĂ©s beaucoup trop Ă©pais. Le dĂ©faut de force provient des mĂȘmes causes et d'une mauvaise mĂ©thode de rouissage. Nos chanvres sont presque toujours trop rouis. On attend ordinairement que le chanvre femelle soit mĂ»r pour faire rouir en mĂȘme temps le chanvre mĂąle ; mais celui-ci, qui a Ă©tĂ© rĂ©coltĂ© longtemps avant, a dĂ©jĂ  subi un commencement de fermentation avant d'ĂȘtre mis au routoir, et par consĂ©quent il est roui avant le chanvre femelle et se trouve beaucoup trop roui si on ne le retire qu'en mĂȘme temps. » Si donc on veut produire des chanvres propres Ă  la corderie, il faut les cultiver dans un terrain dĂ©couvert, bien net, bien meuble et bien fumĂ©, et semer un tiers moins Ă©pais que pour les chanvres destinĂ©s Ă  ĂȘtre convertis en fil. Il faut faire rouir sĂ©parĂ©ment le mĂąle et la femelle, et prĂ©parer comme il sera dit ci-aprĂšs. Le rouissage et le teillage flamands, qui commencent Ă  se propager dans notre pays, conviennent parfaitement pour atteindre le degrĂ© de force et de prĂ©paration exigĂ© par la marine. » Quand aux chanvres propres pour les toiles Ă  voiles, il faut les semer serrĂ©s et bien soigner le rouissage, afin d'obtenir une filasse douce, forte et d'une belle couleur. » Voici, du reste, les conditions exigĂ©es par la marine, telles qu'elles sont portĂ©es au cahier des charges des adjudications » Art. 7. Les chanvres seront d'origine française. » Art. 8. Les chanvres seront de premiĂšre qualitĂ© ; ils seront sains, » secs, exempts d'avaries et de bonne apparence. » La longueur des brins, dans chaque poignĂ©e, devra ĂȘtre d'au » moins 1 mĂštre 50 cent. ; toutefois on tolĂ©rera environ un dixiĂšme » au-dessous de 1 mĂštre 50 cent., pourvu que les brins plus courts » soient bien mĂ©langĂ©s avec les longs. Dans aucun cas il ne sera reçu » de brins plus courts en poignĂ©es sĂ©parĂ©es. Les chanvres seront con» venablement purgĂ©s de chenevotte; ils seront exempts de pattes » et de corps Ă©trangers; ils ne prĂ©senteront jamais de rubans; les » brins seront bien divisĂ©s. » Art. 9. Les chanvres broyĂ©s seront exigibles dans la proportion de » 40 Ă  50 pour cent de l'importance du lot. Les chanvres teillĂ©s et » ceux qui seront broyĂ©s ne pourront ĂȘtre confondus dans les mĂȘmes balles; ils seront Ă©prouvĂ©s sĂ©parĂ©ment. Les chanvres devront rĂ©- SESSION DE VANNES. 175 >> sister aux Ă©preuves de force auxquelles ils seront soumis. » » Le prix des chanvres va toujours en augmentant. Les adjudications qui, en 1849, s'Ă©taient faites au prix de 78 fr. 90 cent, les 100 kilog., se sont Ă©levĂ©es, en 1852, Ă  86 fr. 92 cent., et on suppose qu'il y aura cette annĂ©e plus de 30 pour cent d'augmentation. Il est donc dans l'intĂ©rĂȘt de tous que la culture de cette denrĂ©e prenne le plus d'extension possible. » M. Sept-Livres ajoute Ă  ces renseignements qu'en gĂ©nĂ©ral les terres morbihanaises ne conviennent pas Ă  la culture du chanvre parce qu'elles manquent de profondeur. LĂ  oĂč le chanvre se cultive avec succĂšs, en Normandie, dans la vallĂ©e de la Loire, la couche de terre vĂ©gĂ©tale a deux et trois pieds. Aussi nos chanvres, qui sont broyĂ©s et non teillĂ©s, ne servent qu'Ă  la consommation domestique de la population rurale. Cette question Ă©tant Ă©puisĂ©e, l'assemblĂ©e, sur la proposition de M. le PrĂ©sident, statue sur la formation de son ordre du jour du 1er octobre, qui est ainsi fixĂ© A sept heures du matin, sĂ©ance gĂ©nĂ©rale. Rapport du jury des machines. Rapport du jury des charrues. Rapport de la Commission des. comptes du trĂ©sorier. A neuf heures, rĂ©union des animaux sur la promenade de la Rabine, et ouverture du Concours. A onze heures, commencement des opĂ©rations du jury. L'assemblĂ©e reprend son ordre du jour et traite la cinquiĂšme question relative au drainage et aux irrigations. M. de Saisy Ă©tablit la possibilitĂ© du drainage sur le sol granitique du Morbihan, par les drainages effectuĂ©s sur le sol Ă©galement granitique des CĂŽtes-du-Nord. Il rappelle que le drainage est opĂ©rĂ© en Angleterre par deux grandes compagnies auxquelles le Gouvernement a avancĂ© 200 millions, et que, grĂące Ă  leurs travaux, la production agricole se dĂ©veloppe dans une constante progression, et que le sol britannique, menacĂ© d'Ă©puisement, semble douĂ© d'une vie nouvelle. Plusieurs membres entrent dans le dĂ©tail des procĂ©dĂ©s de drainage employĂ©s par eux ; M. le PrĂ©sident rappelle la discussion aux 176 ASSOCIATION BRETONNE. termes oĂč elle est posĂ©e dans la cinquiĂšme question du programme. Il insiste particuliĂšrement sur ce paragraphe — Les eaux provenant du drainage peuvent-elles ĂȘtre employĂ©es Ă  l'irrigation immĂ©diatement, ou bien faut-il leur faire subir quelque modification ? » M. de Pompery dit que les eaux de drainage, susceptibles d'ĂȘtre utilement employĂ©es Ă  l'irrigation, se reconnaissent Ă  de certains signes particuliers qu'il indique, que du reste l'irrigation ne profite qu'aux prĂ©s naturellement secs, qu'elle est nuisible aux prairies humides, mĂȘme assainies. M. de la Buharage confirme les observations de M. de Pompery. Il arrose avec des eaux de drainage des prairies qui sont trĂšs-fertiles, et ne pense pas qu'un sol rocailleux fasse obstacle au drainage, sauf lorsque le roc est Ă  fleur de terre. Il ajoute, sans s'en rendre compte, que les eaux de drainage qui sont ferrugineuses, fertilisantes en hiver et au printemps, sont nuisibles pendant l'Ă©tĂ©, et donnent naissance Ă  une vĂ©gĂ©tation de joncs et de carex. M. Louis de Saisy n'admet les paroles du prĂ©opinant qu'Ă  titre d'expĂ©rience purement locale, vu que d'aprĂšs son expĂ©rience personnelle, les eaux de drainage, lorsqu'on a la prĂ©caution de les faire reposer dans des bassins, et surtout de les enrichir par des dissolutions de fumiers, sont toujours susceptibles d'un emploi utile. Sur le mauvais effet d'un arrosement d'Ă©tĂ©, M. de Pompery rappelle ce fait qu'en Ă©tĂ© les arrosages ne se doivent pratiquer que lorsque le soleil a disparu de l'horizon. M. Bahier explique l'effet signalĂ© par cette considĂ©ration qu'en hiver la tempĂ©rature des eaux est supĂ©rieure Ă  celle de l'atmosphĂšre, et en Ă©tĂ© infĂ©rieure, et que cette infĂ©rioritĂ© est encore accrue par le phĂ©nomĂšne de l'Ă©vaporation. M. de Saisy ne connaĂźt pas de mauvaise eau. Les pires sont susceptibles d'ĂȘtre amĂ©liorĂ©es dans des rĂ©servoirs en y apportant des fumiers. Il donne lecture d'une note de M. Lesage de la NouĂ©e, sur une prairie de six hectares créée par lui. Une courte discussion s'engage dans le but de dĂ©cider si la note de M. Lesage sera insĂ©rĂ©e au procĂšs-verbal des sĂ©ances. Confor- SESSION DE VANNES. 177 mĂ©ment Ă  cette observation de M. le PrĂ©sident, que la mĂ©thode employĂ©e par M. Lesage est dĂ©crite dans les ouvrages techniques et soulĂšve des objections, l'assemblĂ©e dĂ©cide qu'elle ne doit faire connaĂźtre au public que le succĂšs de M. Lesage et le prix dont il l'a payĂ©. M. Louis de Saisy soumet Ă  l'assemblĂ©e cette question — Le drainage doit-il ĂȘtre pratiquĂ© aux frais des propriĂ©taires ou Ă  ceux des fermiers ?» — Son opinion est que, dans l'intĂ©rieur de la Bretagne, lĂ  oĂč il n'y a pas d'intĂ©rĂȘt Ă  drainer parce que l'opĂ©ration coĂ»terait plus cher que ne vaut la terre, le drainage doit ĂȘtre l'oeuvre exclusive du propriĂ©taire. M. Briot de la Maillerie gĂ©nĂ©ralise les conclusions du prĂ©opinant, et pense que partout le drainage doit ĂȘtre opĂ©rĂ© aux frais des propriĂ©taires. M. de Kergorlay pense qu'il y aurait imprudence de la part du CongrĂšs Ă  voter de telles conclusions. A l'appui des paroles de M. de Kergorlay, M. de Pompery cite des contrĂ©es oĂč le drainage est tellement nĂ©cessaire, tellement fructueux, que le simple fermier, Ă  bail de neuf ans, ne doit pas hĂ©siter Ă  drainer, surtout en usant d'aqueducs de construction Ă©conomique en pierres. Mais il ajoute que l'exemple et l'impulsion doivent venir des propriĂ©taires. M. de Saisy et M. Briot de la Maillerie adhĂšrent Ă  cette opinion. M. le PrĂ©sident rĂ©sume en ces termes les rĂ©sultats de la discussion — Les eaux de drainage, surtout modifiĂ©es par des engrais, sont toujours susceptibles d'ĂȘtre utilement employĂ©es Ă  l'irrigation des terres. » L'assemblĂ©e donne Ă  ces conclusions un vote approbatif. La sĂ©ance est levĂ©e Ă  neuf heures et demie. Le SecrĂ©taire, DE VIREL. 12 178 ASSOCIATION BRETONNE. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU SAMEDI 1er OCTOBRE. PRÉSIDENCE DE M. TASLÉ. La sĂ©ance est ouverte Ă  sept heures et demie du matin, sous la prĂ©sidence de M. TaslĂ©, l'un des vice-prĂ©sidents du CongrĂšs. M. de LescouĂ«t, secrĂ©taire, lit le procĂšs-verbal de la sĂ©ance d hier matin. Le procĂšs-verbal est adoptĂ© sans rĂ©clamations. M. le PrĂ©sident donne la parole Ă  M. Kerarmel, qui, au nom de la Commission chargĂ©e de l'examen des comptes du trĂ©sorier de l'Association, s'exprime ainsi Messieurs, » La Commission composĂ©e de MM. Kerarmel, de Pompery et Pocard-Kerviler, que vous avez dĂ©signĂ©e dans votre sĂ©ance du 26 septembre, s'est rĂ©unie le 29 pour procĂ©der Ă  l'examen d'une irrĂ©gularitĂ© signalĂ©e par M. de Champagny, votre trĂ©sorier actuel, dans la reddition des comptes de M. de Madec. » AprĂšs avoir examinĂ© les registres de M. de Madec et les diverses piĂšces de sa comptabilitĂ©, la Commission a constatĂ© que le restant en caisse de 2,419 fr. 95 cent., tant en argent qu'en valeurs, Ă©tabli dans le compte rendu gĂ©nĂ©ral des recettes et dĂ©penses de l'Association Bretonne pendant l'annĂ©e 1852, ne se trouvait reprĂ©sentĂ© dans ce qui a Ă©tĂ© remis Ă  M. de Champagny que par un existant, tant en argent qu'en valeurs de mĂ©dailles, de 2,248 fr. 50 cent.; diffĂ©rence en moins. 171 fr. 45 cent. Mais, comme dans les piĂšces prĂ©sentĂ©es Ă  la Commission, plusieurs comptes de M. de Madec n'ont pu ĂȘtre arrĂȘtĂ©s Ă  cause de la maladie qui a dĂ©terminĂ© la perte cruelle qu'a faite l'Association dans la personne de son digne trĂ©sorier, la Commission ne doute nullement que plusieurs dĂ©penses faites par M. de Madec manquent Ă  ces comptes, et n'ont pu y ĂȘtre portĂ©es soit par oubli, soit par les prĂ©occupations qu'occasionne une maladie grave. De lĂ  provient bien certainement l'irrĂ©gularitĂ© qui vous a Ă©tĂ© signalĂ©e, et la Commission vous propose de SESSION DE VANNES. 179 porter en non-valeur la somme de 171 fr. 45 cent., montant de la diffĂ©rence existant entre les recettes et les dĂ©penses pour l'annĂ©e 1852. » M. de Champagny, votre trĂ©sorier actuel, ne serait donc chargĂ© pour le restant en caisse de la fin de l'exercice de 1852, que de la somme de 2,248 fr. 50 cent., tant en argent qu'en valeurs de mĂ©dailles. >> Le Rapporteur de la Commission, » J. POCARD-KERVILER. >> Un membre dit que la somme de 160 francs dont Mme de Madec veut tenir compte Ă  l'Association n'est pas due, et propose au CongrĂšs de ne pas l'accepter. M. de Saisy dit qu'un membre du CongrĂšs a Ă©tĂ© chargĂ© par madame de Madec de payer cette somme, quia dĂ©jĂ  Ă©tĂ© versĂ©e au trĂ©sorier de l'Association. M. de Kergorlay ajoute que c'est par un excĂšs de dĂ©licatesse que madame de Madec a fait remettre Ă  l'Association cette somme, qui ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e que comme un don qui lui est fait par elle. M. de Sesmaisons prend la parole, et dit que le CongrĂšs ne peut refuser cette somme, que madame de Madec, par un excĂšs de dĂ©licatesse, comme l'a dit le prĂ©opinant, lui a fait remettre. Il propose au CongrĂšs de remercier madame de Madec de ce don, et de l'affecter Ă  des prix qui seront distribuĂ©s en son nom. Cette proposition est accueillie par acclamation. M. de Langlais a ensuite la parole ; au nom de la Commission chargĂ©e de l'examen des machines, il s'exprime ainsi Messieurs, » J'ai l'honneur de soumettre Ă  votre approbation les rĂ©sultats du travail de la Commission chargĂ©e de l'examen des instruments et machines. » M. Bodin a exposĂ© quatre charrues Ă  avant-train, cinq araires, un hache-paille et un tarare. L'excellente confection de ses instruments est trop connue et trop bien apprĂ©ciĂ©e par tous pour qu'il soit besoin ici d'en faire l'Ă©loge. Nous sommes heureux d'ajouter qu'il vient de rendre un nouveau service Ă  l'agriculture en abaissant le taux de ses prix , et en les rendant ainsi accessibles Ă  toutes 180 ASSOCIATION BRETONNE. les bourses, tout en maintenant la qualitĂ© supĂ©rieure de leur confection. Nous vous proposons donc le rappel d'une mĂ©daille de 1er classe pour M. Bodin. Nous avons ensuite examinĂ© avec le plus grand soin les charrues Ă  avant-train et surtout l'araire exposĂ© par M. Ferdinand, de Guer. Ces intruments, construits d'aprĂšs les meilleurs modĂšles, sont parfaitement confectionnĂ©s, et M. Ferdinand vient de se placer au rang des meilleurs constructeurs. Votre Commission lui a dĂ©cernĂ© , avec une vive satisfaction et Ă  l'unanimitĂ©, une mĂ©daille de 1re classe. » M. Hochet, de Malestroit, a exposĂ© une charrue Ă  avant-train ; nous vous demandons une mĂ©daille de 2e classe. M. Guillouzic, de Questembert, a exposĂ© une charrue Ă  avanttrain d'un petit modĂšle et destinĂ©e aux terres lĂ©gĂšres. Cet instrument, du prix modique de 20 fr., tĂ©moigne un dĂ©sir de progrĂšs do la part de son auteur, auquel nous nous permettons de faire remarquer la mauvaise position du soc placĂ© trop Ă  gauche. » La Commission propose une mĂ©daille d'argent de 3e classe. » La charrue Ă  avant-train exposĂ©e par M. Blanche, de Josselin , prouve aussi de sa part un dĂ©sir d'amĂ©lioration ; nous regrettons d'avoir Ă  constater quelques parties dĂ©fectueuses, et surtout la mauvaise disposition du soc. Nous engageons M. Blanche Ă  perfectionner encore ses charrues et lui accordons une mention honorable. » Enfin nous vous proposons d'accorder une mĂ©daille de bronze Ă  M, Anezo, de BĂ©ganne, pour un soc et un coutre d'un trĂšs-bon modĂšle et d'une confection remarquable. » M. Lhuissier, de Bochefort, a exposĂ©, une baratte en bois, avec batteur Ă  ailes, et d'une grande soliditĂ©. MĂ©daille de bronze. » Nous proposons d'accorder une mention honorable Ă  M. P. Dugain, pour une baratte en bois de la forme de celles gĂ©nĂ©ralement usitĂ©es dans nos campagnes. Cette baratte, trĂšs-bien confectionnĂ©e, nous a paru trop renflĂ©e au milieu; cette disposition augmente le prix de façon et nuit Ă  la perfection du battage. » M. Julien StĂ©phan, du canton d'Hennebon, a exposĂ© un moulin pour broyer la vase de mer et les coquillages. Cet instrument pouvant ĂȘtre appelĂ© Ă  rendre de grands services Ă  l'agriculture, votre Commission propose d'accorder une mĂ©daille d'argent de 3e classe. » M. de LaferriĂšre, dont le nom se rattache Ă  tant de travaux et d'amĂ©liorations agricoles, a exposĂ© un fauchat et une faux montĂ©e, du pays de Chartres le premier sert Ă  couper l'ajonc Ă  piler et les genets, et pourrait utilement remplacer l'Ă©trĂšpe pour le fauchage des landes. La substitution de la faux Ă  la faucille prĂ©senterait de grands avantages pour la moisson des grains. Votre Commission propose d'accorder une mĂ©daille de bronze Ă  M. de LaferriĂšre. SESSION DE VANNES. 181 » M. Valiot, de Nantes, expose deux sĂ©ries de mesures lĂ©gales en bois, d'une parfaite exĂ©cution. Nous vous proposons de lui accorder une mĂ©daille de bronze. » Il nous reste, Messieurs, Ă  vous entretenir des machines Ă  battre le grain. Mais avant d'aller plus loin, permettez-moi de dire quelques mots de l'objection que font gĂ©nĂ©ralement les cultivateurs contre leur emploi. Tous reconnaissent la bonne qualitĂ© et la rapiditĂ© du travail do ces machines, mais tous rĂ©pĂštent aussi qu'elles sont la ruine des journaliers et des pauvres. Cette assertion n'est pas sĂ©rieuse, et pour y rĂ©pondre il suffit d'indiquer les travaux urgents qui, Ă  cette Ă©poque de l'annĂ©e, rĂ©clament les soins du cultivateur par exemple la prĂ©paration de la terre pour les semailles d'automne, l'arrachage des pommes de terre, le transport des fumiers, alors que les chemins le permettent, transport coĂ»teux, difficile, et quelquefois impossible, lorsque les pluies d'automne ont rendu les chemins impraticables. Enfin c'est encore le moment de donner une derniĂšre façon aux plantes sarclĂ©es, dont la culture offrirait de si grands avantages. » Il est donc Ă©vident que l'emploi des machines, loin de retirer du travail aux ouvriers des campagnes, augmenterait au contraire leurs ressources, puisque les Ă©conomies faites sur la main-d'oeuvre du battage des grains seraient immĂ©diatement employĂ©es Ă  d'autres travaux indispensables au perfectionnement de notre agriculture et Ă  son extension. » Nous avons examinĂ© et fait fonctionner devant nous les machines Ă  battre de M. Lotz aĂźnĂ©, et nous en avons constatĂ© les bons rĂ©sultats. » Avec la machine Ă  manĂ©ge trente brassĂ©es de seigle ont Ă©tĂ© battues en six minutes, et dix brassĂ©es de froment en une minute et demie. Quatre-vingt-dix gerbes ont Ă©tĂ© battues en douze minutes par la machine Ă  vapeur. » En changeant simplement le batteur de place, la machine sert Ă  teiller le chanvre, et 350 grammes de filasse ont Ă©tĂ© parfaitement broyĂ©s en peu d'instants. » M. Lotz a en outre exposĂ© un tarare, un pressoir Ă  vis et une machine Ă  Ă©grener le maĂŻs. » Votre Commission, reconnaissant le mĂ©rite incontestable des machines et instruments de cet habile constructeur, vous propose Ă  l'unanimitĂ© de lui accorder une mĂ©daille d'argent de 1re classe. » M. de Pompery croit qu'il est fĂącheux de primer des charrues Ă  versoir appuyant sur la bande, parce que ces instruments sont 182 ASSOCIATION BRETONNE. trĂšs-dĂ©fectueux, et entre dans quelques dĂ©tails pour prouver son assertion. M. le Rapporteur rĂ©pond que la Commission s'est crue appelĂ©e Ă  primer non-seulement des instruments parfaits, mais encore Ă  donner des encouragements aux personnes qui ont apportĂ© de notables amĂ©liorations aux charrues si dĂ©fectueuses du pays. C'est dans cet ordre d'idĂ©es qu'elle s'est placĂ©e, ce qui explique pourquoi elle se propose de primer des instruments qui laissent encore Ă  dĂ©sirer. M. Briot de la Maillerie dit que le progrĂšs est long, relatif, qu'il faut savoir tenir compte de l'Ă©tat de chaque pays et encourager les efforts. M. le Rapporteur est de l'avis de M. Briot, il ajoute que si les fabricants ont fait peu aux yeux du CongrĂšs, ils ont fait beaucoup par rapport aux populations, qui commencent Ă  sortir en dĂ©finitive de leur routine. Une discussion confuse s'Ă©tablit au sujet de quelques personnes qui auraient exposĂ© tardivement des instruments ; il rĂ©sulte des explications donnĂ©es par plusieurs membres de l'assemblĂ©e qu'effectivement il arrivait encore des instruments lorsque la Commission avait dĂ©jĂ  terminĂ© son travail, qu'elle avait cependant retardĂ© de deux jours ; que le dĂ©lai voulu pour exposer Ă©tant expirĂ© depuis le 24, et la Commission ne devant plus se rĂ©unir, les retardataires n'avaient pu ĂȘtre compris dans son travail. M. Kerarmel dit que MM. Cloarec de Kervignac et Jiquello de Pluvigner sont de ce nombre, qu'ils avaient l'intention d'exposer de bons instruments. Le CongrĂšs, de qui ces deux fabricants sont connus, rend hommage Ă  leur zĂšle, Ă  leur activitĂ©, et regrette vivement qu'ils soient arrivĂ©s trop tard et n'aient pu prendre part au concours. L'ordre du jour appelle le rapport sur le concours des charrues. M. Louis de Saisy, au nom de la Commission, s'exprime ainsi Le jeudi 30 septembre, le CongrĂšs s'est portĂ© sur la ferme de Cantizac, situĂ©e Ă  2 kilomĂštres de Vannes. » Une lice ouverte y attendait les charrueurs. SESSION DE VANNES. 183 » Le tirage au sort des lots de terre, les instructions sur le labour demandĂ© ont prĂ©cĂ©dĂ© le dĂ©part, qu'un coup de clairon a sonnĂ©. » Trente-huit charrues sont alors parties, et tous les yeux attachĂ©s sur elles les suivaient. » Le CongrĂšs remercie les nombreux laboureurs et les habitants de la ville, qui, sous un temps pluvieux et maussade, sont venus tĂ©moigner par leur prĂ©sence de leur intĂ©rĂȘt pour les tournois de l'agriculture. » MM. les membres du jury occupaient seuls avec les charrueurs le champ du concours, dont la foule formait le cadre. » L'Ă©preuve a Ă©tĂ© intĂ©ressante, et sur la terre vierge de Vannes signale un progrĂšs que le CongrĂšs doit encourager d'un applaudissement pour ces trente-huit charrueurs ; car si tous n'ont pas Ă©tĂ© heureux, ils ne pouvaient pas tous l'ĂȘtre. Beaucoup venaient de loin, et, pour des chances risquĂ©es, avaient su faire trente lieues. Vous en reconnaissiez quelques-uns Ă  leur costume Ă©tranger c'Ă©taient des Cornouaillais. Ceux-ci venaient d'Ille-et-Vilaine; le noble habit de SaintThĂ©gonnec attestait vers le LĂ©on les ramifications de l'Association Bretonne. Voici venir d'autres ceintures sous des chupen bleus. Oh ! ceux-lĂ ... que les jouteurs y prennent garde! ce sont les fins charrueurs; ils ont Ă  droite de leur attelage un bon cheval, Ă  gauche un localis qui mourra peut-ĂȘtre en route 1 c'est Ă©gal. Prenez garde! c'est RosnoĂ«n et le Faou, qui comptent les araires par centaines, et les prix ne les comptent plus. Aussi, voyez avec quelle prĂ©vision cette araire a Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e ; considĂ©rez la coupure de cette bande et son renversement qui la laisse entiĂšre ; admirez la prudence de cette marche Ă  travers un terrain difficile, qui semble dĂ©jĂ  dire que le charmeur vaincra tout si on le laisse faire comme il le veut. Voyez , en finissant, la puretĂ© de cette dĂ©rayure ! — Nous demandions un labour d'ensemencement, et les petites araires du Faou avaient une immense difficultĂ© Ă  vaincre. La prudence et l'habiletĂ© ont suppléé Ă  tout. Ils Ă©taient venus cinq ; cinq ont eu des prix ; mais Ă  la seconde Ă©preuve, Ă©preuve d'honneur, ils ont laissĂ© passer l'ennemi, et M. Lannezval, Cornouaillais de culture et de famille, enfant du Morbihan par ailleurs, a eu l'honneur de les battre. Honneur Ă  lui et honneur Ă  eux! ! » M. Louis de Saisy dĂ©clare les noms des vainqueurs. Voir Ă  la liste gĂ©nĂ©rale des laurĂ©ats. Les conclusions de son rapport sont adoptĂ©es. Le SecrĂ©taire, ROUXEL DE LESCOET. l Le fait est arrivĂ©. ASSOCIATION BRETONNE. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU DIMANCHE MATIN 2 OCTOBRE. PRÉSIDENCE DE M. DE LA MONNERAYE. La sĂ©ance est ouverte Ă  sept heures du matin. Sont prĂ©sents au bureau M de Sesmaisons, M. de Kergorlay, et M. de Langlais faisant fonction de SecrĂ©taire. M. de Pompery donne lecture du procĂšs-verbal de la sĂ©ance de la veille ; il est adoptĂ©. M. Briot de la Maillerie demande qu'il soit accordĂ© une mĂ©daille de bronze Ă  M*** 1, minotier, pour avoir Ă©tabli d'une maniĂšre exacte le rendement des grains moulus chez lui. M. de LaferriĂšre lit le rapport de la Commission chargĂ©e de l'examen des taureaux. Il fait remarquer que l'exposition des bĂȘtes Ă  cornes a Ă©tĂ© la plus nombreuse et l'une des plus belles que l'ont eĂ»t encore vues dans les CongrĂšs de l'Association. Les jurys ont constatĂ© la prĂ©sence , sur le champ du concours, de six cent bĂȘtes Ă  cornes appartenant Ă  des types trĂšs-divers, mais particuliĂšrement Ă  la petite race du Morbihan. M. de Sesmaisons exprime le dĂ©sir qu'un livre gĂ©nĂ©alogique soit Ă©tabli pour les races bretonnes, et voudrait que les comices s'occupassent de la tenue de ce livre. M. de Saisy appuie la proposition de M. de Sesmaisons, et ajoute que pour donner Ă  cette mesure plus d'unitĂ© et de force, il serait Ă  dĂ©sirer que MM. les PrĂ©fets en prissent l'initiative et en fissent la recommandation aux prĂ©sidents des Comices. M. de LaferriĂšre partage l'opinion des prĂ©opinants Ce livre, ditil. prĂ©senterait un grand avantage aux Ă©leveurs, qui sauraient ainsi oĂč se procurer de bons reproducteurs. 1 L'auteur du procĂšs-verbal n'a pu retrouver sur ses notes, d'une maniĂšre exacte, le nom de ce minotier. SESSION DE VANNES. 185 M. Kerarmel demande que le procĂšs-verbal relate que cent cinquante taureaux ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s au concours. Le rapport est mis aux voix et adoptĂ©. M. Briot de la Maillerie lit le rapport du jury des vaches laitiĂšres. Messieurs, » Rapporteur du jury d'examen, chargĂ© de classer par ordre de mĂ©rite les vaches laitiĂšres et les gĂ©nisses prĂ©sentĂ©es au concours, j'ai l'honneur de soumettre Ă  votre approbation le rĂ©sultat des travaux de ce jury. » Mais avant de vous donner connaissance des choix qui ont mĂ©ritĂ© l'attention du jury, permettez-moi, Messieurs, de vous dire un mot sur l'ensemble de l'exposition des animaux que vous nous aviez chargĂ©s d'examiner. » Sous le rapport du nombre, l'exposition des vaches et des gĂ©nisses Ă©tait magnifique plus de deux cent cinquante tĂȘtes se sont prĂ©sentĂ©es pour disputer les primes ; et vous concevrez, Messieurs, qu'il a fallu Ă  votre jury beaucoup de temps et de soins pour arriver Ă  un triage consciencieux et juste. » Presque tous les animaux prĂ©sentĂ©s appartenaient Ă  la race bretonne proprement dite ou Ă  ses dĂ©rivĂ©s ; cependant quelques sujets des diffĂ©rentes races qui peuplent la cĂŽte nord y figuraient, et trois ou quatre sujets de la race de Jersey ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s par notre collĂšgue, M. BernĂšde, de Redon. » Votre jury, Ă  l'unanimitĂ©, a reconnu que la race bretonne Ă©tait celle qui prĂ©sentait les signes guĂ©non les mieux dĂ©veloppĂ©s et les plus caractĂ©risĂ©s ; aussi la premiĂšre prime lui a semblĂ© devoir ĂȘtre dĂ©cernĂ©e Ă  une vache bretonne du canton de Vannes. » AprĂšs la race bretonne, votre jury a examinĂ© avec beaucoup d'attention une vache de Jersey, prĂ©sentĂ©e par M. BernĂšde, de Redon. Cette vache, d'une taille un peu plus Ă©levĂ©e et d'une charpente qui a de l'analogie avec celle de la race bretonne, prĂ©sentait aussi tous les caractĂšres d'une excellente laitiĂšre elle a obtenu le second rang. » A ce sujet, plusieurs personnes du jury ont exprimĂ© la pensĂ©e qu'il serait utile d'essayer sur plusieurs points le croisement de la race de Jersey avec la race bretonne, car ces deux races ont beaucoup d'analogie et semblent sortir d'une souche commune. La race de Jersey, amĂ©liorĂ©e par une nourriture plus forte, pourrait fournir d'excellents taureaux pour rĂ©gĂ©nĂ©rer nos races bretonnes sur certains points. C'est une expĂ©rience Ă  tenter, Ă  laquelle le Gouvernement 186 ASSOCIATION BRETONNE. pourrait venir en aide en allouant des fonds aux Comices qui feraient des demandes dans ce but. » Presque toutes les autres primes ont Ă©tĂ© mĂ©ritĂ©es par la race bretonne pure. » Les gĂ©nisses prĂ©sentaient une bien plus grande variĂ©tĂ© dans les races et sous-races ; aussi votre jury a remarquĂ© que leurs signes caractĂ©ristiques pour le lait n'Ă©taient point aussi bien marquĂ©s que chez les vaches. » Eu Ă©gard au grand nombre d'animaux qui ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s, votre jury d'examen vous propose, Messieurs, d'augmenter de deux le nombre de primes que vous aviez d'abord fixĂ© pour les vaches et les gĂ©nisses; et si vous voulez bien adopter le travail du jury, les primes seraient alors rĂ©parties de la maniĂšre suivante. » Suit la liste des primes. Voyez la liste gĂ©nĂ©rale. M. de Sesmaisons constate que les vaches de la race bretonne prĂ©sentent en gĂ©nĂ©ral, d'une maniĂšre trĂšs-remarquable, les indices de la production laitiĂšre. Le rapport, mis aux voix, est adoptĂ©. M. de Pompery donne lecture du rapport de la Commission chargĂ©e de l'examen des chevaux. Messieurs, » Votre Commission s'est rĂ©unie Ă  l'heure indiquĂ©e par le programme, sur le lieu dĂ©signĂ© aux prĂ©tendants qui se sont disputĂ© les primes offertes par l'Association Bretonne pour l'amĂ©lioration de l'espĂšce chevaline. >> Tous les membres appelĂ©s Ă  faire partie du jury chargĂ© de cet examen Ă©taient prĂ©sents, Ă  l'exception de M. de LescouĂ«t, obligĂ© en ce moment de s'absenter pour remplir d'autres fonctions que la direction lui avait confiĂ©es. La Commission s'est constituĂ©e en nommant pour son prĂ©sident M. de Saint-Georges, et pour rapporteur M. Th. de Pompery. » Les concurrents se sont prĂ©sentĂ©s au nombre de vingt et un, tous du Morbihan et du FinistĂšre. Cette exhibition serait sans doute minime et laisserait Ă  dĂ©sirer dans tout autre dĂ©partement que le Morbihan, oĂč l'on s'occupe spĂ©cialement de la production du bĂ©tail, et seulement comme un accessoire de l'industrie chevaline. >> NĂ©anmoins, les Ă©leveurs du Morbihan ont rĂ©alisĂ© des progrĂšs auxquels nous ne saurions trop applaudir; les sujets qu'ils ont amenĂ©s devant nous avaient du mĂ©rite comme espĂšce de selle ; mais les con- SESSION DE VANNES. 187 ditions du programme, qui ne nous permettaient pas de nous trop Ă©carter des catĂ©gories dĂ©terminĂ©es dans sa rĂ©daction, nous ont obligĂ©s d'exclure, comme Ă©tant essentiellement de selle, bon nombre d'animaux dignes d'attention. » Presque toutes les primes ont Ă©tĂ© enlevĂ©es par les Ă©leveurs de l'arrondissement de Morlaix FinistĂšre, et notamment par ceux des environs de Saint-Pol-de-LĂ©on, localitĂ© oĂč l'amĂ©lioration de l'espĂšce a tant fait de progrĂšs depuis quelques annĂ©es. Cependant le Morbihan a obtenu trois primes dans les diverses catĂ©gories d'Ăąge. Ce rĂ©sultat, eu Ă©gard aux considĂ©rations ci-dessus exposĂ©es, est assez beau, et doit encourager les Ă©leveurs morbihannais Ă  faire des efforts pour mĂ©riter Ă  l'avenir de plus nombreux succĂšs dans nos concours rĂ©gionnaux. » Il est Ă  remarquer que la plupart des produits du FinistĂšre qui proviennent du croisement des chevaux de pur sang avec les juments de trait pĂȘchent par leur structure, ou sont affectĂ©s de tares fort graves. Les vices de cette seconde sorte nous ont contraints de rejeter au deuxiĂšme ou mĂȘme au troisiĂšme rang des chevaux remarquables par leur ensemble et leur conformation. Ces dĂ©fauts proviennent souvent de la nĂ©gligence des Ă©leveurs , d'une nourriture insuffisante pendant la pĂ©riode de croissance et des mauvaises dispositions des Ă©curies ; mais n'est-on pas en droit de soupçonner que les accouplements de sujets mal assortis ou disparates , sont aussi pour quelque chose dans ces fĂącheuses dĂ©fectuositĂ©s puisqu'on les observe surtout dans les produits des chevaux de sang et des juments du LĂ©on? » Nous reprocherons surtout Ă  ces sujets de manquer de dessous et d'avoir les canons trop grĂȘles, comparativement aux proportions et au poids du corps qu'ils supportent. » Nous croyons que le mal vient de ce que l'Administration des Haras place dans les dĂ©pĂŽts destinĂ©s Ă  desservir les stations de la Bretagne des Ă©talons de sang trop grĂȘles et trop enlevĂ©s. La Bretagne , l'une des rĂ©gions de la France oĂč l'industrie hippique a acquis le plus de dĂ©veloppement et d'importance, semblerait cependant, Ă  ce titre, mĂ©riter d'ĂȘtre traitĂ©e plus favorablement et mieux partagĂ©e en types amĂ©liorateurs. >> Il importe, Messieurs, de demander que les Ă©talons de pur sang, destinĂ©s Ă  nos dĂ©partements bretons, soient dĂ©sormais mieux appropriĂ©s Ă  nos besoins, et pourvus des qualitĂ©s nĂ©cessaires pour amĂ©liorer rĂ©ellement notre espĂšce, seul moyen, d'ailleurs, de remplir le but que poursuit l'Administration des Haras. » En consĂ©quence, nous vous proposons d'Ă©mettre le voeu que l'on place des Ă©talons arabes dans les stations de la rĂ©gion sud , comme vous en avez Ă©mis l'avis dans vos prĂ©cĂ©dentes discussions ; que les che- 188 ASSOCIATION BRETONNE. vaux de trait destinĂ©s Ă  la rĂ©gion nord soient choisis avec plus de soin, lĂ©gers et bons trotteurs ; enfin que les chevaux de pur sang anglais, qui renouvelleront annuellement le personnel de ces Ă©talons dans les dĂ©pĂŽts de Laugonnet et de Lamballe, soient Ă©toffĂ©s, compacts, prĂšs de terre, c'est-Ă -dire l'inverse des reproducteurs actuels de cette espĂšce que possĂšdent ces Ă©tablissements. » M. de Saint-Georges cite des faits qui tendent Ă  prouver la dĂ©fectuositĂ© des Ă©talons achetĂ©s par les haras. Le rapport est adoptĂ©. M. de Saisy pĂšre lit le rapport relatif Ă  l'espĂšce porcine. Messieurs, » Le jury que vous aviez dĂ©signĂ© pour le concours des races porcine et ovine, m'a chargĂ© de vous faire le rapport suivant RACE PORCINE. » Si nous avons Ă©tĂ© surpris de ne voir qu'un trĂšs-petit nombre de reproducteurs de la race porcine , nous avons Ă©tĂ© dĂ©dommagĂ©s par le choix des individus. » Neuf verrats fort remarquables ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s au concours. Quatre de ces animaux Ă©taient tellement beaux qu'au premier abord le choix entre eux devenait difficile. Il a donc fallu recourir Ă  l'origine bien constatĂ©e , et nous avons cru devoir Ă©tablir entre eux la classification suivante » D'abord Ă  l'honorable M. Trochu, de Belle-Ile-en-Mer, pour un verrat de race Ă©cossaise pure de Coleshill, nĂ© le 7 septembre 1851, sur la ferme de Gally, institut de Versailles. » Cette race formĂ©e depuis plus de cinquante ans - dit la notice originaire — par lord Batner, est rĂ©putĂ©e comme donnant, avec une quantitĂ© Ă©gale de nourriture , plus de viande et de lard d'excellente qualitĂ© que n'importe laquelle des autres races anglaises. Son croisement avec nos races françaises produit des animaux remarquables. » Tous les mĂ©tis de ce croisement, dont un grand nombre a Ă©tĂ© livrĂ© par la ferme de Brute Ă  des Ă©leveurs du canton de Belle-Ile, ont donnĂ© Ă  peu de frais, Ă  un an, des animaux d'un poids si Ă©levĂ© et d'une si bonne qualitĂ© de viande, qu'on n'en avait jamais vu de pareils jusqu'alors dans le pays. » On peut considĂ©rer que le croisement du verrat Coleshill pur avec des truies bretonnes prĂ©senterait l'amĂ©lioration la plus grande que peut offrir cette race bretonne si dĂ©fectueuse. SESSION DE VANNES. 183 » En prĂ©sence d'une telle attestation , le jury demande une distinction hors ligne, et qu'il soit dĂ©cernĂ© une mĂ©daille d'argent de 1re classe Ă  M. Trochu. » La premiĂšre prime appartiendrait Ă  M. Cormier, cultivateur de la commune de Lanrodan, canton de Plouay, pour un trĂšs-rare verrat anglo-saxon. » M. Trochu a aussi prĂ©sentĂ© un verrat mĂ©tis nĂ© le 28 janvier dernier, provenant du croisement de celui de Coleshill avec une truie de Craon. » Ce croisement prouve une fois de plus ce qui a Ă©tĂ© dit Ă  ce sujet dans la discussion sur l'espĂšce porcine, Ă  savoir qu'aucun croisement n'est plus avantageux que celui des races anglaises. Et Ă  ce sujet, qu'il me soit permis d'exprimer le regret qu'un pareil croisement anglo-craonnais , que je comptais prĂ©senter au CongrĂšs, soit mort en s'y rendant. Cet animal Ă©tait une vraie curiositĂ© en ce genre. M. l'inspecteur gĂ©nĂ©ral d'agriculture de Sainte-Marie le vit, et s'est rĂ©criĂ© sur sa grande beautĂ© et sa monstruositĂ©. Il avait eu la premiĂšre prime au CongrĂšs de Saint-Brieuc , oĂč il ne manquait pas de produits remarquables en ce genre ; et quoiqu'il appartĂźnt Ă  M. de PloĂ«squellec, Ă  cette Ă©poque, il provenait d'un couple de gorins que j'avais donnĂ© Ă  M. de Parceveau, l'un de mes amis. Je mettais mon amour-propre , mon honneur Ă  vous le prĂ©senter, parce que je suis l'introducteur des deux races anglo-saxonne et craonnaise dans le dĂ©partement des CĂŽtes-du-Nord , et la maladresse de son conducteur ou la fatalitĂ© m'a privĂ© de cet avantage; pardon de cette digression. J'aurais Ă©tĂ© trop fier ; car sans exagĂ©ration , il pesait plus du double du plus fort verrat du concours de Vannes. Dieu ne l'a pas voulu Sic transit gloria mundi. » La deuxiĂšme prime est proposĂ©e en faveur de M. Rondeau, de RĂ©miniac Morbihan, pour un verrat craonnais d'une grande beautĂ©. » Enfin la troisiĂšme prime est proposĂ©e en faveur de M. Talbot Henri, propriĂ©taire Ă  Pont-Sal, commune de Plougoumelen. » Mentions honorables Ă  MM. le marquis de Robien, de Quintin CĂŽtesdu-Nord, pour deux verrats, l'un de race anglo-saxonne , l'autre de race craonnaise ; le MĂ©e, d'ArgentrĂ© Ille-et-Vilaine, pour un verrat anglo-craonnais, et encore M. Trochu , pour son mĂ©tis Ă©cossocraonnais. » Il a aussi Ă©tĂ© exposĂ© deux truies de races craonnaise fort belles, et une truie de la race du pays. Enfin le sieur le BlĂ©venec, de la ville de Vannes, a prĂ©sentĂ© deux truies et un porc pour la boucherie. Ces trois animaux Ă©taient trĂšs-gras ; mais le programme ne mentionne pas de primes pour cette catĂ©gorie. NĂ©anmoins le jury prie le CongrĂšs d'adresser des remercĂźments Ă  M. le BlĂ©venec pour les renseignements qu'il a fournis Ă  l'appui de l'exhibition de ces trois animaux. 190 ASSOCIATION BRETONNE » D'aprĂšs un certificat du receveur de l'abattoir Le porc , ĂągĂ© de quinze mois, pĂšse. 154 kilo. Une truie ĂągĂ©e d'un an 137 Et l'autre truie. . 127 Total. ...... 418 RACE OVINE. » Sur une vingtaine de bĂ©liers prĂ©sentĂ©s au concours, les trois appartenant aux sieurs Budet Thomas du Feil, prĂšs Quintin CĂŽtesdu-Nord, le MĂ©e, d'ArgentrĂ© Ille-et-Vilaine, pour deux bĂ©liers de race Dishley, et Derrien, de Lennon FinistĂšre, pour un bĂ©lier croisĂ© Dishley, ont Ă©tĂ© jugĂ©s dignes d'ĂȘtre primĂ©s dans l'ordre suivant, que je viens d'Ă©tablir, c'est-Ă -dire la premiĂšre prime Ă  M. Budet, la deuxiĂšme Ă  M. le MĂ©e, la troisiĂšme Ă  M. Derrien. Mentions honorables. MM. Thuffigo, de Ploemel ; J. Baron, de Brec'h; Ars, de Ploudrin. » On ne saurait trop recommander l'introduction des bĂ©liers anglais dans nos troupeaux de chĂ©tifs moutons. Je citerai un exemple frappant de la modification subite qu'ils y apportent, et je puis en affirmer l'exactitude, puisque j'en ai fait moi-mĂȘme l'expĂ©rience c'est que des brebis , ne pesant en moyenne que vingt-deux kilogrammes, m'ont donnĂ© des produits qui, Ă  un an , en pesaient quarante-six ; que la proportion de la laine a Ă©tĂ© triplĂ©e et d'une qualitĂ© infiniment supĂ©rieure. La viande aussi Ă©tait plus tendre, plus grasse et plus succulente. » Le Rapporteur, » Comte de SAISY. » Ce rapport est mis aux voix et adoptĂ©. M. de Sesmaisons Ă©numĂšre en quelques paroles les travaux des Commissions, des Inspecteurs, et demande que des remercĂźments soient votĂ©s Ă  ceux des membres de l'Association qui ont pris part Ă  ces travaux, Ă  MM. les rapporteurs, et Ă  M. Augustin, qui a fait en peu de jours une tournĂ©e d'exploration longue et difficile. Cette proposition est adoptĂ©e Ă  l'unanimitĂ©. M. de Pompery rappelle la sollicitude et le dĂ©vouement avec SESSION DE VANNES. 191 lesquels les membres de la Direction s'acquittent de leur mission difficile et laborieuse ; il demande que des remercĂźments leur sont adressĂ©s. L'AssemblĂ©e accueille avec une vive sympathie cette proposition, qui est votĂ©e par acclamation. M. le Directeur de l'Association prie l'AssemblĂ©e de se rĂ©unir dans la salle des sĂ©ances Ă  onze heures et demie, pour se rendre en corps Ă  la distribution des primes qui doit avoir lieu Ă  midi, sur la promenade du port. Le membre faisant fonction de secrĂ©taire, A. DE LANGLAIS. 192 ASSOCIATION BRETONNE. EXPOSITION ET CONCOURS. I. C'Ă©tait le 1er octobre qu'avait lieu le concours qui termine chaque annĂ©e le CongrĂšs de l'Association Bretonne. DĂ©jĂ  depuis plusieurs jours les salles de l'ancien collĂ©ge des jĂ©suites Ă  Vannes avaient Ă©tĂ© ouvertes aux concurrents pour y organiser leurs expositions particuliĂšres, et la vaste cour qui servait comme de vestibule prĂ©sentait l'aspect le plus animĂ© lĂ , dans cette foule bigarrĂ©e d'hommes et de femmes, ouvriers, militaires, Ă©cclĂ©siastiques, cultivateurs au vĂȘtement pittoresque et au langage Ă©trange, allaient, venaient, parlaient avec un intĂ©rĂȘt Ă©gal, et se groupant en mille maniĂšres, donnaient Ă  cette vieille cour monastique la vie et un peu de la couleur d'un bazar oriental. LĂ , les mĂ©caniciens de Rennes, de Nantes, de Kervignac, etc., avaient rĂ©uni les instruments les plus perfectionnĂ©s de la pratique agricole araires, tarares, hacheajoncs, coupe-racines, machines Ă  battre par la vapeur ou le manĂ©ge, etc.... Chaque matin, Vannes Ă©tait rĂ©veillĂ©e par le sourd roulement de ces rudes ouvriĂšres qui Ă©grenaient le seigle par charretĂ©es. Neuf portes s'ouvrant sur les cĂŽtĂ©s de la mĂȘme cour, conduisaient aux diffĂ©rentes salles ici c'Ă©taient des pyramides de choux, de navets, de carottes ; lĂ  des gerbes de blĂ©, de chanvre, de lin , des monceaux de pommes de terre , ou chaque espĂšce , chaque procĂ©dĂ© d'amĂ©lioration Ă©tait distincts ; plus loin c'Ă©tait une salle Ă©lĂ©gament transformĂ©e en serre chaude par les jardiniers de Vannes , oĂč des fruits magnifiques aux jaunes couleurs, Ă  la peau rose et veloutĂ©e, s'Ă©talaient aux pieds de petites forĂȘts d'arbustes en leurs. A cĂŽtĂ© des agriculteurs et des jardiniers, les industriels bretons, eux aussi, avaient leur exposition des glaces, des Ă©toffes, des fers et des cuirs bruts ou ouvrĂ©s , de fines broderies, et les mille SESSION DE VANNES. 193 variĂ©tĂ©s de l'industrie remplissant trois vastes salles, tĂ©moignaient de l'intĂ©rĂȘt et de l'action produite par l'Association Bretonne dans toutes les branches des industries locales. Enfin, pour que rien ne manquĂąt dans cette exposition, une salle avait Ă©tĂ© donnĂ©e Ă  l'archĂ©ologie ; les morts avaient leur place Ă  cĂŽtĂ© des vivants. Ici tout change de caractĂšre, plus rien qui rappelle la vie facile, les arts amollis, et les idĂ©es riantes de la paix. La vieille et belliqueuse terre du Morbihan a Ă©tĂ© fouillĂ©e, et son sein de granit n'a donnĂ© que des armes et des tombeaux. C'est ici le temple de la mort et de la guerre, et quelle guerre ! Non pas la Bellone affadie et gracieuse des Grecs et des Romains, la guerre devenue dĂ©esse et femme , mais la guerre titanique indomptable comme le sauvage, et forte comme un Dieu, cette guerre qu'HomĂšre n'a jamais vue , et qui est restĂ©e comme un mythe mystĂ©rieux dans les traditions du monde. Parcourons l'exposition de Vannes lĂ  point de fer, cette arme des peuples affaiblis de la pierre et de l'or ! C'est dans le roc dur qu'ont Ă©tĂ© creusĂ©es ces haches pesantes, ces lourds celtae, ces couteaux affilĂ©s comme l'acier, ces colliers d'honneur dont les grains polis ornaient la poitrine des hĂ©ros ; c'est dans le granit et sous les sombres allĂ©es des tombeaux de ce peuple gĂ©ant qu'ont Ă©tĂ© tracĂ©s ces signes mystĂ©rieux, ces dessins incompris dont le fac-simile a Ă©tĂ© dessinĂ© et exposĂ© par les archĂ©ologues du Morbihan. Dans cette salle farouche et guerriĂšre, le sentiment invincible d'un passĂ© de mystĂšres et de grandeurs inconnus vous saisissait Ă  l'Ăąme ; l'imagination se plaisait Ă  rĂȘver des gĂ©ants, et tous passaient silencieux et Ă  pas lents devant les dĂ©bris et les restes de cet Ăąge aux lueurs fantastiques ! II. Mais midi sonne ; c'est l'heure oĂč les animaux accourus de tous les points de la Bretagne se rĂ©unissent sur les quais du port. RangĂ©s en longues files , classĂ©s par espĂšce et par race , ils forment une haie vivante entre les allĂ©es d'arbres de la promenade. Les commissaires, le ruban Ă  la boutonniĂšre, le calepin et le crayon en main, passent, repassent, examinent, discutent ; le choix est 13 194 ASSOCIATION BRETONNE. long, car grand est le nombre des concurrents et la supĂ©rioritĂ© difficile Ă  saisir. Toutes les races de la Bretagne, tous les essais d'amĂ©lioration ont leurs types dans ce vaste concours Ă©talons, boeufs, vaches, taureaux , verrats, bĂ©liers sont lĂ  au nombre de 641 ; jamais exhibition n'avait Ă©tĂ© aussi nombreuse en Bretagne. Par lĂ  on peut juger l'influence de l'Association sur la province depuis qu'elle a commencĂ© ses pĂ©rĂ©grinations bienfaisantes, Ă  chacun de ses pas elle est descendue plus profondĂ©ment dans le coeur des races agricoles, et son cortĂ©ge a traversĂ© nos villes toujours plus nombreux et plus populaire. Ses immenses concours sont peut-ĂȘtre ce qui a le plus contribuĂ© Ă  ce rĂ©sultat, non pas tant par l'action des primes que par l'effet incalculable de cet Ă©norme parcours, qui chaque annĂ©e sur toutes les routes de Bretagne s'Ă©tablit sous les auspices de l'Association. Ce va-et-vient de tous les animaux de choix de la province excite une curiositĂ© et un intĂ©rĂȘt immenses chez les cultivateurs c'est une prĂ©dication ambulante et muette Ă  laquelle le pays ne peut Ă©chapper, car il ne s'en dĂ©fie pas ; aussi Ă  Vannes le dernier concours est le plus nombreux. A quatre heures les Commissions ont terminĂ© leur travail, les animaux quittent les allĂ©es du port et regagnent lentement leurs Ă©tables au milieu de la foule empressĂ©e et curieuse. Le SecrĂ©taire, PAUL DE SAISY. SESSION DE VANNES. 193 SÉANCE DE DISTRIBUTION SOLENNELLE DES PRIMES, LE DIMANCHE 2 OCTOBRE. Au milieu de la promenade du port, sous ces beaux arbres oĂč la veille s'Ă©tait faite l'exhibition des animaux, s'Ă©levait une tente Ă©lĂ©gante pavoisĂ©e de rubans aux mille couleurs, ornĂ©e d'emblĂšmes agricoles, de gerbes et d'instruments gracieusement groupĂ©s c'Ă©tait lĂ  que devait avoir lieu la distribution des primes, c'Ă©tait lĂ  que l'Association Bretonne devait se rĂ©unir pour la derniĂšre fois avant de quitter Vannes. Le soleil, qui Ă©tait restĂ© voilĂ© pendant presque toute la durĂ©e du CongrĂšs, avait pour le dernier jour percĂ© son voile de nuages, et les rayons Ă  travers les feuilles jetaient sur cette rĂ©union suprĂȘme un gai reflet de fraĂźcheur, de vie et de lumiĂšre. DĂ©jĂ  les estrades que la tente abrite de son toit mobile sont remplies M. le prĂ©fet du Morbihan, M. le maire de Vannes, MM. de Sesmaisons, de Kergorlay, de Champagny, de Lamonneraye, prĂ©sident du CongrĂšs, occupent leurs fauteuils autour d'une table verte oĂč sont dĂ©posĂ©s l'argent, les livres et les fleurs qui composent les primes. Autour d'eux sont groupĂ©s le R. PĂšre Pillon, supĂ©rieur du collĂ©ge de Saint-François-Xavier; MM. de Saint-Georges, de Saisy. Kerarmel, Rioust de l'Argentaie, de Pompery, TaslĂ©, de LaferriĂšre, etc. Au pied de l'estrade trop petite, Ă  droite et Ă  gauche, se massent les autres membres de l'Association Bretonne. Devant la tente une enceinte avait Ă©tĂ© rĂ©servĂ©e pour les dames de bonne heure toute la population fĂ©minine de la ville et des environs, gracieuse, Ă©lĂ©gante, sympathique, l'avait remplie pour applaudir de ses blanches mains aux rudes travaux du peuple laboureur derriĂšre elles, tout un peuple se pressait, qui avait quittĂ©, les uns l'atelier, les autres les champs, celui-lĂ  sa barque et ses filets, pour assister Ă  une fĂȘte sans prĂ©cĂ©dents pour eux, dans 196 ASSOCIATION BRETONNE. laquelle plus de 15,000 francs allaient rĂ©compenser le travail et l'intelligence sur tous les points de la Bretagne. A midi la sĂ©ance est ouverte par un discours dans lequel M. de Lamonneraye. prĂ©sident du CongrĂšs, remercie la ville de Vannes et les autoritĂ©s du Morbihan pour le concours bienveillant qu'ils ont prĂȘtĂ© Ă  l'Association ; il rappelle aussi que Vannes, la vieille ville des États, est le berceau de nos CongrĂšs. Petite, faible, inconnue Ă  sa naissance, l'Association Bretonne en Ă©tait sortie hardiment et revenait, aprĂšs dix ans de pĂ©rĂ©grinations, grande, forte, populaire, se mesurer Ă  son berceau et pour ainsi dire reprendre une force nouvelle en touchant la terre oĂč elle est nĂ©e. A peine les applaudissements qui accueillent ce discours ont-ils cessĂ©, que la distribution des primes commence. Les animaux primĂ©s dĂ©filent l'un aprĂšs l'autre devant la tente; leurs tĂȘtes sont fleuries de bouquets ; les conducteurs s'Ă©loignent la main pleine d'argent et le visage joyeux. Mais, hĂ©las ! pendant que tous les yeux suivent cette curieuse promenade, un nuage s'est amoncelĂ© sombre dans le bleu du ciel, il est au-dessus de la foule ; tout Ă  coup il crĂšve et laisse tomber de ses flancs ouverts une lourde trombe d'eau que chacun cherche Ă  fuir. La tente est envahie, les dames s'y prĂ©cipitent, implorant un petit coin de son toit bientĂŽt traversĂ© par les eaux. La sĂ©ance est un instant suspendue ; mais bientĂŽt le ciel redevient pur, la distribution recommence, et s'achĂšve au milieu des applaudissements qui saluent les vainqueurs. Tel fut le dernier jour du onziĂšme CongrĂšs de l'Association Bretonne. Le SecrĂ©taire, PAUL DE SAISY. SESSION DE VANNES. 197 PRIX DE L'ASSOCIATION BRETONNE. PremiĂšre division. CONCOURS D'ANIMAUX REPRODUCTEURS. ESPECE BOVINE. PREMIÈRE CLASSE. Taureaux de la race de la Basse-Bretagne au-dessus de 18 mois. fr. 1er prix. M. GOELO Jean-Marie, de Ploemeur, arrondissement de Lorient. 250 2e prix. M. LORIQUET, de PĂ©aule, arrondissement de Guingamp CĂŽtes-du-Nord. 200 3e prix. M. GUILLERMÉ Yves, de Carhaix FinistĂšre. 150 4e prix. M. le comte DEFOURNAS, d'Arzano, arrondissement de QuimperlĂ© FinistĂšre. 100 1re mention honorable. M. LOHÉ Jean, de Saint-AvĂ©, arrondissement de Vannes. 2e id. M. DROAL Jean, d'ErquĂ©-Armel, arrondissement arrondissement Quimper FinistĂšre. DEUXIÈME CLASSE Taureaux de toutes races au-dessus de 18 mois. 1er prix. M. BONNEMANT, de Treulan en Pluneret, arrondissement de Lorient. 250 2e prix. M. LEMÉE, d'ArgentrĂ© Ille-et-Vilaine. 200 3e prix. M. le marquis DE ROBIEN, de Fosil CĂŽtes-du-Nord. 150 4e prix. M. RADLT Jean-Marie, de Quillio CĂŽtes-du-Nord. 100 198 ASSOCIATION BRETONNE. Prix offerts par Madame de Madec, en mĂ©moire de M. de Madec, ancien trĂ©sorier de l'Association Bretonne. fr. 5e prix. M. LE BRAS Jean-Marie, de Saint-ThĂ©gonnec, arrondissement de Morlaix FinistĂšre. 90 6e prix. M. LE MORVAN Yves-Marie, de Ploaret CĂŽtes-du-Nord. 70 TROISIÈME CLASSE. Taureaux de races quelconques, de 1 an Ă  18 mois. 1er prix. FrĂšre JULES, Ă  la Chartreuse d'Auray, arrondissement de Lorient. 50 2e prix. M. BERTHOIS, juge do paix, de Vannes. 50 3e prix. M. GUITTENY, de Vannes. 50 4e prix. de Saint-Martin des PrĂ©s CĂŽtes-du-Nord. 50 1re mention honorable. M. LOUET Jean, de Caden, arrondissement de Vannes. 2e id. M. ROCHARD Yves, de TrĂ©vĂ© CĂŽtes-du-Nord. QUATRIÈME CLASSE. Boeufs gras. 1er prix. M. LE MOING, d'Inzinzac, arrondissement de Lorient. 80 2e prix. M. LE CoRRE Pierre, de Sulniac, arrondissement de Vannes. 70 3e prix. M. LE ROHELLEC Louis, d'Arradon, arrondissement de Vannes. 50 CINQUIÈME CLASSE. Vaches laitiĂšres de 3 Ă  8 ans. 1er prix. M. GUITTENY, du Vannes. 50 2e prix. M. BERNÈDE, de Redon Ille-et-Vilaine. 40 3e prix. M. BAUCHER, de. Vannes. 30 4e prix. M. HERVIO, de Vannes. 20 5e prix. M. CAUZIC, de Crach , arrondissement de Lorient. 15 SIXIÈME CLASSE. GĂ©nisses ayant au moins 1 ans. ler prix. M. LE GUERNEVÉ Germain, de Vannes. 45 2e prix. M. ALANIOU, de SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes. 35 SESSION DE VANNES. 193 fr. 3e prix. M. LOHÉ, de Saint-AvĂ©, arrondissement de Vannes. 25 4e prix. M. MALERO, de Camors, arrondissement de Vannes. 15 5e prix. M. ROUSSEAU, de Pluherlin, arrondissement de Vannes. 10 ESPÈCE CHEVALINE. Étalons de trait et Ă  deux fins. PREMIÈRE CLASSE, de l'Ăąge de 3 Ă  4 ans. 1erprix. M. MOAL Philippe, de PlouĂ©nan, arrondissement de Morlaix FinistĂšre . 250 2e prix. M. TANGUY Yves, de Plougoulm, arrondissement de Morlaix FinistĂšre. 200 3e prix. M. LE DOUARIN, de SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes. 100 DEUXIÈME CLASSE, de l'Ăąge de 2 ans et demi Ă  3 ans. 1er prix. M. LE PENNEC Jean, de Prat, arrondissement de Lannion Lannion CĂŽtes-du-Nord. 250 2e prix. M. ROBO, de Vannes. 200 3e prix. M. LEJEUNE Vincent, de Sibiril, arrondissement de Morlaix FinistĂšre. 100 ESPÈCE PORCINE. Verrats de toute race, de moins de 2 ans et demi. MĂ©daille d'argent de 1re classe, distinction hors ligne. M. TROCHU, de Belle-lle-en-Mer, arrondissement de Lorient. 1er prix. AI. CORMIER, de Lanrodon, arrondissement de Lorient. 80 2e prix. AL RONDEAU, de Riminiac, arrondissement de PloĂ«rmel. 70 3e prix. M. TALBOT, de Pont Sal, arrondissement de Lorient. 50 1er mention honorable. M. le marquis DE ROBIEN, de Fosil CĂŽtesdu-Nord. 2e id. M. LEMÉE, d'ArgentrĂ© Ille-et-Vilaine. ESPÈCE OVINE. BĂ©liers de toute race. 1er prix. M. BUDET Thomas, du Faeil CĂŽtes-du-Nord. 80 2e prix. M. LEMÉE, d'ArgentrĂ© Ille-et-Vilaine. 70 3e prix. M. DERRIEN , de Lennon , arrondissement de ChĂąteaulin FinistĂšre. 50 200 ASSOCIATION BRETONNE. fr. 1re mention honorable. AI. THUFIGO, de Ploemel, arrondissement de Lorient. 2e id. M. BARON Jean, de Brech, arrondissement arrondissement Lorient. 3e id. M. ARS, de Plaudren, arrondissement de Vannes. DeuxiĂšme division. PRODUITS VÉGÉTAUX. Collections de vĂ©gĂ©taux. MM. DE MAUDUIT, Ă  MoĂ«lan, arrondissement de QuimperlĂ© FinistĂšre. — Une mention hors ligne, une mĂ©daille d'argent de 1re classe et 50 PHILIPPE KERARMEL, ancien trĂ©sorier de l'Association Bretonne, de Lorient. — Une mention hors ligne, une mĂ©daille d'argent de 1re classe et 50 TROCHU, de Belle-Ile, arrondissement de Lorient. —Une mĂ©daille d'argent de 1re classe. Comte DE LAFERRIÈRE, au chĂąteau de Coathuan, en BrĂ©han-LoudĂ©ac, arrondissement de PloĂ«rmel. — Une mĂ©daille d'argent de 1re classe. Betteraves. MAL GUYOT, d'Auray, arrondissement de Lorient. 40 JOUAN , de Ploeren, arrondissement de Vannes. 25 FrĂšre JULES , de la Chartreuse, arrondissement de Lorient. — Une mĂ©daille de bronze. MORET, de RosnoĂ«n, arrondissement de ChĂąteaulin FinistĂšre. 15 Navets et rutabagas. MM. DANION, de Kerfunteun, arrondissement de Quimper FinistĂšre . 30 MORET, de RosnoĂ«n, arrondissement de ChĂąteaulin FinistĂšre . 25 DAVID , de Surzur, arrondissement de Vannes. 15 SEPT-LIVRES pĂšre, de SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes.— Une mention honorable. DANIEL , de Vannes. — Une mention honorable. Rio, de Vannes. — Une mention honorable. SESSION DE VANNES. 201 fr. Carottes fourragĂšres. MM. BERNARD-BRETON, de Saint-ThĂ©gonnec, arrondissement de Morlaix FinistĂšre. — Une mĂ©daille d'argent de 2e classe. ROUSSEAU, de Crach, arrondissement de Lorient. 25 JOUAN , de Ploeren, arrondissement de Vannes. 10 MERY, de Guivarch, arrondissement de Vannes.—Une mention honorable. Panais. MM. KERNOAS, de RosnoĂ«n, arrondissement de ChĂąteaulin FinistĂšre. 30 GUIVARCH, de Roscoff, arrondissement de Morlaix FinistĂšre. 10 Choux fourragers. MM. LE FÉVRIER, de TalhoĂ«t en Lantillac, arrondissement de PloĂ«rmel. — Une mĂ©daille d'argent de 2e classe. CALLO , de Saint-AvĂ©, arrondissement de Vannes. 20 BOURSICAUT, de Vannes. — Une mention honorable. MARTIN, de Saint-Nolff. — Une mention honorable. Choux potagers. MM. DANNION, de Kerfunteun, arrondissement de Quimper FinistĂšre. — Une mĂ©daille d'argent de 2e classe. GUYOT, d'Auray, arrondissement de Lorient. 20 BOUCHER , de SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes. 10 LE MENACH, de SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes.— Une mention honorable. Pommes de terre. MM. SALUDEN, de Landerneau, arrondissement de Brest FinistĂšre. — Un rappel de mĂ©daille. TOULMONT, prĂ©sident du comice agricole de Pont-LabbĂ©, arrondissement de Quimper FinistĂšre. — Une mĂ©daille d'argent de 2e classe. CALLOCH , de Biscomte en Plouhinec, arrondissement de Lorient. 40 BONAMY, de Saint-Brieuc CĂŽtes-du-Nord. — Une mĂ©daille de bronze. Oignons et artichauts. MM. BOSCHER, de SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes. 15 GUIVARCH, de Roscoff, arrondissement de Morlaix FinistĂšre. 10 202 ASSOCIATION BRETONNE. L'Hospice de Vannes. — Une mention honorable. M. GALLOCH, de Biscomte, en Plouhinec, arrondissement de Lorient. — Une mention honorable. Citrouilles. MM. PICAUD , de Theix. — Poids de 62 kilog. 15 LE GUYAUX , de Crach, arrondissement de Lorient. — Une mention honorable. JOUAN, do Ploeren, arrondissement de Vannes. — Une mention honorable. CÉRÉALES. MM. QUERRET Hugues, de Ploujean, arrondissement de Morlaix FinistĂšre. — Une mĂ©daille d'argent de 1re classe et mention hors ligne. SALLIOU , de Penvenan , arrondissement do Lannion CĂŽtesdu-Nord. — Une mĂ©daille d'argent de 2e classe. DE LANGLAIS, de Kervert en Saint-Gildas, arrondissement de Vannes. — Une mĂ©daille d'argent de 2e classe. SEPT-LIVRES pĂšre, do SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes. — Une mĂ©daille d'argent de 3e classe. LE DOUARIN , de SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes. 40 LERIDAN, de Vannes. 30 TOULMONT, de Plobannalec, prĂšs Pont-LabbĂ©, arrondissement de Quimper FinistĂšre. — Une mention honorable. GUILLAUME, prĂ©sident du comice agricole de Questembert, arrondissement de Vannes. — Une mention honorable. BERNARD-BRETON, de Saint-ThĂ©gonnec, arrondissement de Morlaix FinistĂšre. — Une mention honorable. LAENNEC et DAVID, minotiers Ă  Pontaven, arrondissement de QuimperlĂ© FinistĂšre, ont obtenu, chacun, une mĂ©daille de bronze pour leurs expĂ©riences sur le rendement en farine des blĂ©s exposĂ©s Ă  Vannes, par M. de Mauduit, de MoĂ«lan. PLANTES TEXTILES. Chanvres. M. RICHARD, de SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes. 25 La commune de Theix, arrondissement de Vannes. 15 SESSION DE VANNES. 203 Lins. MM. QUERRET Hugues, de Ploujean, arrondissement de Morlaix FinistĂšre. — Une mĂ©daille d'argent de 3e classe. DURAND, de TrĂ©guier, arrondissement de Lannion CĂŽtes-duNord. — Une mĂ©daille de bronze. TroisiĂšme division. BONNE CULTURE, DÉFRICHEMENTS, DESSÉCHEMENTS, SEMIS, PLANTATIONS, DRAINAGE, IRRIGATIONS. MĂ©dailles d'argent de 1re classe. MM. le comte DE LAFERRIÈRE , au chĂąteau de Coathuan, en BrĂ©hanLoudĂ©ac, arrondissement de PloĂ«rmel, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral. AVROUIN , pĂšre, receveur gĂ©nĂ©ral, Ă  Vannes. PEYRON Sylvain, nĂ©gociant et agriculteur, Ă  QuimperlĂ© FinistĂšre , pour Guiscriff, arrondissement de NapolĂ©onville. DE LA BUHARAYE, au chĂąteau de Calac, en Plumelec, arrondissement de PloĂ«rmel. CAUZIQUE , prĂšs Auray, arrondissement de Lorient. SEPT-LIVRES pĂšre, Ă  SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes. MĂ©dailles d'argent de 2e classe. MM. HERVÉ , prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'agriculture de l'arrondissement de NapolĂ©onville. Le vicomte DUNODAY, conseiller gĂ©nĂ©ral, au chĂąteau de PenhoĂ«l, en la Croix-HellĂ©an, arrondissement de PloĂ«rmel. GUILLAUME , prĂ©sident du comice agricole de Questembert, arrondissement de Vannes. DE PLUVIER , Ă  Plouay, arrondissement de Lorient. MĂ©dailles d'argent de 3e classe. MM. LE ROY, maire de Muzillac, arrondissement de Vannes. DE PARCIEUX , pĂšre, Ă  Plaisance, en Saint-AvĂ©, arrondissement de Vannes. TALBOT, au chĂąteau de Pont-Sal, en Plougoumelen, arrondissement de Lorient. 204 ASSOCIATION BRETONNE. MM. DELOZE, directeur de la Ferme-École de Saint-Gildas-des-Bois Loire-InfĂ©rieure, pour les Greffins, en Ruffiac, arrondissement de PloĂ«rmel. MĂ©dailles de bronze. MM. LE FÉVRIER, au TalhoĂ«t, en Lantillac, arrondissement de PloĂ«rmel. BARGAIN aĂźnĂ©, notaire et agriculteur, au FaouĂ«t, arrondissement de NapolĂ©onville. DE LANGLAIS, Ă  Kervert, en Saint-Gildas, arrondissement de Vannes. CARIS, Ă  Kergurion, en Plaudren, arrondissement de Vannes. MADEC, percepteur des contributions directes , Ă  Elven. PATENAILLE , Ă  Grand-Champ, arrondissement de Vannes. DAVY, pĂšre, Ă  la Ville-FerrĂ©e, en CampĂ©nĂ©ac, arrondissement de PloĂ«rmel. LELGOUACH, contre-maĂźtre des Bugues, en Meslan, arrondissement de NapolĂ©onville. JOUADÉ pĂšre, contre-maĂźtre de Cantizac, en SĂ©nĂ©, prĂšs Vannes. GÉRARDIÈRE, contre-maĂźtre des Greffins, en Ruffiac, arrondissement de PloĂ«rmel. MM. LANNEVAL Jean , fermier de Tronjoly, en Gourin, arrondissement de NapolĂ©onville. — Une mention hors ligne et 150 BELLER Patern, propriĂ©taire Ă  Bieuzy, arrondissement de NapolĂ©onville. 100 GALLOCH, de Biscomte, en Plouhinec, arrondissement de Lorient. 100 DÉMÉ, fermier du Petit-Borne, en Ambon et Muzillac. 100 DAVID, de Blavasson, en Surzur, propriĂ©taire et domanier. 60 MĂ©tayers de M. de LaferriĂšre, 150 fr., savoir Mme veuve RENARD et enfants, Ă  Coathuan, en BrĂ©han-LoudĂ©ac, arrondissement de PloĂ«rmel. 50 MM. BAYON Mathurin, Ă  LaferriĂšre, arrondissement de PloĂ«rmel 50 LE CLINCHE Etienne, au Bas-ClĂ©couĂ«t, arrondissement de PloĂ«rmel. 50 MĂ©tayers de M. Deloze, aux Greffins, en Ruffiac, arrondissement de PloĂ«rmel, 140 fr., savoir MM. LEPINAY Laurent. 50 LÉPINAY Pierre. 50 RAVARD Jean. 40 MĂ©tayers de M. Dunoday, 100 fr., savoir PICARD Jean, au DigouĂ«t, en la Croix-HellĂ©an, arrondissement de PloĂ«rmel. 50 SESSION DE VANNES. 203 fr. MM. PREDECEILLE Ange, au DigouĂ«t, en la Croix-HellĂ©an. 50 MĂ©tayers de M. de la Buharaye, 100 fr., savoir BROUXEL François, de Kerdaneven, en Plumelec, arrondissement de PloĂ«rmel. 50 GAZIO Pierre, de Bellevue, en Plumelec. 50 EDY Louis, de Kerbeller, en PlumĂ©liau , arrondissement de NapolĂ©onville. 50 LE GALL RenĂ©, fermier au Haut-TalhoĂ«t, en Lantillac, arrondissement de PloĂ«rmel. 40 LE GENTIL Louis, fermier au TalhoĂ«t, en Lantillac, arrondissement de PloĂ«rmel. 40 GRIGNON Pierre-Marie, fermier de Kergurion, en Plaudren , arrondissement de Vannes. 40 BAFOIN Pierre, mĂ©tayer des Barges, en PĂ©nestin, arrondissement de Vannes. 40 ROUSSEL , mĂ©tayer du Hinlin, en PĂ©nestin, arrondissement de Vannes. 40 HAROUIS Louis, domanier au Polastre, en Plescop, arrondissement de Vannes. 40 JOB Daniel, fermier de Kergo, en Ploemel, arrondissement de Lorient. 40 LE CLERC Joseph, mĂ©tayer de M. le Roy, Ă  Muzillac, arrondissement de Vannes. 40 GOUPIL Pierre, fermier de LannouĂ«t, en Ambon , arrondissement de Vannes. 40 COUGOULIC, meunier, au Nedo, en Plaudren, arrondissement de Vannes. 40 Mentions honorables. MM. LE CORFF François, de Saint-Jean-BrĂ©velay, arrondissement de PloĂ«rmel. LE TOQUIN Marin, au MenĂ©, en Bignan, arrondissement de PloĂ«rmel. LE RALLIÉ Jean-Louis, au Quelvent, en Bignan, arrondissement de PloĂ«rmel. PEDRONO Pierre, au Naud, en Bignan, arrondissement de PloĂ«rmel. LE MOGUEDEC, au MenĂ©, en Bignan, arrondissement de PloĂ«rmel. LE BRAZIDEC RenĂ©, Ă  Cozcastel, en Bignan, arrondissement de PloĂ«rmel. GUILLEMET Julien, Ă  Kerbiquet, en Bignan. arrondissement de PloĂ«rmel. 206 ASSOCIATION BRETONNE. MM. DRÉANO Jean-Louis, au Reste, en Bignan, arrondissement de PloĂ«rmel. CAUDAL François, du Govezo, en Saint-Jean-BrĂ©velay, arrondissement de PloĂ«rmel. LE ROCH, de Kernicol, en Saint-Jean-BrĂ©velay, arrondissement de PloĂ«rmel. LEMAY Augustin, au bourg de Saint-Allouestre, arrondissement de PloĂ«rmel. ROBINOT, adjoint, Ă  Guenestre, arrondissement de PloĂ«rmel. ROBERT, contre maĂźtre de Kermarc, au HĂ©zo, arrondissement de Vannes. HENRY, pĂšre, contre-maĂźtre de la Chesnaie, en Arradon, arrondissement de Vannes. GRIGNON , fils aĂźnĂ©, aide-fermier Ă  Kergurion, en Plaudren, arrondissement de Vannes. HENRY, fils, Ă  Kerthomas, en Ploeren, arrondissement de Vannes. LORHO Marc, au Boizy, arrondissement de Vannes. SEPT-LIVRES fils, en SĂ©nĂ©, arrondissement de Vannes. DE PARCIEUX fils, Ă  Plaisance, en Saint-AvĂ©, prĂšs Vannes. CONCOURS DE CHARRUES. 1re Ă©preuve. fr. MM. BERNARD-BRETON, de Saint ThĂ©gonnec, arrondissement de Morlaix FinistĂšre. 90 KERHOAS François, de RosnoĂ«n, arrondissement de ChĂąteaulin FinistĂšre. 75 NEDELLEC Charles, de Quimerch, arrondissement de ChĂąteaulin FinistĂšre. 65 LANNEVAL Jean, de Gourin, arrondissement de NapolĂ©onville. 55 RICHOU Yves, de LopĂ©rec, arrondissement cle ChĂąteaulin. 45 MORÉ Gabriel , de RosnoĂ«n, arrondissement de ChĂąteaulin. 35 CORNEC Louis, du faou , arrondissement de ChĂąteaulin. 25 BOTHEREL Patera, de Trussac, prĂšs Vannes. — Une mention honorable. DANION Jean, Ă  Kerfeuntenn, arrondissement de ChĂąteaulin FinistĂšre. — Une mention honorable. SESSION DE VANNES. 207 2e Ă©preuve Epreuve d'honneur. fr. Al. LANNEVAL Jean, de Gourin. — Premier prix, mĂ©daille d'argent de premiĂšre classe et 10 M. NEDELLEC, de Quimerch, arrondissement de ChĂąteaulin. — Une mĂ©daille de bronze et 10 CinquiĂšme division. MACHINES ET INSTRUMENTS PERFECTIONNÉS. MĂ©dailles d'argent de 1re classe. MM. LOTZ fils aĂźnĂ©, de Nantes. — Pour ses machines Ă  battre les grains et Ă  teiller le ch nvre, son pressoir Ă  vis. BODIN , des Trois-Croix, prĂšs Rennes. — Pour charrues. FERDINAND, de Guer, arrondissement de PloĂ«rmel. — Pour charrues. MĂ©daille de 2e classe. M. HOCHET, de Malestroit, arrondissement de PloĂ«rmel. — Pour une charrue. MĂ©dailles de 3e classe. MM. GUILLOUZIC, de Questembert, arrondissement de Vannes. — Pour charrue Ă  avant-train, petit modĂšle. STÉPHAN Julien, prĂšs Hennebont. — Pour moulin Ă  broyer la vase de mer et les coquillages. MĂ©dailles de bronze. MM. ANEZO, de BĂ©ganne, arrondissement de Vannes. — Pour un soc et un coutre. LHUIMÉ , de Rochefort. — Pour barattes en bois. Le comte DE LAFERRIÈRE, Ă  Coathuan , en BrĂ©han-LoudĂ©ac. — Pour une faux pour les cĂ©rĂ©ales et un fauchat pour les ajoncs. VALLIOT, de Nantes. — Pour doux sĂ©ries de mesures de capacitĂ© en bois. Mentions honorables. MM. BLANCHE, de Josselin Morbihan. — Pour une charrue. DUGAIN. — Pour barattes en bois. 208 ASSOCIATION BRETONNE. PRIMES DÉCERNÉES PAR LES SOCIETES D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE DE VANNES A L'OCCASION DU CONGRÈS. Agriculture. Primes aux domestiques de ferme. fr. 1re prime. Mlle BOCHET PĂ©rine, de Rieux. - 40 ans de service. 30 2e prime. Mlle GUINT Marie, de Saint-Martin.—38 ans de service 25 3e prime. M. POTIER Yves, d'Allaire. — 37 ans de service. 20 4e prime. M. ROLLO Joseph, de Saint-Martin.—34 ans de service. 15 5e prime. M. HUERMAN Julien, de Theix. — 33 ans de service. 15 6e prime. La femme HAMON Joseph, do SĂ©nĂ©.—33 ans de service. 15 7e prime. GAUTHIER Mathurine, de Theix. — 33 ans de service. 15 Froments d'hiver. 1re prime. M. BRIEN Hippolyte,de CliscouĂ«t,commune de Vannes. 30 2e prime. Jean Pierre, de CliscouĂ«t, commune de Vannes. 15 3e prime. M. DAVID Pierre, de Blavasson, commune de Surzur. 15 AI. SEPT-LIVRES, de SĂ©nĂ©. — Une mention honorable. Plantes fourragĂšres et racines pour les bestiaux. 1re prime. M. SEPT-LIVRES, de SĂ©nĂ©. — Pour l'ensemble de ses cultures fourragĂšres et potagĂšres. 30 2e prime. M. HEURY, de Kerthomas, en Ploeren. — Pour l'ensemble de ses cultures fourragĂšres et alimentaires. 25 3e prime. M. LE BIHAN Pierre, de RoguĂ©das, en Arradon. — Pour ses betteraves. 20 4e prime. M. CÉLIRERT Henri, du Bondon, en Vannes. — Pour ses rutabagas. 20 5e prime. M. ALLANO Guillaume, de Bernus, en Vannes. — Pour ses choux. 15 6e prime. M. LOTHODÉ, de Kerglas, en Saint-Nolff. — Pour ses betteraves. 10 SESSION DE VANNES. 209 Plantes alimentaires pour l'homme. fr 1re prime. Mme Veuve Rozo, de SĂ©nĂ©. — Pour ses belles pommes de terre. 15 2e prime. M. BÉVEN Joachim, de Vannes. — Pour ses betteraves. 15 3e prime. M. TRÉNEAU, de la Magdeleine. — Pour l'ensemble de ses lĂ©gumes. 15 4e prime. M. BOTHEREL, de Trussac — Pour l'ensemble de ses lĂ©gumes. 5 5 5e prime. AI. CAUDAL, du Bondon. — Pour ses carottes, 10 6e prime. Ai. PÉRONE Jean-Marie, de Vannes.—Pour ses oignons. 5 0 7e prime. M. GEORGES Joseph, jardinier. — Pour ses oignons d'Alger. 10 Mention honorable Ă  M. DE LAMARZELLE — Pour ses pommes de terre de l'Ăźle de Conlo. DĂ©frichements. 1re primo. Ai. DABO Mathurin, cultivateur Ă  Saint-Congard. 60 2e' prime. AI. GOUPIL Pierre, cultivateur Ă  Ambon. 50 3e et 4e primes, ex cequo, Ai. LE BRAZE Jean-Marie, cultivateur Ă  Theix. 35 Ai. RIO Joseph, cultivateur Ă  Saintcongard. Saintcongard. 5e prime. M. LE GOUEFF Mathurin, cultivateur Ă  Surzur. 20 Plantations 1re prime. M. PATENAILLE, agriculteur Ă  Grand-Champ. 60 2e prime. Al. MARTIN Joseph, agriculteur Ă  TrefflĂ©an. 50 3e prime. Ai. CARIS, agriculteur Ă  Kergurion, en Plaudren. 40 Irrigations. M. EVENO Mathurin. cultivateur Ă  Theix. 45 Concours pour les charrues. 1re prime. M. JUBIN Joseph, du CoquĂ©ric , en Saint-Nolff. 40 2e prime. Ai. BOTHEREL, de Trussac, commune de Vannes. 35 3e prime. M. LE GUÉNÉDAL, de Kervercc, en Ploeren. 30 4e prime. AI. DE LANGLAIS, de Kerver, en Saiut-Gildas. 25 5e prime. M. PERONO, de Bernard, commune de Vannes. 20 6e prime. M. LE MASSON, de BeauprĂ©, commune de Vannes. 15 7e prime. Ai. ADELYS, du Versa, en SĂ©nĂ©. 10 14 210 ASSOCIATION BRETONNE. Concours pour les bestiaux. Aux taureaux de 2 et 3 ans. 30 taureaux ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s au Concours. fr. 1re prime. M. JOUADÉ, de SĂ©nĂ© chez M. Avrouin. 30 2e prime. AI. PRONO, de Grand-Champ. 30 3e prime. M. CROLAS, de Theix. 30 4e prime. M. FARAUD, de SĂ©nĂ© chez M. Avrouin. 30 5e prime. M. LE LOUÉ, de Saint-AvĂ©. 20 6e prime. AI. Rio, de Berric. 20 7e prime. AI. VIAVANT, de SĂ©nĂ©. 20 Aux gĂ©nisses de 1, 2 et 3 ans. 250 gĂ©nisses ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es au Concours. 1re prime. AL LORJOUX, d'Elven. 25 2e prime. M. QUINTIN, d'Elven. 25 3e prime. M. LEFÉE, de Vannes. 25 4e prime. M. LE NAGUER, de Berric. 25 5e prime. M. BURBAN, de Surzur. 25 6e prime. M. LE LOHÉ, de Saint-AvĂ©. 25 7e prime. M. DACORNE, de Vannes. 20 8e prime. M. PASCO, de Saint-Nolff. 20 9e prime. M BURBAN, de Surzur. 20 10e prime. M. JÉHANNO, de Theix. 20 11e prime. M. ROHELLEC, de Ploeren. 20 12e prime. M. MARTIN Simon, de Plaudren. 20 13e prime. M. BOULO, de Trussac. 20 14e prime. M. EGUIN, de Surzur. 20 15e prime. M. KERN, de Vannes. 20 16e prime. M. BOTHEREL , de Surzur. 15 17e prime. M. ROUSSEAU, de Pluherlin. 10 Aux plus beaux et meilleurs fruits. 1re prime. M. QUENNEC, jardinier Ă  Vannes. 30 2e prime. M. GUYOT, jardinier Ă  Auray. 25 3e prime. M. LEFÉE, jardinier Ă  vannes. 20 SESSION DE VANNES. 211 A l'introduction et Ă  ta multiplication, dans la culture du dĂ©partement, d'espĂšces de fruits bonnes et nouvelles. fr. 1re prime. AI. LE PORT, jardinier Ă  Vannes, Ă  la Palestine. 25 2e prime. M. JOUBIOUX, jardinier Ă  Vannes, Douves-du-Port. 20 Mention honorable. M. LE MAB, jardinier Ă  Vannes. id. AL JOUBIOUX, jardinier, Ă  Vannes, rue du MenĂ©. id. M. LE CALONEC, jardinier Ă  Limoges Vannes. Aux meilleurs et aux plus nouveaux lĂ©gumes. 1re prime. M. LE MAB , jardinier Ă  Vannes. 30 2e prime. M. LE TRESTE, cultivateur au Bondon Vannes. 25 3e prime. M. MOREL François, jardinier Ă  Vannes, rue de l'AmitiĂ©. 20 Mention honorable. M. BOULICAU, rue de la Loi, Ă  Vannes. id. M. CAUDAL Marc, jardinier Ă  Kercado, commune commune Vannes. A la collection la plus riche et la plus nombreuse en variĂ©tĂ©s de plantes du mĂȘme genre en fleurs de pleine terre ou de serre. 1re prime. M. HUCHET Julien, jardinier Ă  Limoges Vannes. — Une mĂ©daille d'argent. 2e prime. M. JOUBIOUX, jardinier Ă  Vannes, Douves-du-Port. — Une mĂ©daille de bronze. A la plus belle exhibition de plantes et arbustes de serre tempĂ©rĂ©e en fleurs. Prime unique une mĂ©daille d'argent, Ă  M. JOUBIOUX, jardinier, rue Douves-du-Port. La SociĂ©tĂ© d'Horticulture accorde une prime de 15 fr. Ă  M. LA COUR de Poulhaut, pour ses semis de gĂ©ranium. — Prime de 20 fr. Ă  M. JOSEPH, jardinier de la SociĂ©tĂ© d'Horticulture, pour les bons soins qu'il a donnĂ©s Ă  ses cultures.— Prime de 15 fr. Ă  M. LE PORT Pierre, ancien jardinier, qui depuis 44 ans est au service de M. BĂ©luze. RĂ©sumĂ© des primes de la SociĂ©tĂ© d'Horticulture 245 fr. en argent, deux mĂ©dailles d'argent et une mĂ©daille de bronze. 212 ASSOCIATION BRETONNE PRIMES DÉCERNÉES PAR LE COMICE AGRICOLE DU CANTON D'ELVEN Ă  la sĂ©ance solennelle de distribution de primes de l'Association Bretonne le 2 octobre 1853. Domestiques. fr 1re prime. JÉGU Jacques, Kervoisan Sulniac, 31 ans. 20 2e prime. MONNIER Jeanne, Saint-Colombier Saint-Nolff, 23 ans. 20 3e prime. KERGAL Jean, TrefflĂ©an , 14 ans. 10 4e prime. ÉVÉNO Joseph, Faouidic Monterblanc, 15 ans. 10 Plantes fourragĂšres et lĂ©gumineuses. 1re prime. GUÉHO Olivier, Sulniac. 30 ares. 25 2e prime. MARTIN Joseph. Gravoro Saint-Nolff, 27 ares. 20 3e prime. LAMOUR Majol, Lahaie Saint-Nolff, 27 ares. 15 4e prime. LECALONEC Jean-Marie, Boterf Saint-Nolff, 21 ares. 15 5e prime. MARTElOT veuve, 18 ares. 10 6e prime. SURZUR veuve, Lasalle Sulniac, 19 ares. 10 DĂ©frichements de landes. 1e prime. BLAISOT Charles-Baptiste, TrĂ©dion, 30 ares, 35 2e prime. LEPAGE Mathurin, Cosquer Sulniac, 75 ares. 30 3e prime. LORGEOUX Jean-Marie, KerouĂ« Elven, 72 ares. 25 4e prime. GUILLANTON Gabriel, Elven, 60 ares. 25 5e prime. BOURSICAULT Nicolas, Guern Sulniac, 50 ares. 20 6e prime. NOÉ Julienne, Madeleine Saint-Nolff, 38 ares. 20 7e prime. LECALONEC Jean-Marie, Boterf Saint-Nolff, 36 ares. 15 8e prime. LOZENIS Jean, Renneven Saint-Nolff, 72 ares. 15 9e prime. LELUHERN Jean-Jacques, Sclair Monterblanc, 40 ares. 10 10e prime. JÉGO Yves, Grazo Elven, 27 ares. 10 11e prime., LEBRUN Jean. Quegarz Saint-Nolff, 25 ares. 10 SESSION DE VANNES. 213 Taureaux. fr. lre prime. GUILLANTON Joseph, Bocalper Monterblanc. 20 2e prime. LEBRUN Jean, Quegarz Saint-Nolff. 15 3e prime. BOURBASQUET Joseph, CarahĂ© TrĂ©dion. 10 GĂ©nisses. 1re prime. TRÉMANT veuve, Pont-Guillemet Elven. 20 2e prime. HERVIO Joachim, Camarec Elven. 15 3e prime. PASCO Yves, Luhan Saint-Nolff. 10 4e prime. LEGUÉNAN François, Haie-DrĂ©an Elven. 10 5e prime. LERHED Joseph, Elven. 5 6e prime. GACHET Pierre, Caradec Saint-Nolff. 5 7e prime. MITOUARD Jean-Marie, Vraie-Croix Sulniac. 5 8e prime. LEGRAND Pierre, Elven. 5 214 ASSOCIATION BRETONNE. RESUME DES VOTES DU CONGRÈS DE VANNES. A. —Votes sur les questions au programme. Emigration des campagnes dans les villes. Le CongrĂšs reconnnandc Ă  tous ses membres d'aviser, par tous les moyens que le dĂ©vouement pourra leur suggĂ©rer, Ă  prĂ©venir l'Ă©migration chez eux en particulier, tant par le bon exemple de la rĂ©sidence habituelle que par le dĂ©veloppement de leurs travaux ruraux et par l'instruction Ă©lĂ©mentaire. » SĂ©ance du lundi 20 septembre. Engrais maritimes. Le CongrĂšs Ă©met les voeux suivants 1° Que l'incinĂ©ration des goĂ«mons, libre pour les usages agricoles, soit, lorsqu'elle a tout autre but, soumise Ă  la rĂ©glementation des prĂ©fets, auxquels serait remis ainsi le droit de l'autoriser ou de l'interdire ; »2° Que le dĂ©lai pour la coupe du goĂ«mon soit prorogĂ© jusqu'au 1er mai ; » 3° Que de plus grandes facilitĂ©s soient donnĂ©es Ă  la rĂ©colte et aux transports des goĂ«mons, par la suppression de l'obligation imposĂ©e actuellement d'employer des bateaux pourvus de rĂŽles d'Ă©quipages et montĂ©s par des hommes soumis Ă  l'inscription maritime ; qu'Ă  dĂ©faut de cette suppression on obtienne au moins Ă  cet Ă©gard l'extension des tolĂ©rances accordĂ©es par le rĂšglement.» SĂ©ance du mardi 27 septembre. ÉtrĂ©page. Le CongrĂšs, convaincu de ce qu'a de funeste la pratique de l'Ă©trĂ©page, recommande, comme moyen de faire disparaĂźtre cette pratique, la substitution de la faux Ă  l'Ă©trĂšpe, l'augmentation du bĂ©tail et des engrais, l'application des amendements calcaires, les avances et l'exemple des propriĂ©taires. » SĂ©ance du mardi 27 septembre. SESSION DE VANNES. 215 Chevaux. Le CongrĂšs demande 1° que les trois cinquiĂšmes des Ă©talons des dĂ©pĂŽts de Langonnet et de Lamballe soient composĂ©s de chevaux bretons, ou, Ă  leur dĂ©faut, de chevaux percherons ou autres analogues; que les deux autres cinquiĂšmes soient formĂ©s, l'un d'Ă©talons arabes, le second d'Ă©talons anglais de pur sang et de demi-sang ; » 2° Que les achats de la remonte soient terminĂ©s chaque annĂ©e vers le 1er avril, et maintenus annuellement le plus possible Ă  un chiffre de tĂȘtes Ă  peu prĂšs Ă©gal ; SĂ©ance du mercredi 28 septembre. » 3° Que l'on place des Ă©talons arabes dans les stations des rĂ©gions sud de la Bretagne, et que les Ă©talons de trait destinĂ©s Ă  la rĂ©gion nord soient choisis avec plus de soin, lĂ©gers et bons trotteurs, enfin que les chevaux de pur sang anglais des dĂ©pĂŽts de Langonnet et de Lamballe soient choisis Ă©toffĂ©s, compactes et prĂšs de terre. » SĂ©ance du dimanche 2 octobre. BĂȘtes Ă  cornes. 1° Le CongrĂšs engage les cultivateurs bretons a ĂȘtre trĂšs-sobres et trĂšs-circonspects dans les croisements de nos races avec celles de l'extĂ©rieur et Ă  n'admettre ces croisements qu'aprĂšs qu'il aura Ă©tĂ© bien dĂ©montrĂ© par l'expĂ©rience qu'ils peuvent amĂ©liorer nos races sans leur faire perdre aucune de leurs qualitĂ©s primitives et principales. » 2° Le CongrĂšs Ă©met le voeu qu'il soit Ă©tabli un concours rĂ©gional de plus pour les animaux gras et un pour les animaux reproducteurs en faveur des cinq dĂ©partements de la Bretagne.» SĂ©ance du mercredi 28 septembre. EspĂšce porcine. Le CongrĂšs, persuadĂ© que les races porcines bretonnes peuvent remplir les conditions voulues par la marine pour la fourniture des lards, Ă©met le voeu que les lards de provenance bretonne soient admis par elle et qu'une partie des fournitures, qui se font maintenant exclusivement Ă  Nantes ou Cherbourg, se fasse Ă  Brest, Morlaix, Saint-Malo, ou Lorient. » SĂ©ance du mercredi 28 septembre. 216 ASSOCIATION BRETONNE. DĂ©frichements. 1° Le CongrĂšs dĂ©clare que les crĂštes des montagnes, les parties de landes non susceptibles d'ĂȘtre converties en terres labourables, devraient ĂȘtre ensemencĂ©es en rĂ©sineux et essences feuillues appropriĂ©es au sol. 2° Le CongrĂšs est d'avis que les landes propres Ă  ĂȘtre cultivĂ©es en cĂ©rĂ©ales le soient par les moyens indiquĂ©s. celui des crucifĂšres et de l'ajonc Ă  couper. » 3° Il juge que les terrains humides doivent ĂȘtre amĂ©liorĂ©s et convertis en prairies au moyen du dessĂ©chement et d'une irrigation bien entendue. » 4° Le CongrĂšs appelle l'attention du Gouvernement sur les travaux de ce genre ; Ă  lui de les encourager par des primes proportionnĂ©es Ă  l'importance des travaux et Ă  la position des cultivateurs qui les auront entrepris. » SĂ©ance du jeudi 29 septembre. Drainage. Le CongrĂšs croit utile 1° qu'un service de drainage soit confiĂ© au corps des ingĂ©nieurs des ponts et chaussĂ©es ; que d'ici Ă  la rĂ©alisation de ce voeu les conseils gĂ©nĂ©raux votant les fonds nĂ©cessaires donnent aux prĂ©fets les moyens de faire venir des ingĂ©nieurs spĂ©ciaux et expĂ©rimentĂ©s pour les mettre Ă  la tĂȘte des travaux de leurs dĂ©partements, ainsi que cela a Ă©tĂ© pratiquĂ© dans le Morbihan pour les irrigateurs des Vosges; » 2° Que le Gouvernement, suivant l'exemple donnĂ© par l'Angleterre, mette Ă  la disposition des propriĂ©taires les sommes dont ils auraient besoin pour des travaux de drainage, Ă  des conditions garantissant les intĂ©rĂȘts du fisc et en mĂȘme temps favorables aux emprunteurs; » 3° Que des mesures lĂ©gislatives soient proposĂ©es pour lever les difficultĂ©s que rencontre l'exĂ©cution du drainage dans le morcellement de la propriĂ©tĂ©, aussi bien que pour combattre l'obstacle qui rĂ©sulte de l'Ă©lĂ©vation du niveau des cours d'eau par les barrages de moulins. » SĂ©ance du jeudi 29 septembre. Chanvre. Le CongrĂšs Ă©met le voeu que les chanvres bretons SESSION DE VANNES. 217 soient admis dans les fournitures de la marine toutes les fois qu'ils seront prĂ©sentĂ©s dans les conditions voulues. » PremiĂšre sĂ©ance du vendredi 30 septembre. Drainage. 4° Le CongrĂšs pense que les eaux de drainage , modifiĂ©es par des engrais, sont toujours susceptibles d'ĂȘtre utilement employĂ©es Ă  l'irrigation des terres. » DeuxiĂšme sĂ©ance du vendredi 30 septembre. B. — Votes divers. Canaux de Bretagne. Le CongrĂšs de Vannes renouvelle le voeu Ă©mis par le CongrĂšs de Saint-Brieuc que le Gouvernement se hĂąte d'achever les travaux qui mettront le rĂ©seau des canaux de Bretagne dans un parfait Ă©tat de navigabilitĂ© pour une batellerie de 80 Ă  100 tonneaux, telle qu'elle existe sur une grande Ă©tendue de son parcours. » SĂ©ance du mardi 27 septembre. RĂ©union dss prochain CongrĂšs. Le CongrĂšs dĂ©cide que la prochaine session aura lieu Ă  Rennes. » SĂ©ance du jeudi 29 septembre. Logements insalubres Le CongrĂšs Ă©met le voeu que le Gouvernement encourage la reconstruction des habitations rurales en affranchissant pendant dix ans au moins de surimposition toute habitation nouvelle, indispensable Ă  une exploitation agricole. PremiĂšre sĂ©ance du vendredi 10 septembre. Cadastre. Le CongrĂšs Ă©met le double voeu 1° de l'abrogation de la loi de 1850, qui veut que les opĂ©rations du cadastre se continuent au moyen des ressources communales et du retour Ă  la lĂ©gislation antĂ©rieure; 2° D'une nouvelle estimation des terres arables et des terres sous bois, afin d'arriver Ă  l'Ă©tablissement d'une meilleure proportion entre les unes et les autres. 218 ASSOCIATION BRETONNE. ENQUETE AGRICOLE SUR LE DÉPARTEMENT DU MORBIHAN. L'enquĂȘte agricole sur le dĂ©partement du Morbihan a eu lieu dans des sĂ©ances particuliĂšres qui s'ouvraient vers huit heures du matin, et qui ont Ă©tĂ© tenues les 26, 27, 28. 29 et 30 septembre, sous la prĂ©sidence de MM. Kerarmel, Gaillard et de Sesmaisons. Les procĂšs-verbaux de la premiĂšre et de la seconde sĂ©ance ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s par M. de Kerampuil, celui de la troisiĂšme par M. de Langlais, celui de la quatriĂšme par M. de, Kerampuil, celui de la cinquiĂšme par M. de Virel. L'enquĂȘte a eu lieu autant que possible par canton, le prĂ©sident indiquant successivement chaque question du programme et recueillant tous les documents Ă©crits et verbaux qui y avaient rapport. Les premiers consistaient en six mĂ©moires Pour le canton de Lorient, par M. Kerarmel, ancien trĂ©sorier de l'Association Bretonne ; Pour celui du FaouĂ«t, par M. CarrĂ©, prĂ©sident de son Comice agricole ; Pour celui de GuĂ©mĂ©nĂ©, par M. de Launay, prĂ©sident de son Comice ; Pour celui de la Gacilly, par M. de Gouyon, prĂ©sident du Comice de Carentoir ; Pour celui de Questembert, par M. Guillaume, qui prĂ©side le Comice de ce canton. Enfin , pour le canton de Gourin. Les renseignements verbaux Ă©taient donnĂ©s par divers membres de l'assemblĂ©e, parmi lesquels MM. Sept-Livres. de la Monneraye, TaslĂ©, Gaillard, de Langlais, de Genouillac, de LaferriĂšre, Briot, ont surtout pris une part active Ă  l'enquĂȘte. SESSION DE VANNES. 219 Pour coordonner nettement ces renseignements particuliers et les grouper autour de chaque question de maniĂšre Ă  faciliter une Ă©tude comparative, on a dĂ» fondre ensemble, dans une rĂ©daction commune, les procĂšs-verbaux de MM. les SecrĂ©taires et les mĂ©moires des divers cantons. Il en est rĂ©sultĂ© le travail suivant 1re QUESTION. — Quel est l'Ă©tat des communications ? Par eau Mer? RiviĂšres? Canaux? Par terre Chemins vicinaux? De grande communication ? Routes dĂ©partementales et nationales? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — On communique avec le cheflieu du canton de Lorient par l'OcĂ©an, par les riviĂšres du Blavet et du Scorff, qui se jettent dans la rade. Les communications par terre ont lieu par la route impĂ©riale de premiĂšre classe qui traverse le faubourg de Kerentrech, en venant de Vannes pour se rendre Ă  Brest. Les routes de grandes communications sont 1° celle de Lorient Ă  Pontscorff, petite ville de quinze cents habitants, qui tire son nom de la riviĂšre qui traverse sa partie basse ; 2° la route de grande communication qui conduit Ă  Quiberon et dĂ©bouche Ă  Sainte-Catherine, sur la rade de Lorient; 3° la route qui conduit de Lorient au bourg de Ploemeur ; distance, 5 kilomĂštres. Plusieurs chemins vicinaux conduisent Ă  divers villages de la ban - lieue et aux abords de la route de Brest et de Ploemeur. Canton du FaouĂ«t. — On communique par des chemins vicinaux, de grandes communications, des routes dĂ©partementales et impĂ©riales. Il serait utile d'appeler l'attention du dĂ©partement des CĂŽtesdu-Nord sur l'achĂšvement de la route dĂ©partementale n° 48. Canton de Gourin. — Les communications dans le canton n'existent que par terre, au moyen d'une route dĂ©partementale et d'une route nationale qui a reçu beaucoup d'amĂ©liorations depuis quelques annĂ©es, et au moyen de chemins vicinaux de grande communication fort prĂ©cieux pour le pays, et dont l'exĂ©cution est trĂšs-avancĂ©e. Canton de GuĂ©menĂ©. — Par eau, point de communication. Les chemins vicinaux ne consistent guĂšre qu'en petits chemins ruraux. Les parties redressĂ©es sont seulement praticables ; il existe de nombreuses lacunes. Le canton est traversĂ© par cinq chemins de grande communication. Un seul, le n° 5 , sera bientĂŽt Ă  l'Ă©tat de bonne viabilitĂ©. Les autres prĂ©sentent encore, de nombreux passages Ă  l'Ă©tat de lacunes et de sol naturel. Les parties empierrĂ©es ne forment guĂšre qu'un tiers du parcours. Point de routes impĂ©riales. Deux routes dĂ©partementales , les n° 2 et 10. La premiĂšre est l'objet d'une rectification importante sur 6 kilomĂštres environ. 220 ASSOCIATION BRETONNE. Canton de la Gacilly. — Un rĂ©seau de communications, tant naturelles que créées, promet au canton de la Gacilly, dans un avenir qui ne peut ĂȘtre Ă©loignĂ©, des dĂ©bouchĂ©s suffisants et faciles, soit sur le chef-lieu du dĂ©partement, soit sur les centres voisins de la mer. La riviĂšre d'Aff, affluent de l'Oust, est navigable depuis la Gacilly jusqu'Ă  la Maclair, oĂč elle se jette dans l'Oust canal de Nantes Ă  Brest, pendant quatre Ă  cinq mois de l'annĂ©e. Cette navigation suffit en grande partie Ă  l'Ă©coulement des produits principaux, bois, grains, feuillards, comme Ă  l'arrivage des vins, des noirs, de la chaux, etc.. Le canal do Nantes Ă  Brest forme la limite sud du canton, dans un parcours de 11 Ă  12 kilomĂštres. Quatre routes rayonnent au chef-lieu du canton La route dĂ©partementale de Redon Ă  Dinan, qui met le canton en communication avec Guer vers le nord, vers le sud avec Redon, le centre d'affaires le plus important, et par Redon, avec Nantes et la mer ; La route de grande communication sur Vannes par Rochefort; Celle sur PloĂ«rmel et Malestroit; Celle sur Pipriac et Guipry, clans l'Ille-et-Vilaine , s'embranchant avec la route dĂ©partementale de Redon Ă  Rennes. Ces routes ne sont pas achevĂ©es pour la plupart, et plus d'une lacune compromet certaines communications dans la mauvaise saison. Elles forment, pour plus de moitiĂ© , chemins vicinaux entre les clochers du canton. Pour le surplus des chemins vicinaux , ils n'existent que pour mĂ©moire. Canton de Questembert. — Ni canaux ni riviĂšres, si ce n'est l'Ara et la Claise, non navigables ; par terre, deux routes dĂ©partementales au nord et Ă  l'est du canton, 8 Ă  10 kilomĂštres seulement. TraversĂ© par trois lignes de grande communication. Canton de SĂ©nĂ©.— Les dĂ©bouchĂ©s, faciles par eau , ne le sont nullement par terre ; il en est de mĂȘme dans presque toute la presqu'Ăźle de Rhuys oĂč, faute de chemins vicinaux, il est difficile de gagner les ponts et les routes de grande voirie. Arrondissements de PloĂ«rmel et NapolĂ©onville. — Les chemins degrand vicinalitĂ© sont en bon Ă©tat, mais on ne peut en dire autant de ceux beaucoup plus nombreux de petite vicinalitĂ©. 2e QUESTION. — Quelle est. moyennement, l'Ă©tendue et l'importance des exploitations rurales dans votre canton ? » RÉPONSES.— Canton de Lorient.— Il n'existe dans le canton qu'une seule ferme de 20 hectares. Dix comprennent de 5 Ă  10 hectares ; SESSION DE VANNES. 221 Vingt-cinq sont de 2 Ă  5 hectares; Plus de deux cents ne se composent que d'une maison et d'un courtil de 4 Ă  5 ares. Tous ces fermages se payent en argent. Canton, du FaouĂ«t. — Les fermes moyennes du canton sont gĂ©nĂ©ralement de 400 Ă  600 fr. pour des exploitations de 8 Ă  12 hectares. Canton de Gourin.—Moyennement de 23 Ă  24 hectares, landes comprises, et du prix de 500 fr. environ. Canton de GuĂ©menĂ©. — De 8 Ă  10 hectares de terres labourables ; de 2 hect. Ă  2 hect. 50 ares de prairies ; de 4 Ă  5 hect. de landes ; dans ces dimensions le prix de fermage est de 4 Ă  500 fr. Canton de la Gacilly. — Les terres en exploitation dans le canton de la Gacilly se partagent en fermes et mĂ©tairies pour un sixiĂšme environ , et pour les cinq sixiĂšmes, en domaines exploitĂ©s par leurs propriĂ©taires. L'Ă©tendue moyenne des fermes et mĂ©tairies est de 10 Ă  45 hectares en terres de labour et prairies, avec une portion plus ou moins grande de terres incultes en landes et bruyĂšres. Cette portion de terres incultes est le plus souvent Ă  peu prĂšs Ă©gale Ă  l'Ă©tendue des terres en valeur; assez frĂ©quemment mĂȘme elle la surpasse. En terme gĂ©nĂ©ral, et comme trait caractĂ©ristique de la situation agricole du canton, une certaine quantitĂ© de landes est encore jugĂ©e indispensable Ă  l'exploitation ; et une ferme hors de ces conditions , quand par exception il en existe , s'afferme difficilement Ă  un cultivateur du pays. Les petits domaines aux mains de leurs propriĂ©taires sont d'une contenance ordinairement minime rarement elle dĂ©passe un demihectare . Un esprit dĂ©plorablement Ă©troit tend Ă  pousser, dans le canton de la Gacilly, la division de la propriĂ©tĂ© jusqu'Ă  ses plus extrĂȘmes limites. Dans le plus grand nombre des cas, entre plusieurs copartageants, chacun veut ĂȘtre alloti dans les diverses piĂšces qui composent l'hĂ©ritage. TrĂšs-souvent mĂŽme une maison se partage entre deux ou trois cohĂ©ritiers. A-t-elle 30 pieds, l'un en aura dix avec la cheminĂ©e commune , un autre se trouvera possesseur de l'unique fenĂȘtre , le troisiĂšme est nanti de la porte. Quand vient l'heure des rĂ©parations, si tant est que la bonne harmonie ait pu durer jusque-lĂ , il est difficile de s'entendre la plupart du temps c'est impossible. Les rĂ©parations les plus urgentes sont ajournĂ©es , et bientĂŽt cette espĂšce de communautĂ© se dissout par l'abandon forcĂ© de l'Ă©difice. La plupart des ruines fort nombreuses que l'on voit dans les villages du canton de la Gacilly, n'ont pas d'autre cause. L'extrĂȘme division des terres a aussi ses inconvĂ©nients. Les parcelles Ă©tant presque toujours trop petites pour ĂȘtre closes sĂ©parĂ©ment, un certain nombre est toujours rĂ©uni dans un champ d'Ă©tendue va- 222 ASSOCIATION BRETONNE. riable, ordinairement dĂ©terminĂ©e par les exigences de la viabilitĂ© on quelque accident naturel du sol. Ces champs se nomment ici domaines Ă  consortage. Ils varient communĂ©ment entre 2 et 10 hectares. Les clĂŽtures en sont presque toujours abandonnĂ©es l'intĂ©rĂȘt privĂ©, forcĂ©ment mĂȘlĂ© d'une certaine dose d'intĂ©rĂȘt commun, ne suffit plus Ă  les entretenir. Cette situation, qui entraĂźne nĂ©cessairement la vaine pĂąture, au moins dans une certaine mesure, ne permet Ă  personne aucune pensĂ©e d'heureuse innovation ; tous sont clouĂ©s Ă  la routine sĂ©culaire. Canton de Questembert.— Peu de fermes de 60 Ă  70 hectares, beaucoup de 10, 20, 30 et 40. Canton de Sarzeuu. — II n'y a pas de ferme proprement dite, Les terres sont louĂ©es piĂšce par piĂšce et au tiers des rĂ©coltes. Canton de SĂ©nĂ©. — Il n'y a que de petites fermes pour la plupart inconnues Ă  leurs propriĂ©taires et louĂ©es Ă  raison de 60 francs l'hectare de terre chaude. Les landes ne comptent pour rien dans le prix de fermage. DĂ©partement du Morbihan. — Le minimum de la contenance d'une ferme y est en gĂ©nĂ©ral de 5 Ă  6 hectares ; le maximum de 15 Ă  18. 3e QUESTION.— Quel est, en moyenne, le capital d'exploitation par hectare? » RÉPONSES.—Canton de Lorient.—La moyenne du capital employĂ© pour le labour, la culture, l'ensemencement et la moisson, etc., etc., d'un hectare de terre sous cĂ©rĂ©ales, est de 180 fr. Ce capital pour les lĂ©gumineuses est en moyenne de 250 fr. Canton de FaouĂ«t. — Le capital d'exploitation est de 200 Ă  250 fr. par hectare. Canton de Gourin. —Environ 18 fr. Canton de GuĂ©menĂ©. — De 140 Ă  150 fr., y compris les frais de roulement. Canton de la Gacilly. — Le capital d'exploitation rĂ©side uniquement ici dans le matĂ©riel indispensablement nĂ©cessaire il est presque toujours insuffisant, et surtout dans les bras et l'aptitude au travail de la famille qui exploite. Le fonds de roulement est pure abstraction dĂšs qu'un fermier a quelque argent il achĂšte de la terre. Le capital d'exploitation dans une ferme de 12 hectares, prĂ©s et labour je ne tiens pas compte des landes, pourrait, spĂ©culativement, s'Ă©valuer Ă  peu prĂšs ainsi SESSION DE VANNES. 223 1° Valeur reprĂ©sentative de la nourriture et du salaire de trois hommes et trois femmes, les hommes Ă  250 fr., les femmes Ă  200 fr. par an 1,350 fr. 2° Valeur des instruments aratoires 500 3° Valeur de 2 boeufs, 4 vaches, 1 cheval, 2 porcs, 30 moutons. 1,100 4° 150 charretĂ©es de fumier 300 5° Semences 13 hectolitres de seigle, 3 d'avoine, 3 de blĂ© noir. 169 6° 7,500 kilog. de foin Ă  30 fr., 6,000 kilog. de paille Ă  20 fr 345 Total 3,764 Soit en moyenne et en nombre rond, un capital d'exploitation de 300 fr. par hectare. Canton de Questembert. — On dĂ©pense en moyenne, par hectare, 45 Ă  50 fr. Canton de Sarzeau. — Le capital consiste dans la valeur du bĂ©tail et des ustensiles de travail ; il a une valeur bien rĂ©duite Ă  cause du morcellement de la propriĂ©tĂ©. DĂ©partement du Morbihan. — Le chiffre des frais d'exploitation serait en moyenne, pour le dĂ©partement, de 300 Ă  350 francs par hectare. 4e QUESTION. —- Quel est le systĂšme de baux et quelle est leur durĂ©e ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Plus de la moitiĂ© des baux sont passĂ©s sous seings privĂ©s, beaucoup sont passĂ©s sous conditions verbales , trĂšs-peu sont notariĂ©s. La durĂ©e du bail est de six Ă  neuf ans pour les terres Ă  grains, et d'un Ă  trois ans pour les jardins. Canton du FaouĂ«t. — Les baux sont faits Ă  prix d'argent et d'une durĂ©e ordinaire de sept Ă  neuf ans. Canton de Gourbi. — Les baux sont presque tous notariĂ©s; ils sont faits pour six ou neuf ans et sont tous Ă  prix fixe, et la redevance en argent, en un seul terme, le 29 dĂ©cembre. Canton de GuĂ©menĂ©. — Les baux sont Ă  prix d'argent; leur durĂ©e ordinaire est de neuf ans ; il en existe nĂ©anmoins de six et sept ans , d'autres sont de trois, six ou neuf ans, avec facultĂ© rĂ©ciproque de rĂ©siliation. Canton de la Gacilly. — La. formule de durĂ©e des baux, dans le canton de la Gacilly, est habituellement de trois, six ou neuf annĂ©es, Ă  moins de motifs graves ; le terme le plus court est rarement invo- 224 ASSOCIATION BRETONNE. que. Le plus grand nombre des fermiers fait plus d'un bail sur la ferme , et il n'est pas rare d'en voir exploitĂ©es par plusieurs gĂ©nĂ©rations d'une mĂȘme famille. Le fermage par argent est l'exception. Le plus grand nombre suit le systĂšme Ă  moitiĂ© fruit. Ce mode de fermage , dans lequel les pertes sont partagĂ©es , aussi bien que les profits, nous semble mieux appropriĂ© Ă  la situation d'un pays peu riche, oĂč le capital d'exploitation n'est le plus souvent qu'une abstraction pure Il a encore l'avantage de conserver entre le possesseur du sol et celui qui l'exploite , entre le capital et le travail, pour parler un langage qui a eu sa vogue, des rapports nombreux, incessants, basĂ©s sur la confiance et l'estime rĂ©ciproques, il oblige le propriĂ©taire Ă  rĂ©sidence, ou au moins Ă  de frĂ©quents sĂ©jours , et intĂ©resse plus immĂ©diatement Ă  la bonne direction do la ferme celui des coĂŻntĂ©ressĂ©s, qui presque toujours possĂšde le plus de lumiĂšres et d'aisance. Ce systĂšme nous paraĂźt donc le plus propre Ă  ouvrir la voie aux progrĂšs agricoles , dans un pays oĂč l'extrĂȘme morcellement interdisant Ă  la petite propriĂ©tĂ© les essais et toute initiative do dĂ©rogations aux vieux usages, les amĂ©liorations ne peuvent arriver que par la ferme. Mais pour ĂȘtre complĂštement vrais en ce qui concerne le canton de la Gacilly, ainsi que beaucoup d'autres on Bretagne, nous devons ajouter qu'ici le mĂ©tayage est incomplet et pratiquĂ© do telle sorte qu'il serait un obstacle plutĂŽt qu'une voie ouverte aux progrĂšs de l'agriculture , si la population Ă©tait en Ă©tat de les aborder sĂ©rieusement. Chez nous le systĂšme, Ă  moitiĂ© se borne aux rĂ©coltes. On partage les grains et les pommes le, fermier a les bestiaux Ă  son compte , et il paye, pour la location dos prairies , une somme, dĂ©terminĂ©e , sous le nom de petite ferme. Cette seule restriction dans le fermage Ă  moitiĂ© paralyse tous ses avantages. Le fermier ne peut distraire, pour augmenter ses fourrages, la moindre parcelle des terres destinĂ©es Ă  porter la rĂ©colte commune. Donc, point do prairies artificielles; il faudrait qu'il les demandĂąt Ă  son courtil, Ă  peine suffisant pour les besoins de la famille , en lin, en chanvre, en lĂ©gumes, etc.. ou bien qu'Ă  prix d'argent, comme pour les prairies naturelles, il acquĂźt le droit d'essayer, Ă  ses risques et pĂ©rils, des cultures assez coĂ»teuses et qui luisent le plus souvent inconnues .. Dans cet Ă©tat de choses il s'abstient et s'abstiendra longtemps. Le seul moyen rationnel de tirer du systĂšme Ă  moitiĂ© tout l'avantage dont il est susceptible, serait, selon nous, d'y comprendre le bĂ©tail. Beaucoup ou conviennent, personne Ă  peu prĂšs ne le tonte. Canton de Questembert. -— Les baux ont une durĂ©e de trois, six ou SESSION DE VANNES. 225 neuf ans ; on paye en grains seigle particuliĂšrement un nombre dĂ©terminĂ© d'hectolitres par annĂ©e; quelques-uns louent Ă  prix d'argent ou Ă  la moitiĂ©. Canton de Vannes. — Les fermes se louent pour neuf ans et Ă  prix d'argent. Canton de Mauron. — Les bestiaux et les rĂ©coltes sont Ă  moitiĂ©. Canton de Sarzeau.— Toutes les terres sont louĂ©es Ă  l'annĂ©e ; s'il y a quelques baux, ils sont de neuf ans. Il n'existe aucun domaine congĂ©able. Canton de NapolĂ©onville.— Les fermes se louent pour neuf ans et moyennant une redevance pĂ©cuniaire. Pour les domaines congĂ©ables, cette redevance est Ă  peu prĂšs nulle et sans baillĂ©e au renouvellement des baux ; aussi beaucoup de propriĂ©taires fonciers exercent-ils leurs droits de congĂ©ment; cela n'amĂ©liore pas la condition du colon, au contraire ; devenu fermier, il est obligĂ© de payer, au lieu d'une redevance minime, un prix de ferme bien supĂ©rieur Ă  la rente du capital qu'il a reçu en indemnitĂ©. DĂ©partement du Morbihan. — Le domaine congĂ©able n'y existe que dans la portion oĂč l'on parle la langue bretonne. La culture du domainier est souvent plus perfectionnĂ©e parce qu'il recueille tout le bĂ©nĂ©fice de son progrĂšs et qu'il ne paye ni plus ni moins que sa faible redevance en argent ou en nature. 5e QUESTION.— Les habitations rurales et les constructions accessoires laissent-elles plus ou moins Ă  dĂ©sirer ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les habitations de ferme laissent encore beaucoup Ă  dĂ©sirer sous le rapport de l'espace, de la distribution et du manque d'air. Le purin des Ă©tables se perd presque partout; les bestiaux sont salement tenus. LĂ  oĂč on ne devrait loger que quatre vaches on trouve toujours de la place pour six. Canton du FaouĂ«t. — Les habitations ne sont pas gĂ©nĂ©ralement assez aĂ©rĂ©es , les Ă©curies sont mal disposĂ©es et manquent d'air et de greniers suffisants pour les grains. Canton de Gourin.—Les habitations rurales et surtout les constructions accessoires laissent beaucoup Ă  dĂ©sirer on manque dans le pays surtout de granges convenables. Canton de GuĂ©menĂ©. — Les habitations sont gĂ©nĂ©ralement mal aĂ©rĂ©es et peu Ă©clairĂ©es. Les Ă©tages ne sont pas assez Ă©levĂ©s. Les greniers ne sont pas assez spacieux pour permettre de ventiler les grains. Les Ă©curies n'ont pas toujours de plafond et sont exposĂ©es au danger du feu. 15 226 ASSOCIATION BRETONNE. Canton de la Gacilly. — Les constructions rurales laissent en gĂ©nĂ©ral beaucoup Ă  dĂ©sirer sous les rapports de la propretĂ© et de l'aĂ©ration; les Ă©tables plus encore que les maisons d'habitation. NĂ©anmoins, dans chaque construction nouvelle, l'Ă©tage gagne en Ă©lĂ©vation , la fenĂȘtre en dimension sur les vieilles habitations ; ce qui prouve que leurs dĂ©fauts les plus saillants sont reconnus. Canton de Questembert. — Les habitations sont pour le plus grand nombre de fermes trop petites et beaucoup trop basses d'Ă©tage, un grand nombre couvertes en chaume ou paille, cause d'incendie et de diminution d'engrais pour les champs; les habitants de l'exploitation sont logĂ©s Ă©troitement et souvent obligĂ©s d'habiter tous le mĂȘme appartement, qui n'est, dans plus de la moitiĂ© des fermes, sĂ©parĂ© de l'Ă©table que par une mauvaise cloison ; point de grange, ou bien elle est trop petite ; tout l'ensemble laisse beaucoup Ă  dĂ©sirer, surtout pour la santĂ© des habitants, qui sont continuellement exposĂ©s aux causes de maladies souvent Ă©pidĂ©miques. 6e QUESTION. — Quel est le taux moyen des salaires en temps ordinaire et Ă  certaines Ă©poques exceptionnelles, telles que la moisson? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — En temps ordinaire, le journalier se paye 50 c. par jour, nourri, et 1 fr. non nourri. Pendant la moisson , le mĂȘme journalier se paye 1 fr. 50 c, plus le trempage du pain de soupe. La femme se paye 30 c. par jour, nourrie, et 50 c. non nourrie. Elle reçoit pendant la moisson un tiers de plus de salaire par jour. Canton du FaouĂ«l. — Le journalier, en temps ordinaire, reçoit 75 c., en temps de moisson, 1 fr. Les faucheurs, 1 fr. 50 c. Canton de Gourin. — En temps ordinaire, de 70 Ă  75 c. en moyenne ; en temps de moisson, 1 fr. 20 c. environ ; en temps de fauchaison, 1 fr. 50 c. Canton de GuĂ©menĂ©. — Hommes, en temps ordinaire, de 50 Ă  60 c; pendant la moisson 1 fr. environ ; femmes, en temps ordinaire, de 40 Ă  45 c. ; pendant la moisson 60 c. La nourriture est comprise dans cette Ă©valuation. Canton de la Gacilly. — Le prix moyen d'une journĂ©e d'homme , en temps ordinaire, est de 75 c. ; d'une journĂ©e de femme, de 50 c. Pendant la moisson, la journĂ©e d'homme se paye habituellement 90 c. Les foins se fauchent le plus souvent Ă  forfait, Ă  raison de 7 Ă  8 fr. l'hectare. Ces prix sont plus spĂ©cialement applicables aux travaux du SESSION DE VANNES. 227 propriĂ©taire aisĂ©. Ils concernent moins les relations du fermier et de l'ouvrier, et ne s'appliquent guĂšre aux travaux de la petite culture. Dans la petite culture , presque sans exception , et dans la ferme, pour le plus grand nombre, les journĂ©es nĂ©cessaires Ă  la moisson ne, se payent pas en argent c'est un service qu'on rend ou qu'on prĂȘte. De petits cultivateurs , en assez grand nombre , n'ont; pas toute l'annĂ©e les boeufs ou le cheval nĂ©cessaires Ă  leur culture, et doivent avoir recours Ă  l'attelage d'autrui ils font leur cidre , ils cuisent leur pain chez leur voisin. Au temps de la moisson surtout, tous ces comptes de bonne fraternitĂ© se rĂšglent, et l'argent comptant entre pour trĂšspeu de chose dans la balance. Canton de Questembert. — Salaire de l'homme en temps ordinaire 60 Ă  75c., non nourri; celui de la femme, 50 Ă  60; pendant la moisson la nourriture en plus. 7e QUESTION. — Quelle est la nature gĂ©ologique du sol et du sous-sol ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Le sol est en partie sablonneux. Le sous-sol est schisteux et quelquefois argileux en se rapprochant de la cĂŽte. La terre est essentiellement vĂ©gĂ©tale. Canton du FaouĂ«t. — Siliceux et quartzeux, granitique et un peu argileux. Canton de Gourin.—Dans les communes de Gourin, le Saint et Roudouallec, argile profonde, sans que le sol soit lourd; sous-sol schisteux. Dans les communes de Langonnet et Plouray, sol sablonneux, granit, peu de fonds. Canton de GuĂ©menĂ©. — Couche arable sablo-argileuse, sous-sol granitique; dans quelques parties schiste modifiĂ©. Canton de la Gacilly. — Le sol du canton n'est pas uniforme , non plus que le sous-sol. Dans une partie du nord et do l'ouest, on rencontre un sol caillouteux et lĂ©ger, le sous-sol est passablement permĂ©able. Au centre et au midi le sous-sol schisteux domine, recouvert d'un sol trop lĂ©ger. Dans les communes sud du canton et dans la direction de l'est Ă  l'ouest, presque parallĂšlement au cours de l'Oust, et Ă  une distance de 1 Ă  2 kilomĂštres, rĂšgne un gisement de minerai de fer assez riche, exploitĂ© depuis douze Ă  quinze ans par les usines de la NouĂ« et de Paimpont. Le long du cours de l'Aff et de l'Oust, sont des terres d'alluvion riches et profondes, dont la plus grande partie est sous prairies naturelles. 228 ASSOCIATION BRETONNE. Canton de Questembert. — L'humus repose sur un sol sablonneux et argilo-sablonneux, le sous-sol de mĂȘme nature, quelquefois des pierres ou du schiste ; dans quelques villages du canton le sous-sol est argileux. Canton de Mauron. — On trouve dans le sol beaucoup de cailloux roulĂ©s. DĂ©partement du Morbihan. — Le calcaire fait en gĂ©nĂ©ral dĂ©faut ; le granit, le schiste, l'argile, le sable et le quartz forment les Ă©lĂ©ments constitutifs du sol. 8e QUESTION. — Quelle est l'Ă©paisseur moyenne de la couche arable? Quelle est la profondeur habituelle des labours? » RÉPONSES.—Canton de Lorient. — L'Ă©paisseur de la couche arable varie de 40 Ă  50 centimĂštres. Les cĂ©rĂ©ales, les racines, les prairies artificielles et les lĂ©gumes y rĂ©ussissent trĂšs-bien. Canton du FaouĂ«t. — L'Ă©paisseur moyenne de la couche arable est de 36 Ă  40 centimĂštres. La profondeur des labours varie de 12 Ă  24 centimĂštres. Canton de Gourin. — Dans les trois communes dont le sol a pour base l'argile, la profondeur moyenne de la couche arable est de 40 centimĂštres au moins; dans les autres communes ayant un sol granitique; de 15 centimĂštres; la profondeur moyenne des labours est de 12 Ă  15 centimĂštres. Canton de GuĂ©menĂ©. — L'Ă©paisseur moyenne de la couche arable est de 30 centimĂštres, la profondeur habituelle des labours de 16 centimĂštres. Canton de la Gacilly. — La couche arable, trĂšs-variable selon les accidents du sous-sol, peut ĂȘtre Ă©valuĂ©e Ă  une Ă©paisseur moyenne de 16 Ă  24 centimĂštres ; quelques terrains ont beaucoup plus de profondeur, peu de terres parmi celles qu'on cultive en ont moins. Les labours, en gĂ©nĂ©ral, ont de 12 Ă  16 centimĂštres ; presque partout ils pourraient ĂȘtre d'un tiers plus profonds, au grand avantage de notre agriculture, si les engrais Ă©taient suffisants. Canton de Questembert. — L'Ă©paisseur de l'humus est de 15 Ă  20 centimĂštres; la profondeur habituelle des labours est de 10 Ă  12 centimĂštres, Ă  l'exception de trois ou quatre cultivateurs Ă©clairĂ©s qui font avant l'hiver des labours profonds de 20 Ă  25 centimĂštres. Cantons de Mauron et de Matestroit. — Il y a une grande variĂ©tĂ© dans la profondeur des labours, comme aussi dans l'Ă©paisseur de la couche arable. SESSION DE VANNES. 229 9° QUESTION. — Quelle est la largeur des planches ou bidons? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les cĂ©rĂ©ales se cultivent en billons de la largeur d'environ 66 centimĂštres. Canton du FaouĂ«t. — 66 centimĂštres, terme moyen. Canton de Gourin. — La largeur des sillons est de 80 centimĂštres environ. Canton de GuĂ©menĂ©. — 70 centimĂštres. Canton de la Gacilly. — Le labour le plus usitĂ© dans le canton est le billon en sillon de deux raies, qui n'a pas plus de 30 Ă  35 centimĂštres de largeur. C'est presque de la culture Ă  plat. Cette derniĂšre a beaucoup gagnĂ© depuis quelques annĂ©es dans le canton les planches ont alors de 3 Ă  5 mĂštres, sĂ©parĂ©es par un simple trait de charrue, ordinairement insuffisant pour l'Ă©coulement des eaux hivernales. La semence , dans le cas de la culture Ă  plat, se recouvre Ă  la herse. Nos cultivateurs trouvent dans cette mĂ©thode Ă©conomie de semences , et l'avantage, notamment aprĂšs un Ă©tĂ© pluvieux , de mieux enterrer l'herbe. Mais leur sol est rarement suffisamment Ă©gouttĂ©. L'expĂ©rience tend Ă  dĂ©montrer ici que la culture Ă  plat, convenable pour la plupart des cĂ©rĂ©ales dans les terres lĂ©gĂšres, surtout pour le blĂ© noir, ne suffit pas Ă  Ă©goutter convenablement certaines terres portant le seigle et l'avoine, et que dans presque toutes elle est infĂ©rieure anx billons un peu forts pour la culture du froment. Canton de Questembert. — La gĂ©nĂ©ralitĂ© des cultivateurs du canton font des petits billons de 35 Ă  40 centimĂštres, quoique l'usage des planches d'un mĂštre soit bien prĂ©fĂ©rable. 10e QUESTION. — " Quelle est la nature des charrues et autres instruments aratoires habituellement employĂ©s? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les instruments en usage pour la culture des terres sont la herse carrĂ©e en bois, le rouleau en pierre et la charrue Ă  un mancheron, Ă  soc en pointe et Ă  versoir en bois plat. La charrue Dombasle, la herse Valcourt et le ventilateur ne sont encore entre les mains que de quelques fermiers. Canton du FaouĂ«t.— On emploie gĂ©nĂ©ralement les charrues du pays et des instruments aratoires Ă©galement confectionnĂ©s dans le pays ; les instruments nouveaux ou perfectionnĂ©s sont l'exception. Charrues Ă  soc rond et pointu. 230 ASSOCIATION BRETONNE. Canton de Gourin.—La charrue gĂ©nĂ©ralement employĂ©e est la charrue en bois Ă  soc rond, et par consĂ©quent trĂšs-dĂ©fectueuse. Les autres instruments ou outils sont pou nombreux, petits, et en gĂ©nĂ©ral mauvais. NĂ©anmoins, grĂące aux efforts du Comice qui existe depuis neuf ans, une transformation tend Ă  s'opĂ©rer sous ce rapport. Le Comice ayant distribuĂ© annuellement de nombreux outils et des instruments, tels qu'araires Pombasle n°s 2 et 3, et des tarares de grange, avec obligation de s'en servir et de les reproduire , les cultivateurs intelligents ont reconnu l'immense avantage qui existe Ă  se servir des instruments nouveaux; ils les recherchent, les propagent ; ils sont apprĂ©ciĂ©s de tous, et se rĂ©pandent aujourd'hui assez rapidement. Canton de GuĂ©menĂ©.—L'ancienne charrue en bois, Ă  soc rond, est d'un usage gĂ©nĂ©ral. La charrue perfectionnĂ©e est la rare exception. Canton de la Gacilly. — La charrue du pays, instrument fort dĂ©fectueux , est en bois, Ă  un seul mancheron, et Ă  avant-train le tout trĂšs-petit et trĂšs-lĂ©ger. Son soc est rond , en forme de coin , dĂ©chirant la terre sans la retourner; le versoir n'est qu'une planchette de 12 Ă  15 centimĂštres de hauteur. Heureusement elle n'est plus aujourd'hui qu'aux mains des plus pauvres cultivateurs et de quelques attardĂ©s qui ne font plus difficultĂ© de reconnaĂźtre son insuffisance. Tous les cultivateurs un peu aisĂ©s, tous les fermiers, possĂšdent un petit modĂšle de la charrue Dombasle , appropriĂ© aux terres du canton et aux moyens du plus grand nombre. On l'a aujourd'hui au prix de 20 fr. Cet excellent instrument, qui dans peu de temps sera la vĂ©ritable charrue du pays , est dĂ» au comice agricole de Carentoir, qui est enfin parvenu Ă  le populariser, aprĂšs vingt annĂ©es de soins persĂ©vĂ©rants. Les herses sont lĂ©gĂšres, plus frĂ©quemment Ă  dents de bois qu'Ă  dents de fer. Le rouleau ne se rencontre que par exception. Canton de Questembert.— De petites charrues Ă  soc rond et pointu, tout Ă  fait dĂ©fectueuses. Herse Ă  dents aiguĂ«s en fer ou en bois d'un mĂštre carrĂ© les dents ont de 8 Ă  12 centimĂštres. Canton de Sarzeau. — Les instruments aratoires sont en gĂ©nĂ©ral trĂšs-dĂ©fectueux ; la herse est composĂ©e de deux piĂšces de bois parallĂšles rĂ©unies par deux autres piĂšces de bois rond. Les charrues sont analogues, mais elles ont l'avantage d'ĂȘtre trĂšs-lĂ©gĂšres, au point qu'on voit parfois des hommes revenir de leur champ la charrue sur leurs Ă©paules, comme ils auraient pu faire d'une bĂȘche. SESSION DE VANNES. 251 11e QUESTION.— Quel est l'assolement usitĂ© ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — La culture des lĂ©gumes, qui a pris une grande extension pour les conserves de petits pois et de haricots verts , a conduit les cultivateurs Ă  adopter la culture quadriennale premiĂšre annĂ©e, choux et pommes de terre avec forte fumure; deuxiĂšme annĂ©e, haricots, pois et carottes ; troisiĂšme annĂ©e, froment ; quatriĂšme annĂ©e, trĂšfle incarnat ou deuxiĂšme froment avec nouvelle fumure, puis retour au choux avec forte fumure pour deux ans. Canton du FaouĂ«t. — L'assolement triennal pour seigle, avoine et blĂ© noir, genĂȘts et ajoncs. Canton de Gourin. — L'assolement triennal blĂ© noir, seigle et avoine ; une partie des terres labourables, variant du tiers Ă  la moitiĂ©, reste en jachĂšres. Canton de GuĂ©menĂ©. —BlĂ© noir, seigle, avoine. Canton de la Gacilly. — L'assolement biennal, Ă  peu prĂšs seul ; la moitiĂ© des terres de labour reçoit des grains blancs Ă  l'automne , et invariablement du blĂ© noir dix-huit mois plus tard, pour reprendre ensuite immĂ©diatement des grains blancs. Les terres sous chaume ont ainsi un repos de huit Ă  dix mois, pendant lequel elles sont livrĂ©es Ă  la vaine pĂąture. La terre prĂ©parĂ©e pour les blĂ©s noirs reçoit trois labours en plusieurs hersages ; pour les grains blancs aprĂšs blĂ© noir, le plus grand nombre est semĂ© sur un seul labour. Dans la sole des grains blancs , le seigle occupe presque toute la terre l'avoine y entre pour un dixiĂšme environ ; quelques essais de froment se rencontrent de loin en loin. On commence Ă  voir dans le canton quelques planches de navets sur chaumes retournĂ©s. Nous avons vu mĂȘme , l'annĂ©e derniĂšre , dans des champs Ă  consortage et sans protection do clĂŽtures, quelques essais de choux et de trĂšfle ; aventureuse initiative qui doit se briser contre l'esprit gĂ©nĂ©ral de routine , et surtout contre la nĂ©cessitĂ© que la grande division de la propriĂ©tĂ© impose au plus grand nombre de ne faire que des cĂ©rĂ©ales ; mais elle n'en prouve pas moins que les idĂ©es d'amĂ©lioration germent, et la persĂ©vĂ©rance de ces essais pendant quelques annĂ©es abolirait infailliblement le parcours. Canton de Questembert. — L'assolement alterne ou bisannuel 1re annĂ©e, seigle; 2e, sarrazin ou avoine; 3e, seigle. Canton de Sarzeau. — Le froment est la principale rĂ©colte. Canton de Mauron. — L'assolement est triennal, mais la culture du froment empiĂšte sur celle du seigle. Canton de Malestroit. — Deux soles Ă©gales sous seigle et blĂ© noir; un huitiĂšme des terres prĂ©levĂ© pour avoine et froment Canton de Rohan. — Assolement triennal ; la culture du froment y 232 ASSOCIATION BRETONNE. gagne sur celle du seigle. Le trĂšfle, le chou et le navet occupent un espace de plus en plus considĂ©rable. Canton d'Auray.— Assolement triennal, seigle, mil et blĂ© noir. 12e QUESTION. — De quelle maniĂšre traite-t-on les fumiers? En quelle quantitĂ©, Ă  quels intervalles et pour quelles cultures en fait-on usage ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les matiĂšres fĂ©cales de la ville de Lorient, exploitĂ©es par les cultivateurs de la banlieue, font la base de leurs engrais. On les emploie en composts pour la dĂ©composition des vĂ©gĂ©taux ou pour faire des terreaux. On les emploie aussi combinĂ©es avec les boues de la ville, dont les fermiers sont les adjudicataires. Ces engrais sont utilisĂ©s pour tous les genres de culture, soit prairies naturelles ou artificielles, soit cĂ©rĂ©ales ou lĂ©gumineuses. On ne s'en sert habituellement que par intervalle de deux ans dans le mĂȘme terrain, Ă  raison de 150 quintaux mĂ©triques par hectare. Canton du FaouĂ«t. — L'usage n'emploie que des composts formĂ©s d'une partie de fumier d'Ă©table, de feuillage, d'herbes et du produit de l'Ă©trĂ©page ; le temps de la confection de ces fumiers varie en raison des besoins de faire fermenter et consommer les objets prĂ©dominants dans les composts dont l'importance varie suivant la nature des cĂ©rĂ©ales auxquelles on les destine et la quantitĂ© de terrain que l'on veut ensemencer. Ces fumiers sont faits en plein air. Canton de Gourin.—Les fumiers employĂ©s sont des fumiers couplĂ©s, c'est-Ă -dire formĂ©s de couches de fumier d'Ă©table et de lande ou bruyĂšre, genet, etc.. On en fait usage pour la semence du seigle seulement; l'avoine est semĂ©e sans fumer, et pour le blĂ© noir, la plupart du temps on ne se sert que de cendres. Canton de GuĂ©menĂ©. — Les fumiers restent gĂ©nĂ©ralement trĂšs-longtemps dans les Ă©tables ; on les retire au plus quatre fois par an. On les mĂ©lange avec des genets, landes et litiĂšres qui sont rĂ©pandues sur les cours. On fait aussi pour la culture du seigle des fumiers composĂ©s de mottes et de trois couches de fumier d'Ă©table seulement. Canton de la Gacilly. — Les fumiers sĂ©journent des mois entiers dans les Ă©tables. Ils en sortent pour ĂȘtre mis en tas avec une quantitĂ© double et souvent triple d'ajoncs , de bruyĂšres, de feuilles, etc., et on les laisse ainsi fermenter pendant plus ou moins de temps , d'un Ă  trois mois, rarement assez pour obtenir une dĂ©composition suffisante des matiĂšres qu'on y a mĂȘlĂ©es. Les fumiers alors sont secs, chargĂ©s de bois, qui soulĂšvent des terres dĂ©jĂ  trop lĂ©gĂšres en gĂ©nĂ©ral et les maintiennent souvent dans un Ă©tat fĂącheux de dessiccation. SESSION DE VANNES. 233 La quantitĂ© de fumier, dans l'emploi, est trĂšs-variable ; 12 Ă  15 mĂštres cubes par hectare ne peuvent pas souvent ĂȘtre dĂ©passĂ©s. Toutes les rĂ©coltes, Ă  moins d'impossibilitĂ© absolue, sont fumĂ©es. Canton de Questembert. — Il y a beaucoup Ă  dĂ©sirer dans la confection des fumiers ; le mode est d'Ă©trĂ©per une grande quantitĂ© de mauvais ajonc et de bruyĂšre qu'on mĂȘle aux deux tiers avec un fumier d'Ă©table, souvent composĂ© lui-mĂȘme des mĂȘmes plantes mĂ©langĂ©es avec un peu de chaume ou de paille, arrosĂ© par l'eau du ciel, et quelquefois tellement sec que le feu consumerait un tas de plusieurs mĂštres cubes. On fume Ă  toutes les semailles ; quinze Ă  seize petites voitures pour 50 ares. Canton de Sarzeau.— On ne fait guĂšre de fumier ; on donne la paille aux bestiaux, et le goĂ«mon, qui leur sert de litiĂšre, est lent Ă  s'imprĂ©gner d'humiditĂ©. Canton de Malestroit. — On ne se sert, comme engrais, que do fumier d'Ă©table. 13e QUESTION.— Quels amendements emploie-t-on ? Quel est leur dosage et quelle est la frĂ©quence de leur application ? D'oĂč les tire-t-on ? » 14e QUESTION.— Use-t-on du noir animal, et dans quelles proportions ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — La chaux d'Ă©puration de l'usine Ă  gaz ainsi que la cendre de chaux commencent Ă  ĂȘtre employĂ©es sur les prairies aprĂšs la coupe du foin Ă  raison de huit barriques par demi-hectare, au prix de 75 c. Ă  1 fr. la barrique. On fabrique Ă  la mĂȘme usine, avec du gallet calcaire que la mer rejette sur la cĂŽte de Gavre par de gros temps , une espĂšce de chaux grise, trĂšs-bonne pour l'agriculture, dont le prix est de 4 fr. la barrique. Le sable coquillier calcaire du fort bloquĂ© est aussi en usage dans plusieurs cultures. Il est employĂ© avec les cĂ©rĂ©ales Ă  raison de 20 Ă  25 barriques par hectare au prix de 75 c, rendu Ă  Lorient. Le noir animal a Ă©tĂ© essayĂ© avec succĂšs il y a quelques annĂ©s dans plusieurs exploitations ; mais la fraude, qui s'est introduite dans le commerce de cet engrais, en a dĂ©goĂ»tĂ© les cultivateurs. Canton du FaouĂ«t. — Il n'est fait aucun usage d'amendements. La cendre est seule employĂ©e pour la semence des blĂ©s noirs. Le noir animal n'est point employĂ© ; il ne convient pas Ă  nos terres trop lĂ©gĂšres ; l'expĂ©rience en a Ă©tĂ© faite. 234 ASSOCIATION BRETONNE. Canton de Gourin. — On ne se sert ni de noir animal ni d'autres amendements. Canton de GuĂ©menĂ©. — Le seul amendement est la charrĂ©e employĂ©e mĂȘme Ă  faible dose pour la culture du blĂ© noir. On ne se sert pas de noir animal. Canton du la Gacilly. — L'emploi des amendements est ici tellement restreint, qu'il n'est guĂšre possible d'en tenir compte dans la situation agricole gĂ©nĂ©rale. Cependant quelques propriĂ©taires et quelques cultivateurs aisĂ©s emploient le noir, surtout avec le blĂ© noir. Le dosage habituel est de k Ă  5 hectolitres Ă  l'hectare. La fraude, qui s'est promptement introduite dans la fabrication du noir, a nui Ă  son usage. Il serait Ă  dĂ©sirer que dans le Morbihan, Ă  l'exemple de dĂ©partements voisins, les nĂ©gociants en noir animal fussent tenus de prĂ©senter leur marchandise sous la garantie de la formule d'analyse. Depuis l'ouverture du canal de Nantes Ă  Redon, la chaux commence aussi Ă  ĂȘtre essayĂ©e dans le canton, et son usage gagne un peu chaque annĂ©e. Elle est d'un trĂšs-bon effet sur les froments et les trĂšfles principalement le succĂšs d'un trĂšfle n'est mĂȘme bien certain ici qu'avec la chaux. Au point oĂč nous en sommes, il est difficile d'ĂȘtre fixĂ© sur son dosage. Je puis dire cependant qu'elle est employĂ©e communĂ©ment Ă  raison de huit Ă  dix barriques Ă  l'hectare. On pourrait citer une ferme du pays oĂč elle est employĂ©e avec une demi-fumure, Ă  raison de la proportion indiquĂ©e ci-dessus, son emploi revenant ainsi dans le mĂȘme terrain chaque cinquiĂšme annĂ©e. Les terres de cette ferme ont dĂ©jĂ  subi deux rotations de ce systĂšme, et chaque annĂ©e un effet assez remarquable a pu ĂȘtre constatĂ©. La chaux des bords de la Loire s'obtient ici Ă  un prix modĂ©rĂ©. Nous l'avons Ă  4 fr. la barrique , sur le quai de Redon , et l'on espĂšre, que ce prix pourra ĂȘtre rĂ©duit prochainement encore. En somme, c'est l'opinion des agriculteurs de ce pays que la chaux est la base offerte Ă  tous les progrĂšs dont notre agriculture est susceptible. Canton de Questembert. — Deux ou trois cultivateurs font usage de la chaux et du sablon de Vannes, Ă  la dose de quinze Ă  vingt-cinq barriques par hectare, une fois sur le mĂȘme terrain pour sept annĂ©es ; ils s'en trouvent bien, surtout pour le froment. Les autres cultivateurs du canton n'ont aucun amendement. Cependant la chaux conviendrait bien pour affaiblir les principes trop astringents et acides dĂ©veloppĂ©s par les bruyĂšres et ajoncs employĂ©s continuellement ; mais le prix et la distance empĂȘcheront d'ici SESSION DE VANNES. 235 bien longtemps nos cultivateurs, dont la majeure partie n'a point d'aisance, d'employer ce prĂ©cieux amendement, qui, aidĂ© du sablon ou de la vase de la mer, est indispensable pour relever l'agriculture du canton. Il n'y a que l'administration supĂ©rieure qui puisse hĂąter ce bienfait en faisant Ă©tablir des dĂ©pĂŽts dans les chef-lieux de canton Ă©loignĂ©s de plus de 25 kilomĂštres de la mer ou des canaux. On ne se sert pas de noir animal. Canton de Sarzeau. — L'engrais maritime que l'on enfouit tout vert est un amendement employĂ© dans ce canton, mais il est peu durable parce qu'il est ordinairement composĂ© de longues herbes maigres et non visqueuses, chargĂ©es de pustules. Il faudrait interdire de ramasser le goĂ«mon le dimanche, car ceux qui veulent observer la loi du repos dominical sont privĂ©s d'un produit bien utile et que rien ne remplace dans le pays. Le Conseil gĂ©nĂ©ral a, au surplus, dĂ©jĂ  pris des mesures Ă  cet Ă©gard. Cantons de Mauron et de Rohan. — L'usage du noir animal se gĂ©nĂ©ralise do plus en plus pour la culture du sarrazin. On estime qu'il s'en est vendu cette annĂ©e pour 30 Ă  40,000 francs dans le canton de Rohan. Il arrive par la voie du canal, et on l'obtient sans ĂȘtre falsifiĂ©. Dans le canton de Rohan, on brĂ»le toutes les vanneries de cĂ©rĂ©ales et autres dĂ©bris pour en rĂ©pandre la cendre sur les prairies et sur les champs. 15e QUESTION. — Quelles sont les variĂ©tĂ©s de froment que l'on cultive? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les variĂ©tĂ©s de froment cultivĂ©es dans le canton sont, depuis environ douze ans, le richelle de Naples, le froment saumon et le froment rouge de cĂŽte sans barbes. On ne cultive ni seigle ni avoine dans le canton. Canton du FaouĂ«t.— Le froment tendre dit de mars. Canton de Gourin. — La culture du froment n'entre pas dans l'assolement; il est fort peu cultivĂ©, quoiqu'il rĂ©ussisse bien dans la commune de Gourin en particulier. Canton de GuĂ©menĂ©. — Aucune culture de froment. Canton de la Gacilly. — Le gros blanc et rouge principalement, avec et sans barbe. Les semences sont rarement d'une variĂ©tĂ© pure. Le froment ne se cultive dans ce canton qu'en proportion trĂšsminime. Canton de Questembert. — Les froments d'hiver et de mars, le premier en petite quantitĂ©. 236 ASSOCIATION BRETONNE. Canton de Sarzeau.— On ne cultive que le froment rouge qui est de bonne qualitĂ©. Canton de Josselin.— Les deux tiers des froments sont des froments d'hiver. Canton de Rohan.— La culture du froment a dĂ©cuplĂ© depuis dix ans. Canton de PloĂ«rmel.— La culture du froment de printemps a beaucoup gagnĂ©. 16° QUESTION. — Quel est le rendement moyen en froment, seigle, avoine, etc.? Quel est le poids de l'hectolitre? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Le produit moyen des froments est de douze hectolitres pour deux hectolitres de semence leur poids moyen est de 78 kilogrammes par hectolitre quand il est bien rĂ©coltĂ©. Canton du FaouĂ«t. — Le froment rend sept fois, le seigle huit fois et l'avoine six fois la semence. L'hectolitre de seigle pĂšse 61 k. 55 g. Id. de sarrazin 64 66 Id. d'avoine 48 36 Canton de Gourin. — Le rendement du seigle, de l'avoine et du blĂ© noir est en moyenne de 1,500 kilogrammes par hectare dans les trois communes de Gourin, le Saint et Roudouallec ; de 950 kilogrammes dans les communes de Langonnet et Plouray, dont le sol est granitique. L'hectolitre de seigle pĂšse 68 kilogrammes, l'hectolitre de blĂ© noir 62 kilogrammes; l'hectolitre d'avoine d'hiver, seul cultivĂ© dans les trois communes de Gourin, le Saint, Roudouallec, pĂšse en moyenne 51 kilogrammes ; l'avoine dite d'Ă©tĂ© cultivĂ©e dans les deux autres communes pĂšse environ 47 Ă  48 kilogrammes. Canton de GuĂ©menĂ©. — Le rendement moyen de l'hectare en seigle est de 11 hectolitres, en avoine de 24 hectol., on blĂ© noir de 15 hectol. Le poids de l'hectolitre est pour le seigle de 72 kil., pour l'avoine de 50 kil., pour le blĂ© noir de 60 kil. Canton de la Gacilly. — Le rendement est assez variable dans les diverses communes du canton. — En moyenne, le froment rend 12 Ă  15 hectolitres Ă  l'hectare ; le seigle, 12 ; l'avoine, 20 ; le blĂ© noir, 30. L'hectolitre de froment pĂšse 75 kilogrammes; le seigle, 66; l'avoine, 46; le blĂ© noir, 54. Le poids de ce dernier grain, cette annĂ©e, est de 60 Ă  64. Canton de Questembert. — Le rendement habituel ou moyen du froment est de cinq Ă  six fois la semence; le seigle, six Ă  sept ; l'avoine, SESSION DE VANNES. 237 huit Ă  dix cette annĂ©e le froment d'hiver et le seigle n'ont donnĂ© que trois, le froment de mars cinq. Le poids de l'hectolitre de froment, 72 Ă  75 kilogrammes ; de seigle, 65 Ă  70 ; de l'avoine, 40 Ă  50. Canton de Sarzeau.— Le rendement moyen du froment est de dix Ă  douze hectolitres par hectare, le poids de l'hectolitre de 78 Ă  80 kilogrammes. Cantons de Josselin et PloĂ«rmel. — Le rendement moyen est de douze hectolitres, le poids de l'hectolitre de 75 Ă  80 kilogrammes. Le blĂ© noir qui occupe un tiers du terrain, et est ordinairement fumĂ© avec de la charrĂ©e, rend vingt pour un. La quantitĂ© de semence est de 0,50 Ă  l'hectare. 17e QUESTION.— Quels sont les procĂ©dĂ©s de rĂ©colte et de battage des cĂ©rĂ©ales? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les fermiers ne se servent que du flĂ©au pour battre le grain. On coupe les grains Ă  la faucille Ă  quinze centimĂštres au-dessus du sol. Canton du FaouĂ«t. — La coupe Ă  la faucille et le battage au flĂ©au. Canton de Gourin. — Les cĂ©rĂ©ales sont rĂ©coltĂ©es au moyen de la faucille et battues au moyen du flĂ©au uniquement. Canton de GuĂ©menĂ©. — On coupe Ă  la faucille , au ras de terre ; le battage a lieu au flĂ©au. Canton de la Gacilly. — La faucille et le flĂ©au rond ou plat, sans exception. Canton de Questembert. — On coupe les cĂ©rĂ©ales avec la faucille et le battage s'opĂšre au moyen du flĂ©au. Canton de Sarzeau. — On coupe ras et on bat au flĂ©au rond. M. de Langlais possĂšde une machine abattre Ă  manĂ©ge, dont quelques cultivateurs ont fait usage. Cantons de PloĂ«rmel et de Josselin. — On laisse des chaumes et on bat au flĂ©au. Canton de Rohan. — On coupe ras et on bat au flĂ©au. 18e QUESTION. — Quels sont les dĂ©bouchĂ©s ouverts au commerce des grains consommation locale, vente Ă  l'intĂ©rieur de la France, exportation ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les grains rĂ©coltĂ©s dans le canton de Lorient sont vendus aux minoteries de QuimperlĂ© ou aux boulangers de la ville pour la consommation des habitants. 238 ASSOCIATION BRETONNE. Canton du FaouĂ«t. — Consommation locale, marchĂ©s de Hennebont et QuimperlĂ©. Canton de Gourin. —Les seigles et blĂ©s noirs sont rarement exportĂ©s; l'avoine est chaque annĂ©e exportĂ©e Ă  Morlaix, oĂč elle est embarquĂ©e. Canton de GuĂ©menĂ©. — Outre la consommation locale, les cultivateurs approvisionnent de seigle et blĂ© noir les marchĂ©s de Plouay, NapolĂ©onville et Rostrenen. On exporte pour Hennebont et NapolĂ©onville plus de la moitiĂ© des avoines. Canton de la Gacilly. — Le marchĂ© de la Gacilly et celui de Redon pour la consommation locale ; le commerce de Nantes et celui de Redon pour les envois Ă  l'intĂ©rieur et l'exportation Ă  l'Ă©tranger, notamment pour l'Angleterre et la Hollande. La consommation locale n'absorbe pas beaucoup plus dos deux tiers de nos seigles et blĂ©s noirs. Canton de Questembert. — Consommation locale, le trop plein exportĂ© par voitures Ă  Muzillac, Vannes et la Roche-Bernard, pour ĂȘtre transportĂ© par mer dans l'intĂ©rieur de la France, quelquefois pour l'Angleterre. Canton de Sarzeau.— Les grains se vendent sur les marchĂ©s de Sarzeau et de Vannes. Canton de Josselin.— Les grains s'embarquent sur le canal de Redon ou se vendent Ă  Josselin et PloĂ«rmel. Canton de Rohan.— Vend ses blĂ©s Ă  Redon et NapolĂ©onville. Canton de Vannes. — Ne produit pas assez de grains pour sa consommation. 19e QUESTION.— Quelles sont les causes qui peuvent contribuer Ă  obstruer ces dĂ©bouchĂ©s? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les grains que produit le canton ne s'exportent pas. Canton du FaouĂ«t. — Rien ne s'oppose aux dĂ©bouchĂ©s qu'offrent les marchĂ©s ci-dessus dĂ©signĂ©s, mais les distances qui nous en sĂ©parent sont une gĂȘne. Canton de Gourin. — La seule cause serait le cas de guerre. Canton de GuĂ©menĂ©. — L'abondance des rĂ©coltes dans les autres pays. Canton de la Gacilly. — L'abondance et le bas prix des cĂ©rĂ©ales, la concurrence que la Russie mĂ©ridionale fait par la MĂ©diterranĂ©e aux cĂ©rĂ©ales de toute l'Europe occidentale. Lorsque le commerce de Nantes n'a pas de commandes importantes, nos grains sont toujours Ă  vil prix sur nos marchĂ©s. SESSION DE VANNES. 239 Canton de Questembert.— Le mauvais Ă©tat des routes pendant l'hiver ou le dĂ©faut de commerce. Gantons de Josselin et PloĂ«rmel.— Le chĂŽmage du canal de Nantes Ă  Brest nuit au dĂ©bouchĂ© de leurs grains. Canton de Sarzeau.— Le principal obstacle est dans le mauvais Ă©tat des chemins. 20e QUESTION. — Quelles sont les prairies artificielles usitĂ©es? Quelle est leur Ă©tendue proportionnelle ? Quel est leur rendement moyen ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les cultures de prairies artificielles auxquelles se livrent les cultivateurs du canton sont celles du trĂšfle ordinaire, du trĂšfle incarnat et de la luzerne. L'Ă©tendue proportionnelle de ces cultures porte sur un dixiĂšme des terres de l'exploitation. Elles produisent en moyenne de deux Ă  trois coupes de verts, Ă  l'exception du trĂšfle incarnat, qui n'entre dans l'assolement que comme culture dĂ©robĂ©e. Canton du FaouĂ«t. — Celles en trĂšfle, trop peu nombreuses et qui ne sont encore qu'Ă  l'Ă©tat d'exceptions. Canton de Gourin. — Les prairies artificielles sont peu usitĂ©es dans le pays; on cultive seulement, pour couper en vert successivement, du seigle, du blĂ© noir et de l'avoine. Les cultures sont faites presque exclusivement dans les courtils de la ferme ou dans une piĂšce de terre touchant Ă  l'habitation, et peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©es au vingtiĂšme tout au plus des terres arables. Canton de GuĂ©menĂ©. — La culture du trĂšfle sur une Ă©chelle trĂšsrestreinte. Canton de la Gacilly. — Les prairies artificielles dans le canton sont insignifiantes quant Ă  l'aspect gĂ©nĂ©ral, et hors de toute proportion assignable avec la totalitĂ© du sol. Le trĂšfle commun y vient bien , notamment dans un terrain chaulĂ©. Il donne de 3 Ă  4,000 kilog. par hectare. Quelques essais rĂ©pĂ©tĂ©s de trĂšfle incarnat n'ont pas Ă©tĂ© satisfaisants jusqu'ici. Canton de Questembert.— La culture du trĂšfle ordinaire commence Ă  prendre dans le canton ; ce n'est pourtant encore que quelques ares de terrain par commune employĂ©s Ă  cet usage, Ă  l'exception de trois Ă  cinq cultivateurs qui le font en grand. Le rendement comme fourrage vert a Ă©tĂ© trĂšs-abondant cette annĂ©e. L'Ă©tendue ensemencĂ©e en trĂšfle ordinaire et incarnat, dans le canton, peut ĂȘtre Ă©valuĂ©e Ă  4 ou 5 hectares. 240 ASSOCIATION BRETONNE. Canton de Sarzeau. — On sĂšme un peu de trĂšfle incarnat, mais pas d'autre fourrage. Cantons de PloĂ«rmel et Josselin. — H y a peu de prairies artificielles ; on sĂšme quelques navets pour couper comme fourrage au printemps. 21e QUESTION.— Quelles sont les racines ou autres plantes sarclĂ©es que l'on cultive ? Étendue proportionnelle de ces cultures ; rendement moyen. » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les racines cultivĂ©es dans le canton sont la betterave, le turneps, la carotte rouge. Les plantes sarclĂ©es sont les pois, les haricots, les choux, etc. Ces cultures comprennent une Ă©tendue de 60 hectares. Canton du FaouĂ«t.—Le canton a beaucoup Ă  faire sous ce rapport ; il progresse peu, et les cultures de ce genre sont trop peu rĂ©pandues pour leur assigner une valeur dĂ©terminĂ©e. Canton de Gourin. — Les racines commencent seulement Ă  s'introduire dans le canton ; cette culture prend faveur, mais elle n'est pas encore assez rĂ©pandue pour pouvoir ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e ici. Les turneps et les choux du Poitou rĂ©ussissent trĂšs-bien dans les dĂ©frichements. Canton de GuĂ©menĂ©. — Des turneps, des navets, des choux, des rutabagas, la pomme de terre. 80 hectares environ dans tout le canton sont sous racines ou plantes sarclĂ©es. Canton de la Gacilly. — Le chou du Poitou , culture exceptionnelle dans le canton, comme le trĂšfle, y vient bien et a beaucoup d'avenir. Le fermier et le petit cultivateur le cultivent depuis un temps immĂ©morial , mais dans leur courtil et sur une trĂšs-petite Ă©chelle. Il y manque toujours de l'espace nĂ©cessaire Ă  son dĂ©veloppement voilĂ  pourquoi il est vrai de dire que la culture du chou dans do bonnes conditions est exceptionnelle dans le canton de la Gacilly. On fait des navets de printemps, mais en quantitĂ© insuffisante; cette culture tend nĂ©anmoins Ă  se dĂ©velopper. La culture des pommes de terre avait pris, il y a douze Ă  quinze ans, des dĂ©veloppements assez remarquables. La persistance de la maladie l'a rĂ©duite aujourd'hui Ă  des proportions minimes. Canton de Questembert.— La culture du chou cavalier et branchu a considĂ©rablement augmentĂ© cette annĂ©e, ainsi que celle du rutabaga et des navets; prĂšs de 100 hectares ont Ă©tĂ© mis sous ces diverses plantes dans le canton. On y trouve aussi la pomme de terre et la betterave. La culture de la pomme de terre a beaucoup diminuĂ© depuis l'ap- SESSION DE VANNES. 241 parition de la maladie; celle du choux et du navet a augmentĂ©. On emploie Ă  ces rĂ©coltes environ un trentiĂšme des terres labourables. Canton de Sarzeau. — Sauf chez quelques propriĂ©taires, on ne cultive aucune plante sarclĂ©e Ă  l'exception de la pomme de terre. Canton de Josselin.— Presque point de racines. Canton de Rohan. — Quelques choux et navets. 22e QUESTION. — Quelle est l'Ă©tendue et la qualitĂ©, quel est le rendement des prairies naturelles ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — L'Ă©tendue des prairies naturelles du canton est de 70 hectares. Elles produisent, en raison de la bonne qualitĂ© des engrais qu'elles reçoivent, de 4,500 Ă  5,000 kilogr. de foin par hectare. Canton du FaouĂ«t. — Les prairies naturelles sont dans la proportion du quart au cinquiĂšme de l'exploitation. L'hectare ne produit guĂšre que 3 milliers mĂ©triques de foin. Canton de Gourin. —L'Ă©tendue des prairies naturelles est du sixiĂšme environ des terres arables; la qualitĂ© est mĂ©diocre; le rendement moyen est de 3,500 kilogrammes Ă  l'hectare. Confonde GuĂ©menĂ©. — L'Ă©tendue des prairies est de 2,675 hectares ; le rendement moyen de 2500 kilog. Ă  l'hectare. Canton de la Gacilly. — L'Ă©tendue des prairies naturelles est, moyennement, le cinquiĂšme des terres productives de la ferme. Ce chiffre peut s'appliquer aussi Ă  la petite culture. Ces prairies sont en gĂ©nĂ©ral mal tenues, et ne rendent guĂšre eu moyenne que 2,500 Ă  3,000 kilog. Ă  l'hectare. Quelques communes du canton possĂšdent sur les bords de l'Aff et de l'Oust des prairies assez vastes et d'un rendement trĂšs-variable tant en qualitĂ© qu'en quantitĂ©. Ces prairies sont entiĂšrement livrĂ©es Ă  la nature. Leur produit annuel dĂ©pend des inondations qu'elles ont Ă  subir dans le cours do l'annĂ©e, et surtout de l'Ă©poque plus ou moins opportune du retrait des eaux. En gĂ©nĂ©ral la quantitĂ© et la qualitĂ© y marchent de pair quand les eaux se retirent de bonne heure aprĂšs inondations abondantes , grande et bonne rĂ©colte. C'est le contraire lorsque le niveau d'eau ne s'abaisse que tard. Cette annĂ©e est pour ces prairies une annĂ©e d'abondance, et le foin y est d'excellente qualitĂ©. Le prix du foin est ici pour le moment, de 12 Ă  14 fr. les 500 kilog. Il n'est pas rare de le voir Ă  20 et 25 fr. Le prix moyen du pays est de 18 Ă  20 fr. Canton de Questembert.— 2,140 hectares en prairies naturelles dont 4 Ă  500 sont arrosĂ©s, mais avec peu do discernement et sans mĂ©thode. 10 242 ASSOCIATION BRETONNE. Il serait bien Ă  dĂ©sirer que l'administration envoyĂąt gratuitement un ou deux irrigateurs faire une tournĂ©e dans le canton dont plusieurs parties sont traversĂ©es par des riviĂšres et petits cours d'eau. Le rendement moyen 20 Ă  25 quintaux mĂ©triques ou 4 Ă  5 milliers par hectare. Canton de Sarzeau. — Il y a peu de prairies naturelles, mais elles sont bien soignĂ©es et fumĂ©es; le rendement est de 5 Ă  6 milliers Ă  l'hectare. Canton de Josselin. — Il y a un quart des terres en prairies; le rendement est de 5 milliers Ă  l'hectare. Canton de Rohan. — Il y a un septiĂšme des terres en prairies qui sont en gĂ©nĂ©ral mĂ©diocres. 23e QUESTION.— Quelles facilitĂ©s naturelles rencontre-t-on pour les irrigations? Quel parti en a-t-on tirĂ©? » REPONSES. — Canton de Lorient. — L'irrigation de quelques prairies basses se fait au moyen du courant des sources dĂ©couvertes dans le sol. Elles ne, sont baignĂ©es par aucun ruisseau ou Ă©tang, parce que le sol n'en possĂšde pas. Canton du FaouĂ«t. — Les facilitĂ©s d'irrigation sont nombreuses; chacun irrigue sa prairie sans ensemble concertĂ©. Un meilleur emploi devrait ĂȘtre fait. Canton de Gourin.— On rencontre les plus grandes facilitĂ©s pour les irrigations, le pays Ă©tant accidentĂ©, et chaque vallon ayant son ruisseau qu'on peut Ă©lever facilement, on irrigue beaucoup, mais sans intelligence; du reste, il faut connaĂźtre la nature dos eaux quelques eaux sont malfaisantes, d autres sans valeur. Canton de GuĂ©menĂ©. — L'abondance des sources, les reliefs et les dĂ©clivitĂ©s du terrain facilitaient les irrigations; mais on eu a tirĂ© peu do parti jusqu'Ă  prĂ©sent. Les arrosements sont dirigĂ©s sans intelligence. Canton de la Gacilly. — La nature n'a pas dotĂ© le canton de la Gacilly de trĂšs-larges moyens d'irrigation. Les ruisseaux et les sources n'y sont pas trĂšs-communs ; les principaux cours d'eau ont en gĂ©nĂ©ral pou de pente. Cependant chaque fois qu'un petit cours le permet, les propriĂ©taires do prĂ©s voisins ont bien soin d'en tirer avantage. Mais en gĂ©nĂ©ral, si l'on ne. manque guĂšre ici de s'approprier un filet d'eau utile , on ne sait pas s'en dĂ©barrasser Ă  propos. Los parties basses dos prĂ©s arrosĂ©s sont presque toujours fangeuses et imprĂ©gnĂ©es d'une eau stagnante qui y dĂ©veloppe des herbes de mauvaise qualitĂ©. SESSION DE VANNES, 21 5 On peut conclure en somme que l'irrigation est mal entendue dans le canton. Canton de Questembert.— Les deux riviĂšres de l'Arn et de la Claise et plusieurs petits ruisseaux traversent le canton; mais le cultivateur n'a aucune idĂ©e des irrigations et n'en retire que peu de profit. Canton de Malestroit.— Les irrigations y sont encore Ă  l'Ă©tat le plus Ă©lĂ©mentaire ; on laisse les eaux suivre leur cours naturel, sans chercher Ă  les multiplier au profit des pĂąturages qu'elles pourraient amĂ©liorer. Canton de PloĂ«rmel. — Les irrigations y sont assez mal entendues. 24e QUESTION.— Pratique-t-on le drainage ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Le drainage a Ă©tĂ© essayĂ© par une seule personne au moyen de tuyaux en terre fabriquĂ©s au Rohu, prĂšs de Lorient, clans un fond marĂ©cageux qui a Ă©tĂ© dessĂ©chĂ© , et oĂč les avoines et le trĂšfle sont cette annĂ©e d'une grande beautĂ©. Canton du FaouĂ«t. — Le drainage n'est point tentĂ©. Canton de Gourin. —Un seul propriĂ©taire l'a jusqu'ici employĂ© avec succĂšs. Canton de GuĂ©menĂ©. — Le drainage n'a pas Ă©tĂ© essayĂ©. Canton de la Gacilly. — Aucunement. Des rigoles Ă  ciel ouvert et d'une exĂ©cution facile suffiraient dans presque tous les cas. Ce moyen mĂȘme n'est point suffisamment mis en oeuvre. Canton de Questembert.— Deux cultivateurs ont commencĂ© Ă  drainer dans les lieux bas et humides de leurs exploitations. Cantons de Malestroit et PloĂ«rmel. — Aucune espĂšce de drainage n'a encore Ă©tĂ© tentĂ©e. 25e QUESTION. — S'occupe-t-on de cultures industrielles ? Quelle en est l'importance ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — On ne se livre dans le canton Ă  aucune culture industrielle. Canton du FaouĂ«t. — On no s'occupe pas de cultures industrielles. Canton de Gourin. — Pas de culture industrielle. Canton de GuĂ©menĂ©. — Il n'existe aucune culture industrielle. Canton de la Gacilly. — Point de cultures industrielles proprement dites. Canton de Questembert.— Non, si ce n'est un peu de chanvre pour les corderies. 244 ASSOCIATION BRETONNE. 26e QUESTION. — S'occupe-t-on de la culture du lin ? Quelle en est l'importance ? Quelles sont les dĂ©bouchĂ©s? MĂȘmes questions pour le chanvre. » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — On ne sĂšme point de lin , et le chanvre ne se cultive que pour les besoins du mĂ©nage. Canton du FaouĂ«t. — On ne cultive pas le lin. Le chanvre n'est cultivĂ© que pour les usages domestiques. Canton de Gourin. — Le lin n'est pas cultivĂ© dans le canton; le chanvre ne l'est que pour les besoins du mĂ©nage; point d'exportation; la graine seule du chanvre est exportĂ©e. Canton de GuĂ©menĂ©. — On ne cultive pas de lin ; la culture du chanvre a lieu sur 200 hectares environ elle a pour dĂ©bouchĂ©s Morlaix et Hennebon. Canton de la Gacilly. — On cultive le lin et le chanvre pour les besoins seulement de la famille ; culture de courtil. Canton de Questembert.— La culture du lin se fait en petit, seulement dans les jardins ou courtils, pour les besoins locaux; la culture du chanvre plus en grand. Les trois quarts sont employĂ©s pour vĂȘtir les habitants de la ferme, et l'autre quart vendu partie aux cordiers de Peaule et l'autre aux marchands de toile de Malestroit. Cantons de Malestroit et PloĂ«rmel. — Les cultures de chanvre et du lin sont fort restreintes et ne sortent pas de l'Ă©toite enceinte des courtils. 27e QUESTION.— Quelle est l'importance de la production du cidre ? — Quelles sont les variĂ©tĂ©s de pommiers? Plante-t-on en bordures ou en vergers? Quel est le mode de rĂ©colte des pommes ? Quel est celui de fabrication du cidre ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — La production du cidre est d'une faible importance, attendu que dans la premiĂšre zone des fortifications, qui est de 500 mĂštres , on ne cultive pas le pommier. Canton du FaouĂ«t. — La production du cidre a une valeur marquĂ©e ; les variĂ©tĂ©s de pommiers sont nombreuses. Les plantations anciennes sont en vergers, les nouvelles en ceintures. Le pressoir et le pilon sont employĂ©s Ă  la fabrication du cidre. Canton de Gourin. — La production du cidre est peu importante et ne suffit pas Ă  la consommation du canton ; les variĂ©tĂ©s de pommiers sont nombreuses et peu choisies; on plante le plus gĂ©nĂ©ralement en vergers. Les pommes sont abattues Ă  l'aide de grandes perches; elles sont broyĂ©es Ă  bras, et on se sort do pressoirs en bois Ă  vis. SESSION DE VANNES. 243 Canton de GuĂ©menĂ©. — La production du cidre est de 7,660 hectol. Voici les noms bretons des principales variĂ©tĂ©s de pommiers douce ovaige, douce rouxbras. douce rouxbihan, douce called, douce mamgo'h, poche breh, douce guen, douce ribot, citron, caseau et pommes aigres. La proportion de ces derniĂšres est de 1/10. On plante et en bordure et en verger. Pour l'abatage on se sert do la gaule, on emploie les pilons en bois, et aussi quelquefois le moulin Ă  bras pour broyer le fruit. Le pressoir est en bois. Canton de la Gacilly. — Le cidre est un des produits importants du canton. Il serait difficile de donner la nomenclature des variĂ©tĂ©s de pommiers. La plupart du temps les dĂ©nominations changent d'une commune Ă  l'autre, et souvent mĂȘme dans doux localitĂ©s un peu Ă©loignĂ©es de la mĂȘme commune. Le bĂ©dan, le gros et petit doux, dĂ©nomination reçues partout, forment la majoritĂ© dans les variĂ©tĂ©s douces. Le cidre a sensiblement gagnĂ© en qualitĂ© dans le canton depuis une vingtaine d'annĂ©es. Autrefois les variĂ©tĂ©s aigres en formaient la base. Les variĂ©tĂ©s douces dominent aujourd'hui, et y entrent environ pour les deux tiers. Le pommier se plante gĂ©nĂ©ralement en bordure. Beaucoup de domaines Ă  consortage n'en ont pas moins l'aspect de vergers, chaque propriĂ©taire de parcelles, quelle qu'en soit la contenance, tenant Ă  avoir des pommiers, et plantant sur sa limite. Dans les champs les plus divisĂ©s , il arrive frĂ©quemment que les pommiers sont trop nombreux, et que les rĂ©coltes sont mal Ă  l'aise. Pour la rĂ©colte des pommes, on secoue et l'on gaule le pommier ; opĂ©ration assez vicieuse quant au gaulage. Si la rĂ©colte des pommes a lieu de bonne heure , ce qui arrive lorsque les blĂ©s noirs sont prĂ©coces , le pommier souffre toujours beaucoup de cette mĂ©thode. Le cidre se fait au moulin Ă  engrenages, menĂ© Ă  bras chez tous les propriĂ©taires , fermiers et cultivateurs aisĂ©s. Dans la petite propriĂ©tĂ©, et c'est le grand nombre , on Ă©crase les pommes au pilon. Canton de Questembert. - Dans les annĂ©es ordinaires on fabrique dans le canton de 4 Ă  5,000 hectolitres, ce qui devient une grande ressource pour le cultivateur ; un tiers dans les annĂ©es d'abondance ou les deux tiers dans les autres sont consommĂ©s par le cultivateur;le reste est vendu aux dĂ©bitants de la localitĂ© et des environs. Il y a plusieurs variĂ©tĂ©s de pommiers ; les deux plus communes sont, le doux et l'aigre ou aigrelet. On plante gĂ©nĂ©ralement le, pommier en bordure dans les champs et prairies. Dans toutes les fermes d'une certaine importance, il y a un verger de 60 Ă  80 ares plantĂ© de pommiers. 246 ASSOCIATION BRETONNE. Aux mois de septembre et d'octobre on fait la rĂ©colte des pommes ; la plupart des cultivateurs font usage de la perche ou gaule pour abattre les pommes, ou un homme monte dans le pommier et secoue fortement les branches; mĂ©thode pernicieuse qui contribue Ă  empĂȘcher le mĂȘme pommier de rapporter deux annĂ©es consĂ©cutives, les boutons Ă©tant; rompus par ce procĂ©dĂ©. Pour la fabrication du cidre, les uns font usage du moulin et les autres du pilon, puis du pressoir; le cidre retirĂ© est mis dans des cuves pendant un ou deux jours, puis dans do petits tonneaux ou barriques ; souvent on ajoute un peu d'eau pour tremper le marc. Au bout, de deux ou trois mois il est soutirĂ© et vendu. Carton de Malestroit. — Les espĂšces de pommes Ă  cidre sont trĂšsnombreuses ; il serait d'autant plus difficile do les dĂ©signer toutes qu'elles changent do, nom d'une commune Ă  l'autre. Le mode de plantation en bordure est le, plus usitĂ©. Le cidre se consomme dans la localitĂ©. On emploie des moulins Ă  bras pour Ă©craser les pommes. Pour les cueillir, on se sert de porches et de gaules, qui ont le trĂšs-grand inconvĂ©nient de briser les boutons Ă  fruit, ce qui explique pourquoi les pommiers donnent rarement deux annĂ©es de suite. 28e QUESTION.— Quelle est l'importance de la production des chĂątaignes ? Quelles sont les variĂ©tĂ©s? Comment les obtienton ? Quel est le mode de greffe? Plante-t-on en bordures ou en vergers? Quel est le mode de rĂ©colte ? Quels sont les dĂ©bouchĂ©s? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Le peu d'importance de la production dos chĂątaignes tient Ă  la mĂȘme cause qui restreint la production du cidre. Canton du FaouĂ«t. — La production des chĂątaignes suffit Ă  la consommation locale qui est plus de fantaisie que d'intĂ©rĂȘt de subsistance. Les variĂ©tĂ©s se multiplient par la greffe ordinaire qui promet dans un avenir prochain un approvisionnement de plus de valeur. Il n'y a pas d'exportation, la rĂ©colte se concentre dans le pays. Canton de Gourin. — Point de chĂątaignes. Canton de GuĂ©menĂ©. — La rĂ©colte des chĂątaignes est insignifiante ; la greffe est une rare exception les chĂątaigniers se plantent ordinairement en bordure. Canton de la Gacilly. — La chĂątaigne est un produit, d'une importance considĂ©rable dans le canton de la Gacilly, moindre toutefois que dans quelques cantons voisins, celui d'Allaire par exemple. Depuis quinze Ă  vingt ans, le nombre des chĂątaigniers de rapport a SESSION DE VANNES. 247 continuellement augmentĂ© ; chaque annĂ©e il s'accroĂźt dans une progression rapide, et quand on envisage ce que le pays a, dans les accidents de son sol, de terrains qui ne peuvent ĂȘtre plus utilement employĂ©s, et la facilitĂ© avec laquelle le chĂątaignier croĂźt dans presque toutes nos terres dont il semble ĂȘtre l'arbre essentiellement indigĂšne, on est tout naturellement amenĂ© Ă  en conclure qu'il est destinĂ© Ă  constituer pour longtemps une des principales branches de l'aisance de nos campagnes. Nous avons la chĂątaigne chambrĂ©e, c'est-Ă -dire Ă  plusieurs compartiments le marron proprement dit ne se rencontre pas ici en quantitĂ© apprĂ©ciable. On greffe le jeune chĂątaignier en fente. Mais un mode beaucoup plus usitĂ© aujourd'hui, et qui a bien autrement contribuĂ©, Ă  multiplier la chĂątaigne, est la greffe en tuyaux, vulgairement dĂ©signĂ©e sous le nom d'entuetlage entuyollage. Par ce moyen tout chĂątaignier, dĂ©fectueux, vieux , presque caduc, est mis rapidement Ă  fruit. Voici comment on opĂšre Au printemps , le chĂątaignier destinĂ© Ă  l'entuyollage est Ă©mondĂ©. Il se couvre de jeunes rameaux. A la sĂ©ve suivante, au mois d'avril, on le greffe en tuyaux. On fait choix des branches les plus vigoureuses et disposĂ©es de maniĂšre Ă  donner Ă  l'arbre une tĂȘte suffisamment garnie. Ces branches sont coupĂ©es Ă  quelques centimĂštres du tronc de 5 Ă  10 cent , on fend l'Ă©corce au-dessous de cette coupure, et on la rabat en deux ou trois laniĂšres dans une longueur de 3 Ă  4 centimĂštres environ. A la place de cette Ă©corce et sur la branche ainsi dĂ©pouillĂ©e, on introduit un tuyau de mĂȘme dimension enlevĂ© sur un sujet greffĂ© ce jeune bois se prend ordinairement sur des souches destinĂ©es Ă  le fournir, et appelĂ©es mĂšres. Le tuyau est lĂ©gĂšrement assujetti en le forçant Ă  descendre jusqu'Ă  la rencontre des laniĂšres dĂ©pouillĂ©es que l'on relĂšve alors , en les rendant aussi adhĂ©rentes que, possible au nouveau tuyau. Pour que ces laniĂšres ne retombent pas on les raccourcit alors , ne leur laissant que les quelques millimĂštres adhĂ©rents au nouveau tuyau ; l'opĂ©ration est terminĂ©e. Il n'est pas nĂ©cessaire de dire que le tuyau qu'on veut mettre en place doit avoir au moins un oeil. Peu de temps aprĂšs l'opĂ©ration , on supprime le surplus des branches qu'on n'a pas jugĂ© nĂ©cessaire d'entuyoller. Quand tout le bois n'est pas trouvĂ© assez fort la premiĂšre annĂ©e, on rĂ©serve quelques branches Ă  traiter l'annĂ©e, suivante. Pendant les premiĂšres annĂ©es le chĂątaignier doit ĂȘtre surveillĂ©, et il faut supprimer soigneusement tout ce qui n'est pas greffĂ©. 248 ASSOCIATION BRETONNE. Éviter d'entuyoller par la pluie ; si le tuyau est mouillĂ© si peu que ce soit, il y a dix contre un Ă  parier qu'il ne prendra pas. Ainsi traitĂ©, un chĂątaignier de nulle valeur comme bois d'oeuvre , s'il est d'un certain Ăąge et passablement vigoureux , donne dĂšs la quatriĂšme annĂ©e des produits de quelque valeur, et au bout de dix ou douze ans il est en plein rapport. C'est par cette mĂ©thode principalement que la chĂątaigne est devenue un produit considĂ©rable dans les coins du Morbihan, de l'Illeet-Vilaine et de la Loire-InfĂ©rieure , dont Redon est le centre. L'opinion gĂ©nĂ©ralement admise dans ce pays est qu'il s'y fait annuellement pour un million environ de chĂątaignes les plus modĂ©rĂ©s disent 600,000 fr. Quoi qu'il en soit de ce chiffre, sur lequel nous n'avons pas de renseignements suffisants, on peut affirmer que la chĂątaigne est une production fort importante pour quelques cantons des trois dĂ©partements qui avoisinent Redon et que , lorsqu'elle vient Ă  manquer, comme il est arrivĂ© en grande partie l'annĂ©e derniĂšre, il en rĂ©sulte dans l'aisance de nos campagnes un dĂ©ficit que tout le monde peut toucher au doigt. Maintenant une question se prĂ©sente. Le dĂ©bouchĂ© jusqu'ici a Ă©tĂ© suffisant; mais soit que le commerce de la chĂątaigne existe pour le moment parmi nous un peu Ă  l'Ă©tat de monopole, soit que sous l'empire d'un accroissement rapide de la production , les besoins soient prĂšs d'ĂȘtre dĂ©passĂ©s, le marchĂ© commence Ă  paraĂźtre obstruĂ© Ă  plus d'un observateur. La chĂątaigne d'ailleurs ne se conserve pas et n'a qu'un moment de dĂ©faite. Que doit-il arriver dans un avenir trĂšs-prochain , si la production augmentant toujours, d'autres dĂ©bouchĂ©s ne sont pas ouverts? On est ainsi amenĂ© Ă  dĂ©sirer vivement, clans l'intĂ©rĂȘt de ces cantons, l'Ă©tablissement Ă  Redon d'une fĂ©culerie de chĂątaignes. Cette industrie peut conserver le produit beaucoup plus longtemps sous la nouvelle forme qu'elle lui donne , en attendre la dĂ©faite , et l'expĂ©dier beaucoup plus loin qu'il ne parvient aujourd'hui. Elle assurerait notre dĂ©bouchĂ© pour longtemps. La fĂ©cule de chĂątaignes, aujourd'hui trop peu rĂ©pandue, est d'ailleurs un aliment excellent. Sans avoir des donnĂ©es prĂ©cises sur les frais d'installation d'un pareil Ă©tablissement, je no les crois pas trĂšs-considĂ©rables, et je suis Ă©tonnĂ© qu'au milieu de la matiĂšre premiĂšre aucun spĂ©culateur n'en ait eu la pensĂ©e , lorsque nous avons vu tenter aventureusement Ă  Redon un essai d'industrie dĂ©jĂ  encombrĂ©e, et dont on tirait Ă  grands frais la matiĂšre premiĂšre des environs de Fontainebleau. Si, Ă  l'exemple de plusieurs dĂ©partements faisant appel Ă  une industrie utile, des CĂŽtes-du-Nord par exemple, dans l'importante SESSION DE VANNES. 249 question des lins et des toiles , les trois conseils gĂ©nĂ©raux du Morbihan , de la Loire-InfĂ©rieure et de l'Ille-et-Vilaine votaient une lĂ©gĂšre prime Ă  l'Ă©tablissement d'une fĂ©culerie de chĂątaignes Ă  Redon, ils implanteraient peut-ĂȘtre facilement cette utile industrie parmi nous , et auraient rĂ©solu pour l'avenir du pays une question qui n'est pas sans importance. Canton de Questembert. — Depuis quelques annĂ©es le chĂątaignier est beaucoup mieux cultivĂ©, et le commerce de la chĂątaigne prend de l'extension. On le plante communĂ©ment en bordures, quelquefois en vergers. Il y a deux ou trois variĂ©tĂ©s chĂątaigne de Saint-Jean ou prĂ©coce, belle espĂšce tirĂ©e de la commune de Saint-Jean, prĂšs Redon ; grand et petit poil; commune. Le mode de greffe employĂ© est l'Ă©cusson ou flĂ»te et la greffe en couronne. Pour la rĂ©colte on emploie la perche ou gaule. ; on laisse la chĂątaigne pendant quelque temps en tas afin de la retirer plus facilement de l'Ă©cusson ou coque. Une partie est consommĂ©e par les habitants de l'exploitation et l'autre vendue pour les besoins de la localitĂ© ou peur Redon, afin d'ĂȘtre exportĂ©e Ă  l'intĂ©rieur de la France ou en Angleterre. Canton de Malestroit. — On greffe beaucoup de chĂątaigniers et on tire ainsi avantage de ceux qui croissent dans les landes et qui, battus des vents, sont presque tous roulifs. La chĂątaigne sert Ă  la nourriture des habitants. Cantons de PloĂ«rmel et Josselin.—On y cultive beaucoup de chĂątaigniers et on y a essayĂ© des greffes sur des brins de taillis ; mais ce n'est pas la mĂ©thode la plus avantageuse. 29e QUESTION. — Existe-t-il des landes dans votre canton ? Sur quel sol existent-elles? Quel est le rapport de leur Ă©tendue avec celui des terres en culture? Combien en a-t-on dĂ©frichĂ© depuis trente ans? Quelques portions de ces dĂ©frichements sont-elles redevenues landes? Le dĂ©frichement a-t-il Ă©tĂ© l'oeuvre des grands propriĂ©taires ou des fermiers? Quelle mĂ©thode a-t-on suivie? Dans quelles conditions gĂ©nĂ©rales de culture des anciennes terres, de vieille force accumulĂ©e dans leur sol, et de ressources en capitaux , ces entreprises ont-elles rĂ©ussi ? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — On comptait, il y a trente ans, 40 et quelques hectares de landes et terres incultes dans le canton de Lorient. Il n'en reste plus Ă  dĂ©fricher en 1853 qu'environ 3 hec- 250 ASSOCIATION BRETONNE. tares. Ces terres, converties en prairies, en jardins et en vergers, sont dans un parfait Ă©tat de rapport. Canton du FaouĂ«t. — Beaucoup de landes, leur sol est rocheux pour une notable partie ; c'est le mĂȘme sol que celui des terres labourĂ©es; mais inculte depuis des siĂšcles, il s'est appauvri par l'enlĂšvement pĂ©riodique de sa superficie , employĂ©e Ă  l'engrais des autres terres. La proportion des landes avec celles-ci est d'un quart, d'un tiers, quelquefois de moitiĂ©. Les landes de Guiscriff sont gĂ©nĂ©ralement humides et par exception Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© des autres. On peut estimer qu'un trentiĂšme de landes a Ă©tĂ© dĂ©frichĂ© depuis trente ans. MĂ©thode on enlĂšve la motte avec l'Ă©trĂšpe, on la mĂȘle avec du fumier d'Ă©curie, puis on ouvre Ă  la charrue et on ensemence comme les vieilles terres. Canton de Gourin. — Il existe des landes, surtout dans la partie est du canton de la chaĂźne des montagnes noires ; elles existent sur le sol argileux pour la plus grande partie; leur rapport avec celui dos terres cultivables est celui de 1 Ă  4. On a dĂ©frichĂ© depuis trente ans environ 150 hectares de terres, dont la plus grande partie depuis les dix derniĂšres annĂ©es; aucune portion de ces dĂ©frichements n'est redevenue lande; le dĂ©frichement a Ă©tĂ© l'oeuvre des petits propriĂ©taires et fermiers ; les dĂ©frichements ont Ă©tĂ© faits au moyen de la. charrue du pays, sauf depuis quelques annĂ©es que, la charrue Dombasle introduite ici a pu donner Ă  cet Ă©gard de plus grandes facilitĂ©s, ce dont on a profitĂ©. Canton de GuĂ©menĂ©. — Il existe des landes sur des terres do bruyĂšres. Depuis quelques annĂ©es des dĂ©frichements sont opĂ©rĂ©s par les propriĂ©taires , mais sur de petites proportions. On peut compter depuis dix ans de 7 Ă  8 hectares par an. Ces dĂ©frichements sont tous conservĂ©s en culture et ont bien rĂ©ussi. Ils sont l'oeuvre de petits propriĂ©taires. Travail Ă  la charrue, aprĂšs un mottage, sans incinĂ©ration gĂ©nĂ©ralement. Canton de la Gacilly. — L'Ă©tendue des landes dans le canton est Ă  peu prĂšs Ă©gale Ă  celle des terres en valeur. Elles sont en grande partie susceptibles de dĂ©frichement, ou au moins, sauf quelques portions oĂč le roc est Ă  nu , capables de porter des bois, comme la tradition et de nombreuses preuves restĂ©es sur le sol mĂȘme attestent qu'elles en ont portĂ© autrefois. Dans ces derniĂšres annĂ©es surtout, on en a dĂ©frichĂ© quelques parcelles , mais pas en assez grande quantitĂ© pour modifier d'une façon un peu sensible le bilan agricole du pays. Il faut, croyons-nous , s'en fĂ©liciter, quoique les allocations spĂ©cialisĂ©es accordĂ©es aux comices poussent gĂ©nĂ©ralement au dĂ©frichement , sans tenir un compte suffisant peut-ĂȘtre de l'Ă©tat du pays. Nous n'avons point de prairies artificielles; nous ne savons pas encore augmenter nos fourrages. Quel avantage y aurait-il Ă  diviser nos SESSION DE VANNES. 251 engrais dĂ©jĂ  Ă  peine suffisants ? Le vent aux dĂ©frichements nous paraĂźt prĂ©maturĂ©. Nul doute que nous n'ayons beaucoup Ă  gagner un jour sous ce rapport; mais le dĂ©frichement ne nous semble pas le premier anneau de l'enchaĂźnement si fatalement logique des progrĂšs agricoles , et nous tenons pour un axiome des mieux Ă©prouvĂ©s que , si les engrais sont en agriculture le point d'appui avec lequel on fait des prodiges, faute de ce point d'appui on no peut guĂšre faire que des Ă©coles. Les dĂ©frichements opĂ©rĂ©s dans ce canton sont dus Ă  toutes les positions de fortune. Les plus petits propriĂ©taires en ont fait ainsi que les plus considĂ©rables. Presque tous ces essais ont rĂ©ussi, parce qu'ils ont Ă©tĂ© faits sur une petite Ă©chelle, et sans apporter un grand fardeau Ă  celui qui les opĂ©rait. Le dĂ©frichement se fait communĂ©ment Ă  la charrue. On lui donne le blĂ© noir pour premiĂšre rĂ©colte; avec du noir il rĂ©ussi passablement avec le fumier, cette premiĂšre rĂ©colte est presque toujours Ă  peu prĂšs nulle. On fait suivre le seigle ou l'avoine. Quand le dĂ©frichement est fait Ă  la bĂȘche , les premiers produits sont toujours supĂ©rieurs ; en pareilles circonstances , nous avons vu dĂ©buter, et avec un succĂšs complet, par la pomme de terre avec demi-fumure, suivi de froment chaulĂ©. AprĂšs le froment la terre Ă©tait en parfait Ă©tat de labour. Canton de Questembert. — Il existe beaucoup de landes. Le sol est argilo-sablonneux, quelquefois tourbeux ou granitique, permĂ©able dans beaucoup d'endroits, impermĂ©able dans quelques autres, le sous-sol Ă©tant de la pierre ou terre blanche. Il y a en landes, marais et terres incultes, dans le canton, 13,675 hectares; En terres labourables et cultivĂ©es, 6,941 hectares; Prairies, herbages et vergers, 2,450 hectares; Total des parties cultivĂ©es, 9,391 hectares. Il y a donc un total de terres incultes, supĂ©rieur aux terres cultivĂ©es et prairies, de plusieurs milliers d'hectares. On a dĂ©frichĂ© dans le canton, depuis trente ans, plusieurs morceaux de la contenance de 10, 20, 30 Ă  50 ares, dont plusieurs sont redevenus landes. Un seul de la contenance de 30 hectares a Ă©tĂ© entrepris et exĂ©cutĂ© dans le canton par M. Guillaume, petit propriĂ©taire; il a achetĂ© Ă  raison de 160 Ă  175 fr. l'hectare, la lande qu'il voulait dĂ©fricher et qui est situĂ©e Ă  1 kilomĂštre 3 hectomĂštres de la ville de Questembert. Il a opĂ©rĂ© sur un sol dĂ©pourvu de tout, sol couvert de bruyĂšres et de petits ajoncs, dont la partie nord Ă©tait marĂ©cageuse et tourbeuse. Aussi ce dĂ©frichement a exigĂ© beaucoup de soin et de capitaux com- 252 ASSOCIATION BRETONNE. menĂ©e en 1830, il est aujourd'hui dans un Ă©tat de prospĂ©ritĂ© qui Ă©tonne les culivateurs du canton. Il donne annuellement 50 milliers de foin de bonne qualitĂ©, beaucoup de fourrrage vert, trĂšfle, choux cavalier, rutabaga, betterave et navette, plus de 150 hectolitres de grains, froment, seigle, avoine et sarrazin, et plusieurs hectolitres de pommes de terre, mais en beaucoup moins grande quantitĂ© que prĂ©cĂ©demment, la maladie faisant des ravages. 10,000 pieds d'arbres plantĂ©s et semĂ©s en espĂšces communes dans le pays ; 5 kilomĂštres de fossĂ©s et murs de clĂŽture et de sĂ©paration ; 50 mĂštres de maisons d'exploitation. Mode employĂ© Il a dĂ©frichĂ© de deux maniĂšres, en labourant tout simplement Ă  la charrue dans la partie Ă©levĂ©e et sĂšche, et en faisant prĂ©cĂ©der le labour d'un Ă©cobuage dans les lieux tourbeux et humides; il a fait usage d'instruments aratoires perfectionnĂ©s, inconnus jusqu'alors dans le pays charrue Dombasle, charrue araire grand et petit modĂšle, herse Valcourt, butteur et herse Ă  cheval. La terre Ă©lĂ©mentaire est de nature argilo-sablonneuse, l'humus ou terre vĂ©gĂ©tale d'une Ă©paisseur de 8 Ă  12 centimĂštres, de nature acide et astringente; sous-sol, partie argile mĂȘlĂ©e de sable, partie granitique; dans d'autres endroits, une terre blanche, dure et trĂšs-tĂ©nue ou tourbeuse, d'une Ă©paisseur d'un mĂštre par places. Pendant plusieurs annĂ©es il a dĂ» pratiquer des labours profonds et amender le sol au moyen des cendres de tourbe et du produit de l'Ă©cobuage et de la chaux , du noir animal et de l'engrais LainĂ© ; il joignait d'ailleurs Ă  ces amendements beaucoup de fumiers pailleux et mĂ©langĂ©s avec de la tourbe sĂ©chĂ©e et pulvĂ©risĂ©e, des gazons mĂȘlĂ©s avec de la chaux. Les parties tourbeuses et humides ont Ă©tĂ© converties en prairies aprĂšs cinq Ă  six ans de culture; les autres sont restĂ©es en champs. D'abord il n'obtenait que peu de produits, si ce n'est des pommes de terre en abondance; le sarrazin a toujours assez bien rĂ©ussi; maintenant, les froments d'hiver et de printemps, le seigle, l'avoine, le trĂšfle viennent bien. Il emploie l'assolement alterne ou quadriennal 1re annĂ©e, choux, betteraves, pommes de terre ou sarrazin; 2e, trĂšfle sur cĂ©rĂ©ale de mars ou sur sarrazin ; 3e trĂšfle ; 4e. froment, seigle. La luzerne a fait dĂ©faut et ne vient pas. Les parties dont la couche arable ou vĂ©gĂ©tale n'Ă©tait pas profonde ont Ă©tĂ©, aprĂšs plusieurs annĂ©es de culture, semĂ©es en foin, raygrass, ajonc Ă©pineux et arbres verts. Le bĂ©tail dont il se sert est le suivant 1° EspĂšce chevaline pouliniĂšre de race croisĂ©e du bas LĂ©on, qua- SESSION DE VANNES. 253 tre Ă©lĂšves provenant des Ă©talons du Gouvernement, cinq de chevaux vendus pour la remonte; 2° EspĂšce bovine races suisse, lĂ©onnaise et bretonne amĂ©liorĂ©e par le croisement; 3° EspĂšce porcine cochons anglo-chinois. Cette entreprise a nĂ©cessitĂ© une dĂ©pense de 26,000 fr. DĂ©sormais le succĂšs est assurĂ©, la terre est meuble et bonne, les arbres beaux et de belle venue , les pommiers donnent dĂ©jĂ  de 20 Ă  25 hectolitres de cidre, les chĂątaigniers 1 et 2 hectolitres de belles chĂątaignes. Canton de Malestroit. — Il y a autant de landes que de terres labourables. Canton de PloĂ«rmet.— MĂȘme proportion ; avec les pĂątis des landes, on pourrait faire de bonnes prairies, mais ils appartiennent aux communes, et les troupeaux y sont constamment. DĂ©partement du Morbihan. — On peut Ă©valuer Ă  6,000 hectares les dĂ©frichements opĂ©rĂ©s dans le dĂ©partement depuis le cadastre, dont les opĂ©rations remontent Ă  quarante ans. 30e QUESTION. — Quelle est l'Ă©tendue proportionnelle des terres sous bois? A-t-on créé de nouveaux bois? Par quelles mĂ©thodes et avec quel profit? » REPONSES. — Canton de Lorient. — Il n'existe de bois dans les deux zones du canton que les belles avenues de quatre rangs d'ormeaux de Chazelles, de Merville, de Carnel, et deux ou trois petits bois d'agrĂ©ment d'habitations de maĂźtre. Canton du FaouĂ«t.— Cette Ă©tendue est minime. Quelques bois ont Ă©tĂ© créés par ensemencement de sapins et plantations d'autres essences ; ils sont encore trop jeunes pour donner du produit. Canton de Gourin. — Il n'existe dans le canton que peu de bois taillis, environ le vingtiĂšme de la superficie totale du canton ; ce sont des taillis de chĂȘne on n'a pas créé de nouveaux bois. Canton de GuĂ©menĂ©. — L'Ă©tendue des terres sous bois est de 337 hectares ; celle des nouveaux bois créés, de 87 hectares ; ceux-ci sont en gĂ©nĂ©ral en ligne et en potĂ©e le profit en est encore inconnu. Canton de la Gacilly. — Les terres sous bois , de date un peu ancienne, sont dans le canton dans la proportion d'un vingt-cinquiĂšme environ. De rĂ©cents semis d'arbres verts doivent l'augmenter notablement. Ces semis d'arbres verts pin maritime presque exclusivement se font sur rigoles faites Ă  la bĂȘche. Elles ont une largeur de 20 centi- 254 ASSOCIATION BRETONNE. mĂštres environ sur une quinzaine de dĂ©foncement, et sont Ă©tablies parallĂšlement sur le sol, Ă  une distance variable, communĂ©ment 2 mĂštres, pour que le terrain soit fortement garni. Ce mode d'ensemencement rĂ©ussit trĂšs-bien, il est peu coĂ»teux. Les rigoles se payent de 25 Ă  30 cent, les 100 mĂštres, l'ensemencement 6 Ă  8 cent, le 100. L'ensemencement d'un hectare les clĂŽtures non comprises ne coĂ»te pas plus de 15 Ă  20 fr. Dans les bois taillis du canton , les tailles Ă  cercles chĂątaigniers figurent pour un vingtiĂšme environ. Nous expĂ©dions des feuillards par le port de Redon. Mais les bois de toute espĂšce sont en baisse ce qu'il faut attribuer probablement, pour le bois d'oeuvre , Ă  l'introduction des bois Ă©trangers et Ă  l'usage du fer qui s'essaye dans beaucoup de constructions; pour le bois de corde, Ă  la concurrence de plus en plus active du charbon de terre ; et pour les feuillards, aux crĂ©ations rĂ©centes de tailles Ă  cercle dans le Bordelais et le PĂ©rigord, ainsi qu'Ă  la diminution du travail et par suite de nos relations commerciales, dans nos colonies des Antilles qui recevaient une bonne partie de nos feuillards. La Bretagne a tant Ă  faire sous le rapport des bois, qu'il faut regretter au point de vue de ses intĂ©rĂȘts particuliers toutes ces causes de dĂ©prĂ©ciation d'un de ses produits les plus naturels , et surtout l'expansion de plus en plus considĂ©rable des charbons de terre , source de richesses pour quelques contrĂ©es privilĂ©giĂ©es et que ne recĂšle pas notre sol. Canton de Questembert. — Il y a dans le canton, sous bois et taillis, 1,275 hectares; semis de pins, 400 hectares, dont 300 semĂ©s dans de mauvais bois taillis. MĂ©thode employĂ©e semis en place ou au moyen de la transplantation avec la motte, au bout de deux Ă  trois ans ; pour cela on laboure une ou plusieurs planches qu'on sĂšme. Les plants sont de belle venue. Canton de Malestroit.— Il n'existe de plantations que sur les fossĂ©s. Canton de Sarzeau. — Il n'existe ni bois ni plantations dans ce canton jadis couvert de forĂȘts. Quelques pins maritimes s'Ă©lĂšvent seulement aux environs do Surzur. Canton de Rohan. — Des semis de pins par bandes ou par potets ont rĂ©ussi. Canton de Vannes. — On Ă©value les reboisements opĂ©rĂ©s Ă  170 hectares en plantations, 437 hectares en taillis, et 319 en rĂ©sineux. 31° QUESTION. — Quelles sont les races de bĂȘtes Ă  cornes existant dans votre canton, leurs aptitudes, les mĂ©thodes suivies pour les perfectionner ? » SESSION DE VANNES. 235 RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Le nombre des vaches existant dans le canton est de 200. On fait peu d' compte trois ou quatre taureaux , reproducteurs de race bretonne, d'un beau type , trĂšsrecherchĂ©s pour la monte. Les veaux qui en proviennent ont beaucoup de prix pour la boucherie. Canton du FaouĂ«t.— Une petite race bien faite, fortement constituĂ©e, Ă©nergique et sobre; elle est digne d'ĂȘtre perfectionnĂ©e par elle-mĂȘme, sur place; le choix de ses produits est recherchĂ© et enlevĂ© pour l'intĂ©rieur. Canton de Gourin. — Les races de bĂȘtes Ă  cornes existant dans le pays sont celle originaire du pays et celle de Saint-Pol-de-LĂ©on. Ces races ont de prĂ©cieuses qualitĂ©s qui augmenteraient encore si elles Ă©taient plus convenablement nourries. Ou n'a suivi aucun systĂšme de perfectionnement. Canton de GuĂ©menĂ©. — La petite race bretonne, bonne pour le lait et le beurre. Les reproducteurs sont nĂ©gligĂ©s. Canton de la Gacilly. — Les vaches appartiennent Ă  peu prĂšs exclusivement Ă  la race bretonne. Les boeufs sont aussi de cette race en majoritĂ©. Les cultivateurs les plus aisĂ©s ont des boeufs de race poitevine, ils peuvent entrer pour un cinquiĂšme ou pour un quart dans les attelages du canton. On n'Ă©lĂšve guĂšre que pour les besoins du pays, et cette mesure d'Ă©levage ne suffit pas Ă  les couvrir. On a peu d'Ă©mulation Ă  amĂ©liorer la reproduction le premier taureau venu est trouvĂ© bon. Presque toujours les reproducteurs sont trop jeunes. Canton de petite race bretonne, d'assez bonne nature, mais exigeant plus de mĂ©thode pour arriver Ă  la perfection dĂ©sirĂ©e ; le cultivateur est indiffĂ©rent sur le choix des reproducteurs et sur le soin des Ă©lĂšves; seulement quatre ou cinq agronomes font tous leurs efforts pour l'amĂ©lioration de la race en Ă©levant et faisant venir des taureaux de choix. 32° QUESTION. — Quel est le systĂšme d'alimentation et le rĂ©gime auquel elles sont soumises ? Stabulation ; pĂąturage. » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Les vaches laitiĂšres sont nourries au trĂšfle et aux feuilles de choux pendant l'Ă©tĂ©. L'hiver, elles reçoivent du foin , des racines et des lavures de son. Elles paissent dans les prairies et les champs au piquet, et ne sont point assujetties au rĂ©gime de la stabulation. Canton du FaouĂ«t. — Stabulation seulement la nuit ou lorsqu'il y a intempĂ©rie, froid, neige ou chaleur excessive; hors ces cas, pas d'alimentation autre que celle du pĂąturage. 256 ASSOCIATION BRETONNE. Canton de Gourin. — Le foin et la paille Ă  l'Ă©table l'hiver; fourrages verts Ă  l'Ă©table l'Ă©tĂ©, pour les boeufs Ă  l'engrais, et la pĂąture pour les autres animaux. Canton de GuĂ©menĂ©. — Les vaches et le jeune bĂ©tail vĂ©gĂštent pendant le printemps et l'Ă©tĂ© dans les champs et les landes et n'y rencontrent que la plus maigre nourriture. La stabulation n'a lieu que pendant la nuit. La quantitĂ© de fourrage pendant la stabulation est insuffisante. Canton de la Gacilly. — Le pĂąturage autant que possible. L'hiver le bĂ©tail reçoit Ă  l'Ă©table du foin , de la paille d'avoine ; au printemps , des navets et de l'herbe. Les vaches fraĂźches de lait reçoivent en outre une potion tiĂšde avec quelques poignĂ©es de farine. En gĂ©nĂ©ral, les boeufs sont mieux traitĂ©s Ă  l'Ă©table que les vaches. Canton de Questembert.— Le systĂšme d'alimentation gĂ©nĂ©ralement suivi par nos cultivateurs consiste, pour les boeufs gras, le printemps, l'Ă©tĂ© et une partie de l'automne, en pĂąture des prairies naturelles il n'y en a pas d'artificielles, un peu de foin matin et soir; l'automne et l'hiver foin et breuvage tiĂšde, avec de la farine d'avoine et de sarrazin, qu'on donne deux et trois fois par jour, sur la fin de l'engraissement. Pour les boeufs maigres et de travail et les vaches, pĂąturage toute l'annĂ©e , breuvage l'hiver, le matin, quelquefois le soir, avec des navets coupĂ©s par tranche; foin et paille, ajonc Ă©pineux pilĂ©. Pour les Ă©lĂšves d'un et deux ans, peu de foin, de la paille. Canton de Rohan. — L'alimentation est dĂ©fectueuse et insuffisante et la stabulation nulle. 33e QUESTION. — Quelle est l'importance de leur production en lait, beurre, bestiaux gras, boeufs de travail? Quels sont les dĂ©bouchĂ©s ouverts au commerce de ces divers produits consommation locale, vente Ă  l'intĂ©rieur de la France, exportation ? » REPONSES. — Canton de Lorient. — La vache bretonne, nourrie comme l'indique la rĂ©ponse Ă  la prĂ©cĂ©dente question, produit en moyenne, pendant sept Ă  huit mois de l'annĂ©e, quatre litres de lait et 110 grammes de beurre par jour. On ne se sert point de boeufs de travail dans le canton , et il ne s'en fait aucun commerce pour la boucherie. La culture des terres se fait dans toutes les fermes avec des chevaux. Canton de GuĂ©menĂ©. — Le lait de vache suffit grandement aux besoins de la population ; sur la quantitĂ© de beurre qui est de 56,000 SESSION DE VANNES. 257 kil., un quart est exportĂ©. Le canton produit 200 bestiaux gras, il possĂšde 3,012 boeufs de travail, et a pour dĂ©bouchĂ©s les marchĂ©s de Rostrenen, Kernascleden, Plouay, NapolĂ©onville, Saint-Laurent, Silfiac, Saint-Fiacre. Canton de la Gacilly. — Une vache donne en moyenne 1 kilog. de beurre par semaine, Ă  1 fr. 60 cent 67fr. 60 Lait pour le mĂ©nage . 24 » Un veau 8 » Total 99 60 Soit en nombre rond 100 fr. Le canton n'engraisse pas. On achĂšte des boeufs Ă  l'Ăąge de trois ans, on les revend vers six ans, dans les foires du pays, comme boeufs de travail. Les animaux tarĂ©s par suite d'accidents se vendent pour la boucherie. Canton de Questembert.— Tous les ans chaque fermier un peu aisĂ© vend une paire de boeufs gras ; les uns vendent pour l'intĂ©rieur; les autres pour l'Angleterre. La plupart des boeufs maigres ou de travail sont achetĂ©s aux foires du nord de notre dĂ©partement, Ă  l'Ăąge de cinq Ă  six ans ; peu de cultivateurs du canton se livrent Ă  l'Ă©lĂšve du boeuf, mais on Ă©lĂšve beaucoup de gĂ©nisses. Le lait est gĂ©nĂ©ralement consommĂ© dans la ferme Ă  quelques exceptions prĂšs, dues Ă  la situation de la ferme prĂšs d'un centre d'agglomĂ©ration. Le beurre est vendu aux foires et marchĂ©s. Canton de Rohan. — La production en beurre de chaque vache est d'un kilogramme par semaine. On exporte les vaches pour le midi ; les boeufs sont consommĂ©s dans le pays, ceux destinĂ©s au travail sont au surplus dans la proportion d'un quart avec le nombre total. 34e QUESTION.— Quelles sont les causes qui contribuent Ă  paralyser le dĂ©veloppement de ces divers dĂ©bouchĂ©s? » RÉPONSES. — Canton de GuĂ©menĂ©. — Le peu de poids du bĂ©tail. Canton de la Gacilly. — Toutes celles qui rĂ©agissent sur cette branche du mouvement commercial en gĂ©nĂ©ral. Canton de Questembert.— L'incurie et souvent la paresse des cultivateurs. Canton de Rohan. — La cause principale qui paralyse le dĂ©bouchĂ© est le poids trop petit de l'animal, d'oĂč rĂ©sulte l'impossibilitĂ© d'exporter en Angleterre. Les boeufs du pays ne donnent que 130 Ă  140 kilogrammes de viande nette. Les boeufs anglais fournissent le double. 17 238 ASSOCIATION BRETONNE. 35e QUESTION. — Quelles sont les diverses stations d'Ă©talons nationaux existant dans le dĂ©partement du Morbihan? Quelle est la rĂ©gion desservie par chacune de ces stations? » 36e QUESTION.— Quel est le nombre approximatif des juments pouliniĂšres de chacune de ces rĂ©gions ? A quelles races appartiennent-elles ? » 37e QUESTION.— Quelle a Ă©tĂ©, en 1853, la composition de chacune de ces stations relativement au nombre et aux races diverses des chevaux qui y ont fait la monte ? » 38e QUESTION. — Quel est le systĂšme d'Ă©levage des jeunes chevaux? Alimentation; soins; Ă©curies. » 39e QUESTION.— Quels sont les dĂ©bouchĂ©s ouverts au commerce des chevaux ? Quelles sont les causes qui nuisent Ă  leur dĂ©veloppement? » RÉPONSES. — Canton de Lorient. — Le dĂ©pĂŽt impĂ©rial d'Ă©talons de Langonnet fournit chaque annĂ©e Ă  Landevant une station de trois reproducteurs pour l'arrondissement de Lorient. Sur le nombre de 328 chevaux qui existent dans le canton, on compte 80 juments, dont une vingtaine seulement pourraient faire des pouliniĂšres, et que l'on ne prĂ©sente pas Ă  la monte. Tous ces chevaux appartiennent Ă  la race lĂ©gĂšre de trait du FinistĂšre. La station de Landevant, en 1853, Ă©tait composĂ©e d'un carrossier, d'un cheval de grosse cavalerie et d'un cheval lĂ©ger. Le cheval qui convient Ă  l'arrondissement est celui de cavalerie lĂ©gĂšre et de trait lĂ©ger. Nos juments sont d'une trop petite stature pour porter des carossiers, et nos pĂąturages sont trop peu abondants pour le cheval de grosse cavalerie. Les jeunes chevaux sont Ă©levĂ©s avec le troupeau de la ferme et dans les mĂȘmes pĂąturages, mangeant plus de paille que de foin, et plus rarement encore de l'avoine. Les Ă©leveurs les plus soigneux sont ceux des communes du littoral, mais ils sont en petit nombre , et les chevaux y sont logĂ©s dans des Ă©curies trĂšs-mal tenues , et oĂč ils se trouvent trop peu espacĂ©s des vaches ; ils ne reçoivent pas d'autres soins que ces derniĂšres. Les dĂ©bouchĂ©s ouverts aux chevaux Ă©levĂ©s dans l'arrondissement tiennent Ă  la remonte de la cavalerie de l'armĂ©e les prix fixĂ©s par le Gouvernement sont avantageux aux Ă©leveurs, mais les primes sont trop faillies en raison des conditions imposĂ©es pour exciter l'Ă©mulation. Il SESSION DE VANNES. 259 en rĂ©suite que l'amĂ©lioration de la race chevaline fait peu de progrĂšs dans l'arrondissement de Lorient. Canton du FaouĂ«t. — La race chevaline du pays devrait se rĂ©gĂ©nĂ©rer par elle-mĂȘme, elle a de l'analogie avec la race bovine dans les qualitĂ©s qui lui sont propres. Un dĂ©pĂŽt d'Ă©talons existe dans le canton voisin , Ă  Langonnet cet Ă©tablissement fournira, pour sa spĂ©cialitĂ©, des renseignements plus prĂ©cis que qui ce soit. Il n'y a pas de station dans la circonscription de ce canton. Canton de GuĂ©menĂ©. — La station la plus voisine est NapolĂ©onville. Canton de la Gacilly. — Depuis plusieurs annĂ©es il n'existe pas de stations d'Ă©talons nationaux dans le canton , ni mĂȘme dans son voisinage immĂ©diat. On s'y adonne peu Ă  l'Ă©lĂšve du cheval, et les juments du pays ne sont pas en gĂ©nĂ©ral dignes d'ĂȘtre livrĂ©es Ă  des Ă©talons de distinction. Cependant quoique de petite taille et de conformation souvent dĂ©fectueuse, bon nombre, par la sĂ©cheresse remarquable de leurs membres, leur vigueur relative et leur lĂ©gĂšretĂ©, seraient propres Ă  un commencement de sous-race ; avec le mĂ©lange de sang arabe, on amĂšnerait en assez peu d'annĂ©es ce pays Ă  fournir de bons sujets Ă  notre cavalerie lĂ©gĂšre. Mais la population n'a aucun souci du cheval, et sans cet indispensable point de dĂ©part il n'y a rien Ă  faire. Quelques propriĂ©taires et cultivateurs conduisent des juments Ă  la station de Redon ; mais le nombre en est fort restreint. Le cheval ici n'est qu'un accessoire qui entre pour fort peu dans les prĂ©occupations d'approvisionnement en fourrages. Il doit vivre Ă  la pĂąture presque toute l'annĂ©e, et si au printemps les prĂ©s Ă©tant fermĂ©s, et la pĂąture dont les boeufs ont le privilĂ©ge lui Ă©tant interdite, il n'y a rien Ă  lui donner Ă  l'Ă©curie, il a pleine libertĂ© d'explorer les chemins et les coins de terres vagues , et de s'en tirer comme il l'entend. Ce qu'il y a d'admirable avec un pareil rĂ©gime, c'est qu'il est plein de vigueur dans sa petite taille ; il ne manque pas de vivacitĂ© ni d'un certain feu, il est dur Ă  la fatigue au delĂ  de toute expression, et rend de trĂšs-grands services bien moins apprĂ©ciĂ©s qu'ils ne valent. Canton de Questembert. — Il n'y a pas do station dans le canton, il est desservi par la station de Muzillac. Deux ou trois cultivateurs seulement se livrent Ă  l'Ă©lĂšve du cheval. On laisse le poulin teter six mois, puis on lui donne matin et soir, pendant trois mois, un breuvage avec la farine d'orge ou d'avoine et du foin; au bout d'un an, pĂąturage, foin, paille, un litre d'avoine ; l'hiver un peu d'avoine le matin, et le soir ajonc pilĂ©. Écuries pavĂ©es et blanchies au lait de chaux, bien Ă©clairĂ©es. 260 ASSOCIATION BRETONNE. L'industrie chevaline trouve un dĂ©bouchĂ© dans la remonte pour les beaux Ă©lĂšves, dans le commerce pour les produits d'un ordre infĂ©rieur. Ce qui contribue Ă  empĂȘcher le dĂ©veloppement de cette branche de l'industrie agronomique, c'est 1° le dĂ©faut do fourrage, ensuite les pertes ou accidents ; un cheval de quatre ans, ayant coĂ»tĂ© prĂšs de 450 fr. Ă  l'Ă©leveur, vient Ă  ĂȘtre refusĂ© par l'officier de remonte de lĂ  perte de la moitiĂ© des frais. Canton de Rohan. — N'ayant pas de station d'Ă©talons, il envoie Ă  Josselin et NapolĂ©onville. L'Ă©lĂšve du cheval a peu d'importance dans ce canton. 40e QUESTION. — A quelles races appartiennent les bĂȘtes de l'espĂšce porcine ? Quels croisements ont Ă©tĂ© essayĂ©s, et quels en ont Ă©tĂ© les rĂ©sultats ? Quels sont les dĂ©bouchĂ©s ouverts aux produits de cette espĂšce ? » RÉPONSES. — Canton du FaouĂ«t.— DiffĂ©rentes races existent ; les plus communes sont celles ordinaires du pays ; bonne qualitĂ© les croisements n'ont point Ă©tĂ© tentĂ©s. La consommation locale est Ă  peu prĂšs la seule absorption. Canton de GuĂ©menĂ©. — Race bretonne ; aucun croisement ; les dĂ©bouchĂ©s sont Lorient et NapolĂ©onville. Canton de la Gacilly. — La race porcine du canton est la bretonne. Le commerce qui s'en fait est pour nous dans le mouvement des foires du pays. C'est, de tous les animaux qui s'y vendent, celui dont le prix est le plus variable et le plus sujet Ă  des alternatives considĂ©rablement dissemblables. Canton de Questembert. — Une grande partie appartient Ă  la race du pays, de haute taille, Ă  colonne dorsale arquĂ©e; le croisement avec la race anglo-chinoise a donnĂ© de beaux produits, ainsi qu'avec la race du Tonquin. Ils servent Ă  la consommation do la localitĂ© et ont Nantes pour dĂ©bouchĂ©. Canton de Rohan. — Abonde en porcs de l'espĂšce du pays qui font un tiers du commerce de la localitĂ©. 41° QUESTION. — " Quelles sont les diffĂ©rentes races de moutons? Quelle est l'importance du rĂŽle qu'ils jouent dans l'exploitation agricole? A quel commerce donnent lieu leurs produits ? » RÉPONSES. — Canton du FaouĂ«t. — Les races de moutons sont SESSION DE VANNES. 261 multiples sans que celles Ă©trangĂšres soient introduites, les produits de laine sont peu significatifs, la vente cependant s'en opĂšre Ă  prix modĂ©rĂ©. Canton de GuĂ©menĂ©. — Petite race bretonne trĂšs-recherchĂ©e par la boucherie de Lorient et des villes circonvoisines. Les moutons jouent un rĂŽle trĂšs-peu important dans l'exploitation agricole. Ils fournissent au commerce de la boucherie et Ă  un commerce de laine assez Ă©tendu. Canton de la Gacilly. — La race ovine de nos landes est la plus chĂ©tive et la plus misĂ©rable qu'il soit possible d'imaginer. Elle vit dehors toute l'annĂ©e et n'a jamais rien Ă  la crĂšche. Aussi quand ils ont souffert de la faim pendant un hiver un peu rigoureux, nos malheureux moutons crĂšvent en grand nombre au printemps. On en tire peu de laine. Quand la bĂȘte donne une livre , c'est un rendement trĂšssatisfaisant. Toutefois, nos moutons ont une valeur assez notable dans la somme des engrais de la ferme. Cette chĂ©tive espĂšce commence Ă  ĂȘtre en dĂ©faveur. Les cultivateurs aisĂ©s la remplacent volontiers par la race d'Anjou, qu'on appelle ici des Berrys. Une demi-douzaine de moutons de cette espĂšce remplace avantageusement trente indigĂšnes. EspĂ©rons que cette bonne pensĂ©e prĂ©vaudra. Nos champs en seront moins dĂ©vorĂ©s et nos cultivateurs apprendront Ă  ne nĂ©gliger aucun des animaux qu'ils entretiennent, et Ă  porter sur chacun de ces utiles auxiliaires la part de soins et d'intelligente reconnaissance Ă  laquelle il a droit. Canton de Questembert. — Il y a deux races, la petite du pays, facile Ă  prendre la graisse et celle croisĂ©e avec la race du Poitou. Dans les fermes d'une certaine Ă©tendue il y a un troupeau de 40, 50 Ă  60 bĂȘtes ; la laine donne une ressource aux fermiers, qui la plupart la vendent en totalitĂ© Ă  raison de 1 fr. 50 centimes Ă  2 fr. le demikilogramme ; la moitiĂ© et souvent la totalitĂ© du troupeau est vendue l'hiver aux bouchers de la localitĂ© et pour l'intĂ©rieur de la France. 262 ASSOCIATION BRETONNE. COMPTE RENDU GÉNÉRAL Des Recettes et DĂ©penses de l'Association Bretonne Pendant l'annĂ©e 1803. DÉTAILS TOTAUX RELIQUAT. des des RECETTES. RECETTES. fr. c. fr. c. Reste en caisse au 31 dĂ©cembre 1852, en argent. . 2,258 95 2,419 95 — en mĂ©dailles non distribuĂ©es mais soldĂ©es. . 161 » RECETTES DE L'EXERCICE 1853. CHAPITRE PREMIER. SOUSCRIPTIONS PARTICULIÈRES. fr fr. c. fr. c. 25 Souscriptions de 100 francs. 2 500 » 3 idem de 40 fr 120 » 8 Souscriptions de 5 fr. reçues directement par le TrĂ©sorier 40 » 9 idem. par M. Thoinnet, inspecteur Ă  Ancenis 65 » 2 idem par M. Louis de KerjĂ©gu, inspecteur Ă  Brest 10 » 5 idem par M. Flagelle, inspecteur Ă  Brest 25 » 19 idem par M. de Cornullier, inspecteur Ă  ChĂąteaubriant 95 » 5 idem par M. de Pompery, inspecteur Ă  ChĂąteaulin 25 » 10 idem par M. Cohan, inspecteur Ă  Dinan Dinan » 23 idem par M. de Saisy, inspecteur Ă  Guingamp 115 » 21 idem par M. Salliou, inspecteur Ă  Lannion 105 » 6 idem par M. LequĂ©mĂ©ner, arrondissement arrondissement Lorient 30 » 11 idem par M. Briot de Loyat, inspecteur inspecteur LoudĂ©ac 55 » 56 idem par M. Querret, inspecteur Ă  Morlaix 280 » 19 idem par M. de Sesmaisons, Ă  Nantes. 95 » I A reporter. ...... 3,590 » SESSION DE VANNES. 263 DÉTAILS TOTAUX RECETTES DE L'EXERCICE 1853. des des RECETTES. RECETTES. fr. c. fr. c. Report 3,590 » 31 Souscriptions par M. de la Monneraye, inspecteur Ă  PloĂ«rmel 155 >> 3 idem par M. Rouxel de LescouĂ«t, inspecteur Ă  Pontivy 15 » 8 idem par M. de Fresne, inspecteur Ă  QuimperlĂ© 40 » 8 idem par M. BernĂšde, inspecteur Ă  Redon Redon » 6 idem par M. Legall, inspecteur Ă  Rennes 30 » 11 idem par M. Haugoumar des Portes, inspecteur Ă  Saint-Brieuc. ... 55 » 12 idem par M. de Kergariou, inspecteur inspecteur Saint-Malo 60 " 5 idem par M. Deloze, inspecteur Ă  Savenay Savenay » 14 idem par M. Kerviler, inspecteur Ă  Vannes 70 » 21 idem Ă  domicile dans la ville de Vannes. 105 » 9 idem Ă  l'entrĂ©e de la salle des sĂ©ances du CongrĂšs 45 » 3 idem par M. de Courte, inspecteur Ă  VitrĂ©. . . . 15 » Total du premier Chapitre des Recettes. . . 4,245 » 4,245 » CHAPITRE II. SUBVENTIONS DES DÉPARTEMEMS. Subvention du dĂ©partement du Morbihan 1,500 » idem du dĂ©partement des CĂŽtes-du-Nord. . 300 » idem du dĂ©partement du FinistĂšre 300 » idem du dĂ©partement de l'Ille-et-Vilaine. . . 300 » idem du dĂ©partement de la Loire-InfĂ©rieure. 300 » Total du deuxiĂšme Chapitre des Recettes. . . 2,700 >T 2, 700 " CHAPITRE III. SUBVENTIONS DE LA VILLE DE VANNES ET DE COMICES. Subvention de la ville de Vannes. 1 500 » idem du Comice d'Auray, reçue par M. Bonneman Bonneman >> idem du Comice de NapolĂ©onville, reçue par M. de LescouĂ«t 100 » idem du Comice de Quimper, reçue par M. Briot de la Maillerie 30 » A reporter. ..... 1,730 » 6,945 » 264 ASSOCIATION BRETONNE. DÉTAILS TOTAUX RECETTES DE L'EXERCICE 1853. des des RECETTES. RECETTES. fr. c. fr. c. Report 1,730 » 6,945 » Subventions du Comice de Brest, reçue par M. de KerjĂ©gu 25 » idem du Comice de QuimperlĂ©, reçue par M. de Fresne 25 » idem du Comice de Redon, reçue par M. BernĂšde 25 » idem du Comice de Callac, reçue par M. de Saisy 10 » idem du Comice du FaouĂ«t, reçue par M. de LescouĂ«t 10 » idem du Comice de Gourin , reçue par M. de LescouĂ«t 10 » idem du Comice de Landerneau, reçue par M. Flagelle 5 » Total du troisiĂšme Chapitre des Recettes. . . 1,840 >> 1,840 » CHAPITRE IV. ALLOCATION DU GOUVERNEMENT. Allocation du Gouvernement 4,650 » Total du quatriĂšme Chapitre des Recettes. . . 4,650 » 4,650 » CHAPITRE V. RECETTES PROVENANT DE SOURCES DIVERSES. Payement de souscriptions payĂ©es en 1853 pour l'annĂ©e 1852 et non inscrites au dernier Compte rendu 55 >> Total du cinquiĂšme Chapitre des Recettes. . . 15 >> 15 » CHAPITRE VI. ALLOCATIONS EN NATURE D'OBJETS DIVERS. Livres donnĂ©s par le MinistĂšre d'État 170 volumes, formant 159 ouvrages, dĂ©valuĂ©s approximativement Ă  860 >> Total du sixiĂšme Chapitre des Recettes. . . . 860 » 860 » CHAPITRE VII. ENCOURAGEMENTS DISTRIBUÉS PENDANT LE CONGRÈS PAR DIVERSES SOCIÉTÉS. Encouragements distribuĂ©s par le dĂ©partement du Morbihan 990 >> idem distribuĂ©s par la SociĂ©tĂ© d'agriculture de Vannes 1,480 » Report 2,380 » 14,310 » SESSION DE VANNES. 265 DÉTAILS TOTAUX RECETTES DE L'EXERCICE 1853. des des RECETTES. RECETTES. fr. c fr. c. Report 2,380 » 14,310 » Encouragements distribuĂ©s par le Comice d'Elven. 490 » idem. distribuĂ©s par la SociĂ©tĂ© d'horticulture du Morbihan. . 26O » Total du septiĂšme Chapitre des Recettes. . 3, 130 » 3,130 » Total de l'exercice 1853 17,440 » RÉCAPITULATION DE L'ACTIF. Reliquat de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente 2, 419 95 Recettes. Chapitre 1er 4 245 » idem Chapitre II 2, 700 » idem Chapitre III 1, 840 » idem Chapitre IV 4, 650 » idem Chapitre V 15 » idem Chapitre VI 860 » idem Chapitre VII 3, 130 » Total de l'Actif. 19,859 95 19,859 95 266 ASSOCIATION BRETONNE. DÉTAILS TOTAUX DÉPENSES DE L'EXERCICE 1853. des des DÉPENSES. DÉPENSES. fr. c. fr. c. CHAPITRE PREMIER. PRIMES EN ARGENT. Primes Ă  l'espĂšce bovine 2,345 » — Ă  l'espĂšce chevaline 1,100 » — Ă  l'espĂšce porcine 280 » — Ă  l'espĂšce ovine 200 » — aux produits vĂ©gĂ©taux de toutes sortes. . 565 » — Ă  la bonne culture, aux dĂ©frichements, drainages et irrigations 1,350 » — au concours de charrues 410 » Total du premier Chapitre des DĂ©penses. . . 6,250 » 6,250 » CHAPITRE II. PRIMES EN MÉDAILLES. MĂ©dailles distribuĂ©es au CongrĂšs de Vannes 15 argent, 1re classe 326 25 11 — 2° classe 156 76 8 — 3e classe 74 » 18 bronze 85 50 Total du deuxiĂšme Chapitre des DĂ©penses. . . 642 50 642 50 CHAPITRE III. INDEMNITÉS DE ROUTE ET DE LOGEMENT POUR LES ANIMAUX CONDUITS AU CONCOURS. IndemnitĂ©s de route 1,315 80 Frais de logeaient 100 50 Total du troisiĂšme Chapitre des DĂ©penses. . . 1,476 30 1,476 30 CHAPITRE IV. FRAIS D'INSTALLATION DU CONGRÈS. Honoraires d'une messe du Saint-Esprit 15 » Frais relatifs Ă  la salle oĂč se tenaient les sĂ©ances du CongrĂšs 247 60 Frais pour l'exposition des lĂ©gumes 286 20 Installation de la tente et frais pour la cĂ©rĂ©monie de distribution des primes 500 75 Achat de rubans et installation de poteaux pour le concours de charrues 15 85 Total du quatriĂšme chapitre des DĂ©penses. . 1,065 40 1,065 40 A reporter 9,434 20 SESSION DE VANNES. 267 DÉTAILS TOTAUX DÉPENSES DE L'EXERCICE 1853. des des DÉPENSES. DÉPENSES. fr. fr. c. Report. ........ 9,434 20 CHAPITRE V. FRAIS DE DIRECTION ET D'INSPECTION, Voyage d'un inspecteur expert dans les exploitations exploitations 628 » Frais d'une inspection spĂ©ciale de cultures faite par M. Kerarmel 14 30 Frais de voiture de M. Kerviler 50 Frais de bureau et ports de lettres de M. le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. 141 50 Frais de bureau de M. le TrĂ©sorier 51 79 Frais de bureau de divers inspecteurs 28 33 Port de paquets et commissions diverses 177 58 Gratification aux employĂ©s de la mairie de Vannes pour divers services rendus 40 » Frais pour la circulation de la liste de souscription dans la ville de Vannes et autres services " Total du cinquiĂšme Chapitre des DĂ©penses, . 1,104 » 1, 104 " CHAPITRE VI. FRAIS D'IMPRESSION. Frais d'impression du Compte rendu du CongrĂšs de Saint-Brieuc, de publications diverses, de cartes d'entrĂ©e pour les membres du CongrĂšs , de diplĂŽmes pour les laurĂ©ats , etc 1,937 25 Total du sixiĂšme Chapitre des DĂ©penses. . . 1,937 25 1,937 25 CHAPITRE VII. SOURCES DIVERSES. 9 souscriptions promises et non payĂ©es pour 1852. 45 » Total du septiĂšme Chapitre des DĂ©penses. ... 45 » 45 » CHAPITRE VIII. ALLOCATIONS EN NATURE D'OBJETS DIVERS. Livres donnĂ©s par le MinistĂšre, Ă©valuĂ©s approximativement Ă  860 » Total du huitiĂšme Chapitre des DĂ©penses. . . 860 » 860 » A reporter. ....... 13,380 45 268 ASSOCIATION BRETONNE. DÉTAILS TOTAUX DEPENSES DE L'EXERCICE 1853. des des DÉPENSES. DÉPENSES. fr. c. fr. c. Report 13,380 45 CHAPITRE IX. ENCOURAGEMENTS DISTRIBUÉS PENDANT LE CONGRÈS PAR DES SOCIÉTÉS ET COMICES. Encouragements distribuĂ©s par le dĂ©partement du Morbihan 900 » idem idem par la SociĂ©tĂ© d'agriculture de Vannes. . 1,480 » idem idem par le Comice d'Elven. 490 » idem idem par la SociĂ©tĂ© d'horticulture du Morbihan. 260 » Total du neuviĂšme Chapitre des DĂ©penses. . 3,130 » 3,130 » RÉCAPITULATION DU PASSIF. DĂ©penses. Chapitre 1er 6, 250 >> idem Chapitre II 642 50 idem Chapitre III. 1,476 30 idem Chapitre IV 1, 065 40 idem Chapitre V 1,104 >> idem Chapitre VI 1,937 25 idem Chapitre VII 45 >> idem Chapitre VIII 860 >> idem Chapitre IX 3, 130 >> Total du Passif 16,510 45 16,510 45 BALANCE. Actif 19,859 95 Passif 16,510 45 Reste en caisse Ă  la fin de l'exercice 1853. .... 3,349 50 50 Le prĂ©sent compte avec les piĂšces justificatives Ă  l'appui, rĂ©digĂ© et certifiĂ© par le TrĂ©sorier de l'Association Bretonne, le 31 dĂ©cembre 1853. PAUL DE CHAMPAGNE. SESSION DE VANNES. 269 LISTE DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION AGRICOLE BRETONNE, qui ont souscrit pour le CongrĂšs de Vannes. Souscriptions de 100 fr. MM. Avrouin, receveur gĂ©nĂ©ral Ă  Vannes. Bonneman, Ă  Treulan, prĂšs Sainte-Anne d'Auray. Emmanuel de Brissac. NapolĂ©on de Champagny, Ă  Loyat, prĂšs PloĂ«rmel. Jules de Francheville, Ă  Truscat, prĂšs Vannes. De Gouvello, Ă  KĂ©rantrĂ©, prĂšs Auray. De JanzĂ©. Louis de Kergorlay, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Association Bretonne. De KĂ©ridec, Ă  Hennebon. Do la Bourdonnaye. Le Mintier de LĂ©hĂ©lec , Ă  Limoges, prĂšs Vannes. De LĂ©on, Ă  Josselin. De MaillĂ©. Marziou. Du Noday, Ă  Josselin. Adolphe de Perrien. Arthur de Perrien. LĂ©once de Perrien. De Pluvier. Rouxel de LescouĂ«t, Ă  Tronjoly, prĂšs Gourin. Paul de Saint-George, Ă  Keronic. Olivier de Sesmaisons, directeur de l'Association. Alfred de Soussay. Vigier. De Virel. 270 ASSOCIATION BRETONNE. Souscriptions de 40 fr. MM. Jollivet-Castelot, dĂ©putĂ© au Corps lĂ©gislatif, Ă  Vannes. De Kerjegu, Ă  TrĂ©varez FinistĂšre. De Lantivy, Ă  Meudon, par Vannes. Souscriptions de 5 fr. Recettes directes. MM. Briot de la Maillerie, Ă  Quimper. Chartier, Ă  Monfort. De Genouillac. L'abbĂ© Lecrom, Ă  Vannes. Lotz fils aĂźnĂ©, Ă  Nantes. Du Noday, Ă  Josselin. De Saint-George pĂšre, Ă  Keronic. Adolphe deTroguindy, Ă  Lannion. ARRONDISSEMENT DE VANNES. M. POCARD KERVILER , inspecteur. MM. Pocard-Kerviler, inspecteur. Caradec , prĂ©sident du tribunal Ă  Vannes. Gaillard , ancien conseiller de prĂ©fecture Ă  Vannes. De Gouyon, prĂ©sident du Comice de Carentoir. Guillaume, mĂ©decin Ă  Questembert. De Korampuil, Ă  Vannes. De Kergaradec , recteur de l'AcadĂ©mie Ă  Vannes. De la Fruglaye, au Restau , prĂšs LocminĂ©. De Lantivy, ancien maire de Vannes. FrĂ©dĂ©ric Lefebvrier, Ă  Vannes. Pollard , Ă  Saumur. TaslĂ©, Ă  Vannes. Thumerel. Trochu , Ă  Belle-Isle. SESSION DE VANNES. 271 Souscriptions recueillies Ă  domicile. MM. Berthois, juge de paix Ă  Vannes. Boulage, prĂ©fet du Morbihan. GĂ©nĂ©ral BoullĂ©. De Cappe, sous-intendant. Claret pĂšre, ancien conseiller. Corniguel, tanneur. Dufeigna, directeur de l'enregistrement. Dupuis, procureur impĂ©rial. Paillant. Gruel, curĂ© de Saint-Pierre. Huchet, notaire. Jacquemet, directeur des contributions indirectes, Kern, brasseur. Le Mintier de LĂ©hĂ©lec. Magnier de Maisonneuve. Marquer, avocat. Melcion d'Arc, chef de bataillon. Piron, inspecteur des contributions directes. Robo, commissionnaire de roulage. Ropert, vĂ©tĂ©rinaire. ThĂ©tiot, chanoine. Souscriptions recueillies Ă  l' entrĂ©e de la salle des sĂ©ances. MM. Jules Besqueut, maĂźtre de forges Ă  TrĂ©dion. F. Élie , propriĂ©taire Ă  Grandchamp. De Lantivy, de Meudon. J. de Miollis, Ă  la Morlaye, prĂšs Malestroit. SĂ©vĂšre du Noday. Camille Peyron , Ă  Vannes. De Kermoisan , Ă  Kerose en Sainte-SĂšve. Isaac Sept-Livres, Ă  SĂ©nĂ©, prĂšs Vannes. Sept-Livres, Ă  Saint-Malo. 272 ASSOCIATION BRETONNE. ARRONDISSEMENT DE LORIENT. Inspecteur. — M. BONNEMAN , Ă  Treulan, prĂšs Auray. MM. Bonneman, inspecteur. GoĂ«lo, Ă  Ploemeur. Lacroix-Herpin, Ă  Ploemeur. De Larcher, a Ploemeur. La Plume, prĂ©sident du Comice agricole de Ploemeur. Le QuĂ©mĂ©ner, Ă  Ploemeur. De Raime, maire de Ploemeur. NOTA. — M. l'Inspecteur de l'arrondissement n'a pas encore fourni les autres noms qui complĂštent cette liste. ARRONDISSEMENT DE PLOERMEL. Inspecteur.— M. CHARLES DE LA MONNERAYE , au ClĂ©yo, prĂšs Malestroit. MM. Charles de la Monneraye, inspecteur. Charles Avrouin, conseiller gĂ©nĂ©ral. H. du Boisbaudry. De Carheil. Armand de Castel. Arthur de Castel. Crespel de la Touche, maire de la Roche-Bernard. L'abbĂ© DaniĂ©lo, curĂ©. P. Dubois de Beauregard. De FouchĂ© , conseiller gĂ©nĂ©ral. Am. do Franchevillo, maire de Sarzeau. L'abbĂ© HaumaĂźtre, vicaire Ă  Malestroit. De la Bourdonnaye Cocandec, conseiller gĂ©nĂ©ral. De la Caunelaye. De la Fonchais pĂšre. De la Fonchais fils. De la Foye, conseiller gĂ©nĂ©ral. De la Haichois, maire de Lorient. De la Morlais, conseiller gĂ©nĂ©ral. De Lambilly. Legall. Lorieux, prĂ©sident du tribunal Ă  PloĂ«rmel. Alex, du Noday, conseiller gĂ©nĂ©ral. SESSION DE VANNES. 273 MM. Peuchant, conseiller gĂ©nĂ©ral. Gabriel de Beaudeau, maire de PloĂ«rmel. Rondeau. Laurent de Saint-Gonant. OnĂ©zime de Saint-Gonant. A. de Savignhac. ThĂ©pault, maire de Pont-Louis. ARRONDISSEMENT DE NAPOLÉONVILLE. Inspecteur. — M. ROUXEL DE LESCOUET, Ă  Troujoly, prĂšs Gourin. MM. Rouxel de LescouĂ«t, inspecteur. CarrĂ©, maire du FaouĂ«t. HervĂ©, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'agriculture de NapolĂ©onville. PĂ©rio, propriĂ©taire Ă  NapolĂ©onville. ARRONDISSEMENT DE DINAN. Inspecteur. — M. COHAN, Ă  HĂ©nanbihen. 10 souscripteurs dont les noms ne sont pas indiquĂ©s. ARRONDISSEMENT DE GUINGAMP. Inspecteur. — M. DE SAISY, Ă  Glomel. MM. De Saisy, inspecteur. De Boisboissel, Ă  Guingamp. Brunot, ancien sous-prĂ©fet. Baherre de Lanlay, conseiller gĂ©nĂ©ral. De Carpentin, prĂ©sident du Comice de Rostrenen. Jean-Baptiste du CrĂ©hu, Ă  Paule. Gourdin, prĂ©sident du Comice de Carhaix. Guyomar, trĂ©sorier du Comice de Callac. Guyot, conseiller gĂ©nĂ©ral. Auguste Desjars, Ă  Guingamp. De Kergariou , Ă  Plouagat. Claude l'Ancien, prĂ©sident du Comice de Callac. Le Camus, conseiller d'arrondissement Ă  Guingamp. Jean-Marie le Gallou, cultivateur Ă  GrĂąces. L'abbĂ© le Meur, aumĂŽnier Ă  Castellaouonan. 18 274 ASSOCIATION BRETONNE. MM. Le Moine, conseiller gĂ©nĂ©ral Ă  MaĂ«l-Carhaix. Albert de Lesguern, prĂ©sident du Comice de Saint-Nicolas. AmĂ©dĂ©e du Humain, Ă  Saint-Gelven. Louis de Saisy, directeur de la ferme-Ă©cole de Castellaouenan. Paul de Saisy, Ă . Glomel. De Saint-Pierre, Ă  Lanvollon. Vauchel, vice-prĂ©sident du Comice de Callac. Louis VillefĂ©ron, armateur au LĂ©guĂ©. ARRONDISSEMENT DE LANNION. Inspecteur. — M. HYACINTHE SALLIOU, Ă  PenvĂ©nan. MM. Salliou, inspecteur. H. du Boisriou, au TrĂ©vou-TrĂ©gumer. Pierre Dagorn, Ă , PenvĂ©nan. Daniel, curĂ© de Lannion. Paul Dieuleveult, Ă  TrĂ©guier. Durand, curĂ© de TrĂ©guier. Pierre Fichant, cultivateur Ă  Minihi-TrĂ©guier GĂ©lard, prĂȘtre Ă  Lannion. Huon, conseiller gĂ©nĂ©ral Ă  Lannion. Charles de KĂ©rĂ©ver, Ă  TrĂ©guier. Le Gac, recteur de PenvĂ©nan. Le Goff, conseiller gĂ©nĂ©ral Ă  la Roche-Derrien. Leroux, Ă  CoatrĂ©ven. Mineur, nĂ©gociant Ă  TrĂ©guier. ThĂ©ophile de Miniac, Ă  Lannion. Jean PennĂ©e, Ă  Prat. De Peyberre, sous-prĂ©fet de Lannion. Prigent, juge de paix Ă  Perros-Guirec. Le colonel de Roquefeuil, Ă  Plougrescan. Edmond de Roquefeuil, Ă  Plougrescan. Yves Tassel, Ă  Louaunec. ARRONDISSEMENT DE LOUDÉAC. Inspecteur. — M. BRIOT DE LOYAT, Ă  la ChĂšze. MM. Briot de Loyat, inspecteur. Baron Dutaya, Ă  l'Hermitage. SESSION DE VANNES. MM. CarrĂ© Kerisouet, conseiller gĂ©nĂ©ral. De LaferriĂšre, Ă  BrĂ©ant-LoudĂ©ac. ThĂ©odore de Kerperdron , juge de paix Ă  la ChĂšze. Joseph de Lesgueru, Ă  PlĂ©met. Nourry, vice-prĂ©sident du Comice d'Uzel. Pencolet, curĂ© de PlĂ©met. Perrin, recteur de Saint-Étienne-du-GuĂ©-de-l'lle. Racinet, prĂ©sident du Comice de Goarec. Joseph Villalon , Ă  Saint-Étienne-du-GuĂ©-de-l'Ile. ARRONDISSEMENT DE SAINT-BRIEUC. Inspecteur. — M. HAUGOUMAR DES PORTES, Ă  Noyal. MM. Haugoumar des Portes, inspecteur. J. Andrieux, Ă  Saint-Aaron. Du ClĂ©sieux, receveur gĂ©nĂ©ral Ă  Saint-Brieuc. De Closmadeuc, conseiller gĂ©nĂ©ral Ă  Lamballe. Ludovic de Foucaud, Ă  Saint-Brieuc. Fraval aĂźnĂ© , Ă  Quintin. Garnier de Kerigant, Ă  Quintin. GĂ©nĂ©ral comte de Goyon. Jacques Ruellan, Ă  Lamballe. De Saint-Mirel, Ă  Lamballe. Sevoy, prĂ©sident du Comice de Lamballe. ARRONDISSEMENT DE BREST. Inspecteur. — M. Louis DE KERJÉGU , Ă  Trevarez. MM. Louis de KerjĂ©gu, inspecteur. Bersolle, attachĂ© d'ambassade. Paul Huyot, Ă  Landerneau. Inspecteur. — M. FLAGELLE , Ă  Landerneau. MM. Flagelle, inspecteur. Joseph Goury, Ă  Landerneau. Achille le Biez, receveur des domaines Ă  Landerneau. Leforestier de Quilien, maire de la Martyre. Saluden, horticulteur Ă  Landerneau. 276 ASSOCIATION BRETONNE. ARRONDISSEMENT DE CHATEAULIN. Inspecteur. — M. THÉOPHILE DE POMPERY, Ă  RosnoĂ«n. MM. ThĂ©ophile de Pompery, inspecteur. HallĂ©guen, mĂ©decin Ă  ChĂąteaulin. Lodin, sous-prĂ©fet de ChĂąteaulin. Lucas, conseiller gĂ©nĂ©ral. PĂ©rĂ©ault, pharmacien Ă  ChĂąteaulin. ARRONDISSEMENT DE MORLAIX. Inspecteur. — M. QUERRET , au CosquĂ©rou. MM. Querret, inspecteur. Bazin, directeur de la poste Ă  Morlaix. Bernard-Breton, conseiller gĂ©nĂ©ral Ă  Saint-ThĂ©gonnec. Bizien du LĂ©zard, Ă  Morlaix. Le gĂ©nĂ©ral de Champagny. Paul de Champagny, trĂ©sorier de l'Association Bretonne. De Cillart pĂšre, Ă  Garlan. Dein cadet, Ă  Plounevez-Lochrist. Demont, sous-prĂ©fet de Morlaix. Deschamps, juge de paix Ă  Roscoff. Desloges pĂšre, nĂ©gociant Ă  Morlaix. Du Dresnay, Ă  Morlaix. EllĂ©ouet, mĂ©decin-vĂ©tĂ©rinaire Ă  Morlaix. D'Érm, Ă  Morlaix. Foucault pĂšre, Ă  Morlaix. De Gestas, Ă  Morlaix. De Gouzillon, Ă  Sainte-SĂšve. Grall, Ă  ClĂ©der. De Guerdavid, Ă  Morlaix. Ange de Guernizac, Ă  Morlaix. Homon, prĂ©sident du tribunal de commerce Ă  Morlaix. Huon de Kermadec, en PlouĂ©zoch, Morlaix. De Keranflech , ancien reprĂ©sentant. De Kerdanet, avocat Ă  Morlaix. De Kerdrel, Ă  Plouvorn. De Kerhorre, Ă  Saint-Pol-de-LĂ©on. SESSION DE VANNES. MM. De Kerliviou, Ă  Lannon. De Kerminguy, Ă  ClĂ©der. Kervern pĂšre, prĂ©sident honoraire Ă  Morlaix. Kervern , ancien maire de Morlaix. De la BoĂ«xiĂšre frĂšres, Ă  Saint-Pol-de-LĂ©on. De la Monneraye, Ă  LannĂ©anou. Launay de Pontgirault, Ă  PlouĂ©zoch. Lauzach, juge de paix Ă  Morlaix. De Lauzanne pĂšre, Ă  Morlaix. De Lauzanne fils, Ă  Morlaix. Paul du Laz, Ă  Saint-Pol-de-LĂ©on. Le Bris, Ă  Morlaix. Le Corgne , Ă  Morlaix. Vincent Lejeune, Ă  Sibiril. Leroux, nĂ©gociant Ă  Landivisiau. MacĂ© frĂšres, nĂ©gociants Ă  Saint-Pol-de-LĂ©on. Joseph MahĂ©, capitaine de commerce Ă  Morlaix. MĂšge, ancien reprĂ©sentant, Ă  Morlaix. Morvan frĂšres, agriculteurs Ă  Plounevez-Lochrist. H. de PloĂ«squellec , Ă  Morlaix. Frigent, maire de Plouneventer. Riou, Ă  ClĂ©der. AmĂ©dĂ©e de Rocquefeuil, Ă  Plougonven. Ernest de Rocquefeuil, Ă  Plougonven. Charles de Saint-Prix, Ă  Morlaix. Philippe de Saint-Prix, Ă  Morlaix. Silliau frĂšres, Ă  Lanmeur. De Tromelin , dĂ©putĂ© au Corps lĂ©gislatif. VallĂ©e, prĂ©sident de la chambre de commerce. De Villart, Ă  Pleyber-Christ. ARRONDISSEMENT DE QUIMPERLÉ. Inspecteur. — M. DE FRESNE , Ă  QuimperlĂ©. MM. de Fresne, inspecteur. De Casteray, sous-prĂ©fet de QuimperlĂ©. Du CouĂ«dic, conseiller gĂ©nĂ©ral. Kersulec, conseiller gĂ©nĂ©ral Ă  Pont-Aven. Antoine de Mauduit, Ă  Plaçamen. 278 ASSOCIATION BRETONNE. MM. Peyron, nĂ©gociant Ă  QuimperlĂ©. Victor du Quilio, Ă  Melgwen. De Solminihac, Ă  QuimperlĂ©. ARRONDISSEMENT DE REDON. Inspecteur. — M. BERNÈDE , Ă  Redon. MM. BernĂšde, inspecteur. De Chappedelaine. V. Dufretay. H. de Gibon. De LaferriĂšre pĂšre. De la Fonchais. Le Bastard du Mesmeur. Mounier du Pavillon, sous-prĂ©fet de Redon. ARRONDISSEMENT DE RENNES. Inspecteur. — M. LEGALL , Ă  Rennes. MM. Legall, conseiller Ă  la Cour impĂ©riale, inspecteur. Bodin , directeur de la ferme-modĂšle des Trois-Croix. Chevalier do la Teillais, inspecteur d'agriculture. Amaury DrĂ©o, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'agriculture de Rennes. FĂ©nigan jeune, trĂ©sorier de la mĂȘme SociĂ©tĂ©. Michel Morvonnais, Ă  Rennes. ARRONDISSEMENT DE SAINT-MALO. Inspecteur. — M. DE KERGARIOU , Ă  Bonnaban. MM. de Kergariou , inspecteur. Biaise aĂźnĂ© , Ă  TrĂ©migon en Combourg. Biaise cadet, Ă  TrĂ©migon en Combourg. De BrĂ©da , au Montmarin, en Pleurtuis. De la Buharaye, Ă  la Buharaye , en Plesder. De la Foye, au Launay, en ChĂąteauneuf. Do la Noue de la Mettrie, Ă  LangeviniĂšre, en Pleine. De Laubespin , Ă  Gouillon, en ChĂąteauneuf. E. de la Ville-Huchet, au Bois-Martin. SESSION DE VANNES. 278 MM. Raffrou de Val, Ă  la GouĂ«sniĂšre. Ruzzo, Ă  la Vicomte, en Dinard. Thierry du Fougeray, Ă  Saint-Malo. ARRONDISSEMENT DE VITRÉ. Inspecteur. — M. DE COURTE , Ă  Saint-M'HervĂ©. MM. de Courte, inspecteur. Rubin, maire de VitrĂ©. De la Saudrais, conseiller gĂ©nĂ©ral Ă  VitrĂ©. ARRONDISSEMENT D'ANCENIS. Inspecteur. — M. CHARLES THOINNET, Ă  Nantes. MM. Thoinnet, inspecteur. D'Audiffret, receveur gĂ©nĂ©ral Ă  Nantes. BongĂ©rard de Grandmaison, Ă  Ancenis. Brager, Ă  Ancenis. Emmerand de la Rochette, Ă  Nantes. LemariĂ© de Champtenay, Ă  Oudon. Papin, Ă  Ancenis. Sifflait, au Celtier. ThĂ©obalt, Ă  Nort. ARRONDISSEMENT DE CHATEAUBRIANT. MM. de BoispĂ©ant, Ă  ChĂąteaubriant. ClĂ©ment de Carcouet, Ă  HĂ©ric. Henri de Cornulier, Ă  Nantes. Stanislas de Cornulier. Victor de Cornulier, au chĂąteau de LuciniĂšre. Victor d'EstrĂ©es, Ă  Saint-Philbert-de-Grandlieu. Giraud, maire de Bouaye. Amaury de Goyon , Ă  JouĂ©-sur-Erdre. ArsĂšne de Goyon, au Ponthu. Camille de Grandville, Ă  Port-Saint-PĂšre. Guyet, Ă  Bouaye. Benjamin de la Biliais, Ă  Aigrefeuille. 280 ASSOCIATION BRETONNE. MM. De la Fleuriays, Ă  Carquefou. De la Haye-Jousselin, au FouĂ«t-des-Bois. De la Roche-Quayrie , Ă  la Motte-Glain. Lebeschu, Ă  la Geslinais. De l'Épinay, au GĂ©. Rivet de la ChauliĂšre, Ă  LignĂ©. De Soussay, Ă  Doulon. ARRONDISSEMENT DE NANTES. MM. le R. P. abbĂ© de la Trappe de Meilleraie. Abadie, vĂ©tĂ©rinaire Ă  Nantes. De Berthou de la GalissoniĂšre, Ă  Nantes. Bobierre, chimiste vĂ©rificateur des engrais Ă  Nantes. FrĂ©dĂ©ric Braheix, conseiller gĂ©nĂ©ral. Caillaud, Ă  Nantes. RenĂ© de Cornulier, capitaine de frĂ©gate. De Goulaine. Graton, chef de division Ă  la prĂ©fecture de Nantes. GuillorĂ©, Ă  Nantes. Henri de la Gournerie, capitaine d'Ă©tat-major. Josse, courtier de navires Ă  Nantes. Lotz aĂźnĂ©, mĂ©canicien Ă  Nantes. Lotz et Renaud, mĂ©caniciens Ă  Nantes. MarcĂ©, chef de bureau Ă  la prĂ©fecture Ă  Nantes. Do Mauduit du Plessis, Ă  Nantes. Neveu do Rotrie, inspecteur dĂ©partemental d'agriculture. QuĂ©ral, courtier de navires Ă  Nantes. Simonneau, Ă  Saint-Étienne-de-Montluc. ARRONDISSEMENT DE SAVENAY. Inspecteur. — M. DELOZE, Ă  Saint-Gildas. MM. Deloze, inspecteur. BĂ©zier, Ă  ThouarĂ©. De la Brosse, Ă  Nantes. De Langlais, Ă  Kervert. Mitailler, Ă  Saint-Étienne, SESSION DE VANNES. 281 Souscriptions de 1852 non inscrites et payĂ©es en 1853. MM. Bastard du Mesmeur, Ă  Redon. La Plume, prĂ©sident du Comice de Ploemeur. L'abbĂ© Lecrom, Ă  Vannes. SESSION DE VANNES. 283 TABLE DES MATIERES. Pages. AVANT-PROPOS V Programme des questions Ă  traiter 1 SÉANCE D'OUVERTURE DU DIMANCHE 25 SEPTEMBRE. Discours d'ouverture de M. de Sesmaisons, Directeur de l'Association . 6 Rapport de M. de Kergorlay, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral . 11 Discours de M. de Champagny, trĂ©sorier 17 Discours de M. de Blois, PrĂ©sident de la Classe d'archĂ©ologie. . 19 Fixation des heures des sĂ©ances. 22 Formation des commissions 22 Elections du prĂ©sident du CongrĂšs, des vice-prĂ©sidents et des secrĂ©taires. 23 SÉANCE DU LUNDI 26. Discours de M. le PrĂ©fet du Morbihan. . 25 Discours de M. le maire de Vannes. 26 Rapport de M. de Kerampuil sur les mĂ©moires adressĂ©s au CongrĂšs 29 Rapport de M. de Sesmaisons sur un ouvrage de M. Bahier. . . 35 QUESTION DE L'ÉMIGRATION DES CAMPAGNES DANS LES VILLES. — MĂ©moire de M. de Pompery. .38 Rapport par M. de Kerampuil 47 Discussion 52 Vote. . 60 284 ASSOCIATION BRETONNE SÉANCE DU MARDI 27. Pages. Voeu de M. de Genouillac sur la viabilitĂ© rurale 62 Nomination d'une commission pour l'examen de ce voeu. . . . 62 Lecture par M. de LaferriĂšre, de son mĂ©moire sur la maladie des pommes de terre 63 Discussion 66 Vote de l'insertion du mĂ©moire au compte rendu 68 QUESTION DE LA RECHERCHE DES ENGRAIS DE MER ET DU TRANSPORT DES ENGRAIS, AMENDEMENTS ET MATIÈRES PREMIÈRES. — RAPport par M. de Sesmaisons 68 Discussion et votes 69 QUESTION DE L'ÉTRÉPAGE ET DES TOMBES D'ENGRAIS. — Discussion sur cette question 77 Vote 82 SÉANCE DU MERCREDI 28. Lecture de plusieurs lettres adressĂ©es au CongrĂšs 84 Rapport de M. TaslĂ© sur un ouvrage de M. Neveu-Derotrie. . . 85 QUESTION DE L'ESPÈCE CHEVALINE. — Rapport par M. de Pompery. 85 Discussion et votes 87 QUESTION DE L'ESPÈCE BOVINE. — Rapport de M. Briot 94 Discussion 96 Vote 98 QUESTION DE L'ESPÈCE PORCINE. — Rapport de M. Bahier 98 Discussion 100 Vote 101 SÉANCE DU JEUDI 29. Lecture de plusieurs lettres adressĂ©es au CongrĂšs. 102 Discussion sur le lieu oĂč se tiendra le prochain CongrĂšs 103 Vote 104 Rapport de M. Augustin sur des dĂ©frichements et bonnes cultures dans le Morbihan 104 QUESTION DU DÉFRICHEMENT DES LANDES. — Rapport par M. de Saisy 129 Discussion 155 Vote 140 SESSION DE VANNES. 285 Pages. Rapport de M. Kerarmel sur des exploitations agricoles 140 QUESTION DU DRAINAGE ET DES IRRIGATIONS. — Rapport de M. de Genouillac 151 Incident.— Vote. 156 Lecture d'une note d'un fabricant de tuyaux de drainage, par M. de Sesmaisons 157 Composition des jurys 158 Nomination du trĂ©sorier de l'Association 159 Communication de rĂ©clamations relatives au rĂšglement de 1853 sur la pĂȘche cĂŽtiĂšre 159 SÉANCE DU VENDREDI MATIN 30. Communication par M. de Sesmaisons des conclusions du rapport de M. Augustin.—Adoption par le CongrĂšs. . .' 160 Rapport de M. de Saisy pĂšre sur des exploitations agricoles dans la commune de SĂ©nĂ© 160 Vote et adoption 161 Rapport de M. Bahier sur l'exposition de vĂ©gĂ©taux 162 Mise aux voix et adoption 163 Ajournement du rapport sur les chanvres 163 Rapport sur les voeux, par M. l'abbĂ© Lecrom 163 Discussion et votes 164 SÉANCE DU VENDREDI SOIR 30. Rapport de M. de Kerampuil sur un ouvrage offert au CongrĂšs par M. Trochu et relatif Ă  ses crĂ©ations agricoles 170 QUESTION DES CHANVRES. — Lecture par M. Bahier d'un travail sur cette question 174 Reprise de la discussion sur le drainage et les irrigations. . . . 175 Vote. . 177 SÉANCE DU SAMEDI MATIN 1er OCTOBRE. Rapport par M. Kerarmel sur les comptes du trĂ©sorier 178 Vote approbatif. 178 Rapport par M. de Langlais sur les instruments et machines exposĂ©s 179 280 ASSOCIATION BRETONNE. Pages. Discussion 181 Rapport par M. Louis de Saisy sur le concours de charrues. . . 182 Adoption des conclusions. 183 SÉANCE DU DIMANCHE MATIN 2. Rapport par M. de LaferriĂšre sur le concours de taureaux.. . . 184 Mise aux voix et adoption 185 Rapport de M. Briot de la Maillerie sur le concours de vaches laitiĂšres , 185 Mise aux voix et adoption 186 Rapport par M. de Pompery sur le concours de chevaux 186 Adoption 188 Rapport par M. de Saisy pĂšre sur le concours des espĂšce porcine et ovine . 188 Mise aux voix et adoption 190 EXPOSITION ET CONCOURS 192 SÉANCE SOLENNELLE DE DISTRIBUTION DES PRIMES ET MÉDAILLES LE DIMANCHE 2 195 Liste des prix de l'Association Bretonne 197 Liste des primes dĂ©cernĂ©es par les SociĂ©tĂ©s d'agriculture et . d'horticulture de Vannes 208 Liste des primes dĂ©cernĂ©es par le Comice agricole du canton d'Elven 212 RĂ©sumĂ© des votes du CongrĂšs de Vannes 214 EnquĂȘte agricole sur le dĂ©partement du Morbihan 218 Compte rendu gĂ©nĂ©ral des recettes et dĂ©penses de l'Association Bretonne 262 Liste des membres de l'Association agricole Bretonne. ..... 269 Paris.— ImprimĂ© par E, THUNOT ET Ce, 26, rue Racine.
LEclaireur de ChĂąteaubriant Nort-sur-Erdre Le lotissement du Clos du canal sort de terre L'Eclaireur de ChĂąteaubriant C'est en face de la zone industrielle de La Sangle, sur la route de Blain, que le lotissement du Clos du canal verra le jour prochainement : livraison attendue fin 2015. L'achĂšvement de la premiĂšre phase des travaux par ADI,

Nort-sur-Erdre AddLe Canal De Nantes A Brest - Depart Nort Sur ErdreNort-sur-Erdre Back to search Point of water / Bathing Add to my selection Remove from my selection Itinerary Recommendyou recommend this place Stop recommending Le Canal De Nantes A Brest - Depart Nort Sur Erdre 6 Vive Eve NORT-SUR-ERDRE, FranceWhere to sleep around ?Place added byLeoRecommendyou recommend this place Stop recommending Add to my selection Remove from my selection Itinerary Le Canal De Nantes A Brest - Depart Nort Sur Erdre 6 Vive Eve NORT-SUR-ERDRE, FranceWhere to sleep around ?Place added by LeoReport a problemCommentsNo comments have been posted yet. Your name* Your email address* Your comment* If you are human, can you tell what is the value of twice forty-nine when we subtract one?

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Affiner par gĂ©ographieAPEROS CONCERTS 20 JUILLET Musique, Concert, SpectacleEuville 55200Le 31/08/2022Venez vous dĂ©tendre en musique autour d'un apĂ©ro-concert ! Quelle meilleure façon de finir l’étĂ©, la nuit tombante, avec ce groupe rodĂ© Ă  de nombreuses scĂšnes. Mojo Chillin', remanie les Rolling Stones, Janis Joplin, Ray Charles, ou mĂȘme TRex dans une forme unique et propre aux 3 formation minimaliste pour un effet maximum !Musiciens, musiciennes profitez de notre scĂšne ouverte Ă  partir de 21h30. Restauration, espace enfant. EntrĂ©e Ă  la Carte Concert, MusiqueAutun 71400Du 02/08/2022 au 26/08/2022Chaque mardi et jeudi, dĂźnez dans un restaurant d'Autun et profitez d'un concert. Programmation 2022 Du 5 juillet au 30 aoĂ»t sauf 14 juillet Un dysfonctionnement informatique occasionne actuellement des erreurs sur les dates et horaires affichĂ©s en bas de page, veuillez prendre en compte le programme suivant MARDI 5 JUILLET La Marande TRIAC Pop-rock JEUDI 7 JUILLET Le Bistrot du Golf MATHIEU GATTUSO Pop-folk français MARDI 12 JUILLET Le Chateaubriant CANAL HYSTÉRIQUE Rock MARDI 19 JUILLET Le Grand CafĂ© LES YEUX D’OLGA Pop JEUDI 21 JUILLET Brasserie Le Commerce Rock MARDI 26 JUILLET Le Cocand AMNÉ’ZIK DUO Jazz, pop-rock JEUDI 28 JUILLET Irish Pub BLUESTORM Blues-rock MARDI 2 AOÛT Le Bonaparte THE FAROWS Pop-rock JEUDI 4 AOÛT La DeviniĂšre LES ENRAGÉS Rock MARDI 9 AOÛT CafĂ© des Tilleuls THE BLOODY HELL GOBLINS Musique celtique JEUDI 11 AOÛT Brasserie de la Promenade ALMOST Pop-rock MARDI 16 AOÛT Le Gallo Romain ECLUSE 67 Pop-rock JEUDI 18 AOÛT Le Cathedral LES BALUCHARDS Rock 60’s/70’s MARDI 23 AOÛT Restaurant l’Europe MIDNIGHT BURST Blues-rock JEUDI 25 AOÛT Le Lutrin SÉBASTIEN LEGOFF RockConcert Vida Vujic & Akhtamar Quartet - Saison culturelle Ă  l'Abbaye de Marbach Musique, Festival gĂ©nĂ©raliste, ConcertObermorschwihr 68420Le 02/09/2022DĂ©couvert Ă  l’Abbaye de Marbach en 2017, le Akhtamar Quartet revient Ă  nouveau cette saison en compagnie de leur mentor Vida Vujic, trĂšs grande violoncelliste. Nos jeunes artistes reviennent avec le Quintette pour deux violoncelles de Schubert. ComposĂ© de Coline Alecian, Jennifer Pio, Ondine Stasyk et Cyril Simon, l’ensemble est rĂ©guliĂšrement sollicitĂ© pour des concerts en Belgique et en France. Le quatuor joue dans des festivals renommĂ©s tels le festival Radio France Ă  Montpellier, le festival van Vlaanderen, Voix Intimes, Quatuor Ă  l’Ouest, Midis-Minimes
 BasĂ© Ă  Bruxelles, le quatuor Akhtamar s’est tout d’abord formĂ© auprĂšs de Guy Danel et du Quatuor Debussy, et se perfectionne actuellement au sein de l’Institut Joseph Haydn Ă  l’UniversitĂ© de Musique de Vienne, dans la classe de Johannes Meissl et Vida de village CrĂ©ziĂšres FĂȘte, Manifestation culturelleChef-Boutonne 79110Le 28/08/2022FĂȘte de village CrĂ©ziĂšres Dimanche 28 aoĂ»t Ă  CrĂ©ziĂšres Chef-Boutonne À 17h balade contĂ©e et musicale autour de l’histoire, des histoires de CrĂ©ziĂšres l’école, les rĂ©fugiĂ©s ardennais de la 2sd Guerre mondiale, le chemin de fer
 accompagnĂ© d’Alexis HervĂ©, accordĂ©oniste. À partir de 19h repas cuisine mobile “Food” produits vĂ©gĂ©tariens et fabrication maison. Buvette avec les Amis de CrĂ©ziĂšres. À 20h30 concert de jazz avec le groupe Ticket to swing. Ensemble ils arrangent et rĂ©interprĂštent de grands standards du swing des annĂ©es 30-40 en puisant leurs inspirations dans leurs cultures musicales respectives. Un trio Ă  dĂ©couvrir au plus vite ! Il est prĂ©fĂ©rable de s’inscrire pour une meilleure organisation au 06 02 35 90 53 Les Amis de CrĂ©ziĂšres Renseignements 06 02 35 90 53 Concert et animation gratuitsJusqu’iciVĂ©zelay 89450Le 27/08/2022Pour la plus grande joie de vos papilles et de vos oreilles, venez prendre un apĂ©ritif agrĂ©mentĂ© d’un concert gratuit. ComposĂ© de quatre chanteurs, d’un human beatboxeur et d’un dubmaster, le groupe vocal français Ommm aime repousser les limites de l’a cappella et se plonger dans les rythmes puissants. AprĂšs deux albums, de nombreux prix remportĂ©s et plusieurs tournĂ©es internationales, le groupe Ommm revient avec un nouveau rĂ©pertoire pop en français Ă  dĂ©couvrir !FĂȘte votive de Saint-Julien-Les-Martigues Repas - DĂ©gustation, Pour enfantsMartigues 13500Du 26/08/2022 au 29/08/2022Le cercle St-Esprit fĂȘte ses 160 ans ! Au programme - Vendredi 26 aoĂ»t 18h30 DĂ©part de la maison de St-Julien pour un dĂ©filĂ© en fanfare, gardians, majorettes. 19h30 ApĂ©ritif dinatoire offert, animations. - Samedi 27 aoĂ»t 9h30 Petit-dĂ©jeuner offert. Exposition de photos. 12h ApĂ©ritif / 12h30 Gardiane de taureau sur inscription 16h Jeux pour enfants. Spectacle arĂšnes. Stand de restauration, buvette. 22h Grand concert suivi d'un bal - Dimanche 28 aoĂ»t 8h Vide-greniers 12h ApĂ©ritif concert. Stand restauration, buvette. 16h Jeux pour enfants, quads, boules et cartes. 19h Moules - frites 22h Spectacle suivi d'un bal - Lundi 29 aoĂ»t 12h ApĂ©ritif animĂ© 12h30 AĂŻoli gĂ©ant sur inscription 16h Boules et - ATHALIE de F. MENDELSSOHN Concert, MusiqueHONFLEUR 14600Le 27/08/2022En 1691, Jean Racine Ă©crivit une tragĂ©die sur Athalie », commande de Louis XIV sur une musique de Jean-Baptiste Moreau, inspirant Ă  son tour Mendelssohn en 1845 pour une nouvelle musique de scĂšne devenue oratorio, commande du Roi FrĂ©dĂ©rique-Guillaume IV de Prusse. DĂ©couvrez cette Ɠuvre rare Ă  mi-chemin entre oratorio et opĂ©ra. Laissez-vous emporter par la noblesse des chƓurs et l’intensitĂ© dramatique des soli. Le thĂšme de la tragĂ©die sujet biblique Au IXe siĂšcle av J-C, Athalie, reine du Royaume de Juda vĂ©nĂ©rait le dieu Baal alors que son Ă©poux, le roi Joram, vĂ©nĂ©rait YahvĂ©. A la mort de Joram, Athalie prend le pouvoir et fait disparaĂźtre tous ses descendants. Son petit-fils Joas, Ă©levĂ© par le grand-prĂȘtre dans la religion juive, est sauvĂ© et proclamĂ© roi de Juda, suite Ă  un complot. Athalie tente d’arrĂȘter le complot... Ce concert est donnĂ© Ă  l’issue d’un stage de chant choral d’une semaine Ă  Honfleur avec des choristes amateurs provenant de plusieurs rĂ©gions de France dont la Normandie ainsi que de l'Ă©tranger. Les rĂŽles solistes sont assurĂ©s par des professionnels. Ensemble Vocal VociHARMONIE Accompagnement piano et orgue Direction, Daniel GĂ lvez-Vallejo Aux[...]FĂȘte de Saint-CĂŽme-d'Olt FĂȘte, Feu d'artifice, ConcertSaint-CĂŽme-d'Olt 12500Du 26/08/2022 au 28/08/2022Vendredi 26 aoĂ»t - 20h00 ApĂ©ro concert avec le groupe local Saint CĂŽmois IMC et la DĂ©ryves CĂŽtĂ© restauration frites - saucisses - tapas aveyronnais en plein air, Place de la mairie en cas de mauvais temps, repli Ă  la salle des fĂȘtes Jeux gonflables Samedi 27 aoĂ»t - 14h30 concours de pĂ©tanque en doublette - 17h00 spectacle de vachettes Landaises avec participation du public 5€, dans le grand champ de LĂ©vinhac - 18h apĂ©ritif en fanfare dans les cafĂ©s avec la banda de Bessines - 20h30 repas PaĂ«lla, organisĂ© par le Club de Quilles Saint CĂŽmois, Place de la mairie en cas de mauvais temps, repli Ă  la salle des fĂȘtes - 21h30 retraite aux flambeaux avec la Banda de Bessines retrait des lampions le soi mĂȘme, Place Malimande - 22h30 bal disco gratuit avec Media Laser, annĂ©es 80 venez avec vos plus beaux costumes, en plein air, Place de la mairie Dimanche 28 aoĂ»t - 8h00 dĂ©jeuner aux Tripous, organisĂ© par les chasseurs Saint CĂŽmois, Ă  la salle des fĂȘtes RĂ©veil en fanfare par la Banda de Bessines - 12h00 apĂ©ritif en fanfare et paquito gĂ©ant dans les cafĂ©s de la place de la fontaine avec la Banda de Bessines et les souvenirs de Nestor - 16h00 cavalcade[...]V AND B FEST'- PASS 1 JOUR ConcertCHATEAU GONTIER 53200Du 26/08/2022 Ă  1700 au 28/08/2022 Ă  1515Le plus grand rassemblement de VandBistes revient enfin cette annĂ©e pour sa 2Ăšme Ă©dition ! Au programme, des dĂ©couvertes musicales, gustatives et humaines Le festival se tiendra le 26, 27 et 28 aoĂ»t 2022, mais cette-fois ci se dĂ©place au ChĂąteau de la MaroutiĂšre Ă  ChĂąteau-gontier, toujours en Mayenne Ă  15 mins de l'hippodrome de Craon. Les concerts se dĂ©rouleront du vendredi au dimanche soir sur 3 scĂšnes amĂ©nagĂ©es sur le site. Le village gratuit et accessible Ă  tous, sera toujours prĂ©sent, avec plus de concerts, plus d'exposants, plus d'animations et toujours autant de convivialitĂ© ! Conditions d'utilisation Le billet seul ne permet pas l'accĂšs au festival. Il sera Ă©changĂ© Ă  la billetterie du festival contre un bracelet Ă  usage unique qui ne pourra ni ĂȘtre enlevĂ©, ni Ă©changĂ©. Les bracelets perdus ou cassĂ©s ne seront pas remplacĂ©s. Ne pas imprimer 2 fois le mĂȘme billet. Toute sortie sera dĂ©finitive. Le camping L'accĂšs Ă  la zone nuit est payant 2€;/nuit + frais de gestion. Le camping est Ă©quipĂ© de sanitaires et de douches. Le camping se rĂ©serve sur le site internet du festival. Enfants Le tarif enfant est rĂ©servĂ© uniquement aux enfants de moins de 12 ans[...]ApĂ©ro dinatoire "Jazz in BastĂ©", au Clos BastĂ© Jazz - Blues, Vin - Oenologie, Visite guidĂ©eMoncaup 64350Le 26/08/2022Visite du domaine, balade commentĂ©e dans les vignes, visite des chais. DĂ©gustation commentĂ©e des vins bio du domaine accompagnĂ©s des mets. Concert de jazz avec le groupe "Dixie BiarnĂšs". Jus de fruits locaux. Jeux en bois pour les petits et les grands. Sur rĂ©servation 3 jours Ă  l'avance au plus Chen Musique, Nature - Environnement, Musique du mondeVĂ©zelay 89450Le 26/08/2022Pour la plus grande joie de vos papilles et de vos oreilles, venez prendre un apĂ©ritif agrĂ©mentĂ© d’un concert gratuit. À la frontiĂšre entre musiques du monde et musiques actuelles, Chet Nuneta cultive fougueusement son goĂ»t du mĂ©tissage avec cet hommage Ă  la terre mĂšre, puissant Ă©cho aux luttes fĂ©minines et aux voix qui dĂ©fendent notre environnement Valse Ă  deux/Le temps retrouvĂ© - Saison culturelle Ă  l'Abbaye de Marbach Musique, VariĂ©tĂ© françaiseObermorschwihr 68420Le 28/08/2022Alessandro Zuppardo revient Ă  l’abbaye pour la deuxiĂšme saison avec Michel Caperon et nous propose un voyage musical dĂ©diĂ© Ă  la musique française des derniers deux siĂšcles, dans une formation trĂšs spĂ©ciale la combinaison de deux pianos, dĂ©jĂ  instruments qui couvrent un ample spectre sonore, obtient d'ĂȘtre amplifiĂ©e au maximum pour envelopper de puissance l’auditoire. De Chabrier Ă  Ravel en passant par Reynaldo Hahn et sa musique gĂ©nuine et charmante, mais aussi pour cĂ©lĂ©brer les annĂ©es 2021/2022 dĂ©diĂ©es Ă  son grand ami Marcel "Au bout de mes rĂȘves" Musique, ConcertSoultzbach-les-Bains 68230Le 04/09/2022Le trompettiste Colmarien StĂ©phane BRIDEL prĂ©sentera son nouveau programme intitulĂ© " AU BOUT DE MES REVES". Lors de ce concert, le musicien proposera Ă  son public un programme riche et variĂ© sur lequel il a travaillĂ© depuis le dĂ©but de la crise sanitaire. Cette longue pĂ©riode lui aura permis de choisir les musiques et les arrangements les mieux adaptĂ©s pour ses retrouvailles avec le public. Il rendra hommage Ă  de nombreux chanteurs comme, Michel Sardou, Jean-Jacques Goldmann, François Feldmann, Francis Cabrel, Eddy Mitchel... Il a choisi un rĂ©pertoire riche et variĂ© en intĂ©grant des mĂ©lodies grand standard qui rappelleront bons nombres de souvenirs au public. Jeunes et moins jeunes trouveront leur bonheur. Le trompettiste promet beaucoup d'Ă©motion avec l'AllĂ©luia de LĂ©onard Cohen , l'adagio de Thomaso Albinoni qu'il interprĂštera au bugle. L'Ave Maria de Franz Schubert sera interprĂ©tĂ© dans un arrangement " version CĂ©line Dion" dont il s'est inspirĂ©. Le thĂšme du Titanic sera Ă©galement de la partie. "Il s'agit de donner un maximum de plaisir au grand public Ă  travers des mĂ©lodies bien connues, qui s'accordent parfaitement avec mon instrument de prĂ©dilection[...]Festival Sites & Sons Ă  St Georges de Luzençon avec Alkabaya Musique, ConcertSaint-Georges-de-Luzençon 12100Le 30/08/2022Une occasion unique de dĂ©couvrir des sites souvent hors des grands circuits touristiques et de crĂ©er un temps de rencontre fort entre artistes, villageois et visiteurs. APPORTEZ IMPÉRATIVEMENT VOS GOBELETS ET TABOURETS/CHAISES + UN PETIT PLAID S'IL FAIT FRAIS - Mardi 30 aoĂ»t, sur la placette du village de St Georges de Luzençon, concert de ALKABAYA. quatre musiciens que le groupe sillonne les routes pour partager ses chansons. Des paroles qui ont du sens, une musique toujours aussi Ă©nergique et chaleureuse
 mais aussi plus actuelle en flirtant avec le monde des musiques amplifiĂ©es 19h30 ACCUEIL APERITIF 20h15 DEBUT DU CONCERT RESTAURATION SUR PLACE / PRODUITS DE LA FERME BIO APPORTER OU COMPLETER AVEC VOS "PROPRES GRIGNOTAGES" SEULES LES BOISSONS SONT OFFERTES, VENEZ AVEC VOTRE GOBELET. 7 € / adulte GRATUIT - 6 ANS ET 5 € POUR LES 7 - 18 ANSFestival Yapadage Musique, Danse - Bal - Cabaret, Festival gĂ©nĂ©ralisteVillandraut 33730Du 27/08/2022 au 28/08/2022Le festival familial du chĂąteau de Villandraut fait son grand retour ! ?? Pour la troisiĂšme annĂ©e, le festival YAPADAGE animera le chĂąteau de Villandraut et fera vibrer ses murs de musiques, de danse, de rires et de surprises ?? Sur le thĂšme de la musique et de la danse, le festival labellisĂ© scĂšne d'Ă©tĂ© vous offrira deux jours intenses de spectacles, concerts et ateliers pour profiter Ă  fond avant de la fin des vacances ! ?? AU PROGRAMME Samedi 27 aoĂ»t 10h30 "Exode" par les Parcheminiers 14h Sieste musicale 15h "Open Space" par le Collectif Fish&Shoes 16h30 "L'histoire en papier" par la Compagnie Les Herbes Folles 19h30 Concert d'Aywa Dimanche 28 aoĂ»t gratuit 10h30 "Le fil de l'histoire" par la compagnie ZygoptĂšre 11h30 - 19h30 Ateliers de dĂ©couverte artistique En continu ateliers de crĂ©ation, initiations, jeux gĂ©ants, marchĂ©... Buvette sur placeCrescent Jazz FestivalMĂącon 71000Du /00/1e16 au //099Dans le cadre de l'EtĂ© FrappĂ© - EntiĂšrement gratuit. Le 14/07 - SoirĂ©e Afrobeat hommage Ă  Fela Kuti - ScĂšne sur l'eau - Esplanade Lamartine Le 15/07 - SoirĂ©e Coups de cƓur - Crescent 5tet + Wanderlust Orchestra - Grande scĂšne - Esplanade Lamartine Le 16/07 - SoirĂ©e Gros son - Skokiaan Brass Band + Supergombo - Grande scĂšne - Esplanade Lamartine Le 17/07 - SoirĂ©e Jeunes talents - Concert stagiaires + Orchestre des jeunes de l'ONJ - Grande scĂšne - Esplanade Lamartine. + ApĂ©ro jam sessions du 13 au 16/07/2021 au Crescent de 18h30 Ă  20h de 19h Ă  22h le 13/07. + Concerts sandwichs dans le jardin du musĂ©e des Ursulines avec le Collectif Crescent de 12h30 Ă  "Les petits chanteurs Ă  la croix de bois"Paray-le-Monial 71600Du /00/1e16 au //099AprĂšs une longue absence liĂ©e Ă  la crise sanitaire, les Petits Chanteurs Ă  la Croix de Bois font leur grand retour avec une tournĂ©e estivale qui les conduira notamment Ă  Paray-le-Monial. DĂ©crits comme des " ambassadeurs de la France " aux " voix cristallines ", les Petits Chanteurs Ă  la Croix de Bois comptent parmi les chƓurs de garçons les plus accomplis au monde, renommĂ©s pour son ouverture et sa prĂ©cision. Vivant en internat en Bourgogne, Ă  Autun, les Petits Chanteurs suivent un cursus musique-Ă©tude en horaires amĂ©nagĂ©s. Cette annĂ©e fut particuliĂšrement compliquĂ©e pour les Petits Chanteurs qui ont Ă©tĂ© privĂ©s de spectacles. Ce grand retour sur les routes est marquĂ© par une tournĂ©e d'Ă©tĂ© avec un tout nouveau rĂ©pertoire. Ce concert aura au programme des grands classiques de la musique sacrĂ©e comme l’Ave Maria de Schubert, Pie Jesus ou le Stabat Mater de PergolĂšse mais aussi des Ɠuvres plus actuelles et contemporaines. Un hommage tout particulier sera rendu Ă  Notre-Dame de Paris pendant la soirĂ©e. C'est un spectacle familial et accessible Ă  tous afin de soutenir les Petits Chanteurs Ă  la Croix de Bois aprĂšs une annĂ©e sans concert mais orientĂ©e sur d’autres projets, notamment[...]Concert "Le Temps des FĂȘtes" - Abbaye de PontignyPontigny 89230Du /00/1e16 au //099Les Amis de Pontigny vous proposent un concert "Le Temps des FĂȘtes" Ă  l'Abbaye le Samedi 26 Juin Ă  20h30. Les grandes fĂȘtes chrĂ©tiennes qui jalonnaient l’annĂ©e Ă©taient des repĂšres importants pour la sociĂ©tĂ© mĂ©diĂ©vale. PĂ©riodes joyeuses, elles entraĂźnaient maints prĂ©paratifs la maison Ă©tait dĂ©corĂ©e, les anciens vĂȘtements faisaient place aux habits neufs et les messes cĂ©lĂ©brĂ©es Ă©taient suivies de nombreuses rĂ©jouissances et de copieux repas. L’ensemble Obsidienne retrouve la gaitĂ© de ces grandes fĂȘtes mĂ©diĂ©vales qui Ă©gayaient les cƓurs. Loin de l’austĂ©ritĂ© prĂ©sumĂ©e et souvent convenue du rĂ©pertoire d’église du Moyen Age, les voix et les instruments se mĂȘlent pour un concert europĂ©en joyeux. C’est aussi pour l’ensemble l’occasion de mettre en valeur la variĂ©tĂ© de son savoir-faire dans l’interprĂ©tation d’un rĂ©pertoire de plusieurs siĂšcles, des neumes grĂ©goriens aux polyphonies de la de musique vocale, a cappella par la "Manufacture vocale" Vie associative, Patrimoine - CultureMarcilhac-sur-CĂ©lĂ© 46160Le 28/08/2022Sous la direction de Clara Brenier, cet ensemble de 25 chanteurs propose un rĂ©pertoire Ă©clectique, passant sans exclusive de la musique Renaissance ou baroque aux compositeurs contemporains, du gospel aux chants traditionnels, avec une exigence artistique forte, doublĂ©e d’une envie de proposer des moments de convivialitĂ© qui s’adressent Ă  tous, petits et grands, connaisseurs ou nĂ©ophytes. Nombre limitĂ© de participants, sur rĂ©servationUn air de guinguette au Port de By PĂ©tanqueBĂ©gadan 33340Du 26/08/2022 au 29/08/2022C'est la FĂȘte au village! Vendredi soir le traditionnel loto Ă  20h30 Samedi randos VTT et pĂ©destre le matin, pĂ©tanque l'aprĂšs midi et pour clĂŽturer cette journĂ©e repas dansant Dimanche brocante toute la journĂ©e, dans l'aprĂšs midi, petit concert et le soir le grand marchĂ© gourmand et son feu d'artifice Lundi tournois de belote et de RICHARD GOTEINER RAMENE SA PHRASE" Concert, MusiqueContrexĂ©ville 88140Le 26/08/2022Le rĂ©pertoire de Richard Gotainer est sans doute un des plus rĂ©jouissants de la chanson française. Éclatante d'humour, sa verve joyeuse est un rĂ©gal de second degrĂ©. Depuis ses dĂ©buts, Gotainer est passĂ© pour le trublion du paysage musical hexagonal. Mais ses textes sont cependant beaucoup plus pertinents qu'ils n'en ont l'air. Ce qui est sĂ»r, c'est que Gotainer, ça s'Ă©coute mais ça se regarde aussi ! Avec ce nouveau spectacle, le chanteur-auteur fantaisiste », fĂ©ru de surprises, propose une formule totalement inĂ©dite. Il dit, interprĂšte, revisite une vingtaine de chansons sans les chanter, exaltant ainsi uniquement le rythme poĂ©tique originel de leurs textes, l’originalitĂ© de leurs thĂšmes et le charme des mots dont il fait de chacun une friandise. Pas de chansons chantĂ©es donc, mais beaucoup de musique quand mĂȘme, distillĂ©e par son seul partenaire sur scĂšne, le multi-talentueux Brice Delage, jeune guitare hĂ©ros » virtuose, inventif et drĂŽle, qui illustre, bruite le propos, et s’avĂšre ĂȘtre, en plus, un rĂ©jouissant complice de jeu. Gotainer donne la parole Ă  ses textes du théùtre musical spectaculaire, innovant et drĂŽle, servi par un duo Ă©patant. Billetterie[...]CinĂ© Toiles Un tour chez ma fille Musique, CinĂ©ma, ConcertSaint-Jouin-Bruneval 76280Le 30/08/2022Les projections de l'Ă©tĂ© avec concerts et films en plein air sur transats, pour les petits et les grands, au cƓur du territoire de la communautĂ© urbaine Le Havre Seine MĂ©tropole. Aux manettes l'association Du Grain Ă  DĂ©moudre pour la partie films, et la Papa's Production pour la partie musique. A ces deux entitĂ©s s'ajoute la Maison Pour Tous de Saint-Romain-de-Colbosc qui propose deux soirĂ©es au ChĂąteau de Gromesnil. Cette annĂ©e, ce sont 15 communes qui accueillent 18 projections de Criquetot-l'Esneval Ă  Gonfreville-l'Orcher et du Havre Ă  Gommerville, il y a forcĂ©ment une projection prĂšs de chez vous ! Le mardi 30 aoĂ»t Ă  partir de 19h30, au Verger, Ă  Saint-Jouin-Bruneval - Concert Tambour Battant - Film Un tour chez ma fille de Eric Lavaine, France, comĂ©die, 2021, 1h25 - A partir de 12 KARAOKÉ EN LIVE Musique, ConcertGolbey 88190Le 26/08/202224KARAOKE, c’est 4 musiciens qui ont sĂ©lectionnĂ© et jouent pour vous tous ces tubes indĂ©modables... Mais ce soir, c’est vous qui chantez, c’est donc VOUS la star ! De ABBA Ă  AngĂšle, de Alain Souchon Ă  Clara Luciani, en passant par les Inconnus ou encore the Police, venez chanter sur scĂšne, accompagnĂ©s par nos guitares, basse, clavier et batterie. Choisissez parmi une sĂ©lection de plus de 85 tubes francophones et internationaux des annĂ©es 70 Ă  nos jours, mise Ă  jour rĂ©guliĂšrement. Les paroles sont projetĂ©es au pied du chanteur sur un Ă©cran synchronisĂ©, comme pour un karaokĂ© classique, mais Ă©galement pour le public sur un Ă©cran gĂ©ant pour que tout le monde participe. Ambiance assurĂ©e ! Absolument tout est jouĂ© en live, pas de triche ! C’est un live dont vous ĂȘtes le HĂ©ros », dans lequel vous serez accompagnĂ© et mis en confiance par notre animateur vedette. Et dĂšs les premiĂšres notes, apprĂȘtez- vous Ă  ressentir le frisson de la scĂšne et faire vibrer votre public ! De vraies conditions professionnelles, tant au son qu’aux lumiĂšres. Venez vivre cette EXPERIENCE INOUBLIABLE et devenez LA STAR le temps d’une chanson. Pour vous inscrire en ligne, c'est ici[...]CONCERT JAZZ AU MUSÉE AVEC THE NOMS Musique, Jazz - BluesVille-sur-Illon 88270Le 27/08/2022JAZZ au musĂ©e avec The Noms The NOMS ou New Orleans Music System ce sont 6 musiciens batteur, bassiste, pianiste, bandjoiste, guitariste, clarinettiste et saxo qui interprĂštent les standards du jazz. Musiciens amateurs depuis leur jeunesse, ils rĂ©alisent leur passion pour la musique. Le groupe existe depuis plusieurs annĂ©es dĂ©jĂ . Originaires d’Épinal, BruyĂšres ou Lamerey, ils rĂ©pĂštent les vendredi matin Ă  l’École de musique de Chavelot. Rendez-vous Ă  la brasserie Ă  20h30Jazz au Boulingrin Jazz - Blues, Science et techniqueReims 51100Du 02/07/2022 au 27/08/2022Le jazz s’invite rue du Temple Ă  travers sept concerts gratuits proposĂ©s en partenariat avec Jazzus Productions durant l'Ă©tĂ©. Programme Samedi 6 aoĂ»t Ă  19 h 30 LEE O’NELL BLUES GANG - Blues, force et feeling Samedi 27 aoĂ»t Ă  19 h 30 DJANGO TO JACO - Quartet jazz-rock manoucheV AND B FEST'- PASS 3 JOURS ConcertCHATEAU GONTIER 53200Le 28/08/2022 Ă  2359Le plus grand rassemblement de VandBistes revient enfin cette annĂ©e pour sa 2Ăšme Ă©dition ! Au programme, des dĂ©couvertes musicales, gustatives et humaines Le festival se tiendra le 26, 27 et 28 aoĂ»t 2022, mais cette-fois ci se dĂ©place au ChĂąteau de la MaroutiĂšre Ă  ChĂąteau-gontier, toujours en Mayenne Ă  15 mins de l'hippodrome de Craon. Les concerts se dĂ©rouleront du vendredi au dimanche soir sur 3 scĂšnes amĂ©nagĂ©es sur le site. Le village gratuit et accessible Ă  tous, sera toujours prĂ©sent, avec plus de concerts, plus d'exposants, plus d'animations et toujours autant de convivialitĂ© ! Conditions d'utilisation Le billet seul ne permet pas l'accĂšs au festival. Il sera Ă©changĂ© Ă  la billetterie du festival contre un bracelet Ă  usage unique qui ne pourra ni ĂȘtre enlevĂ©, ni Ă©changĂ©. Les bracelets perdus ou cassĂ©s ne seront pas remplacĂ©s. Ne pas imprimer 2 fois le mĂȘme billet. Toute sortie sera dĂ©finitive. Le camping L'accĂšs Ă  la zone nuit est payant 2€;/nuit + frais de gestion. Le camping est Ă©quipĂ© de sanitaires et de douches. Le camping se rĂ©serve sur le site internet du festival. Enfants Le tarif enfant est rĂ©servĂ© uniquement aux enfants de moins de 12 ans[...]Concert de Natasha St Pier - tournĂ©e de NoĂ«l FĂȘte, Concert, MusiqueSaint-Pol-sur-Ternoise 62130Du 00/00/-100 au 99/99/-199Ne manquez pas la tournĂ©e de NoĂ«l 2021, un concert auquel participent Natasha St-Pier & GrĂ©gory Turpin & Les Petits Chanteurs Ă  la Croix de Bois ! → Ce concert s'inscrit dans le cadre des Spectacles de noĂ«l 2021 Ă  Saint Pol sur Ternoise. Aux programmes de ces spectacles, 1H30 de musique pour revisiter les grands classiques de NoĂ«l Vive le Vent, Il est nĂ© le divin enfant, Douce Nuit... Une tournĂ©e exceptionnelle qui passera par le France, la Belgique et la Suisse !FĂȘte du plan d'eau Feu d'artifice, Manifestation culturelleSaint-Macoux 86400Le 28/08/2022JournĂ©e de fĂȘte au plan d'eau de Saint Macoux. Toute la journĂ©e brocante et vide-grenier, manĂšges, poneys et jeux pour les enfants Le matin randonnĂ©es de 8 et 14 kms, randos VTT de 25 et 50 kms dĂ©part Ă  partir de 9h. L'aprĂšs-midi concerts gratuits avec Samba la Rue et Anatole Swing. Repas le midi et le soir sur rĂ©servation. A la tombĂ©e de la nuit, grand feu d'artifice AND B FEST'- PASS 2 JOURS S + D ConcertCHATEAU GONTIER 53200Le 28/08/2022 Ă  2359Le plus grand rassemblement de VandBistes revient enfin cette annĂ©e pour sa 2Ăšme Ă©dition ! Au programme, des dĂ©couvertes musicales, gustatives et humaines Le festival se tiendra le 26, 27 et 28 aoĂ»t 2022, mais cette-fois ci se dĂ©place au ChĂąteau de la MaroutiĂšre Ă  ChĂąteau-gontier, toujours en Mayenne Ă  15 mins de l'hippodrome de Craon. Les concerts se dĂ©rouleront du vendredi au dimanche soir sur 3 scĂšnes amĂ©nagĂ©es sur le site. Le village gratuit et accessible Ă  tous, sera toujours prĂ©sent, avec plus de concerts, plus d'exposants, plus d'animations et toujours autant de convivialitĂ© ! Conditions d'utilisation Le billet seul ne permet pas l'accĂšs au festival. Il sera Ă©changĂ© Ă  la billetterie du festival contre un bracelet Ă  usage unique qui ne pourra ni ĂȘtre enlevĂ©, ni Ă©changĂ©. Les bracelets perdus ou cassĂ©s ne seront pas remplacĂ©s. Ne pas imprimer 2 fois le mĂȘme billet. Toute sortie sera dĂ©finitive. Le camping L'accĂšs Ă  la zone nuit est payant 2€;/nuit + frais de gestion. Le camping est Ă©quipĂ© de sanitaires et de douches. Le camping se rĂ©serve sur le site internet du festival. Enfants Le tarif enfant est rĂ©servĂ© uniquement aux enfants de moins de 12 ans[...]Concert Kaophonic TribuArleuf 58430Le 27/08/2022Concert Kaophonic Tribu trans acoustique Ă©lectrique. KAOPHONIC TRIBU c’est La transe acoustique et Ă©lectrique d’un grand groupe de la scĂšne française. C’est l’énergie des percussions mandingues qui croise le son mythique du didgeridoo, le tout soutenu par une solide section guitare/basse/batterie. Il y a 20 ans, KAOPHONIC TRIBU naissait autour d’un concept mĂ©langer transe ethnique et Ă©lectricitĂ© rock. Percussions africaines, didgeridoo, batterie et basse Ă©lectrique ont concoctĂ© un cocktail sonore Ă©pais et original dans le paysage musical de l’époque dĂ©couverte printemps de Bourges 2001. Peu Ă  peu, le groupe a Ă©toffĂ© son style et sa palette sonore grĂące Ă  l’apport d’instruments nouveaux tels que guimbarde, bĂ©rimbau brĂ©silien, flĂ»tes, guitare, claviers
 AprĂšs 4 albums studio et un Live, KAOPHONIC TRIBU fĂȘte ses 20 ans et sort un nouveau LP Phoen X. Cet album reste fidĂšle au son tribal des origines grooves afros, basse lourde, didgeridoo enivrant
 et se promĂšne dans des paysages musicaux chers aux membres actuels du "DANS LES JARDINS DE WILLIAM CHRISTIE" Festival gĂ©nĂ©raliste, Plante - FleurThirĂ© 85210Du 20/08/2022 au 27/08/2022Un festival de musique orchestrĂ© par le cĂ©lĂšbre musicien William Christie, dans les jardins de sa demeure Ă  ThirĂ©. Entre promenades musicales, ateliers en famille, concerts et mĂ©ditations Ă  la lueur des chandelles, venez dĂ©couvrir la musique baroque tout en admirant les jardins trĂšs personnels du grand JARDINS D'HENRIETTE Nature - Environnement, Danse - Bal - Cabaret, Repas - DĂ©gustationSaint-Avold 57500Du 27/08/2022 au 28/08/2022Rendez-vous pour une fĂȘte sur le thĂšme de la nature sur le parking de l’HĂŽtel de Ville. La 18Ăšme Ă©dition de cette manifestation vous rĂ©serve de nombreux exposants, dĂ©monstrations et animations ! Peinture, artisanat, produits bio locaux, plantes
 Animation en continu avec Radio Saint-Nabor. Samedi Ă  partir de 19h30, place Ă  un concert devant la mairie avec le groupe SlinyBoys. EntrĂ©e libre, restauration et buvette sur EN SOL MINEUR Jazz - Blues, MusiqueHussigny-Godbrange 54590Du 26/08/2022 au 27/08/2022Festival de Jazz qui propose des concerts assurant la promotion de la scĂšne jazz du Pays-Haut en offrant une diffusion musicale et culturelle de qualitĂ©. 26 aoĂ»t Eran Har Even Trio, Helveticus, Marco Marconi trio ft. Max Ionata. 27 aoĂ»t Sylvain Rifflet, GĂ©raldine Laurent, Marc Berthoumieux, Louis Winsberg. Tarifs 25 €/soirĂ©e, 45 €/pass 2 jours, 30 €/une soirĂ©e + visite de la mine, 50 €/pass + visite de la mine. Restauration sur des portes le 26 aoĂ»t Ă  18h. RĂ©servations vendredis sous les Ă©toiles Jazz - Blues, Musique, MarchĂ©, Repas - DĂ©gustationChancelade 24650Le 26/08/2022Vendredi 26 aoĂ»t MarchĂ©s gourmands et marchĂ©s fermiers dĂ©s 18h00 Musique sous les Ă©toiles – BIRDY BLUES BAND – 21h00 – entrĂ©e 3€ Ces 7 musiciens amoureux de jazz, de Chancelade et la rĂ©gion vous attendent pour une soirĂ©e convivial et joyeuse. Groupe musical de grands classiques Jazz et variĂ©tĂ©s parmi les plus cĂ©lĂšbres. Du savoir-faire et des traditions, il revendique cette volontĂ© de fĂ©dĂ©rer et de rassembler autour de la musiques. Concert 21h00 – entrĂ©e 3€L'ÉTÉ EN CORBIÈRES - JAZZ IN LALIS Repas - DĂ©gustation, Musique, Vin - Oenologie, Jazz - BluesRibaute 11220Le 26/08/2022Au programme de la dĂ©tente, du plaisir et du bon vin. Ambiance musicale avec le groupe "So nice" Le ChĂąteau Lalis, le Domaine des Cascades, le Domaine du Grand CrĂšs et le Chateau Ciceron vous feront passer la soirĂ©e de l’étĂ© ! Deux formules DĂ©gustation Concert, EntrĂ©e assiette tapas DĂ©gustation Repas Spectacle, Repas accord Mets/Vins Verre consignĂ© 2€ RĂ©servations Renseignements auprĂšs de Brice jusqu'au 19/08LES SILPHIE DAYS Foire - Salon, ConfĂ©rence - DĂ©batDamas-et-Bettegney 88270Du 27/08/2022 au 28/08/2022Seconde Ă©dition des SILPHIE DAYS, il s'agit d'un salon agricole en plein air autour de la culture de Silphie. Le salon est ouvert Ă  tout public, avec des invitations particuliĂšres pour nos clients agriculteurs, nos clients mĂ©thaniseurs et nos porteurs de projet mĂ©thanisation en France, ainsi que nos distributeurs de Silphie en Belgique, en Suisse et au Canada. Le salon proposera dĂ©monstration de rĂ©colte de Silphie, salon agricole machinisme, banque, assurance,..., marchĂ© du terroir, visite de parcelles. Animations pour petits et grands Labyrinthe, aire de jeux, BaptĂȘme de l'air en hĂ©licoptĂšre, Mini ferme, swincar, balade Ă  poneys. SoirĂ©e de Gala avec concert le samedi 27 aout entrĂ©e 15€, gratuit pour les Coz Castel saison 2 MusiqueGuipavas 29490Du 25/08/2022 au 28/08/2022La premiĂšre Ă©dition fut une grande et belle rĂ©ussite. En quatre jours nous avons pu rĂ©unir 40 Artistes techniciens comĂ©diens et musiciens . Ceci nous a permis d’offrir une variĂ©tĂ© Ă©clectique de propositions artistiques aux 400 spectateurs curieux qui se sont rendus chez nous, au Coz Castel comme nous le souhaitions en rĂȘvant notre Festival. Nous avons le plaisir de vous prĂ©senter la programmation de cette deuxiĂšme Ă©dition ci-dessous. La billetterie est ouverte et vous pouvez dĂšs Ă  prĂ©sent prendre vos places en ligne . Le Festival Coz Castel ouvrira ses portes le jeudi et vendredi Ă  18h et le samedi et dimanche Ă  15h Chaque jour, dĂšs l’ouverture des portes, vous pourrez assister Ă  divers concerts et performances artistiques, puis Ă  la piĂšce Robin des bois, crĂ©ation de la compagnie, suivie d’un autre concert pour clĂŽturer la soirĂ©e. Tarifs adulte 15€ / - 10 ans 8€ / gratuit - 5 ansPop-Up CinĂ©ma Musique, Concert, CinĂ©maAmiens 80000Du 17/08/2022 au 28/08/2022AMIENS MÉTROPOLE DU 17 AU 28 AOÛT ‱ JARDIN ARCHÉOLOGIQUE DE ST-ACHEUL ENTRÉE 10 RUE RAYMOND GOURDAIN MERCREDI 17 AOÛT, DÈS 6 ANS 15h-18h ateliers pour tous cinĂ©ma prĂ©historique et Atelier Fabrique ton thaumatrope 19h30-21h Pique-nique en musique avec Gloups, fanfare festive. Surprises marionettiques de la Cie les Invisibles 21h CHICKEN RUN. Film d'animation de Peter Lord et Nick Park 1h24, 2000 ‱ PARC DU GRAND-MARAIS JEUDI 18 AOÛT, DÈS 7 ANS 19h30-21h Pique-nique en musique avec Gloups, fanfare festive 21h SPACE JAM. Film de Joe Pytka 1h28, 1997 ‱ PARC DE LA HOTOIE VENDREDI 19 AOÛT 19h30-21h Pique-nique en musique avec La Banda...Max, fanfare festive 21h LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS. Film d'animation de Samuel Tourneux 1h23,2021 ‱ PARC ST-PIERRE ENTRÉE RUE ELOI MOREL SAMEDI 20 AOÛT 13h30-21h Pique-nique en musique avec Pop corn 007, orchestre de rue funky et dĂ©calĂ©. Surprises marionettiques de la Cie les Invisibles 21h CALAMITY JANE, UNE ENFANCE DE MARTHA JANE CANNARY. Film d'animation de RĂ©mi ChayĂ© et Fabrice De Costil 1h22-2020 DIMANCHE 21 AOÛT 19h30-21h Pique-nique en musique avec Pop corn 007, orchestre funky et dĂ©calĂ© 21h LES[...]ROADHOUSE BLUES LADY JANE Jazz - Blues, Concert, MusiqueEymet 24500Le 03/09/2022Lady Jane revient pour la quatriĂšme fois au Dan Martin’s et c’est Ă  chaque fois un grand succĂšs pour cette Ă©nergique chanteuse amĂ©ricaine qui interprĂšte des standards de blues dans la grande tradition amĂ©ricaine de Howlin’Wolf, Muddy Waters, Etta James, Leadbelly, Bessie Smith ou encore Koko Taylor. Elle est accompagnĂ©e par trois musiciens de renom qui jouent ou ont jouĂ© avec les grands de la scĂšne française M, Rita Mitsuko, Arthur H, Axel Bauer, Zazie, Alpha Blondy, Abd al Malik...ROADHOUSE BLUES LADY JANE Musique, VariĂ©tĂ© française, ConcertEymet 24500Le 03/09/2022Lady Jane revient pour la quatriĂšme fois au Dan Martin’s et c’est Ă  chaque fois un grand succĂšs pour cette Ă©nergique chanteuse amĂ©ricaine qui interprĂšte des standards de blues dans la grande tradition amĂ©ricaine de Howlin’Wolf, Muddy Waters, Etta James, Leadbelly, Bessie Smith ou encore Koko Taylor. Elle est accompagnĂ©e par trois musiciens de renom qui jouent ou ont jouĂ© avec les grands de la scĂšne française M, Rita Mitsuko, Arthur H, Axel Bauer, Zazie, Alpha Blondy, Abd al Malik...CSC Grand-Nord Programme Estival Manifestation culturelle, Sports et loisirs, Manifestation culturelle, Concert, Manifestation culturelleNiort 79000Le 31/08/2022Au programme 20 Juillet Animations bien-ĂȘtre 21/07 Sortie au chĂąteau de tiffauges 22/07 KaraokĂ© Mobile et barbecue 27/07 Poneys et concours de pĂ©tanque 28/07 Sortie plage et balade Ăźle de rĂ© 29/07 Concert Lil'Brass Band et grignotage 03/08 Caravane du sport et autres animations 04/08 Sortie au parc de la VallĂ©e 05/08 Boom annĂ©es 80 et repas partagĂ© 24/08 Spectacle de Bulles 25/08 Animations par la ludothĂšque 31/08 Animations familiales Infos et renseignements au rendez-vous d'Ă©tĂ© Les 3 Tess Concert, Spectacle, Manifestation culturelle, Musique, Musique, Pour enfantsSAINT-MARTIN-DU-BEC 76133Le 27/08/2022Du 6 juillet au 31 aoĂ»t, une vingtaine de spectacles et animations culturelles invitent les habitants de la communautĂ© urbaine Le Havre Seine MĂ©tropole Ă  profiter, gratuitement et en famille, d’une programmation joyeuse et originale. Le trio qui se prĂ©sente devant vous paraĂźt sortir tout droit de l’une de ces chorales de paroisse qui sĂ©vissaient dans le dĂ©but de la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle. L’allure dĂ©calĂ©e des 3 Tess est irrĂ©sistible. Leurs personnages coincĂ©s de chanteurs se laissent rĂ©guliĂšrement aller Ă  des dĂ©bordements chorĂ©graphiques et vocaux qui vont dĂ©clencher l’hilaritĂ© du public. Chorale a cappella sans technique ni artifice, les trois interprĂštes vont reprendre magnifiquement, dans des versions souvent trĂšs personnelles, un panel de chansons enfantines qui bercĂšrent la jeunesse des anciens et toujours celle des enfants d’aujourd’hui. Mais leur rĂ©pertoire ne s’arrĂȘte pas lĂ . Il vous surprendra Ă©galement, s’ouvrant Ă  d’autres horizons. Sous le regard bienveillant des 3 Tess, vous aussi vous participerez Ă  la grande chorale. Vous partirez le sourire aux lĂšvres et des airs plein la tĂȘte. Une alternative Ă  la morositĂ©. Trio vocal et loufoque - Brouhaha Fabrik,[...]CONCERT DANS LE CADRE DU FESTIVAL DE FÉNÉTRANGE Musique, Concert, Festival gĂ©nĂ©ralisteFĂ©nĂ©trange 57930Le 03/09/2022En compagnie de la toute rĂ©cente rĂ©vĂ©lation lyrique des Victoires de la Musique classique 2022, l’orchestre National de Metz, Grand-Est nous emmĂšne dans l’univers des musiques et des danses ibĂ©riques, dans un programme exaltant autour du mythe de Carmen. L’occasion de dĂ©couvrir le talent extraordinaire d’EugĂ©nie Joneau et de fĂȘter le retour Ă  une vie culturelle normalisĂ©e. OlĂ© ! En fin de soirĂ©e Martine Holveck revisite la gastronomie ibĂ©rique et donne sa version des tapas » sur rĂ©servation.Los 6 Tenores Cohen, Verdi, Puccini, Sinatra... Manifestation culturelle, Musique classique, Concert, SpectacleBiarritz 64200Le 03/09/2022SĂ©ance Ă  16h. Tout droit venus des grands théùtres espagnols, les Six TĂ©nors se rencontrent pour un concert exceptionnel Ă  la Gare du Midi de Biarritz, et interprĂ©teront les grands classiques tel que Verdi ou Puccini, en passant par les incontournables de la chanson tels que Cohen ou Sinatra. Nous vous invitons Ă  moment de partage inoubliable, d'Ă©motion et de puissance 6 Tenores Cohen, Verdi, Puccini, Sinatra... Manifestation culturelle, Musique classique, Concert, SpectacleBiarritz 64200Le 03/09/2022Tout droit venus des grands théùtres espagnols, les Six TĂ©nors se rencontrent pour un concert exceptionnel Ă  la Gare du Midi de Biarritz, et interprĂ©teront les grands classiques tel que Verdi ou Puccini, en passant par les incontournables de la chanson tels que Cohen ou Sinatra. Nous vous invitons Ă  moment de partage inoubliable, d'Ă©motion et de puissance lyrique. 2 sĂ©ances au choix 16h et 6 Tenores Cohen, Verdi, Puccini, Sinatra... Concert, Musique, ThéùtreBiarritz 64200Le 03/09/2022SĂ©ance Ă  16h. Tout droit venus des grands théùtres espagnols, les Six TĂ©nors se rencontrent pour un concert exceptionnel Ă  la Gare du Midi de Biarritz, et interprĂ©teront les grands classiques tel que Verdi ou Puccini, en passant par les incontournables de la chanson tels que Cohen ou Sinatra. Nous vous invitons Ă  moment de partage inoubliable, d'Ă©motion et de puissance 6 Tenores Cohen, Verdi, Puccini, Sinatra... Concert, Musique, ThéùtreBiarritz 64200Le 03/09/2022Tout droit venus des grands théùtres espagnols, les Six TĂ©nors se rencontrent pour un concert exceptionnel Ă  la Gare du Midi de Biarritz, et interprĂ©teront les grands classiques tel que Verdi ou Puccini, en passant par les incontournables de la chanson tels que Cohen ou Sinatra. Nous vous invitons Ă  moment de partage inoubliable, d'Ă©motion et de puissance lyrique. 2 sĂ©ances au choix 16h et 6 Tenores Manifestation culturelle, Concert, Manifestation culturelle, SpectacleBiarritz 64200Le 03/09/2022Tout droit venus des grands théùtres espagnols, les Six TĂ©nors se rencontrent pour un concert exceptionnel Ă  Biarritz, et interprĂ©teront les grands classiques tel que Verdi ou Puccini, en passant par les incontournables de la chanson tels que Cohen ou Sinatra. Nous vous invitons Ă  un moment de partage inoubliable, d'Ă©motion et de puissance 6 Tenores Concert, Musique, ThéùtreBiarritz 64200Le 03/09/2022Tout droit venus des grands théùtres espagnols, les Six TĂ©nors se rencontrent pour un concert exceptionnel Ă  Biarritz, et interprĂ©teront les grands classiques tel que Verdi ou Puccini, en passant par les incontournables de la chanson tels que Cohen ou Sinatra. Nous vous invitons Ă  un moment de partage inoubliable, d'Ă©motion et de puissance Viau chante GĂ©nĂ©ration Sardou Musique, Spectacle, Spectacle musicalBlasimon 33540Le 28/08/2022Un concert unique avec 9 musiciens de haut rang qui interprĂštent les plus grands succĂšs de Michel Sardou sur scĂšne dans toute la France. Par sa voix exceptionnelle, il est remarquĂ© par un concepteur de spectacles et de comĂ©dies musicales, lequel l’intĂšgre dans sa formation polyphonique le CƓur en FĂȘte et se produira Ă  Biarritz et l’Auditorium de Bordeaux entre autres. Il rencontre alors des personnes influentes dans le monde du spectacle et dĂ©cide de monter son propre groupe pour une tournĂ©e nationale GĂ©nĂ©ration supplĂ©mentairesCinĂ©maConcertConfĂ©rence - DĂ©batDanse - Bal - CabaretFestival gĂ©nĂ©ralisteFeu d'artificeFoire - SalonFĂȘteJazz - BluesManifestation culturelleMarchĂ©ï„—MusiqueMusique classiqueMusique du mondeNature - EnvironnementPatrimoine - CulturePlante - FleurPour enfantsPĂ©tanqueRepas - DĂ©gustationScience et techniqueSpectacleSpectacle musicalSports et loisirsThéùtreVariĂ©tĂ© françaiseVie associativeVin - OenologieVisite guidĂ©eAudeAveyronBouches-du-RhĂŽneCalvadosDeux-SĂšvresDordogneFinistĂšreGirondeHaut-RhinLotMarneMayenneMeurthe-et-MoselleMeuseMoselleNiĂšvrePas-de-CalaisPyrĂ©nĂ©es-AtlantiquesSaĂŽne-et-LoireSeine-MaritimeSommeVendĂ©eVienneVosgesYonne

Jeudi28 juillet, rendez-vous dÚs 18h aux jardins du port (place du Bassin). Au programme > Bar à jeux par la compagnie La Sauce Ludique > Marché des Créateurs> Atelier dessin avec Moulin Roty : "Dessine ton doudou"> Coin lecture de la

EntraĂźneur P. Chevillard PropriĂ©taire P. Chevillard Origine par Soldier Of Fortune et Petite Speciale Courses courues 16 Victoires - Gains 1 615€ Musique Performances dĂ©taillĂ©es Durtal 01/11/2016 - 4250 m Le Pin Au Haras 09/10/2016 - 4100 m Evreux 25/09/2016 - 2500 m Guerlesquin 27/07/2015 - 2900 m Gemozac 28/06/2015 - 2800 m Gemozac 14/06/2015 - 2800 m Nantes 25/10/2014 - 2400 m 25/10/2014 - Nantes - 2400 m - Handicap - 18 000€ - Prix Un Enfant Par la Main Prix de Barbin - Plat - Corde Ă  gauche - TR SOUPLE - 9 partants Handicap - 18 000€ - Prix Un Enfant Par la Main Prix de Barbin - Plat - Corde Ă  gauche - TR SOUPLE - 9 partants AprĂšs avoir figurĂ©, a complĂštement cĂ©dĂ© pour finir. RangRgChevalS/ACordeCPoidsPdsJockeyCoteEcart 1 Bamaxsar H3 7 60,5 A. Bourgeais 2'44"67 lire Attentiste en queue de peloton, a progressĂ© Ă  la sortie du tournant final, puis a gagnĂ© de toute une classe. 2 Sixcentdixneuf M3 1 62,5 M. Guyon 4 lire TrĂšs vite Ă  la pointe du combat, a trĂšs bien luttĂ© jusqu'au bout, prenant la deuxiĂšme place dans les derniĂšres foulĂ©es. 3 Hazumi M3 6 60 S. Martino Courte tĂȘte lire TrĂšs vite Ă  la pointe du combat, a bien luttĂ© jusqu'au bout, tout en perdant la deuxiĂšme place sur le fil. 4 Roi Martalin H3 8 54 J. Guillochon 2 1/2 lire Longtemps attentiste en retrait, a su gagner du terrain tout au long de la phase finale. 5 Lucilo H3 3 55 Y. Barille Courte tĂȘte lire TrĂšs vite Ă  la pointe du combat, a trĂšs bien luttĂ© jusqu'au bout tout en marquant le pas dans les cent derniers mĂštres. 6 Meandra F3 5 59 C. Demuro 3/4 lire TrĂšs vite Ă  la pointe du combat, a accusĂ© progressivement le coup depuis la sortie du tournant final. 7 Rennsenas H3 9 58 T. Piccone 2 1/2 lire N'a jamais pu venir en bonne position. 8 Petit Seigneur M3 4 52 B. Hubert 15 lire AprĂšs avoir figurĂ©, a complĂštement cĂ©dĂ© pour finir. 9 Fast And Pretty F3 2 59 F. Veron 8 lire A toujours galopĂ© dans la derniĂšre partie du peloton. Afficher les non classĂ©s Landivisiau 12/10/2014 - 2600 m Savenay 28/09/2014 - 2600 m Chateaubriant 05/09/2014 - 2600 m Moulins 16/08/2014 - 2400 m Saint Malo 13/07/2014 - 2500 m Royan La Palmyre 29/06/2014 - 2300 m Granville 08/06/2014 - 1700 m Angers 27/11/2013 - 2000 m Nort Sur Erdre 13/10/2013 - 1800 m Angouleme 22/09/2013 - 2000 m Deauville 09/08/2013 - 1600 m 09/08/2013 - Deauville - 1600 m - 24 000€ - Prix de Crevecoeur - Plat - Corde Ă  droite - BON - 8 partants 24 000€ - Prix de Crevecoeur - Plat - Corde Ă  droite - BON - 8 partants N'a jamais eu l'ombre d'une chance. RangRgChevalS/ACordeCPoidsPdsJockeyCoteEcart 1 Golden Heritage M2 3 58 M. Guyon 1'45"01 lire En tĂȘte d'emblĂ©e, s'est dĂ©tachĂ© facilement dans la phase finale. 2 Charm Spirit M2 4 58 Olivier Peslier 5/4 lire Attentiste en queue de peloton, est venu prendre la deuxiĂšme place pour finir. 3 Ashkannd M2 2 58 Lemaire Courte encolure lire TrĂšs vite troisiĂšme en dedans, a du s'en contenter pour finir. 4 Gladstone M2 9 58 C. Soumillon - 2 1/2 5 Primus Incitatus M2 7 58 G. Benoist 16 1L3/4 lire TrĂšs vite deuxiĂšme, a nettement faibli pour finir. 6 Noble Knight H2 5 58 T. Jarnet 35 Courte tĂȘte lire Longtemps cinquiĂšme, a nettement faibli pour finir. 7 Dylan Boy M2 6 58 T. Thulliez 28 1/2 lire Vite en quatriĂšme position, a nettement faibli pour finir. 8 Petit Seigneur M2 8 58 C. Brown 47 20 lire N'a jamais eu l'ombre d'une chance. Afficher les non classĂ©s
Programmedu SUMMER OF POURRAIN 2022 : 14 h 00 Atelier Zéro Déchet avec Ma Vie En Vert pour fabriquer un tawashi ou son tote bag. 15 h 00 Spectacle déjanté & burlesque : La Coupe des Rubafons 16 h 00 Animations, jeux et tombola 17 h 00 Fanfare Elan Brass Band 18 h 00 Apéro et panier picnic 19 h 00 Concert Diaz Event : de la pop, de la soul, du jazz, avec ce
MYSTÈRES DANS LA CATHÉDRALE Manifestation culturelleLe Mans 72000Du 05/08/2022 au 27/08/2022Ils vont revenir ! Il faut se prĂ©parer. Profitez-en car cela n’arrive qu’une fois par an ! Depuis Vindinium et les Aulerques CĂ©nomans jusqu’à nos jours, le Mans a beaucoup changĂ©. Depuis la premiĂšre cathĂ©drale, de nombreuses fois dĂ©truite, Ă  celle d’aujourd’hui, commencĂ©e en 1060, cette gĂ©ante de pierre n’a cessĂ© d’évoluer, de s’embellir. Ce soir, 5 fantĂŽmes, revenus spĂ©cialement pour vous, vous guideront dans cet Ă©difice. Ils vous feront traverser presque 1500 annĂ©es en vous racontant leurs histoires mais aussi bien sĂ»r celle de la ville et de la cathĂ©drale. Ils vous parleront de celles et ceux, grands et petits, rois, reines, Ă©vĂȘques, poĂštes, tailleurs de pierre, qui ont fait sa lĂ©gende, ainsi que les grands Ă©vĂ©nements, mariages, baptĂȘmes, guerres, batailles, rĂ©volutions, Ă©pidĂ©mies qui l’ont traversĂ©. Oserez-vous les suivre ? Ils vous montreront des coins et des recoins secrets, vous parleront d’anges et de gargouilles magnifiĂ©s par la musique et les lumiĂšres. Du 15 au 30 juillet, Ă  21h15, place Saint-Michel / Porche Royal en haut des escaliers de la place du jet d’eau. DĂšs le 5 aoĂ»t, rendez-vous Ă  21h. RĂ©servation Ă  l’Office de Tourisme du Mans ou Ă  la Maison du[...]
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